Elle n’osait parler, protester, pour ne
pas fâcher, pour ne pas être puni. Elle se rendait compte qu’elle ne
partageait rien avec cet homme qui était son époux, le père de ses enfants, il
ne les avait jamais aimés, résignée elle ne pensait pas pouvoir un jour le
quitter !
Ils s’étaient unis pour le meilleurs et
le pire, pour construire et non pas détruire. Elle ne savait pas que son lot
quotidien serait le pire.
Un matin, une gifle tomba au détour d’une
innocente protestation parce qu’elle avait osé parler. Sa vie de femme bascula
sans raison et l’enfer dont elle ne connaissait que le nom commençait…
Dans sa tête, elle était convaincue
d’être l’objet qui incitait cette violence conjugale, mais elle ne savait pas
que l’être qui partageait sa vie n’était qu’un malade.
Sa vie se résumait en quelques mots, la
peur, le mensonge, et l’humiliation. Son ignorance et sa soumission l’ont
piégés dans ce cercle familial symbole de respect si ce n’est de crainte,
d’hypocrisie et de silence. Sa liberté lui a été volée et elle ne pouvait pas
parler, elle ne pleurait plus, elle n’existait pas. Le seul dialogue instauré
était les coups que son mari lui infligeait, une manière propre à lui de se
faire obéir, de la rappeler à l’ordre, de la dominer !
Se défendre ! Comment ? Pourquoi ?
Elle était résignée au fur et à mesure où les jours passaient. Son corps
meurtri ne sentait plus les douleurs, son âme s’était refermée dans une
enveloppe de souffrances profonde que la solitude réconfortait.
Autour d’elle son regard de bête traquée
ne voyait que mépris et dégoût. Une discrimination pur et dure d’un système
ancestral qui n’avait aucun lien avec la foi ni les lois.
Elle comprit qu’elle n’existait plus déjà
le jour de son mariage elle qui se voulait épouse dévoué alors la honte la
submergeait. Elle ne vivait qu’à travers cet être cruel qui était son mari,
résignée à subir ses violences.
Lassée de voir sa vie prendre une
direction qu’elle ne souhaitait pas, couverte de maintes blessures et triste
d’évoluer entourée de gens dont le seul souci est de lui nuire, son instinct
de survie lui insufflait le courage de continuer de l’avant car elle possédait
ce que les autres ne pouvaient lui enlever ; l’espoir d’un jour meilleur.