Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les
Violences et la Pauvreté N°99
MMF : Mobilisation
pour le droit à l'avortement en Europe
COURRIER SPECIAL
MARCHE MONDIALE DES FEMMES
Daté du 24 janvier 2008
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiques concernant les
droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles. Ceci est un bulletin
de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas
obligatoirement d accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués
signes Marche mondiale des Femmes).
Faites passer a vos réseaux et ami-es. Amicalement.
Coordination Française
Marche mondiale des femmes 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris, tel 01 44
62 12 04 ; 06 80 63 95 25, Site : www. marchemondiale.org
MOBILISATIONS
LA MARCHE MONDIALE DES
FEMMES ET LE 26 Janvier 2008
JOURNÉE INTERNATIONALE DE
MOBILISATION
1 - Déclaration
Internationale de la Marche Mondiale des Femmes : Agir ensemble pour un
autre monde
2 - Textes de la MMF sur la
situation des femmes en Birmanie, au Congo, en Haiti, au Kenya, en Iran,
au Mexique (Chiapas - Attenco et Ciudad Juarez).
3 - Appel du réseau
international des Mouvements sociaux
MOBILISATIONS
1 - Déclaration Internationale
Marche mondiale des femmes:Agir ensemble pour un autre monde ! Le 26 janvier 2008, des milliers de femmes, d hommes et de
jeunes seront dans les rues pour dénoncer les injustices et mettre en avant
les alternatives économiques, politiques et culturelles qu ils et elles
construisent.
Nous, femmes de la Marche Mondiale, nous nous unissons pour affirmer qu un
monde fondé sur les valeurs de l égalité, la liberté, la solidarité, la
justice et la paix est possible. Nous déclarons notre résistance face a la
mercantilisassions et a la privatisation des territoires, de la nature, des
corps des femmes, et des relations entre les personnes.
On tente d imposer des intérêts économiques, politiques et religieux par les
armes, les occupations, la militarisation de notre quotidien, la
criminalisation des pauvres et des combattantes. La violence envers les femmes
est au centre de ces stratégies patriarcales et de guerre, utilisée comme un
instrument de contrôle, pour essayer de nous faire taire, de rompre les
solidarités entre les peuples et a l intérieur d une même communauté.
C est pour cela qu'en ce 26 janvier 2008, nous serons dans la rue, par
solidarité envers les femmes qui sont empêchées d y être. Nous attirons
particulièrement l attention sur les violations des droits humains en
Birmanie, en Haïti, en Iran, au Mexique, en République démocratique du Congo
et au Kenya où la situation est aiguë et massive, où la violence est
institutionnalisée dans l État ou se manifeste par l absence totale d État.
Dans d autres pays, cette violence n est pas tant visible et peut faire l
objet des manchettes des journaux mais elle est également présente, de tout
temps et dans tous les espaces, parfois très proche de nous. Le fait que les
violations des droits des femmes soient fréquentes ne signifie pas qu elles
soient naturelles ou supportables. Notre indignation nous accompagne, dans les
rues. Nous continuerons a marcher jusqu'à ce que toutes les femmes soient libres
!
2 - Textes de la MMF sur la situation des femmes en Birmanie, au Congo, en
Haiti, au Kenya, en Iran, au Mexique
"Nous manifestons en
solidarité avec les femmes qui ne peuvent pas le faire ailleurs dans le
monde". Elles sont présentes !
EN BIRMANIE
En
septembre 2007, les femmes ont occupé une place de premier plan lors du
soulèvement social le plus important de ces vingt dernières années : dans la
lutte contre la dictature militaire en Birmanie, elles ont joué un role clé
lors des premières protestations contre l augmentation du prix de l essence,
"ouvrant la voie" aux moines bouddhistes, aux étudiant-es et a la population
en général
Elles ont également souffert les conséquences de cet engagement : Plusieurs
leaders ont été contraintes de fuir parce que les autorités avaient envahi
leurs maisons et distribué des "avis de recherche" avec leurs photos dans les
postes de controle de Rangoon et d autres villes. La presse indépendante
rapporte que Nilar Thein, membre du groupe Génération 88, qui était a la tete
des premières protestations contre l augmentation des prix a Rangoon a dû
laisser son bébé de quatre mois et s enfuir. De meme, Su Su Nway, qui avait
gagné le prix "Liberté" et qui dirigea également une manifestation a Rangoon,
a été capturée mais a réussi a s échapper et se cache actuellement. On présume
que Mie Mie - militante pro-démocratie - et Phyu Phyu Thin - associée a la
lutte contre le SIDA - seraient cacheraient également a l heure actuelle.
Toutes ces femmes ont déja été emprisonnées pour leurs activités
pro-démocratie [1].
Des
laiques et des religieuses bouddhistes ont également été attaquées lors des
diverses manifestations réalisées a Rangoon. Les récits de témoins de la
répression de Shwedagon Pagoda ont révélé que les troupes de choc de la police
militaire ont spécifiquement attaqué les femmes et les ont battues alors qu
elle tentaient de s enfuir du lieu [2].
" A ce moment-la, la fille ne savait pas si elle devait se jeter par terre ou
s arreter. Un officier des troupes de la police l a battue au visage avec sa
matraque. La fille s est évanouie. Elle devait avoir dans les vingt ans - il y
avait du sang sur tout le visage et son crane était peut-etre brisé. Je ne
sais pas si elle est morte. Personne ne pouvait l aider. Si on levait la tete,
on se prenait des coups de pieds avec leurs bottes ". - Htun Kyaw Kyaw
décrivant les arrestations du 27 septembre [3].
La situation actuelle des femmes militantes [4] :
Hormis les arrestations lors de la violente répression qui éclata suite a une
manifestation pacifique conduite par six moines, 106 femmes furent détenues,
dont six religieuses bouddhistes. Le 23 novembre 2007, la Ligue des femmes de
Birmanie (LFB) a lancé a Bangkok une campagne internationale visant la
libération des femmes défenderesses des droits humains en Birmanie. Elle y ont
lancé le rapport "Le courage de résister" qui présente de manière détaillée la
manière dont les militantes ont été persécutées, agressées, torturées et
faussement accusées de crimes et comment leurs familles sont menacées et
maintenues en otages.
Des mères qui allaitaient, des femmes enceintes ou agées ont été la cible des
forces paramilitaires et de la police secrète du régime. Les femmes ont aussi
été utilisées par la dictature dans sa campagne de diffamation contre les
militantes et forcées a admettre devant la caméra qu elles avaient eu des
relations sexuelles avec des moines.
" Nous sommes très préoccupées par la sécurité et le bien-être des militantes
qui sont cachées et des prisonnières et prisonniers politiques qui sont dans
des prisons ou dans des centres de détention sur tout le territoire birman " a
déclaré la porte-parole de la LFB, Paw Hset Hser. " Nous sommes
particulièrement inquiètes car les femmes, y compris les religieuses, sont
victimes de violences de genre et de violences sexuelles qui s ajoutent a
toutes les privations et aux conditions inacceptables de détention " a-t-elle
ajouté.
La LFB lance un appel aux gouvernements du monde entier pour la libération
immédiate et inconditionnelle de toutes les femmes défendresses des droits
humains et des autres prisonnières politiques de Birmanie, y compris Daw Aung
San Suu Kyi, et la garantie pour les femmes militantes qui vivent cachées d un
retour a la maison et en famille en toute sécurité. La LFB demande également
que le Rapporteur spécial de l ONU sur la Violence contre les femmes dépeche
une mission d investigation en Birmanie.
A ce jour, (18 décembre 2007), seulement une femme enceinte a été libérée et
le régime militaire continue a pourchasser les militantes politiques. Des
militantes importantes comme Nilar Thein vivent encore cachées. Sources : [1] [4] AWID Association of Women s Rights in Development)- Document -
Participation des femmes dans le soulèvement du 28 septembre 2007 en Birmanie
[2] Human Rights Watch - Répression des protestations populaires en Birmanie,
décembre 2007.
[3] Ligue des femmes de Birmanie (LFB), Communication personnelle.
EN RÉPUBLIQUE
DÉMOCRATiQUE DU CONGO " En ce moment,
un véritable féminicide a lieu en République démocratique du Congo (...), il n
existe rien de similaire ailleurs dans le monde " (Stephen Lewis, envoyé
spécial de l ONU sur le HIV/SIDA en Afrique) [1]. Nous assistons a une
barbarie indescriptible qui se déroule sous les yeux du monde, mais face a
laquelle personne n intervient. Ce qui se passe dans l Est du Congo est la
suite du génocide du Rwanda. L épidémie de viols " a pour objectif de détruire
les femmes " (un médecin travaillant dans l épicentre de l épidémie) [2] et
les autorités locales font peu ou rien pour y mettre fin et pour poursuivre
les responsables. Le féminicide est perpétré en toute impunité et immunité.
Les
viols et les brutalités contre les femmes, adolescentes et fillettes "
prolifèrent et sont commis par des groupes armés para-étatiques, par les
Forces armées de la RDC, par la Police nationale congolaise, et toujours, par
de plus en plus de civils ", selon une avocate turque Yakin Ertuk, rapporteuse
spéciale pour le Conseil des droits de l homme de l ONU sur la violence contre
les femmes. La situation dans la province de Kivu Sur, où agissent les
rebelles du pays voisin, le Rwanda, est la pire qu elle ait jamais vue [3].
Selon les Nations unies, 27.000 agressions sexuelles ont été relatées en 2006
pour la seule province de Kivu Sur, et ce n est qu une partie des crimes
soufferts dans tout le pays.
Les atrocités perpétrées dans cette zone par les groupes armés - dont certains
semblent avoir été impliqués dans les massacres du Rwanda de 1994 où 800.000
personnes avaient été assassinées - "" sont d une brutalité inimaginable qui
va bien au-dela des viols ", selon certaines affirmations.
" Les femmes sont violées en bande, parfois devant leurs familles et
communautés. Dans plusieurs cas, les hommes de la famille sont obligés de
violer leurs propres filles, mères, soeurs " sous la menace d un pistolet,
déclare-t-on [4]. Après le viol, les victimes recoivent des tirs ou des coups
de poings au niveau de l appareil génital - détruisant leur vagin - et les
adolescentes sont kidnappées pour etre mises enceinte. Les survivantes
racontent que, lorsqu elles étaient maintenues prisonnières comme esclaves
sexuelles par les bandes en question, elles étaient obligées de manger des
excréments ou la viande des membres de leur famille morts. Des centaines d
entre elles, des femmes qui après la violence soufferte sont rejetées par leur
entourage, se retrouvent a l hopital de Panzi, a Bukavu. Leur utérus détruit,
elles ne parviennent pas a retenir l urine et, dans l attente d une opération,
elles circulent avec un sac plastique sous leur jupe [5]Š Mélanie : " Tes jambes ne te servent a rien, je vais te les brûler ". C
est ce que lui a dit son mari lorsqu elle est revenue a la maison et lui a
raconté qu elle avait été violée dans les champs où elle travaille. Furieux,
au lieu de la consoler, son mari l a accusée de ne pas s etre enfuie. Il l a
couverte de combustible et l a incendiée. Marie a été violée avec sa fille de 8 ans. Euralie a été violée devant ses propres enfants par huit soldats qui
venaient de tuer son mari. Noella, 18 ans, a été esclave sexuelle pendant trois ans et son fils
lui a été enlevé. Ndamosu, 70 ans, a été violée a plusieurs reprises. Emérence, 25 ans, a été attaquée et violée plusieurs fois devant ses
enfants et dans sa propre maison. Elle se souvient avoir vu trois violeurs
avant de perdre conscience, couverte de sang [6]
" La violence sexuelle soufferte aujourd hui en RDC est sans équivalent dans
le monde (...) la quantité des cas, la brutalité des agressions, l impunité
qui règne... Cela fait peur " (John Holmes, Secrétaire général adjoint de l
ONU pour les questions humanitaires) [7] Sources: [1] [2] Audet,
E. (27 octobre 2007) En toute impunité : Féminicide au Congo
[3] [4] Evans, R. (30 juillet 2007) Violence against women "beyond rape" in
Congo [5] Braeckman, C., envoyée spéciale a Walungu, Kaniola et Nzibira
(Sud-Kivu, RDC) (25 septembre 2007)
[6] RODHECIC (décembre 2007) Bulletin d information: Femmes Debout [7] Documentaire de Susanne Babila (2007) Le viol, une arme de guerre
au Congo
EN HAITI Les conventions de Genève sont claires : le viol est un
crime de guerre. Et, depuis la sentence prononcée par le Tribunal pénal de
Arusha, le viol des femmes est un crime contre l humanité. Il faut préciser
que, malgré leur absence de planification, les crimes sexuels des casques
bleus sont devenus si répétitifs que l on peut presque les qualifier de
"massifs". En effet, les opérations de maintien de la paix se transforment en
destruction de vagins et en viols de jolies filles...
Femmes violées, enfants abusés et trafic humain : les dénonciations ne datent
pas d hier, l indifférence non plus. Les viols, la pédophilie, et le trafic
humain destiné au commerce sexuel, semblent faire partie du programme a
accomplir par les troupes de l Organisation des Nations unies (ONU) déployées
aujourd hui en Haiti. Les dénonciations autour des actes de cette nature ont
commencé presqu a l unisson lors du déploiement des casques bleus sur le
territoire en février 2004
Nous
exprimons notre indignation face au silence du gouvernement haitien sur les
cas d abus sexuels a l encontre des femmes et des mineures par 108 soldats et
3 officiers de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haiti (MINUSTAH),
tous originaires du Sri Lanka. CONAP (une Plateforme d organisations
féministes très active et bien connu), dans une lettre du 19 novembre 2007,
exige que le gouvernement aille au-dela des protestations et deq déclarations
pour qu enfin ces violences perpétrées en toute impunité par les occupants
soient sévèrement condamnées et sans équivoque par les instances national"s
compétentes. Elles demandent :
- des actions pour l obtention d information du ONU et leur diffusin publique
;
- l ouverture d une investigation pour identifier le numéro des femmes et
mineures victimes, et les autres contingents de la MINUSTAH que ont perpetré
des violations sexuelles contre les haitiennes
- des actions concrètes pour assurer la représentation des victimes au Court
pour obtenir justice et reparation ;
- La sortie des troupes étrangères de Haiti.
Les crimes sexuels perpétrés par les soldats de la paix se multiplient dans
plusieurs pays du monde (Cote d Ivoire, République démocratique du Congo,
Libéria, Kosovo, etc.). Cependant, c est en Haiti que 1600 militaires et 1700
policiers appartenant a la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du
pays ont été dénoncés, en particulier pour tirer parti de la population
locale.
Protégés par leur immunité concernant les lois en vigueur dans la nation la
plus démunie de l hémisphère, les casques bleus ont prostitué des enfants, des
adolescents et des femmes, en échange d aliments ou d argent, ils en violèrent
d autres et infligèrent toute sorte de mauvais traitements. Il suffit de
rappeler le cas d une fillette de 11 ans abusée par des membres des troupes
face au Capitole du Palace présidentiel ou du jeune mineur de 14 ans, violé
dans une base navale établie par l ONU dans ce pays. Malgré le rapport médical
détaillé présenté par les défenseurs des droits humains, la dénonciation
concernant les deux cas fut négligée par l organisme international devant " le
manque de preuves ".
Plusieurs citoyennes et citoyens, de meme qu un grand nombre d organisations
de la société civile du pays exigent que les agresseurs soient jugés et punis.
Ils réclament notamment ces mesures pour les soldats dont l implication dans
des cas d abus sexuels sur des mineures haitiennes a été prouvée dans un
premier rapport des services de controle interne de l ONU.
Concernant les 108 militaires du Sri Lanka, ceux-ci ont été rapatriés par les
Nations unies, le 3 novembre 2007. Par la suite, les autorités du pays en
question ont ouvert une enquete avant de " soumettre a la justice les soldats
dont la culpabilité a été établie ", selon les dire du chef civil de la
MINUSTAH, Hédi Annabi, qui a ajouté qu " il est absolument inacceptable que
les actes de quelques-uns puissent entacher la réputation de la mission ".
Koffi Annan, alors qu il était Secrétaire général de l ONU, lui-meme
ex-responsable du département de maintien de la paix, a déclaré la "tolérance
zéro" pour tout le personnel des opérations de maintien de la paix des Nations
unies, exhortant vivement les États membres a en faire de meme avec leurs
contingents nationaux". Toute l incohérence juridique est la. Les casques
bleus, dans tous les terrains d opérations pour la paix, ne peuvent etre mis
en accusation que par les juridictions militaires de leurs propres pays et non
par le Tribunal pénal international de La Haye. Il paraît évident qu une
instance est nécessaire pour juger les auteurs de ces actes de barbarie, ces
attaques a la dignité humaine, spécialement envers les femmes. Le viol n est
pas une condition pour maintenir la paix... Sources:
http://www.pieldeleopardo.com/modules.php?name=News&file=article&sid=4108
http://www.pieldeleopardo.com/modules.php?name=News&file=article&sid=4145
EN RÉPUBLIQUE
ISLAMIQUE D IRAN " Nous n avons
pas de liberté en Iran, le gouvernement iranien est une dictature et nous ne
pouvons pas commémorer (le 17 octobre 2007) en Iran, parce que beaucoup de
femmes qui luttent pour la liberté sont en prison. Liberté pour toutes et
tous. "
La
violence de l État contre les femmes en République islamique d Iran recouvre
plusieurs formes : le port obligatoire du voile, la misogynie, la violence
sexuelle, les lapidations, les exécutions et les mutilations. Au cours de
2007, le régime islamique a augmenté les vagues d arrestations, les
séquestrations et la pratique de la terreur envers les femmes et travailleurs
mobilisés. Pour tenter de réduire au silence les voix dissidentes du pays,
beaucoup de militantes ont été arretées et emprisonnées en raison de leur
participation a des protestations pacifiques et a la campagne "Un million de
signatures pour en finir avec la discrimination contre les femmes", un
mouvement de prise de conscience sur la législation discriminatoire en
République islamique d Iran. Parmi ces femmes, se trouvent :
- Delaram Ali : 24 ans, assistante sociale et défenseuse des droits des
femmes. En juillet 2007, elle fut condamnée a 34 mois de prison et a 10 coups
de fouet pour " participation a une manifestation illégale ", " propagande
contre le régime " et " perturbations de l ordre public ". En novembre, la
sentence fut réduite a 30 mois de prison sans coups de fouet. En effet, elle
avait participé a une manifestation pacifique a Haft Tir sur la place de
Téhéran le 12 juillet 2006 qui revendiquait la fin des lois qui discriminent
les femmes. Elle a eu la main gauche cassée et elle a été battue par la police
au moment de son arrestation. Pendant son jugement, son avocat chargé de la
défendre n a pas été autorisé a parler ou a s exprimer a la Cour [1].
- Hana Abdi : 21 ans, étudiante a l Université de Payam Noor Bijar, est
également victime de la répression. Hana est une des militantes de la campagne
""Un million de signatures". Elle a été retirée a son foyer, où elle vivait
avec sa famille a Sanandaj (une ville de la région kurde, au nord-est de l
Iran) le 4 novembre 2007 pour etre emprisonnée. Son ordinateur et les
documents relatifs a la campagne ont été confisqués plus tard [2].
- Ronak Safarzade : amie de Hana Abdi et militante de la campagne "Un million
de signatures" a été arretée le 9 octobre 2007 et est également détenue dans
la province du Kurdistan sans avoir été jugée et considérée coupable par la
Cour. L unique réponse donnée a la mère de Ronak est qu il s agirait d
intimidation de la part des autorités [2].
" Le gouvernement ne possède aucune preuve suggérant que Ronak Safazadeh et
Hana Adbi ont fait autre chose que participer pacifiquement a la campagne pour
le droit des femmes iraniennes " (Sarah Whitson, Directrice de Human Rights
Watch pour le Moyen-Orient) [3].
- Maryam Hosseiankhah : le 17 novembre, Maryam obéissait a une intimation
écrite l invitant a comparaître devant la Cour révolutionnaire de Téhéran,-
pour sa participation a la campagne "Un million de signatures" et a une
rencontre pacifique visant a remettre en question l accusation d autres
militantes, le 4 mars 2007. Elle avait été une des 26 femmes arretées a ce
moment-la puis libérées dans les semaines suivantes. Elle fut officiellement
accusée de " perturber l opinion publique " et de " publier des mensonges ".
Une caution très élevée a été fixée pour sa libération, soit 100 millions de
tomans (environ 100.000 dollars). Comme elle ne pouvait pas la payer, les
autorités l ont transférée a la prison d Evin où elle séjourne dans l Unité 3
d une prison commune de femmes. Elle a été appelée a comparaître devant la
Cour les 18 et 19 décembre.
- Jelveh Javahari : Le 1er décembre, Jelveh recevait une lettre d intimation a
comparaître de manière urgente devant la Cour révolutionnaire de Téhéran,
également accusée de participer a la campagne "Un million de signatures" et a
la manifestation pacifique du 4 mars 2007. La Cour l a condamnée pour
"perturbations de l opinion publique ", " propagande contre l ordre " et "
publication de mensonges a travers la publication de fausses nouvelles " avant
d etre transférée a la prison d Evin où elle se trouve également dans l Unité
3 de cette prison pour femmes. Dans un entretien avec la mère de Javahari,
disponible sur la page de la campagne "Un million de signatures", on apprend
que la Cour avait fixé initialement une caution a 50 millions de tomans (près
de 50.000 dollars) mais a rapidement retiré sa proposition jusqu a un
complément des investigations sur son cas. Elle a été appelée a comparaître
devant la Cour les 18 et 19 décembre.
" Il
semblerait que la persécution des militantes pour les droits humains par le
gouvernement iranien n ait pas de fin (...) ils sont en train de condamner les
femmes sous de nouveaux chefs d inculpations avant meme d avoir les preuves "
(Sarah Whitson, Directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient) [3]. L
emprisonnement de ces femmes constitue une violation évidente de leurs droits
a la liberté d expression et d association. Ces abus font délibérément partie
d une campagne d intimidation envers les militantes des droits humains et la
société civile en général en Iran, où l on observe la mise en place d une
répression sans précédents contre les personnes qui s opposent pacifiquement
au gouvernement.
Nous condamnons les abus a l encontre des droits des hommes et des femmes en
République islamique d Iran. Nous demandons a l État qu il retire les
accusations pour motifs politiques contre les militantes pour les droits des
femmes, qu il annule les sentences criminelles et qu il libère immédiatement
toutes les militantes et prisonnières politiques.
En période de menace de guerre ou de conflits, les femmes, les hommes et les
enfants sont les plus exposés aux abus des droits humains de la part de l État
et des envahisseurs externes. La République islamique d Iran ne constitue pas
une menace pour la sécurité des États-Unis. C est pourquoi, nous rejetons
fermement l intervention militaire dans ce pays et demandons une solution
diplomatique et le respect de la souveraineté iranienne. Nous condamnons l
utilisation des accusations sans preuves pour justifier une "autre guerre
préventive" au Moyen-Orient qui aura des conséquences directes sur la société
civile. Sources: [1] [4]
http://www.amnestyinternational.be/doc/spip.php?article12082
[2]
http://www.petitiononline.com/maryam20/petition.html [3] Bulletin de Human Rights
Watch:
http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/HRW/3db272b23e3e0acbdffa4031f3530c18.htm
AU KENYA
Période pré-électorale Pendant les semaines qui ont précédé les élections au Kenya, de violents
incidents contre des candidates en raison de leurs positions politiques ont
été signalés. L augmentation de ces cas est alarmante, bien qu on suppose que
le nombre connu aujourd hui est en réalité plus élevé, de nombreux faits n
étant pas diffusés par les médias.
La violence politique contre les candidates est une attitude commune a tous
les partis politiques - notamment les grands. Les femmes sont la cible,
simplement parce qu elles sont des femmes. Beaucoup d entre elles ne disposent
pas des ressources nécessaires pour leur sécurité personnelle, meme celles qui
ont triomphé dans les élections internes du parti, avant les élections.
Bien que les candidates et les candidats présidentiels soient de tout temps
aussi exposés les uns que les autres a la violence, le gouvernement a décidé
de ne protéger que ces derniers, constituant une attitude plus que critiquable
a l occasion des élections générales de 2007. Il est nécessaire de rappeler au
gouvernement qu il a l obligation de protéger toute personne ou groupe dont
les droits civils et politiques sont menacés. Malgré l insistance des
organisations de la société civile pour que le gouvernement accomplisse son
obligation, indifféremment de l appartenance politique, jusqu alors, on a fait
très peu pour protéger les candidates. En outre, leurs agresseurs jouissent d
une totale impunité meme quand ils sont identifiés par leurs victimes.
Le 31 novembre 2007, Alice Onduto, une candidate qui avait été battue aux
élections primaires dans la circonscription de Lugari, a recu trois coups de
feu tirés a bout portant alors qu elle était a l arrière de son véhicule,
attendant l ouverture de la porte du garage de sa maison a Nairobi. Rien n a
été volé par les tueurs qui ont disparu tout de suite après l agression.
Encore pire, on observe que la violence éclate non seulement vis-a-vis des
candidates mais aussi envers les femmes des familles des candidats, comme dans
le cas de l épouse et des filles du candidat parlementaire du district de
Kisauni et de leur employée de maison qui ont été violées et battues par des
opposants.
Période post-électorale Plus de 500 personnes sont mortes et près de 250.000 ont été expulsées de
leurs foyers, victimes de la violence ethnique qui s est déchaînée depuis que
Mwai Kibaki a été déclaré vainqueur des élections présidentielles, le 30
décembre. Des observateurs internationaux des élections ont dénoncé l
irrégularité des résultats électoraux présidentiels notamment dans le
recomptage officiel des votes.
- Gathoni, une marchande de légumes de 28 ans, qui jusqu aux élections vivait
dans l énorme bidonville de Kibera avec Joanne, une copine et Eric son fils de
sept ans, n a maintenant plus où aller ni comment subvenir a leurs besoins.
Expliquant comment elle a laissé sa maison, Gathoni raconte qu " Il y avait
des hommes qui jetaient des pierres qui ont éraflé la bouche d Eric (...).
Ils disaient que Kibaki avait volé les élections et qu ils ne voulaient voir
aucun Kibuyu (le groupe ethnique de Kibaki a Kibera). Ils nous ont jeté dehors
et ils ont enlèvé tout ce que nous avions a la maison"
Les viols ont également augmenté depuis l annonce des résultats controversés
des élections présidentielles. Selon au moins un hopital de Nairobi, les
femmes ont été particulièrement touchées par la vague de violence qui a
dévasté plusieurs zones résidentielles de la capitale kenyane. Le Women s
hospital a recu 19 cas de viols le 31 décembre, presque le double de la
moyenne quotidienne. " C est comme si l on avait essentiellement affaire a des
viols collectifs systématiques", a expliqué Sam Thenya, le directeur de l
hopital. " Ce n est que la partie émergée de l iceberg " a-t-il affirmé,
ajoutant que celles qui sont arrivées a l hopital ont parlé d autres victimes
de viols qui n ont pas pu quitter leur domicile pour venir se faire soigner en
raison des problèmes d insécurité ou du manque de moyens de transport. Selon
M. Thenya, les victimes de viol a Nairobi viennent généralement des
bidonvilles de Kibera, Korogocho, Mathare et Dandora. Les agressions,
perpétrées essentiellement par des partisans d Odinga, visaient les
communautés supposées favorables a M. Kibaki, mais certains cas de
représailles ont également été signalés. Sources:
http://www.irinnews.org/Report.aspx?ReportId=76068
http://www.guardian.co.uk/kenya/story/0,,2237448,00.html
http://216.180.252.4/archives/index.php?mnu=details&id=1143978268&catid=4&PHPSESSID=a363f80f821532b90dac3c99ce75d56d
http://www.guardian.co.uk/kenya/story/0,,2236014,00.html
AU MEXIQUE : CHIAPAS
Pendant 14 ans, les femmes et les
hommes indigènes zapatistes ont résisté a la violence de l Etat mexicain.
Après le soulèvement initial du 1er janvier 1994 - au moment où le EZLN
assumait le controle d une grande partie de l état du Chiapas dans le sud-est
mexicain - la population civile s est vue la cible de bombardements,
massacres, tortures et de disparitions, crimes perpétrés par l armée
mexicaine. Cette violence extreme ne s est atténuée que grace a d énormes
manifestations et a la solidarité mondiale exercant une forte pression sur le
gouvernement.
Depuis lors, les Zapatistes ont tenté de se retirer et de trouver une solution
pacifique qui garantisse leurs droits et la protection des populations
indigènes. Mais, a tout moment, le Gouvernement fédéral les a trahis,
poursuivant une guerre de faible intensité contre la population du Chiapas
Avec l intention de détruire l organisation communautaire des peuples
autochtones et de réduire l appui du EZLN, l armée mexicaine a également
entraîné et financé des groupes paramilitaires de travailleurs ruraux, les
contraignant a envahir les terres zapatistes. A travers les menaces et le
déclenchement d un cycle de violence ayant recours aux persécutions et a la
torture, l armée mexicaine a bafoué les droits fondamentaux de l homme.
La situation actuelle dans le Chiapas est critique. En meme temps que la
politique du nouveau président, Felipe Calderón - élu frauduleusement - exerce
une répression brutale, notamment concernant les manifestations de la société
civile a travers tout le pays (Atenco, OaxacaŠ), dans le Chiapas, les
effectifs de l armée fédérale ont été doublés et les groupes paramilitaires
sont plus nombreux et violents que jamais, agissant en toute impunité. Les
travailleurs indigènes ruraux sont chassés de leurs terres et les autorités
autonomes sont menacées. De meme que le gouvernement utilise tous les moyens
possibles pour diviser les communautés indigènes et pour créer un conflit
ethnique, notamment en donnant des Certificats de propriété de la terre
communautaire indigène aux ennemis des Zapatistes, et en mettant a la
disposition des familles et des communautés qui se déclarent contre le EZLN de
grandes quantités d argent (pour construire des écoles, etc.).
MEXIQUE :
ATENCO Le 3 mai 2007,
la ville de San Salvador Atenco (dans les environs de Mexico) a été la scène
de violentes confrontations entre la police et les paysans locaux qui s
opposaient a l expropriation de leurs terres, soit 4.000 ha destinés a la
construction d un nouvel aéroport. Les paysans ont affirmé qu ils préféraient
mourir plutot que d abandonner leurs terres et aller grossir le nombre des
pauvres des quartiers de banlieue de la capitale. Ils ont alors décidé de
prendre des otages et se sont réfugiés dans leur village derrière des
barricades de feux [1].
Le jour suivant, trois mille policiers entrèrent dans le village et écrasèrent
la rébellion. Un mineur a été assassiné, un autre jeune est tombé dans le
coma, 217 hommes et femmes ont été emprisonnés et torturé,s et 23 femmes ont
subi des violences sexuelles. Parmi elles, les Espagnoles Cristina Valls et
María Sostres Tarrida,, l Allemande Samantha Ariane Marei et la Chilienne
Valentina Larissa Palma [2].
MEXIQUE :
CUIDAD JUÁREZ, LA PARTIE VISIBLE DE L ICEBERG La ville de
Ciudad Juárez est devenue funestement la plus connue concernant le fémicide,
répertoriant entre 1993 et 2006 464 assassinats qualifiés selon les experts de
" fémicide sexuel systématique ". En 14 ans, la Ciudad est devenu l exemple de
la violence fémicide, la partie visible de l iceberg d un phénomène qui touche
toute la République fédérale du Mexique, selon le document intitulé
"Commission spéciale de fémicide de la LIXe Législature de la Chambre des
députés ", première radiographie de la violence féminide dans le pays. Cette
investigation, réalisée dans les 32 états fédéraux, signale qu a travers tout
le pays, 1205 fillettes, jeunes filles et femmes ont été assassinées en 2004 :
chaque jour meurent ainsi 4 fillettes, jeunes filles ou femmes et plus de 6000
fillettes, jeunes filles ou femmes ont été tuées entre 1999 et 2005.
La fréquence de ces crimes et les viols envers les femmes s insèrent dans le
contexte du Traité de libre-échange entre le Mexique, les Etats-Unis et le
Canada, détruisant les moindres chances de survie de la majeure partie de la
population a travers la transformation des droits humains en marchandise et
créant un climat de répression vis-a-vis de la résistance populaire. De plus,
les risques d une plus grande militarisation avec l entrée en vigueur de l
ASPAN (Alliance pour la sécurité et la prospérité de l Amérique du Nord) sont
lourds de conséquences en particulier pour les femmes, surtout si l on
considère le degré d impunité dont bénéficient les militaires pour les crimes
perpétrés.
Parmi les cas les plus récents de viols et d assassinats, en plus de ceux de
Ciudad Juárez, on citera celui d une femme indigène, Ernestina Ascención a
Zongolica, Veracruz. Concernant les agressions sexuelles, on évoquera celles
commises contre treize femmes a Castaños Coahuila et les jeunes victimes de
Carácuaro et Nocupétaro, de Michoacán. On parlera aussi des abus sexuels
perpétrés contre des femmes de Atenco et Oaxaca qui, avec la complicité des
autorités supposées responsables de la justice, ont été injustement
emprisonnées, voyant leurs droits violés. Nous pouvons affirmer que le
gouvernement actuel essaie d utiliser la violence sexuelle comme un moyen d
intimidation envers les femmes organisées.
Au Mexique, ces faits sont dissimulés par la totale impunité dont bénéficient
les auteurs de ces crimes. Mais le pire et le plus révoltant, c est que les
autorités chargées de garantir les droits des femmes sont celles qui
disculpent les responsables des violences, démontrant ainsi la prééminence d
un contexte de violence d Etat [3]. Sources: [1]
http://www.guardian.co.uk/international/story/0,,768471,00.html
[2] Retrato Radical, Interview with Sub-commander Marcos, December 2007
3] Concha, L.A. (2007) La violencia feminicida en México
3 - Appelle du Réseau International des
mouvements sociaux: occuper les rues le 26 janvier 2008 afin d agir ensemble
pour un autre monde
Les mouvements sociaux
sont aujourd hui confrontés a une nouvelle étape de l offensive du système
capitaliste dans sa phase néolibérale. Cette période se caractérise avant tout
par l instauration d un état de guerre globale permanente. Cette guerre prend
la forme, pour la majeure partie de l humanité d une guerre de recolonisation.
Sous couvert de "lutte contre le terrorisme", cet état de guerre vise avant
tout au controle des ressources naturelles par le pillage des peuples du monde
entier. Les projets états-uniens de Grand Moyen Orient ou en Amérique du Sud
en sont les aspects les plus visibles. Mais ils ne sauraient cacher les
guerres "oubliées" menées sur les continents africain ou asiatique. L
expansion des gouvernements de l Etat d Israël s intègre dans cette volonté de
mise sous controle de la planète entière.
Les
mobilisations des mouvements sociaux contre cet état de guerre permanent
incluent la définition de nouvelles solidarités internationales avec les
peuples qui résistent. Mais la violence du système prend d autres formes que
la guerre ouverte contre les "peuples rebelles" au credo néolibéral. La
répression des mouvements sociaux, la restriction des droits fondamentaux sont
une autre arme pour casser ces memes résistances. Les occupations militaires,
la mise en place de bases étrangères sont une atteinte ouverte a la
souveraineté des populations et a leur volonté d émancipation de la domination
impériale.
Les déplacements forcés de population, les expropriations, autres formes de
violence, sont les conséquences de la volonté de marchandiser la terre, l eau
et les autres ressources naturelles. Cet état de guerre s étend a l ensemble
de la société, les violences deviennent la forme naturelle de l oppression.
Les femmes en sont les premières victimes. La planète elle-meme subit les
conséquences de cette fuite en avant du système. La recherche du profit
maximal le plus rapide provoque les changements climatiques et la pollution
mettant en crise les équilibres naturels.
Cette violence s étend également a tous les niveaux de la vie sociale. Le
refus de la privatisation des ressources naturelles au bénéfice des
transnationales est assimilé au terrorisme En remettant en cause la
souveraineté des peuples, l utilisation et le partage de leurs richesses
naturelles ou produites, ce sont les bases memes de la démocratie que l on
sape. Les dictatures, la corruption se nourrissent de cette situation. Les
droits élémentaires sont niés aux victimes que sont les classes productives,
travailleurs et travailleuses des secteurs formels ou informels, paysans et
paysannes, etc. Les populations les plus pauvres se voient encore davantage
précarisées, au Nord comme au Sud. Des milliards de personnes se voient
privées des biens communs élémentaires que sont l éducation, la santé et le
droit au logement.
L exigence de la souveraineté alimentaire est une réponse des organisations
paysannes, de pecheurs et de l ensemble des populations visant a satisfaire
leurs besoins en toute autonomie vis-a-vis du marché mondial.
Les populations victimes de ces politiques, des conflits qui y sont liés sont
souvent contraintes de fuir leur pays. A l heure de la libre circulation des
capitaux, la défense des droits des migrants et migrantes, des réfugiéEs du
néolibéralisme et de l oppression, des femmes qui fuient les mariages forcés
ou les mutilations sexuelles, tout comme la défense de la diversité sexuelle,
sont des taches élémentaires des mouvements sociaux que nous sommes.
Le patriarcat se trouve renforcé par le système économique dominant. La traite
des femmes et des enfants, la prostitution sont une preuve supplémentaire de
la marchandisation de tous les aspects de la vie. La situation des femmes au
travail se voit aussi aggravée, en particulier dans les zones franches où
elles représentent la plus grande part d une main d ¦uvre sans droits.
Nos ennemis directs sont clairement identifiés. Le G8 tout d abord, mais
aussi la Banque mondiale et le FMI qui imposent des politiques qui sont les
vecteurs de cette recolonisation. La dette imposée par ces institutions permet
non seulement de permettre la privatisation des richesses du monde entier,
mais aussi le transfert des richesses produites au Sud vers les classes
dominantes majoritairement basées au Nord.
L OMC et les accords bilatéraux aggravent encore cette situation, les APE par
exemple. Que ce soit pour l agriculture, le travail, l environnement, la
propriété intellectuelle, les migrations, la libéralisation des services, un
cadre s impose aux peuples du monde entier. Les Etats eux-memes impulsent ces
politiques, ou les appliquent.
L enjeu pour les mouvements sociaux est de permettre la convergence des
mobilisations globales contre ces ennemis, tant dans les pays en voie de
développement que dans les pays développés dont les populations subissent les
effets de ces memes politiques.
Ce tableau ne doit pas masquer les difficultés que le système connaît pour
réaliser ses objectifs. Son projet a connu des échecs significatifs dus aux
résistances populaires. Mais notre plus grande victoire est d avoir détruit l
évidence qu il n y aurait pas d alternative possible. La pensée unique a été
remise en cause, la légitimité meme du système dominant se pose a une échelle
de masse.
Dans
la continuité du processus du Forum Social Mondial et du travail de
construction des alliances entre nos mouvements sociaux, dont la rencontre de
Bruxelles en octobre 2006 constitue une étape importante, les mouvements
sociaux, ici présents a Belém, appellent a participer activement aux journées
d action globale qui culmineront le 26 janvier 2008.
Belèm - FSM - le 30 octobre 2007
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes contre les
Violences et la Pauvreté
C/O SUD PTT 25/27 rue des Envierges 75020 Paris
Téléphone : 01 44 62 12 04 ; Fax : 01 44 62 12 34