Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les
Violences et la Pauvreté N°76
Daté du 12 janvier 2007
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiques concernant les
droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles. Ceci est un bulletin
de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas
obligatoirement d accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués
signes Marche mondiale des Femmes).
Faites passer a vos réseaux et ami-es. Amicalement.
Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 12 04; 06 80 63 95 25 Fax : 01 44 62
12 34, C/O SUD PTT, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris, Site:
www.marchemondiale.org .
COORDINATION FRANCAISE MARCHE MONDIALE DES FEMMES (01 44 62 12 04 - 06 80
63 95 25)
MOBILISATION
1 - Soutien au référendum du Portugal le 11 février pour le droit a l
avortement
TEXTES
2 - Les femmes forment la majorité des migrants latino américains en
Allemagne, exemple de la féminisation mondiale des migrations.
3 - *Femmes battues : les féministes proposent une loi-cadre - Le
Monde du 02.01.07 - *Anne Chemin
4 - Les femmes demandent réparation : campagne SOS Sexisme
DEBATS,
REUNIONS, COLLOQUES
5 - Histoire croisée des luttes des femmes maghrébines pour les
droits
6 - "Des femmes et des hommes : le genre de la reproduction"
7 - "Les intermittents du foyer. Couples et mobilité professionnelle"
8 - Prochain Festival international de films de femmes
FILMS, LIVRES, SORTIES
9 - " Contre les violences faites aux femmes, une loi cadre"
10 - Le film "Allez yallah"
MOBILISATIONS 1 - Soutien
au référendum portugais pour le droit a l avortement le 18 janvier
Nous avons reçu un appel
de la Coordination Portugaise de la Marche Mondiale des Femmes nous
appelant a soutenir, par une première mobilisation le 18 janvier,
le referendum pour le droit a l avortement qui aura lieu le 11
février prochain. Lors de la dernière Coordination Européenne de la
Marche en octobre 2006, nous avions défini comme une de nos
priorités le soutien aux mobilisations sur le droit a l avortement
au Portugal, en Pologne, en Irlande et en Andorre.
La date du 18 janvier
sera donc notre première mobilisation européenne pour le soutien au
referendum portugais. D autres devraient suivre. Nous appelons
toutes les villes qui le peuvent a se mobiliser si possible ce
jour-là (rassemblement, tract, communiqué de presse...). Envoyer
texte ou photos a marchfem@ras.eu.org qui fera suivre (elles ont
oublié de nous mettre le mail ou envoyer).
Lettre de la
Coordination portugaise de la Marche Mondiale des Femmes
Chères Amies :
Au début d'une nouvelle
année, la Coordination Portugaise de la Marche Mondiale des Femmes
réitère les vœux d une année 2007 marquée par des progrès dans nos
luttes féministes, d une année avec plus de droits conquis, envers
la construction d un monde meilleur de Liberté, Égalité, Solidarité,
Justice et Paix.
2007 sera une année très
importante pour les femmes portugaises, avec des conséquences pour
les femmes d Europe et du Monde. Le Portugal va en effet avoir un
référendum pour décider de la décriminalisation de l avortement,
jusqu'à la dixième semaine, par option de la femme, réalisé en
établissement légal de santé.
Depuis 1998, date a
laquelle le Portugal a fait son premier référendum sur ce même sujet
: le Non avait gagné avec une très faible différence mais avec une
abstention de plus de 70 %, plusieurs femmes portugaises dans
plusieurs villes ont été jugées pour avoir avorté. Ces jugements ont
été très médiatisés - Maia, Aveiro, Lisboa, Setúbal - et les femmes
jugées ont toujours eu la solidarité des organisations de femmes
portugaises et ont provoqué une grande contestation au Portugal et
en Europe.
En Octobre dernier, a
Irun au Pays Basque, la Coordination Européenne de la Marche
Mondiale des Femmes s est engagée a mener des actions de solidarité
avec la lutte des femmes portugaises pour la victoire du OUI au
référendum, pour la dépénalisation de l'avortement.
C'est pour cela que nous
vous écrivons aujourd'hui. La campagne pour le référendum va
commencer le 30 Janvier jusqu'au 9 Février et le référendum aura
lieu le 11 Février. Mais la pré campagne a donc déjà commencée ; il
y a trois partis engagés dans le OUI (Parti Socialiste, Parti
Communiste, Bloc de Gauche) et cinq mouvements de citoyens et
citoyennes : Mouvement Citoyenneté et Responsabilité pour le OUI,
avec beaucoup de femmes de la Marche et avec des citoyens et
citoyennes de plusieurs origines et sensibilités ; Médecins pour le
Choix ; Jeunes pour l'OUI ; Vote OUI, formé pour des députées/és de
plusieurs partis du Parlement (du Bloc de Gauche jusqu'au Parti
Social Démocratique) et le En Mouvement pour l'OUI.
Le prochain 18 Janvier
sera le 5ème anniversaire de la lecture de la sentence du premier
jugement d actes d avortements (Maia) qui a jugé 17 femmes. Nous
vous proposons de faire des actions de solidarité dans vos pays, le
18 Janvier, qui pourront être des concentrations auprès des
ambassades du Portugal dans vos pays, de l envoi de motions de
solidarité, la rédaction de communiqués de presse pour les média de
vos pays en solidarité avec la lutte pour la décriminalisation et l
appui a la victoire du OUI au référendum, ou ce que vous trouvez le
mieux et de possible. Nous vous demandons de nous envoyer tous les
registres des actions de solidarité (communiqués de presse, photos
des concentrations, etc.) pour que nous les puissions divulguer dans
une conférence de presse le 23 Janvier - Solidarité Internationale
avec le OUI - ou nous publierons tous les appuis internationaux
reçus jusqu'à cette date.
Nous vous embrassons en
solidarité féministe. La Coordination Portugaise de la Marche Mondiale des Femmes
TEXTES
2 - Les femmes forment la
majorité des migrants latino-américains en Allemagne
exemple de la féminisation mondiale des migrations.
Claudine Blasco, Commission "femmes, genre et mondialisation",
membre du CA et du Conseil Scientifique d'ATTAC France, membre de la
MMF. 25 Décembre 2006
* Les
migrant-e-s sont victimes de précarité, de pauvreté et de violations
de leurs droits fondamentaux dans leur pays d origine comme dans
leur pays d accueil. La défense de leurs droits doit etre une des
priorités de nos luttes et notamment lors des manifestations de Juin
anti-G8.
* Les
migrations des femmes latino-américaines vers l Allemagne ont
commencé dans les années 70, pour fuir essentiellement les
dictatures militaires, principalement au Chili et en Argentine, a la
recherche de l asile politique en Allemagne.
Cette migration
augmente aujourd hui encore et a été très peu étudiée jusqu'à
présent. Un dossier très intéressant a ce sujet a été fait par la
Fondation Heinrich Boll : "Les nouveaux scénarios de la migration :
causes, conditions et conséquence". Il montre que les femmes
migrantes constituent en Allemagne 66,7 % de la population totale d
immigrés latino-américains. Le texte " Les latines s emparent de
l'Allemagne " publié sur le site "el Tiempo.com" spécifie qu en
2005, 92 799 latino-américains résidaient en Allemagne, dont 63120
femmes.
A Berlin, les
femmes représentent 55,35 % du total des immigrés latino-américains.
Les pays les plus représentés sont l Argentine, le Brésil, la
Colombie, la République dominicaine, le Pérou et le Mexique avec 57,
38 % des migrants. Contrairement au stéréotype des femmes latines
dépendantes économiquement et sociologiquement de l homme, la
plupart des femmes latino-américaines qui migrent en Allemagne le
font seules.
D après l'étude
"Où vas-tu ?" de Patricia Cerda-Hergel, enseignante a l Institut de
communication Interculturelle de l Université de Munich, les deux
principaux motifs d immigration en Allemagne sont : 1 - acquérir l
indépendance financière ; 2 - le mariage, en effet 56 % des
latino-américaines recensées sont mariées avec un allemand.
*Autre donnée
importante de l immigration en Allemagne : le cas des femmes
sans-papier.
A ce sujet,
l'article "Les latino-américaines qui nettoient l Allemagne"
du site "DW-World" signale que, légalement ou illégalement, la
plupart des femmes immigrées d Amérique latine travaillent au
nettoyage. " Elles sont les bonnes de ce pays, organisent tout,
travaillent beaucoup d'heures par jour pour peu d argent "
explique Donatella Salvatori-Wolters, sociologue, spécialisée dans
les familles immigrées.
Ainsi, le site
souligne qu a cause des restrictions pour obtenir les visas de
travail en Allemagne, surtout avec l entrée en vigueur de la Loi sur
les Etrangers de 2005, il n existe plus d autre issue a la
clandestinité que le mariage avec un-e citoyen-ne allemand-e ou
européen-ne. Pendant ce temps, selon le témoignage de Susanne
Schultz, membre d un réseau de femmes allemandes et
latino-américaines dans l article "Nouvelles routes, nouvelles
actrices : les migrantes latino-américaines en Allemagne" de
Bérénice Hernandez, les femmes immigrées en Allemagne ont
généralement un haut niveau d éducation et d études, ou au moins une
formation technique, mais ne trouvent pas de travail a la hauteur de
leurs compétences ni eême dans la branche pour laquelle elles ont
été formées. Et bien que la majorité provienne des classes sociales
moyennes et parfois élevées, elles sont victimes de discrimination,
d inégalité des droits, d exclusion en tant que
migrantes/femmes/étrangères dans la société d accueil.
*Nous
retrouvons les mêmes discriminations en Allemagne qu en France mais
aussi au niveau mondial au sujet des femmes migrantes, et les mêmes
phénomènes de féminisation de la migration. Elles travaillent
majoritairement dans les services a la personne, gardes d enfants ou
de personnes agées, domestiques ou femmes de ménage, gardes-malades
ou infirmières, avec les plus bas salaires et les pires conditions
de travail du pays ou elles vivent.
D'après le
dernier rapport annuel sur "LEtat de la population mondiale" du
Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), la moitié des
migrants internationaux sont des femmes et des filles - soit 95 sur
191 millions. Elles sont particulièrement vulnérables a la traite, a
l exploitation et aux mauvais traitements. Malgré des contributions
substantielles, tant a leurs familles laissées au pays d origine qu
aux communautés de leur pays d accueil, leurs droits de femmes
migrantes continuent d être négligés et ignorés, révèle le rapport.
Tout d abord, il faut faire davantage pour remédier au manque de
perspectives d avenir et aux violations des droits humains qui
conduisent beaucoup de femmes a émigrer. Si la migration féminine
peut favoriser l égalité et offrir aux femmes des possibilités qui n
existent absolument pas dans leur pays d origine, elle peut aussi
conduire a de terribles violations des droit humains : esclavage,
prostitution, travail forcé.. La migration est dangereuse et rendue
encore plus périlleuse par la fermeture des frontières et la
difficulté d'obtenir un visa .
" Les
politiques d'immigration restrictives, qui limitent les possibilités
d émigrer en sécurité et légalement, alimentent le désespoir qui
pousse des millions de femmes et de filles à confier leur bien-être
et, dans certains cas, leur vie à des trafiquants sans scrupules qui
se présentent frauduleusement sous les traits de démarcheurs pour
des emplois licites ", explique le rapport.
" Aujourd hui,
la traite des humains vient au troisième rang des commerces
illicites, après le trafic des drogues et celui des armes.
Contrairement a ce qui se passe dans les deux autres trafics, les
victimes de la traite restent une source permanente de "revenu" a
exploiter encore et toujours jusqu a ce qu elles soient trop malades
ou usées pour continuer a subir l exploitation ". " Beaucoup meurent
de l esclavage qui leur est imposé - a la suite directe des
violences subies ou parce qu elles contractent l une des nombreuses
maladies, dont le SIDA, auxquelles elles sont exposées. Les pays
entre eux et a l intérieur de chaque pays doivent tout faire pour
déférer les trafiquants devant la justice et pour fournir des
services aux victimes de la traite et protéger leurs droits
humains".
" Aujourd'hui,
le travail domestique reste l un des plus importants secteurs a la
source du mouvement international des travailleuses migrantes.
Chaque année, des millions de femmes émigrent d Asie, d Amérique
latine et des Caraibes, et de plus en plus d Afrique, vers l Europe
et l Amérique du Nord, mais surtout vers les États du Golfe et les
pays d Asie en voie d industrialisation, " indique encore le
rapport".
" Cependant, la
législation du travail protège rarement les employées de maison et
ne les autorise pas a s organiser. Des millions de femmes dépendent
ainsi de leurs employeurs pour rester légalement dans le pays hote,
ainsi que pour le logement, la nourriture et les gages"
précise-t-il.
" Une autre
forme de migration féminine est l exode massif d infirmières du
monde en développement vers les pays industrialisés. Le
vieillissement de la population, combiné a la pénurie d infirmières
et de médecins dans les pays hotes, alimente la demande, tandis que
l effondrement des systèmes de santé et la pauvreté des pays en
développement sont a l origine de l offre. L exode annuel de 20 000
infirmières et médecins hautement qualifiés hors d Afrique aggrave
une situation déjà sérieuse pour une région ravagée par le sida, le
paludisme et une mortalité maternelle et infantile élevée".
De plus, une
nouvelle catégorie de migrants voit le jour : " Les jeunes de pays
en développement se déplacent de plus en plus et représentent un
tiers du nombre total des migrants internationaux. Ils viennent de
tous les milieux et traversent des frontières pour des raisons bien
diverses". Leurs voyages sont souvent marqués au départ par l espoir
de succès, mais aussi, a l arrivée, par la déception et le
désespoir.
Les migrations
nous concernent toutes, au delà de l actualité européenne.
" Premièrement,
les pays qui contribuent activement aux migrations internationales
et ceux qui sont largement touchés par ce phénomène n ont jamais été
aussi nombreux. Il est en outre plus difficile désormais de classer
les pays en "pays d'origine" et "pays destinataires" . Deuxièmement,
de plus en plus nombreux sont les indices qui témoignent du
caractère bénéfique des migrations. Avec des transferts de fonds
qui, d après les estimations, auraient atteint les 167 milliards de
dollars en 2005, les migrants originaires des pays en développement
envoient a leur famille des sommes d argent dont le total dépasse
celui de l ensemble de l aide internationale", a indiqué le
Secrétaire général des Nations Unies. " Le lien entre migration et
développement n est pas nouveau. Ce qui est nouveau, en revanche, c
est la célérité de la mobilité mondiale. La réduction des barrières
pour les marchandises, capitaux et services a travers le monde
touche directement les mouvements de personnes ". (Premier débat a l
échelle mondiale sur les migrations , AG des Nations Unies New York,
Sep 14 2006)
La précarité et
la pauvreté sont le lot quotidien des femmes et des jeunes
migrant-es que ce soit dans leur pays d origine que dans leur pays d
accueil. C est pourquoi la défense des droits des migrants doit etre
une des priorités de nos luttes contre la précarité et la pauvreté,
sujet qui sera abordé par le G8 en Juin prochain.
Quand les
droits des migrant-e-s sont bafoués ce sont tous les droits humains
qui le sont ou vont l etre.
Article
fondé sur :" Les nouveaux scénarios de la migration : causes,
conditions et conséquences "de la Fondation Heinrich Boll Déc 2006,
et le rapport annuel du Fond mondial des Nations Unies pour la
Population Septembre 2006.
3 - *Femmes
battues : les féministes proposent une loi-cadre*
(Le Monde
du 02.01.07 - *Anne Chemin*
Elles ont
travaillé des mois durant en s inspirant de la loi de "protection
intégrale contre la violence de genre" votée en Espagne, en 2004,
sous l égide du gouvernement Zapatero. "En France, il y a encore une
grande tolérance sociale a l égard des violences contre les femmes,
souligne Suzy Rojtman, la porte-parole du Collectif national pour
les droits des femmes, qui regroupe associations féministes,
syndicats et partis politiques. Nous avons donc décidé de rédiger
une proposition de loi-cadre afin de graver dans le marbre ce qui
doit etre fait pour éradiquer ce fait social."
En France, il a
fallu attendre l'enquete nationale sur les violences envers les
femmes en 2000 pour disposer de statistiques. Cette étude, menée
auprès de 7 000 femmes agées de 20 à 59 ans, concluait que 9 % des
femmes avaient été en "situation de violence conjugale" - verbale,
psychologique, physique ou sexuelle - l année précédente. 11 %
avaient subi au moins une agression sexuelle au cours de leur vie et
la moitié d entre elles n en avait jamais parlé auparavant.
En 2006, une
étude a permis de déterminer le nombre de décès enregistrés en
France dans le cadre des "violences conjugales". Durant les neuf
premiers mois de l'année, la police et la gendarmerie ont recensé
113 homicides au sein du couple, dont 83 % concernaient des femmes".
Une femme décède tous les trois jours sous les coups de son
compagnon", concluait l enquete.
*TEXTES
DISPERSÉS*
Selon une étude
menée en 2004 par le Cresge, un laboratoire de recherche de Lille,
les violences conjugales coutent un milliard d euros par an : 383
millions pour les frais médicaux - hospitalisations, consultations
et consommation de psychotropes -, 232 millions pour les frais de
justice - traitement pénal et incarcérations - et 89 millions pour
les frais de logement et de prestations sociales - hébergements d
urgence, lieux d écoute, aides personnelles au logement. S y
ajoutent des couts humains - 305 millions - des handicaps acquis a
la naissance et des morts - et 83 millions de pertes de production
domestique et de revenus.
Le Collectif
national pour les droits des femmes reconnait que, depuis les années
1970, de grands pas ont été accomplis : le viol a été criminalisé en
1980, le harcèlement sexuel a fait son entrée dans le code pénal et
le code du travail en 1992, et des lieux d accueil et d hébergement
d urgence ont vu le jour. "Mais les textes sur les violences faites
aux femmes sont totalement dispersés, regrette Maya Surduts, l un
des porte-parole du collectif. Certains sont dans le code pénal,
d'autres dans le code civil ou celui de la santé publique. Nous
voulons les regrouper dans une grande loi-cadre et les enrichir de
nouvelles dispositions."
Le Collectif
propose ainsi de créer, comme en Espagne ou 150 000 plaintes ont été
enregistrées en un an, des tribunaux spécialisés dans les violences
à l encontre des femmes. Il s agit d un contentieux massif qui
nécessite des juges formés, souligne Suzy Rojtman. Ces tribunaux
permettraient de mieux articuler les décisions pénales, comme la
sanction des violences, et les décisions civiles, comme la garde des
enfants. Aujourd hui, elles sont prises par des magistrats
différents : ils prennent parfois des décisions contradictoires, qui
peuvent faire de grands dégats humains."
La loi-cadre
prévoit également d instaurer une "ordonnance de protection" : dans
les vingt-quatre heures suivant le dépot d une plainte, le couple
serait convoqué par le juge qui pourrait imposer au conjoint violent
le départ du logement, lui interdire tout contact avec la victime ou
suspendre son droit de visite auprès des enfants. Enfin, la
loi-cadre propose d élargir la notion de harcèlement sexuel, de
lutter contre les publicités et les programmes de télévision
"sexistes", de créer des structures d accueil pour les victimes de
violences, de leur donner un accès prioritaire aux logements sociaux
et d instaurer un secrétariat d Etat et un observatoire consacrés a
ces questions.
Le collectif a
envoyé sa proposition a Ségolène Royal, qui avait promis, en
novembre 2006, lors d une visite au centre SOS Femmes 93 de Bondy
(Seine-Saint-Denis), que si elle était élue, sa première loi serait
consacrée aux violences faites aux femmes. "Je veux que la loi du
silence soit levée et que l Etat reconnaisse cette criminalité comme
une criminalité a part entière", avait-elle déclaré. Le collectif se
félicite de cet engagement mais souhaite que sa proposition ne soit
pas dépecée. "Ce texte n'est pas un supermarché !, sourit Mme
Surduts. Il a une cohérence que nous voulons préserver."
4 - Les
femmes demandent réparation : campagne SOS Sexisme
Chères Amies,
En 1993, la
Conférence de Vienne a affirmé que les Droits des Femmes étaient
partie intégrante, inaliénable et indivisible des Droits universels
de la Personne humaine. Notre association, SOS Sexisme, souhaite que
l oppression millénaire subie par les femmes a travers le monde
depuis l avènement du patriarcat, fasse l objet 'une
dénonciation officielle et de dédommagements de la part des
Gouvernements respectifs pour que cessent enfin les discriminations
et les crimes a leur encontre. Nous vous demandons de diffuser notre
pétition aux groupes de femmes de votre pays et de nous renvoyer les
signatures avant la fin décembre 2009 : * par courrier (SOS
SEXISME - 2 rue du Bel Air - 92190 - Meudon - France), * par
télécopie (33 - 1 - 46261482), * par courriel (
sexisme@sos-sexisme.org ), * ou
directement sur Internet :
http://feedback.dolist.net/id.asp
Les recueils de
signatures seront adressés a : la Commission des pétitions du
Parlement européen, la Commission du Statut de la femme des Nations
unies, au Secrétaire général des Nations unies, la 5ème Conférence
internationale sur les Femmes.
SOS SEXISME
sera solidaire des femmes qui engageront un recours, au nom de leurs
ancêtres ou en leur nom, pour obtenir des excuses et la
reconnaissance des crimes commis contre les femmes comme " crimes
contre l humanité ".
Nous vous
remercions de votre participation a cette importante action qui
démontrera, une fois encore, la dimension planétaire de notre
solidarité. Docteure Michèle DAYRAS, Présidente
LES FEMMES
DEMANDENT REPARATION
La Conférence
de Durban contre le racisme et l intolérance a été un lieu de
rencontres pour les victimes de la traite, de la colonisation, de l
apartheid, de l épuration ethnique, du système des castes, des
violences religieuses et politiques de toutes sortes. Et les femmes
? Le sexisme n a été évoqué qu'en fonction de la double oppression qu il implique pour elles : femmes et noire, femme et musulmane,
femme et Dalit, femme et Rom... Mais, des femmes en tant que
victimes d un système d'oppression spécifique, le Patriarcat, il n
est nullement question !
Nous, Femmes du
Monde, dénonçons les violences et les différentes formes d
exploitation que les hommes nous ont fait et nous font subir depuis
des millénaires :
- pour nos
pieds bandés, nos cous prisonniers des anneaux, nos sexes coupés ou
cousus, nos lèvres a plateaux ou nos oreilles percées
- pour les
ceintures de chasteté ou le contrôle de notre virginité, pour les
corsets qui nous étouffent, pour nos corps anorexiques ou
engraissés selon leur loi, pour les femmes qu'ils privent d
éducation, de liberté, d autonomie, pour celles qu ils enferment
dans les harems ou aux foyers derrière le voile, le tchador, le
tchadri ou la burqa
- pour les
mariages précoces, les rapports sexuels imposés, les grossesses non
désirées, les stérilisations forcées, les avortements de f¦tus
féminins
- pour la
polygynie, la répudiation, la pratique de la dot, la discrimination
dans l héritage, pour l exploitation économique, l esclavage
domestique, la double journée de travail
- pour les
coups, les insultes, le harcèlement moral et sexuel, pour les viols
privés ou collectifs, pour la pornographie, la prostitution, les
femmes vendues dans le " mariage de jouissance " ou par le Crime
organisé
- pour les jets
d acide, la lapidation, la pratique du Sati, pour les " sorcières "
brulées vives, pour les crimes d honneur, les meurtres de femmes,
pour les massacres religieux ou politiques, pour les petites filles
qu ils tuent et celles qu ils empêchent de naître : il manque cent
millions de femmes sur la terre
- pour le
contrôle qu ils ont exercé et continuent d exercer sur nos vies,
pour nos vies qu ils nous ont volées, pour notre intelligence qu ils
ont étouffée, pour la division qu ils ont instaurée entre nous pour
nous maintenir en esclavage, pour tous les crimes odieux que les
hommes ont commis contre les femmes depuis des temps immémoriaux,
- pour avoir
fait de nous le symbole du MAL dans les religions misogynes du dieu
qu ils ont créé a leur image, un décret caractéristique de toute
idéologie raciste, pour nos Droits Humains bafoués.
- Nous, Femmes
du Monde, demandons que les Gouvernements des différents pays nous
présentent des excuses et que ces instances apprécient, a leur juste
valeur, les compensations financières, juridiques, professionnelles
et politiques que les femmes sont en droit de recevoir.
REUNIONS,
DÉBATS, COLLOQUES
5 - Histoire
croisée des luttes des femmes maghrébines pour les droits
L ATF, l ASFAD,
APEL, le RAJFIRE et Pluri-elles Algérie vous invitent a une
cinquième rencontre dans le cadre de ce cycle de séminaire, Le
samedi 20 janvier 2007 à 14h00, à la Mairie du 10ème
L'impact des
luttes, les avancées et les perspectives : Les mouvements des
femmes au Maghreb - les 4 séances du séminaire l ont montré - ont
une riche et complexe expérience politique. Ils ont traversé des
bouleversements politiques et sociaux majeurs et ont été acteurs des
transformations de ces pays. Ou en sont-ils aujourd hui ? Quel est
leur impact sur les sociétés ? Quelles sont leurs stratégies, leurs
perspectives ? Et quelles peuvent etre les formes nouvelles de
solidarités et de coopération entre féministes de France et du
Maghreb ? Cette dernière séance du séminaire sera l occasion de
présenter une synthèse de ce que ce séminaire nous a appris et des
pistes encore a explorer, et de réfléchir a ce que nous pouvons
faire ou proposer pour poursuivre les dynamiques de solidarité et
de coopération avec les luttes de femmes du Maghreb
Avec la
participation de : Caroline Brac (Collectif 95, Maghreb Egalité),
Nadia Chaabane (Association des Tunisiens en France)
Adresse :
Mairie du 10ème, 72, rue du faubourg St Martin, Métro : Château
d'eau / Gare de l'Est
6 - "Des
femmes et des hommes : le genre de la reproduction"
la Bibliothèque
publique d information organise les 19 et 20 janvier au Centre
Pompidou, Petite salle, un colloque intitulé : "Des femmes et des
hommes : le genre de la reproduction".
La Bibliothèque
publique d information poursuit le cycle de colloques consacré aux
féminismes, au genre, aux sexualités, a la famille qu elle a
inauguré en 2004. Ce nouveau volet abordera les questions éthiques,
anthropologiques et politiques que soulèvent les techniques d
assistance médicale a la procréation, ainsi que l organisation
sociale de la contraception, de la grossesse, de l accouchement et
de l avortement.
Vendredi 19 et
samedi 20 janvier 2007, Centre Pompidou - Petite salle, Entrée libre
7 - "Les
intermittents du foyer. Couples et mobilité professionnelle"
Les Cahiers du
Genre organisent un débat autour du dernier numéro paru : n°41/2006
: "Les intermittents du foyer. Couples et mobilité professionnelle".
Introduction et résumés sur : http://cahiers_du_genre.iresco.fr
Coordonné par
Isabelle Bertaux-Wiame et Pierre Tripier
Vendredi 26
janvier 2007 14h 17h, au CNRS 59 rue Pouchet 75017 Paris, Métro
ligne 13, station Brochant ou Guy-Moquet, Bus 66, arret La
Jonquière, Salle de conférences
Avec la
participation d Anne Gotman (discutante) et des auteur-es du numéro
8 - Prochain
Festival international de films de femmes
23 mars -1er
avril 2007, 29ème Festival International de Films de Femmes de
Créteil. Site internet :www.filmsdefemmes.com, Phone
: 33 (0)1 49 80 38 98, Fax : 33 (0)1 43 99 04 10
9 - " Contre
les violences faites aux femmes, une loi cadre"
Le livre "
Contre les violences faites aux femmes, une loi cadre" écrit par le
Collectif national pour les droits des femmes est en vente au local
du Collectif, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, au prix de 7 euros.
Si vous voulez passer en chercher, prévenir de votre venue au 01 43
56 36 48. Pour l envoyer dans les régions, le port est de 5 euros
pour les 15 livres. Les commandes se font au même numéro.
10 - Le film
"Allez yallah"
Il raconte l
histoire des "Caravanières venues du sud" en 2004 et en 2006 en
France, pour partager avec les associations en France le combat pour
les droits des femmes, contre les intégrismes..... voir
www.fci-asso.org
Ce film circule
en France... et fait l occasion de nombreuses soirées débats en
présence du réalisateur jean Pierre Thorn. Ne le ratez pas et
parlez-en autour de vous !
Liste des
salles programmant "ALLEZ YALLAH!" semaine après semaine, sur le
site de Cargo Films.
www.cargofilms.com
Pour tout contact :: Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62
12 33 Fax : 01 44 62 12 34