Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté N°59
Reçu le 18 novembre 2005 par la rédaction
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiques concernant les
droits des femmes, en espérant qu ils vous seront utiles. Ceci est un bulletin
de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas
obligatoirement d accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués
signes Marche mondiale des Femmes).
Faites passer a vos réseaux et ami-es. Amicalement.
Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 12 04; 06 80 63 95 25 Fax : 01 44 62
12 34, C/O SUD PTT, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris, Site:
www.marchemondiale.org .
COORDINATION FRANCAISE MARCHE MONDIALE DES FEMMES (01 44 62 12 04 - 06 80
63 95 25)
Compte-rendu réunion du mercredi 14 septembre 05
PROCHAINE REUNION: MERCREDI 28 SEPTEMBRE, 18H,
BOURSE DU TRAVAIL PARIS, salle Louise Michel
Compte-rendu réunion du mercredi 14 septembre 05
Ordre du jour :
I - Un article de Libération
2 - Non aux violences : L Appel des femmes !
3 - Contre la ségrégation sociale et raciale, ravivons la solidarité
populaire
4 - APPEL : Femmes, où sommes-nous quand la violence s empare du pays
?
5 - A titre strictement personnel...
6 - Lethnicisme, voilà l ennemi !
1 - UN ARTICLE DE LIBERATION
La violence est souvent le seul mode d'expression dans ces quartiers
Rencontrée via notre blog Vu(es) à Aulnay-sous-Bois, Sérénade Chafik
travaille au planning familial de la ville. Et parle de la violence au
quotidien, au sein des familles, A l Ecole, contre les femmes... par Ludovic
BLECHER
C'est grace au blog que Libération a rencontré Sérénade Chafik, 40 ans. Son
commentaire laissé sur le carnet de bord aulnaysien du journal nous a donné
envie d en savoir plus sur le regard qu elle porte sur la violence dans les
quartiers. Cette femme née en Egypte, arrivée en France à l Age de 12 ans et
mère de trois enfants, est A Aulnay-sous-Bois depuis le mois d avril
dernier. Elle y vit et y travaille, dans un centre du planning familial oU
elle fait office de conseillère conjugale. Militante féministe, elle reCoit
beaucoup de femmes qui lui parlent des hommes. Rencontre.
Quel est votre point de vue sur les violences en banlieue ?
J ai été frappée par l analyse binaire qui a été faite de ces violences.
Soit on mettait en cause les parents qui auraient démissionné ou les
éléments incontrOlés taxés de racailles, soit on se contentait de dire que
ceux qui ont brulé des voitures étaient des victimes, qu ils manquaient de
moyens, n avaient pas de travail. La réalité est plus complexe, s ancre dans
un quotidien. Le mécontentement face a la misère, a l exclusion, a pris une
forme très violente. Mais dans ces quartiers, la violence est souvent le
seul mode d expression. De nombreux garçons, ici, sont élevés pour etre des
dominants. C est a ces garçons que les parents confient le role de controler
les soeurs, les cousines, voire la voisine. A ce statut vient se greffer la
violence familiale, les violences à l école ou dans la rue, les violences
conjugales dont les enfants sont parfois les témoins et la violence du
langage employé dans les cités.
Tout cela crée, selon vous, un cocktail explosif...
Violence + domination = développement d un mode de fonctionnement qui ne
laisse pas de place aux faibles. Les autres, ceux qui ne sont pas inscrits
dans la violence, sont niés. Ils ne savent pas comment s exprimer. Face à
des problèmes sociaux qui sont réels - sur les 450 familles que j ai
rencontrées depuis que je travaille ici, je peux compter sur les doigts d
une main ceux qui travaillent - beaucoup de jeunes ne savent pas exprimer
leur malaise par la parole. Pendant les événements, la violence s est
retournée contre les voitures mais elle se retourne au quotidien contre les
filles, le premier de classe, tous ceux qui sont différents.
Par votre fonction, vous etes au contact avec les mères. Celles que vous
avez rencontrées ont-elles cautionné les violences ?
Elles étaient dans le refus de la violence mais dans la compréhension. Elles
disaient : Il va falloir que cela change, ce n est pas possible . Elles sont
décues parce que leur reve français, celui d offrir à leurs enfants une vie
meilleure ne s est pas réalisé. Or, si aujourd hui, elles en voulaient a
leurs enfants, cela reviendrait a renoncer à leur reve. La semaine dernière,
après les violences, j ai remarqué que les mères qui venaient consulter ou
bavarder refusaient de parler en francais. Au départ, j ai répondu en arabe
sans réfléchir. Ensuite, j ai compris qu il y avait une méfiance. Elles
voulaient savoir si, moi qui suis arabe, j étais avec ou contre elles. Il
fallait que je fasse la preuve que je pouvais mériter leur confiance.
Quelle issue voyez-vous au malaise des quartiers ?
Il faut prendre tout le monde en compte. Aussi bien ceux qui se sont mis en
colère que ceux qui ont eu leur voiture incendiée alors qu'ils n avaient
pour certains meme pas fini de payer leur crédit. Il faut d abord une
réponse sociale qui enraie la misère. Il faut aussi une réponse éducative
qui ne viendra pas de la famille quant a la répartition des roles entre les
garçons et les filles. C est essentiel parce que les rapports filles-garçons
et le role donnés aux garçons entretiennent la violence. Si on ne sort pas
des cycles de violences, les messages simplistes vont l emporter. D un coté,
l'extreme droite avec des milices de quartier qui vont patrouiller pour
surveiller leurs biens. De l autre, les islamistes qui pourraient etre
tentés de récupérer un mouvement inorganisé en allant y puiser des troupes.
Le populisme ou la religion sont les seuls a avoir une réponse toute faite,
qui rassure et font l'économie de la réflexion.
2 - NON AUX VIOLENCES : L APPEL DES FEMMES !
Nous sommes femmes, mères, filles, soeurs ... Nous sommes nièces, tantes,
cousines, amies, amantes ou voisines. Nous sommes la moitié de la
population. La moitié de ciel. La moitié du monde. Regardez bien : sur les
photos des banlieues en flammes ... pas une femme !
A l heure ou un ministre irresponsable et belliqueux insulte nos proches et
nos familles, francais,immigrés, étrangers ... A l heure où il prétend
nettoyer les quartiers au Karcher ou éliminer la racaille ... A l heure ou
nous pleurons la mort de deux enfants, réfugiés dans des conditions obscures
au sein d un transformateur EDF ... A l heure ou nous pleurons et déplorons
la mort d un homme battu a mort à Epinay parce qu il photographiait un
lampadaire ... A l heure ou flambent les voitures, les écoles, les
commissariats ... Nous lancons un appel solennel pour que cessent ces
violences qui peuvent finir de manière encore plus dramatique. Car nos
enfants ont besoin de véhicules pour aller travailler, ou trouver un emploi.
Ils ont besoin des écoles pour acquérir les savoirs indispensables. Ils ont
besoin de centres sociaux gratuits de prévention et de soins, besoin d avoir
accès à toute demande sanitaire. Ils ont besoin de bus pour se déplacer. Ils
ont besoin de pompiers pour sauver des vies ou éteindre des incendies. Ils
ont besoin de postiers pour faire parvenir le courrier. Ils ont besoin de
services publics utiles à la collectivité.
NOUS EN APPELONS d abord à nos enfants, à ceux que nous aimons : nous
exigeons qu ils rentrent à la maison, et qu'ils se calment ! Nous l exigeons
parce que nous les avons mis au monde. Parce que nous les avons portés et
nourris. Parce que sans nous ils n existeraient pas. Ils n ont pas le droit
de détruire la vie que nous leur avons donnée. Ils nous font honte en
acceptant de ressembler à l insulte qu on leur fait. Non, ils ne sont pas
des racailles. Ils ne sont pas des déchets qu on nettoie. Ce sont des êtres
humains qui ont droit au respect, à l égalité, à la dignité. Comme tout
citoyen, ils ont des droits, mais aussi des devoirs.
NOUS EN APPELONS aux forces de police pour qu elles respectent
scrupuleusement les règles républicaines.
NOUS EN APPELONS également aux donneurs de leçons qui nous méprisent et nous
ignorent, a ceux qui ont instauré la politique déplorable des grands frères
dont on voit les résultats désastreux, qui ne négocient qu avec les églises
et les imams, qui suppriment subventions publiques et police de proximité,
qui attisent les haines et le désarroi, et nous servent du baton à tout bout
de champ, sans jamais nous donner les moyens de vivre dignement. Derrière
cette politique, il y a aussi un mépris des femmes, celles qui luttent dans
les quartiers, qui se battent, qui construisent, avec des moyens et des
aides notoirement insuffisants, des stratégies pour lutter contre les
violences : les femmes relais, les femmes solidaires, les femmes debout !
NOUS DEMANDONS un véritable plan d urgence des banlieues permettant une
vraie politique sociale pour tous, une politique de prévention et de soutien
aux familles dès la petite enfance, une politique scolaire a la hauteur de
ses enjeux, une vraie politique de mixité sociale et la fin des ghettos.
NOUS SERONS DANS LES QUARTIERS QUI BRÛLENT, ET NOUS MANIFESTERONS AVEC NOS
PROCHES, EN SILENCE ET PACIFIQUEMENT. NOUS LANCONS CET APPEL A TOUTES LES
FEMMES. Nous devons être des milliers, pour nous interposer, et mettre fin à
ces violences.
Ce vendredi 4 novembre 2005
Premières organisations signataires :
UFAL Saint-Denis, AFRICA 93, UFAL Aubervilliers, UFAL Montreuil, SOS
Sexisme, UFAL Ile de France, 20 ans Barakat, Collectif de Pratiques et de
Réflexions Féministes, Association du Manifeste des Libertés, Réseau
Féministe Ruptures,
3 - Contre la ségrégation sociale et raciale ravivons la solidarité
populaire
Voyous ! Racaille ! Nettoyer au Karcher ! Débarrasser les cités ! Le
ministre de l Intérieur, Nicolas Sarkozy s'exprime ! Il pratique l amalgame,
les injures, les menaces à l encontre des habitants des quartiers pauvres !
Le retour de Sarkozy au ministère de l intérieur a signifié le renforcement
des forces de l ordre dans les cités populaires : provocations, harcèlement,
controles au faciès, tabassage, deviennent alors la crainte quotidienne des
enfants et des jeunes des grands ensembles. 2 jeunes sont morts de cet
engrenage infernal, 2 enfants qui ont eu peur, 2 jeunes qui se sont réfugiés
dans un transformateur EDF, ils ont été
électrocutés. 2 jeunes qui viennent s ajouter a la liste déjà longue de
ceux qui ont commis le crime de vivre dans un quartier défavorisé.
Provocation, répression, c est le programme du Ministre de l intérieur. En
agissant ainsi, il a insulté et traqué des populations meurtries, il a
attisé le feu de la révolte accumulée depuis plusieurs générations. La
jeunesse excédée a traduit le malaise et le désespoir de nombreuses familles
laissées à l abandon, elle a fait exploser sa colère. Nous éprouvons une
vive inquiétude et un sentiment de colère quand le ministre de l Intérieur,
qui possède sous ses ordres tout un arsenal répressif, envoie les forces de
l ordre pratiquer le contrôle au faciès. Quand il attise le racisme en
suggérant dans ces propos : cité égal immigration, égal racaille, égal
voyous. Nous ne voulons plus voir nos enfants soupconnés, provoqués,
harcelés, traqués !
Sarkozy doit partir ! Il doit démissionner !
Nous sommes inquiètes pour les libertés démocratiques et pour nos droits
quand Sarkozy, Villepin et Chirac utilisent la loi d exception de 1955 qui a
servi en Algérie a pourchasser les militants, qui se battaient pour l’
indépendance du peuple algérien. Une loi qui servait à imposer l ordre
colonial ! Incarcérations des jeunes en série, double peine pour les
étrangers, état d urgence prolongé sont les principales réponses de l Etat
policier à la ségrégation sociale qui a nourri la révolte. L Etat d Urgence
doit etre levé ! Les libertés démocratiques doivent être respectées ! Nous
sommes des femmes qui vivent ou qui travaillent dans ces quartiers. Nous
sommes assistantes sociales, animatrices, éducatrices, enseignantes,
personnel soignant, ouvrières, employées, femmes au foyer Nous voyons chaque
jour : *Des familles cantonnées dans des appartements exigus, inadaptés ou
délabrés, des jeunes condamnés à l errance faute de logement et de travail.
Des écoles et des hopitaux qui manquent de moyens, des crèches qui n ont
plus de places, des bureaux de poste et des maternités qui ferment, des
associations a qui on a enlevé les subventions qui réduisent leur
activité.Nous voyons des parents qui tentent de subvenir aux besoins de leur
famille avec de maigres revenus.Des mères qui galèrent pour gagner leur vie.
Souvent seules, elles subissent de plein fouet les horaires tardifs ou
éclatés, imposés par ceux qui les embauchent, les bas salaires, la précarité
et le temps partiel subi, le manque de structures d accueil pour leurs
enfants. Des mères qui sont souvent culpabilisées. Des jeunes qui s
accrochent pour ne pas se retrouver dans l impasse de l échec scolaire ou
professionnel. Combien sont-ils, éjectés, avec comme seule perspective : la
rue ? Des privés d emplois qui vont de stage d insertion en stage de
réinsertion pour aboutir à l exclusion sociale, désespérante. Des demandeurs
d emplois victimes de la discrimination sociale et raciale à l embauche, un
taux de chomage à 40 % dans nos quartiers, 4 fois la moyenne nationale ! Des
personnes agées qui tentent de survivre avec des retraites de misère. C est
tout ce mal-etre caché, relégué au second plan qui s affiche aujourd hui et
qui nous rappelle le désespoir social d une bonne partie de la population.
Nous en avons assez de voir les familles et les enfants dans nos cités
enfermés dans l exclusion et la désespérance ! Nous n acceptons pas la
ségrégation qui dure depuis des décennies, frappant de plein fouet les
familles d origine immigrée. Nous dénoncons les politiques des dernières
années de casse sociale du tout profit pour les riches, de destruction des
services publics qui ont aggravé les inégalités existantes. Rien ne pourra
se régler par le harcèlement, l injure, la menace, la répression, l
enfermement, la division. Rien ne pourra se régler tant que des solutions
pour faire reculer les ségrégations sociales et raciales dont sont victimes
les habitants de nos cités ne seront pas concrètement apportées. Nous
luttons pour un véritable programme social et populaire ou emploi, logement,
éducation et soins soient à la portée du plus grand nombre. Nous voulons que
nos enfants, vivent, respirent, jouent, rient, étudient, travaillent et
aillent vers un avenir qui leur tend les bras !
Paris, le 14 novembre 2005
Coordination des Groupes de Femmes « Egalité »
Foyer de Grenelle, 17, rue de l Avre 75015 Paris
coorfemmes@yahoo.com
4 - APPEL : Femmes, où sommes-nous quand la violence s'empare du pays ?
Dans les banlieues, enfermées, menacées, otages de petits délinquants,
de bandits mafieux, d une idéologie religieuse qui nous voile, et partout
visiblement absentes des lieux de décision, de pouvoir et de débat
médiatique. Ils disent qu il est urgent de rétablir l ordre et la paix
sociale. Evidemment. Mais quel ordre ? Un ordre démocratique, laic, c
est-à-dire avec et aussi pour les femmes. Sans nous, pas de démocratie.
Mais quelle paix ? La paix républicaine, l égalité pour tous, l intégration
sociale, mais pas au détriment des femmes. Il existe des lois démocratiques
de parité, d égalité. Elles doivent être respectées.
Il y a dans les cités plus en souffrance que les garçons, ce sont les filles
et les femmes qui pourtant ne brulent pas de voitures. Elles protègent,
nettoient, réparent, restaurent. Elles doivent pouvoir construire aussi leur
liberté et leur vie. Une paix sans les femmes serait une paix contre elles,
ce serait une fausse paix.
Nous sommes révoltées par ce vandalisme qui détruit lieux de vie, d
éducation, de travail, et met en danger les femmes, les enfants, les plus
fragiles et deux hommes sont morts.
Femmes, manifestons-nous !
Alliance des Femmes pour la Démocratie
Présidente: Antoinette Fouque
Tel: 01 45 48 83 80
e-mail: adfemmes@iway.fr
5 - A titre strictement personnel,
vu les propos que vous tenez sur les saccages et divers incendies dans
et aux abords de nos cites, je ne pense pas que, comme moi, vous y viviez et
en soyez les victimes a repetitions et que vous viviez dans la peur
permanente de la prochaine agression que subiront vos enfants ou vos proches
(ma mere handicapee a subit deux attaques cette semaine, une en voiture d
ou¼ on a voulu l extraire de force sous la menace d une arme une autre en
bas de chez elle lors d une des rares courses qu elle peut faire). Dans les
2 cas, elle ne doit son intégrite physique qu a l intervention de personnes
courageuses qui ont pris des risques pour elle. Mon fils s est fait agresser
plus de 20 fois, je me fais insulter et cracher dessus regulierement. Pas
une fois, l agression n est venu de suedois, francais ou portugais, toujours
des maghrebins ou des noirs ou les deux. Malgre tous les discours de
tolerance et de comprehension que j ai deverses depuis des annees, deux
decennies a donner benevolement des cours d alphabetisation, de soutien
scolaire, d encadrement sportif etc’ a tendre regulierement la main aux
immigres venant principalement d Algerie, je me fais regulierement insulter
par des jeunes qui sont dans les memes classes que mes enfants. Je suis
moi-meme au cho¥mage depuis bientot trois ans et ne retrouve rien, ayant
passe 50 ans, malgre mes diplomes universitaires, mon diplome d ingenieurs
et 30 ans de travail tres qualifie a la pointe de l informatique. Je n ai
plus de ressource aujourd hui et pourtant je ne brule pas le peu que mes
voisins possede encore, je continue a oeuvrer toute la journee pour le seul
moyen a mon avis de s en sortir, l entraide, toutes nationalite confondues.
Il y a beaucoup trop de demagogie a presenter les casseurs comme des
victimes. Nous les voyons des fenetres. Chez nous ils sont tres organises,
les jeunes encadres par des plus ages, prenant leurs ordres d integristes en
djellaba qui les attisent en permanence. La vie dans nos cites etait dure
mais l entraide faisait chaud au coeur avant l arrivee de ces foutus
integristes qui sement la peur et la haine, cloitrent les femmes chez elles
et les contraignent souvent a des mariages arranges qui n existaient plus.
Ils surveillent partout, a la boulangerie, dans les pharmacies pour depister
celles qui prennent la pilule... Je ne peux meme plus parler a mes anciennes
voisines ou eleves que je cotoyais regulierement. Elles ont peur et me font
signe qu elles sont surveillees et je n ai pu revoir certaines que hors de
la cite d ouelles arrivent de temps en temps a s enfuir.
Est-ce ceux qui font regner la terreur qu ôil faut encourager et plaindre.
Ils ont fait bruler l annee derniere toutes les ambulances d un ambulancier,
ma fille de 10 ans s est fait caillasser en passant pour aller a l ecole,
mon fils, a bout a force de se faire harceler, racketter et tabasser ne
parle que de s armer pour pouvoir se defendre a la prochaine agression, une
de ses amies qui s est faite violer par deux noirs a 13 ans en revenant de l
ecole. En depit du discours apaisant que j exprime habituellement, j en ai
marre moi aussi de la complaisance avec laquelle ces jeunes sont trait s. Ce
sont des voyous qui font des actes passibles de la prison et qui terrorisent
la population par volonte d asseoir leur territoire et principalement casser
les femmes et les ranger dans leur cuisine. Je leur ai trouve des excuses
trop longtemps, j en ai tenu certains a bout de bras, bras qu ils ont mordu
et tente de coupe en remerciement, maintenant cela suffit, il faut leur
montrer que ces actes sont inadmissibles et les sanctionner. Quand au
racisme, il existe certainement, mais moins que le sexisme, et il est a
double sens, quand je me fais traiter de salle gouˆ®re ¬ª (je l ecris
phonetiquement) a tout bout de champ, qui est raciste ? Quand mon fiance
arabe il y a 25 ans n a pu m epouser car je n etais pas de sa religion et de
son origine, qui etait raciste? Quand le jeune francais d origine algerienne
qui a leve le drapeau francais lors de la ceremonie du 11 novembre,
gentiment entoure par deux vieilles personnes qui l ont epaule, a crache par
terre et s est tord-boyaute lorsque la fanfare a joue l hymne national, qui
est irrespectueux ? Quand a L ANPE, des algeriens vous expliquent de facon
menacante qu ils eradiqueront de gre ou de force le plus de francais
possible de France et qu ils en feront une terre sainte,
que la personne qui m a recue, un autre algerien d origine, me dit qu une
femme doit rester a la maison et que mon devoir est d elever mes enfants et
non de rechercher du travail, est-ce normal ? Comprenez-vous pourquoi je ne
veux pas du monde qu ils veulent nous imposer, fait de violence et d un
sexisme que moi et mes meres ont combattu pendant plusieurs generations.
Non, les actes de ces casseurs fortement islamises et instrumentalises, du
moins dans ma cite, meprisants au dernier point envers les femmes, ne
doivent pas etre defendu par des associations de femmes. Vous ne semblez pas
comprendre les consequences, principalement pour les femmes d origine
maghrebine, de cette position qui les livrent encore plus a leurs
persecuteurs d autant que la plupart d entre elles n ont plus beaucoup de
contact avec l exterieur, meme plus televisuel, la tele arabe etant
omnipesente avec les paraboles et les femmes autour de moi ayant
interdiction de parler francaisa la maison, elles qui n ont appris le
francais que recemment a la mosquee.
Cordialement. Anne.
6 - Lethnicisme, voilà l'ennemi ! par Michèle Vianès, auteure de
: Les islamistes en manoeuvre Silence, on manipule ! Association Regards de
femmes
Par lacheté ou compassion insensée, des représentants des collectivités
locales ou de l Etat n ont pas osé affirmer le principe essentiel de laicité
: espace politique qui permet de vivre ensemble dans le respect mutuel des
différences puisqu il entraine l égalité en droit des citoyens et
citoyennes. Au nom d un relativisme culturel ou religieux, ces
différentialistes ont abandonné des filles et des garcons aux traditions
patriarcales ou religieuses. Ils légitiment ainsi l islam politique qui
dénonce les droits universels parce que occidentaux.
Sexisme
Filles et garcons sont enfermés : les filles dans l obligation d obéir, les
garçons dans celle de virilité agressive. Ainsi, des habitudes
communautaires ou religieuses seraient supérieures aux lois de la
République. Le modèle transmis par la religion patriarcale est le respect
absolu de l autorité et de la supériorité masculine avec pour corollaire l
intégration par les filles de cette subordination. Malheur aux femmes
autonomes, a celles qui revendiquent leurs droits en tant que femmes
françaises, a celles quii épousent des non-musulmans. L injonction faite aux
filles dès l enfance - si tu épouses un Français, c est comme si tu es dans
la tombe ! - est lourde de menaces. Comment s’- étonner du manque de repères
des enfants qui ne sont pas considérés comme Français par leurs parents,
puisque les Français ce sont les autres.
Faire croire aux garçons qu ils sont les petits princes, mères et soeurs
soumises à leur bon vouloir, n est pas la manière la plus efficace de les
préparer a affronter la réalité. Dès les premiers apprentissages scolaires,
l inanité des normes traditionnelles sexistes est mise en évidence. A l
école, les filles ne sont pas inférieures. En outre, il ne suffit pas d
affirmer - je suis un homme - pour savoir lire et écrire.
Culture du ressentiment
La majorité des garçons comprennent es règles et s adaptent. Leur réussite,
leurs rapports équilibrés avec les femmes est insupportable pour une
minorité, incapable de s adapter au monde contemporain, Pour cette minorité,
c est le début de la spirale infernale qui va les conduire à s opposer a un
monde dans lequel ils n occupent pas la première place naturellement, parce
que hommes. L école n a pas pu accomplir sa mission de creuset de la
République : faire comprendre et respecter les valeurs et la culture
communes pour y adhérer et vivre ensemble. Les difficultés ont une double
origine, doute moral et absence de moyens financiers. Des enseignants,
sensibles au discours ambiant selon lequel imposer les valeurs universelles
serait du néo-colonialisme, n expliquent plus les principes fondateurs de la
République ni les luttes pour les obtenir. Les repères donnant du sens au
vivre ensemble, l éducation civique et morale sont considérés comme des
anachronismes. En meme temps, les établissements scolaires et les équipes
éducatives ne disposent pas de moyens concrets pour etre efficaces. Les
choix budgétaires manquent de rationalité. Le cout des récents saccages le
confirme. L économie sur les moyens affectés à la formation initiale
nécessite des dépenses bien supérieures pour tenter de pallier les
difficultés sociales et économiques générés par la sortie du cursus scolaire
obligatoire sans avoir construit ses apprentissages. Ni acquis les clés pour
comprendre le monde moderne. L enfant en échec scolaire, dans un monde qu il
ne comprend pas, va etre perméable au discours des manipulateurs. La
frustration sociale, terreau des totalitarismes, va servir les groupes
intégristes. Les professionnels du conditionnement vont utiliser des
discours simplistes. L appartenance religieuse des parents sera présentée
comme la raison des difficultés rencontrées. Il faut se venger de la
République française qui opprime les enfants en France après avoir colonisé
les parents dans les pays d origine. Rentrer en résistance en transgressant
les règles nationales permettrait de retrouver une dignité. Mais cette
radicalisation installe les adeptes dans l exclusion. Cristallisant les
différences et incitant à la haine de l autre.
Dans les violences urbaines, phénomènes plus ou moins diffus depuis une
quinzaine d années avec des périodes de crise, les personnes présentées
devant la justice n utilisent pas les tribunaux comme vitrine pour exposer
leurs revendications. Ils nient toute participation aux actes, endossant le
statut de victimes. Ils ne se reconnaissent pas comme acteurs de leur propre
vie, mais assignés à un comportement attendu parce que nés quelque part.
Laxisme
Pour tenter de canaliser la violence et la délinquance dans les cités, des
élus ont piétiné les principes républicains. Perméable au discours de
socio-ethno-anthropologues qui voudraient enfermer les enfants dans une
unique identité religieuse, ils ont embauché des agents publics en raison de
leur religion, sans vérifier auparavant leurs compétences, discours ou
pratiques. Refuser on ne sait quelles demandes pourrait générer des
violences. La responsabilité incomberait aux personnes qui ont refusé les
requetes et non aux agresseurs. Dans la crainte de conflits, la lacheté de
certains responsables est stupéfiante et dangereuse. Cette lacheté entérine
l idée que la société francaise n est ni assez forte, ni suffisamment soudée
pour résister aux fanatiques. Ils ont laissé ainsi les prédicateurs
islamistes opprimer leurs coreligionnaires à commencer par les femmes. Cette
intolérable tolérance s élargit a des phénomènes criminels. Certains élus et
des institutions financent des emplois pour des chefs de bande qui, en
échange, calmeront l appétit délictuel de leurs troupes.
Universalisme
Les évaluations des politiques dites de la ville démontrent leur
inefficacité. Il n y a jamais eu de politique d intégration vérifiée par des
objectifs à atteindre. Lors du regroupement familial, les familles
transplantées ont été concentrées sans aucune des infrastructures
nécessaires à cette venue massive. Droits et devoirs des habitants étaient
supposés s accomplir par osmose. Mais dans les quartiers ou les familles
migrantes sont majoritaires, comment cette imprégnation pourrait-elle s
opérer ? La France s est construite avec des populations de diverses
origines, s inscrivant dans une continuité, par rapport à l héritage -de
gloire et de
regrets- transmis par les générations précédentes. Le lien civique a la
prééminence sur tous les particularismes historiques ou religieux, sur les
solidarités domestiques ou claniques. La laicité organise l espace politique
qui repose sur la liberté de conscience, l égalité en droit des options
philosophiques et des croyances religieuses, la fraternité républicaine
envers l autre. Tenir les trois en même temps n est ni naturel ni inné, mais
construit et acquis. Il est urgent que l école de la République l enseigne
et la fasse vivre. Sa mission est de libérer les citoyens en devenir de tout
assujettissement, de toute servitude volontaire. C est sans doute pourquoi
une minorité vociférante d ennemis de la République brûle les écoles
maternelles.
Pour tout contact :: Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62
12 33 Fax : 01 44 62 12 34