3 février 2009, la lettre N°124 de la Marche des Femmes est en ligne. Spéciale venue de Rawa en France - Association révolutionnaire des femmes Afghanes -.
24 février 2005 - Document transmis par La Marche Mondiale des Femmes - CONFERENCE DE PRESSE - DEBAT DU 24 FEVRIER 2005
NEGAR-SOUTIEN AUX FEMMES D'AFGHANISTAN
UN BREF RAPPEL - DES PERSPECTIVES
L'association Negar- Soutien aux femmes d'Afghanistan a été créée en novembre
1996 par Shoukria HAÏDAR, sa présidente et Chantal VERON.
Il s'agissait alors de répondre aux messages de détresse envoyés par les afghans
et particulièrement par les femmes du fait de la situation dans laquelle les
milices talêbans avaient plongé le pays. NEGAR s'était donné comme mission de
faire connaître la situation dramatique des femmes afghanes par des tracts, des
pétitions, des publications, des réunions d'information et des manifestations.
Elle a offert un relais aux associations féministes afghanes dissoutes par les
milices talêban, dont les membres étaient restés actifs clandestinement, et leur
a permis de garder le contact avec la diaspora. Negar a ainsi soutenu
l'éducation des filles en acheminant clandestinement les fonds récoltés pour les
classes clandestines à Kaboul et les classes libres du Panshir ( 26 classes
clandestines à Kaboul ont été soutenues pendant 5 ans)
Dès juin 2000 NEGAR organise à Douchambé ( Tadjikistan) une 1ère Conférence des
droits des femmes afghanes qui réunit de nombreuses femmes afghanes et des
observatrices étrangères. Cette Conférence donne aux femmes afghanes
l'opportunité de rédiger une " Déclaration des droits fondamentaux des femmes
afghanes " qui, portée par les sympathisants et adhérents de l'association, fera
le tour du monde et sera signée par des milliers de personnes mais également par
le commandant MASSOUD.
Après novembre 2001, date de la libération de Kaboul, NEGAR organise à Kaboul en
juin 2002 une 2ème Conférence des droits des femmes afghanes. 500 femmes
afghanes participent à cette conférence et élaborent un document dégageant un
bilan de leur situation et de leurs besoins les plus pressants dans différents
domaines (droits des femmes, social, santé, réparation des violences de guerre).
Il s'agit de mobiliser toutes les femmes afin qu'elles soient entendues par le
pouvoir qui se met en place. La situation que découvrent alors les observatrices
étrangères est terrible, en particulier sur le plan de la santé et de l'hygiène
(1 enfant sur 4 n'atteint pas l'âge de 5 ans, une effroyable mortalité des
femmes qui accouchent). Dans le même temps, NEGAR continue son travail de
soutien aux établissements scolaires à Kaboul et les provinces, avec les fonds
collectés en France. Ainsi sont remis en état des écoles, collèges et lycées
tant à Kaboul que dans les provinces ( Parwan, Baghlan, Takhar, Salang). Citons,
par exemple, le collège Wazir Akbar Khan de Kaboul qui a été rénové avec l'aide
du Ministère de l'Education Nationale français et celle des syndicats
d'enseignants français ( SGEN- CFDT, SNES ).
Shoukria HAÏDAR poursuit, en prévision du vote de la Constitution qui sera
effectivement votée en décembre 2003, le travail d'éducation politique des
femmes en organisant durant tout l'été 2003 une tournée dans les provinces et 9
conférences des Droits des femmes. Cette tournée se termine par une 3ème
Conférence des droits des femmes afghanes qui a lieu à Kaboul en décembre 2003,
et à laquelle participent outre un millier de femmes afghanes venues de tout
l'Afghanistan, des femmes venues de divers pays dont plusieurs françaises et une
petite délégation de femmes des Bouches-
du- Rhône.
Dans le même temps, Negar s'organise en France et en Afghanistan. En France, des
comités locaux sont créés, conformément aux statuts de l'association (article
1er). Aujourd'hui Shoukria HAÏDAR passe l'essentiel de l'année en Afghanistan où
elle participe de manière effective à la reconstruction. Elle a été appelée à
des responsabilités au cabinet du ministre de l'Enseignement Supérieur. Elle a
en outre en charge la Direction des Sports de ce même ministère, la formation
des enseignants de sport et la mise en place d'instituts de formation des
maîtres. Elle participe aux côtés de Mme Massouda JELAL, Ministre des droits des
femmes à une réflexion sur l'avenir. Parallèlement et avec l'aide de Chantal
Veron se continue inlassablement le travail de NEGAR : soutien aux écoles, à
l'éducation des filles, réhabilitation des collèges et lycées, de gymnase, sans
oublier l' encouragement au sport féminin. En France l'association s'est donné
pour mission de participer à la reconstruction du pays dans l'objectif de
soutien aux femmes qui est le sien depuis 1996. Ainsi NEGAR a-t-elle répondu
favorablement à l'attente du ministère de l'Enseignement Supérieur afghan qui
l'a sollicitée pour construire une crèche sur le site de l'université de
pédagogie de Kaboul. Un terrain lui a été confié, charge à elle de réaliser une
crèche qui sera un modèle pour l'Afghanistan, tant au niveau de la conception du
bâtiment qu'au niveau de la formation des personnels et des mères (hygiène,
éducation des jeunes enfants). Tout est à réapprendre après 23 ans de guerre
dont 5 ans de talibanisme ! Ce projet est le projet Kodakistan (le pays des
enfants en dari). Il est, à la demande de la Présidente, piloté par le Comité
local NEGAR- PACA ; les responsables sont Geneviève COURAUD pour l'aspect
administratif et Françoise SOGNO, architecte, pour l'aspect technique.
Aujourd'hui, la Présidente et la trésorière de NEGAR revenues d'Afghanistan
organisent à l'issue de l' Assemblée Générale de l'association une Conférence de
presse- débat qui fera le bilan de la situation actuelle en Afghanistan, des
travaux de l'association et des besoins qui se manifestent, à l'auditorium de la
ville de Paris, rue Lobau le jeudi 24 février de 12 à 14 heures. Contrairement à
ce que l'on a tendance à croire, les choses ne sont pas réglées avec le départ
des talibans, notre association a encore beaucoup de travail à faire ! Nous
arrivons à cette phase de reconstruction où notre aide et notre mobilisation
vont se concrétiser, en permettant aux femmes afghanes d'avancer sur beaucoup de
points: sur le plan matériel, par la construction du Kodakistan sur le site de
l'Université de Kaboul, sur le plan de la mémoire sur lequel Shoukria a des
choses graves à nous dire, sur le plan de l'avenir car les femmes doivent être
candidates aux élections, conformément aux avancées de la nouvelle constitution.
" J'ai l'impression de renaître " disait le 8 mars 2004 à Kaboul, lors de la
journée des femmes organisée par NEGAR, Marina Golbahari, la toute jeune actrice
du film de Sidiq Barmak, " Ousama ". Nous voulons croire en l'espoir contenu en
ces mots, nous participerons ensemble par notre travail et notre solidarité à
cette nouvelle naissance !
14 Janvier 2004, lire le chapitre 7 et 8 de la lettre de la Marche des femmes N° 36
Nicole Barrière a séjourné en Afghanistan en décembre dernier où elle a participé notamment à la Conférence sur les droits des femmes. Le récit de ses rencontres et de ses expériences est captivant et a souvent des accents émouvants. Certes, elle a trouvé un pays dévasté, des femmes et des hommes floués par les envahisseurs censés les libérer et les aider à reconstruire, mais elle a également rencontré des femmes et des hommes qui n'ont pas perdu espoir.
Dans le premier chapitre de ce récit, elle nous fait part de ses dialogues avec des compagnons de voyage afghans et de ses premières impressions.
«Ce modèle que les Etats-Unis veulent imposer partout, soit par la pression économique, soit par la guerre est criminel, dit-elle, car il assassine les enfants, les femmes, les hommes, il les réduit à l'état de bêtes et, en s'appuyant sur des prétendues traditions et des pratiques religieuses obscurantistes, il en fait des esclaves à vie, il nous rend esclaves à vie aussi, nous les Occidentaux, où toute pensée doit être sous contrôle du marché. Ces dérives sont d'ailleurs élevées à un niveau de cynisme impressionnant en Afghanistan, car nos amis afghans nous signalent l'existence d'officines qui délivrent des attestations, des reçus pour toutes les associations qui le demandent et officialisent ainsi des projets «bidons »; et les Afghans en exil tiennent ce discours que j'ai souvent entendu: « On n'a pas besoin d'aide, ni d'argent, mais il faut mettre en place des actions et faire travailler sur place la population, c'est le seul moyen d'en sortir ».
Une façon agréable de prendre des nouvelles récentes de l'Afghanistan que plusieurs ont déjà oublié pour se tourner vers d'autres cieux où se porte la guerre... Ce récit de voyage compte huit chapitres rattachés par des hyperliens et certains sont illustrés de photos. Ce récit parle abondamment du courage et de la détermination des femmes afghanes dont la sécurité et les droits demeurent précaires.
Le voyage commence ici: 1. Les ombres de Kahoul: impressions afghanes
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=889....et se poursuit ci-dessous:
2. Arrivée à Kaboul et premières rencontres
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=8913. La Conférence pour les droits des femems en Afghanistan
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=8924. Soirée entre femmes en Afghanistan
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=8935. Soirée entre hommes : l'apartheid envers les femmes
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=8946. Famille et commerce afghans
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=8967. Kaboul, ville des ombres
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=8978. Le Panshir: futur Tibet de l'Afghanistan
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=898VOIR AUSSI LA RUBRIQUE "FEMMES AFGHANES"
http://sisyphe.org/rubrique.php3?id_rubrique=23Après avoir obtenu une bien faible représentation à la conférence de la PAIX pour l'Afghanistan:
Aidons les femmes Afghanes, à faire valoir leurs idées dans la reconstruction de leur pays ! Elles ne sont représentées que très
minoritairement (3) à la conférence de réconciliation à Bonn en Allemagne au 29/11/01 (cf:la-paix.org ) et coup de chapeau à TF1 qui a parlé de cette représentation
féminine à la conférence au 13H00 du 1 Décembre 2001. Deux femmes nommées dans le gouvernement de transition !
Madame SIMA SAMAR Ministre de la
condition féminine, c'est un bon début, l'idée progresse...
Mais, déjà le 17/01/2002 voici la situation:
Les femmes ont plus besoin d’argent comptant que de compassion!
Sima Samar en a assez. La ministre de la condition féminine n'a ni
bureau, ni budget, ni personnel. Quand le gouvernement intérimaire afghan a été instauré, Sima Samar était tellement dépassée par les récits
de souffrances des femmes sous les talibans qu'elle a passé ses premiers jours de travail en larmes. Trois semaines plus tard, elle est tout
simplement fâchée : contre les collègues du Cabinet qui doutent de sa mission, contre les retards concernant le démarrage de son ministère et
contre la communauté internationale qui ne débloque pas rapidement l’argent promis pour soutenir les femmes afghanes. Elle voudrait chercher
elle-même des donateurs à l'étranger, mais elle ne peut même pas assumer les frais élevés qu'entraînerait l’utilisation d’un téléphone
par satellite.
Source : WhrNet-The Guardian,
17-01-02