Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté N°54
Reçu le 1 juillet 2005 par la rédaction
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiqués concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles.
Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit
(sauf pour les communiqués signés Marche mondiale des Femmes)
Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 12 33, Fax : 01 44 62 12 04
C/O SUD PTT, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris
Sommaire: (Spécial MARCHE MONDIALE DES FEMMES)
1 - Le Relais fait le tour de l Europe (inclus, le bilan de la
Rencontre féministe Européenne de Marseille des 28 et 29 mai)
2 - 24 heures d action féministe dans la course du soleil
3 - Forum social méditerranéen : Une mer de droits
4 - D inspiration nationale
5 - Site Web : Nouveautés
1 - Le Relais fait le tour de l Europe
Turquie : Les premiers pas en Europe ;
Grèce : Contre le trafic ;
Chypre : Chypriotes grecques et turques manifestent ensemble ; Italie :
Brindisi accueille la Charte ; Portugal : Changer le monde est urgent ;
Galice : Des femmes rament pour leurs droits ; Pays basque : Unies pour
promouvoir leurs valeurs ; France : 12 000 femmes sur la Cane-cane-bière ;
Belgique : Solidaires jusqu à Marseille ; Pays-Bas : Sobre cérémonie à
Utrecht ; Danemark-Suède : Agir pour la paix et les droits des femmes ;
Roumanie : Développer la Marche mondiale ; Bulgarie : La politique et les
femmes ; Suisse : Caravane colorée et actions variées ; Catalogne – Castille
: Des actions dans le cadre du FSM.
Le Relais fait le tour de l'Europe
Après avoir traversé les Amériques avec succès, la Charte et la Courtepointe
ont été accueillies chaleureusement en Europe le 9 mai dernier. Elles ont
traversé une quinzaine de points focaux à travers le vieux continent, avant
d être transmises aux femmes de l Australie pour la suite du Relais mondial.
Turquie : Les premiers pas en Europe
La Charte a fait son entrée officielle en Europe au cours de cérémonies qui
ont eu lieu en Turquie. Des femmes de Bulgarie, de Grèce, de Turquie, de
Chypre et d Azerbaïdjan ont convergé vers Istanbul pour accueillir le Relais
et transmettre un message de solidarité et d unité contre le nationalisme.
Le 9 mai, ces femmes se sont réunies et ont émis un communiqué de presse. Le
lendemain, elles ont jeté des fleurs à la mer autour de la « Maiden Tower »,
un symbole de l isolement des femmes situé à la rencontre de l Europe et de
l Asie, sur le Bosphore. Aussi, 3 000 femmes ont marché avec la Charte et la
Courtepointe de la solidarité mondiale ; un festival a eu lieu, animé de
musique et de théâtre ; et les femmes turques ont présenté leurs
revendications à l Assemblée nationale, exigeant un plan d action national
pour que cessent les inégalités entre les sexes autant que les inégalités
sociales et la discrimination envers les femmes. Le 11 mai, 45 femmes ont
quitté Istanbul pour Thessalonique, afin d y transmettre le Relais à leurs
consoeurs grecques.
Grèce : contre le trafic
Des femmes du réseau Grec de la MMF ont participé à l accueil de la Charte à
Istanbul, puis ont reçu officiellement le Relais à Thessalonique le 12 mai
ou des manifestations ont eu lieu. Des intervenantes y ont dénoncé
différents problèmes rencontrés par les femmes, comme la relocalisation d
usines causant du chômage en Grèce, la surexploitation des femmes dans ces
mêmes industries, la violence familiale, entre autres. La réunion a été un
exemple de la solidarité féminine et de l amitié des peuples, faisant mentir
ceux qui présentent les Grecques et les Turques comme des rivales. Des
activités ont aussi eu lieu à Patras pour dénoncer le trafic des femmes. De
cette ville portuaire partent plusieurs immigrants clandestins vers d autres
pays d Europe. On y a donc tenu une rencontre publique, un film sur le
trafic a été présenté, des centaines de brochures ont été distribuées, une
marche aux flambeaux a eu lieu ainsi qu un événement théâtral. On a senti
une très grande solidarité envers une femme victime de trafic qui a dénoncé
ses bourreaux. Une délégation a ensuite quitté la Grèce pour se rendre à
Brindisi en Italie où le Relais s est poursuivi.
Chypre : Chypriotes grecques et turques manifestent ensemble Les femmes
vivant des deux côtés de la ligne qui divise Chypre se sont unies pour crier
leur désir de paix et de réunification dans leur île. Les femmes chypriotes
turques, arrivées d'abord, ont accueilli leurs homologues grecques par leur
slogan « la Paix à Chypre ne peut être arrêtée ». Les femmes grecques ont
répondu « Chypre : uni et paisible » et ont marché vers le point de
rencontre ou environ 100 femmes ont uni leurs mains et ont applaudi a leur
effort commun. Cette réunion tenue sur la ligne de démarcation a vraiment
été remplie d émotion. Les femmes de Chypre : Turques, Grecques,
Arméniennes, Maronites et Latines, toutes victimes de la guerre, «
entrevoient une patrie libre et réunie; une Chypre heureuse et progressiste,
une patrie commune pour tous leurs enfants », ont-elles dit. C'est d
ailleurs le but de leur lutte qu elles ont voulu illustrer en ajoutant leur
carré de tissu à la courtepointe mondiale."
Italie : Brindisi accueille la Charte
Les 13 et 14 mai, la Charte a fait escale en Italie. Trente femmes grecques
ont fait le voyage en bateau entre les ports de Patras et de Brindisi pour
transmettre le relais mondial. Un séminaire a été tenu au sujet, évoquant la
guerre et le role des femmes dans la construction de la paix, ainsi que la
précarisation des conditions de vie des femmes. Le samedi après-midi, un
groupe de 300 femmes a parcouru les rues de la ville pour attirer l
attention sur le référendum pour abolir la loi concernant la procréation
médicalement assistée, une mesure qui pénalise les femmes et met sous
tutelle les droits de l enfant ainsi conçu. À la fin de la manifestation, la
Charte et la courtepointe ont été présentées au public et une fête toute
méditerranéenne a suivi.
Portugal : changer le monde est urgent
Les Portugaises n ont pas attendu la Charte et la courtepointe pour
commencer leurs actions ! A la veille du relais officiel, elles ont assisté
au Forum « Alternatives et Résistances » où elles ont fait la promotion de
la Charte. Après l arrivée des symboles du relais, le 15 mai, elles ont
organisé une présentation publique ou des femmes ont lu la Charte, ou une
styliste a dévoilé le carré national pour la courtepointe, ou le manifeste
avec les demandes de la Coordination portugaise a été présenté. Ce texte a
été remis aux parlementaires, de meme qu une pétition de soutien à la Charte
de plus de 700 signatures. Les femmes voulaient ainsi démontrer aux élus l
urgence de changer le monde. Entre autres revendications, elles ont insisté
sur la nécessité de modifier la loi sur l avortement ; de protéger les
femmes victimes de violence familiale ; d assurer la représentativité des
femmes au sein du pouvoir; de lutter contre la pauvreté, le chômage et l
emploi précaire qui affectent surtout les femmes ; de mettre fin aux
discriminations. Une autre pétition a été déposée au Parlement pour demander
que le 17 mai soit reconnu Jour International contre l Homophobie. De
Lisbonne à Coimbra, puis à Porto, de nombreux événements ont été organisés
autour du passage de la Charte : actions de rue, poésie, théâtre,
manifestations publiques, conférences de presse, débats, ateliers,
discussions, confection d une courtepointe nationale et même d une
courtepointe des enfants qu on a voulu sensibiliser à la violence familiale.
Enfin, des femmes ont traversé la rivière Minho en bateau pour transmettre
le relais aux consoeurs de la Galice qui les attendaient pour poursuivre la
fete.
Galice : des femmes rament pour leurs droits
Les Portugaises ont acheminé la Charte mondiale des femmes pour l Humanité
et la courtepointe de la solidarité par la mer à Camposancos, en Galice. Des
rameuses ont offert un beau spectacle en escortant le traversier dès son
départ de Caminha (au Portugal). Ces sportives avaient été choisies parce qu
elles subissent de la discrimination, n ayant pas les mêmes droits que leurs
collègues masculins lors des compétitions. L enthousiasme a régné dès l
arrivée de la délégation, jusqu au théatre de la station maritime où s est
déroulé le reste de l événement auquel des personnages publics ont aussi
assisté. Des voix féminines ont retenti, notamment pour lire des articles de
la Charte ou pour effectuer diverses interventions comme celle de la
coordonnatrice Lupe Ces : « Nous n aimons pas la guerre qui nous tue, ni une
paix qui nous opprime ». Le carré de courtepointe national qui représente
deux aiguilles entrelacées a aussi été présenté durant cette cérémonie.
Pays basque : unies pour promouvoir leurs valeurs
Les Basques ont reçu le relais des mains des femmes de la Galice avec qui
elles ont voyagé depuis le Portugal. Elles ont ensuite organisé des
cérémonies publiques animées entre autres de danse et de poésie. Elle se
sont adjoint l appui de personnalités politiques pour revendiquer un monde
meilleur et on lancé leur appel à la mobilisation pour les 24 Heures de la
solidarité le 17 octobre prochain. Les femmes de Euskal Herria ont choisi,
en plus des valeurs de la Charte, de promouvoir le respect, la
reconnaissance, la santé, le multiculturalisme et la diversité. Aussi
travailleront-elles ensemble à rédiger leur Charte nationale qu elles
présenteront le 8 mars 2006 !
France: 10 000 femmes sur la Cane-cane-bière !
Les 28 et 29 mai dernier, des délégations de trente-cinq pays d'Europe et
d'ailleurs se sont retrouvées à Marseille pour l'étape européenne et
française de la Marche Mondiale des Femmes 2005 contre les Violences et la
Pauvreté. Le samedi matin, trains et cars ont déversé, devant le Conseil
général et le Conseil régional, des militant-es de tous les coins de
l'Europe pour participer aux cinq débats préparés pour l'occasion : "
Précarité/Emploi, Avortement/contraception/sexualité, " Paix et Conflits ",
" Europe/Démocratie/pouvoir/Laïcité ", " Violences faites aux femmes ".
Victimes du succès inattendu du rendez-vous, nombre de personnes n'ont pu
rentrer dans des salles "officielles" que le souci de la sécurité
interdisait de " bourrer ". Elles en ont conçu quelque amertume, malgré le
forum type " Hyde Park " organisé in extremis (mais assez peu rendu
visible) sur la pelouse de la Porte d'Aix, et où tout le monde pouvait
s'exprimer. Il faut dire, pour la défense des organisatrices, que la
participation avait été revue très à la baisse (trop sans doute) après
l'annonce de la tenue du référendum à la même date. Pour les chiffres, 1500
personnes étaient inscrites et 5 à 600 n'ont pu rentrer. Des excuses pour ce
cafouillage ont été faites et refaites par les organisatrices, tant il est
compréhensible que des personnes venant de très loin et ayant payé leurs
inscriptions aient trouvé injustes de ne pouvoir rentrer, et meme de s
apercevoir que passaient des personnes qui s inscrivaient sur place.
Heureusement pour les " recalé-es ", environ 10 000 personnes se sont
retrouvées l'après-midi dans les rues de Marseille, sous un soleil de plomb,
pour un défilé particulièrement gaie, solidaires et chaleureux, comme c'est
souvent le cas lors des cortèges féministes, chantant en choeur
: " Toutes les femmes de la Terre se retrouvent sur la Cane- Cane-
Canebière... "
Le soir, après la manif, trois "espaces" - lesbiennes, jeunes et migrantes
- se sont également réunis pendant que se tenait un concert place d'Aix. Ces
espaces n ont malheureusement pas bénéficié de la traduction simultanée et
ont du "ramer" un peu avant de trouver une solution et de pouvoir commencer.
Le dimanche matin, tout le monde s'est retrouvé (salle comble !) dans une
très grande salle pour un heureux patchwork d'évènements : comptes-rendus
des débats de la veille jugés tres interessants, adoption de revendications
et de campagnes européennes, passage du patchwork mondial entre la France et
la Belgique (passage qui s'était fait entre le Pays Basque et la France le
samedi avant la manif), chansons, témoignages émouvants de délégations
algériennes, turques, marocaines, chypriotesŠ. Un très beau moment qui s'est
terminé en dansant et en chantant l'Hymne des femmes. A la fin, larmes
garanties et difficultés à se séparer. Vraiment dommage pour toutes celles
qui ont du repartir le samedi soir !
Pourquoi cette initiative ? Pourquoi une nouvelle réunion féministe
européenne ? Pourquoi Marseille? Parce que les femmes ont besoin de
rendez-vous qui leur permettent de témoigner de ce qu'elles vivent dans
leurs pays ; parce que nous devons mettre ces témoignages en commun afin de
décider de la façon dont nous pouvons travailler toutes ensemble à un monde
meilleur pour les femmes ; parce que les femmes ne peuvent laisser l'Europe
se construire au détriment de leurs droits ; parce que Marseille a permis à
nombre de femmes de la région et d'autres pays proches (Mahgreb surtout), de
rejoindre la rencontre (Cette parole des femmes du Mahgreb a été très
apprécié) ; parce que la Marche mondiale des femmes est un mouvement qui
fait passer avant tout la solidarité avec les femmes du monde entier, en
priorisant celles qui souffrent le plus.
Des propositions de travail et de campagnes communes ont émané de cette
rencontre (Les comptes-rendus de ces Forums vous seront envoyés sur demande
pour ne pas alourdir cet envoi et seront bientot sur le site du collectif de
Marseille) :
- les femmes migrantes ont annoncé qu elles voulaient créer une coordination
internationale pour lutter ensemble contre des lois aberrantes des
gouvernements de la Communauté Européenne qui briment les droits des
immigrantes ;
- préparer ensemble la journée du 25 novembre prochain, journée mondiale de
lutte contre les violences faites aux femmes ; revendiquer une loi-cadre
européenne contre la violence de genre
- Pour assurer une égalité salariale dans les faits, revendiquer et imposer
un rattrapage salarial ;
- Créer une force lesbienne européenne autonome ;
- que le 10 décembre - journée européenne de lutte pour les droits humains
- parce que les droits des femmes sont partie intégrante des droits humains
- soit déclarée journée européenne de lutte pour les droits des femmes à
disposer de leur corps, pour le droit à l'avortement et à la contraception
- que chaque année le 9 mai, journée de l'Europe, soit un grand forum des
droits des femmes dans les pays de l'Union ;
- Enfin, la rencontre a pris fin par un appel a poursuivre la lutte de la
Marche mondiale des femmes, un processus jugé irréversible tellement les
femmes se montrent solidaires entre elles.
Des questions, des réflexions à poursuivre
- pendant les réunions de bilan, nous nous sommes posées la question de
l'intérêt à renouveller ces grands rendez-vous féministes européens, pour
partie initiés par la Marche Mondiale des Femmes. Chacun d entre eux (
Bruxelles en octobre 2000, Paris en novembre 2003, Vigo en 2004, sans
oublier les FSE à Florence 2002 et Londres en 2004 ) est précédé d'une
préparation de plusieurs mois, les memes thèmes y sont abordés, beaucoup de
monde se déplace, une plate-forme revendicative est travaillée puis souvent
adoptée, des campagnes européennes communes sont proposées... et tout ca
pour recommencer à nouveau de zéro sans vraiment se servir de ce qui a déja
été fait. La tendance majoritaire est à dire que les débats à Marseille
étaient plutot moins bien préparés et moins interessants. Il faut
relativiser cette opinion, du moins pour l'intéret, parce qu elle est émise
par des militantes qui sont des "habituées". Par contre, à part le problème
de l'accès aux forums, les personnes peu militantes sur la question et que
nous avons pu voir ensuite disent leur satisfaction et leur bonheur d etre
venues à Marseille. Cependant, il est vrai que ces rencontres, qui coutent
beaucoup, en temps et en argent, devraient profiter des précédentes et aller
de l'avant. Nous constatons la difficulté de construire les réseaux qui
permettraient cette continuité : travailler sur les revendications - mettre
en oeuvre les campagnes proposées - préparer une prochaine rencontre. Nous
pensons aussi que le fait qu il y ait trop de thèmes de débats (parce que
chacun est tres important, bien sur) et donc peu de temps pour chacun,
empeche de "creuser" la question et d'ainsi permettre de mieux assumer les
décisions qui en sortent. Peut-etre faudrait-il une rencontre européenne
intermédiaire, avec des délégué-es par thème, qui ferait le bilan de tout ce
qui a déja été fait et refléchirait à ce qu il faut maintenant faire :
- se décider pour une seule campagne, avec du temps pour obtenir gain de
cause, dans chacun de nos pays et au niveau européen ?
- Comment construire ou consolider les réseaux par thèmes ?
- Peut-on reprendre tout ce qui a été formulé en terme de revendications
depuis 5 ans (plate-formes revendicative, manifeste revendicatif et autres)
pour faire un seul texte ?
- Est-il possible de faire se rencontrer toutes les associations
"européennes" féministes existantes afin d éviter la concurence et d etre
plus efficace ?
Nous avons fini ce bilan en prenant la décision de continuer a travailler
ensemble pour preparer l heure de solidarité féministe du 17 octobre 2005.
Une reunion sera donc prévue en septembre. Si vous avez des idées de gestes
symboliques pour la France, à vos mails !
Belgique : solidaires jusqu à Marseille
Une délégation de 402 femmes belges ont participé à la grande manifestation
de Marseille dont elles gardent un souvenir impérissable. Déja, des liens de
solidarité avaient commencé à se tisser durant le trajet vers la France !
Elles ont donc participé aux nombreux forums et ateliers, ont suivi
attentivement différents témoignages et interventions. « Nous en sommes
revenues renforcées, grandies, plus enthousiastes aussi grace au contact de
nombreuses femmes, au-delà des différences religieuses, politiques et
culturelles. » Le relais a été passé par la France à la Belgique sous les
applaudissements. La chanteuse Claude a ensuite dénoncé la traite des femmes
a travers une de ses compositions. Le grand rassemblement s est poursuivi
par de la musique et de la danse. Puis, lors du voyage de retour, une
collecte improvisée a permis d amasser une aide financière pour la
transmission du relais aux Pays-Bas. Trois des femmes de cette délégation
venues chercher la Charte et la courtepointe sont des réfugiées perses. Les
femmes belges ont déjà dressé un bilan positif de ces actions et prévoient
de nouvelles mobilisations où elles souhaitent être encore plus nombreuses.
Pays-Bas : sobre cérémonie a Utrecht
Aux Pays-Bas, le 2 juin dernier, les femmes ont remis symboliquement la
Charte et la courtepointe à la mairesse d Utrecht. Il y régnait une
atmosphère de grande solidarité et le comité organisateur était satisfait.
Toutes les femmes présentes ont participé au vote pour choisir leur carré de
courtepointe national. Le lendemain, une délégation s est rendue a
Copenhague, au Danemark, pour la suite du Relais.
Danemark-Suède : agir pour la paix et les droits des femmes
Les activités suédoises ont commence le 8 mars avec un rassemblement a la
place Gustav Adolf a Gothenburg, où l on a compté la participation de plus
de 2 000 personnes. Le 4 juin, les Suédoises et les Danoises se sont
retrouvées à Copenhague pour célébrer en commun le passage du relais de la
Charte. Quelque 150 femmes étaient présentes. Des artistes ont joué de l
opéra, du rock, de la pop, des chansons kurdes, de la bossa nova, présenté
des pièces de théâtre et la danse du ventre. La féministe suédoise Ebba Witt
Brattström, professeur de littérature, a pris la parole et des
représentantes de Gothenburg ont chanté leur chanson de la Marche " A toi ma
soeuré. Erni Friholt, militante pacifiste, a rappelé qu il faut agir
activement pour atteindre la paix et lutter contre la violence et la
pauvreté. Pour cela, il faut changer l ordre économique et politique actuel
qui affectent les femmes et font qu’elles jouissent de peu de droits
démocratiques et humains. Dans leur plateforme, les Suédoises demandent des
mesures pour arrêter la violence à l égard des femmes ; défendre le système
de sécurité sociale ; assurer le droit au travail, aux salaires et le soin
aux enfants; le respect des droits des immigrantes, la garantie de leur
donner asile et d éliminer le racisme ; des solutions aux conflits, l
antimilitarisme.
Roumanie : développer la Marche mondiale
L étape de relais en Roumanie a été déployée à échelle réduite. Elle a
toutefois permis de relancer la participation à la Marche, avec, le 7 juin a
Bucarest, l adoption d une stratégie pour le dévelopement des actions de la
Marche Mondiale des Femmes en Roumanie. Comme objectif a long terme, les
participantes ont proposé d inclure les organisations et groupes qui luttent
contre la pauvreté dans les actions liées à la Marche Mondiale des Femmes.
Le 8 juin, il a été question de déveloper un plan d action afin d
intensifier la présence de la Coalition contre les Violences Faites aux
Femmes (VIF) dans les activités de la Marche. Un débat sur l importance de
la Charte dans «la lutte contre la violence faite aux femmes» a eu lieu. Les
discussions ont commencé et se sont poursuivies on line. Leur but est d
élaborer un calendrier des débats organisés dans les différentes régions de
la Roumanie jusqu au 17 Octobre pour analyser «l importance de la Charte»
pour «la manière dont les femmes qui luttent pour leur droits peuvent
utiliser la Charte comme un instrument de renforcer la présence des femmes
en politique».
Bulgarie: la politique et les femmes
La Bulgarie a accueilli le relais de la Marche mondiale des femmes entre les
9 et 11 juin dernier. Des femmes provenant d ONG et de la société civile,
des journalistes et des candidates à l élection présidentielle se sont
réunies lors d un débat au sujet des politiques d égalité des sexes. Elles
ont chaudement applaudi la Charte qu on avait traduite en bulgare et qui a
même été publiée dans un magazine féministe. Les Bulgares ont ensuite
transmis le relais à leurs consoeurs de la Suisse.
Suisse : caravane colorée et actions variées
Partie de la Bulgarie, la caravane suisse a attiré l attention tout au long
de son périple à travers plusieurs villes du pays entre les 10 et 14 juin.
Plus de 30 événements ont eu lieu dans une vingtaine de communes: marches et
manifestations, séminaires, pique-niques, tours de vélo, projection de
films, exposition de photos, etc. Plusieurs mobilisations ont aussi eu lieu
à travers la Suisse, notamment devant le Palais fédéral a Berne ou les
femmes ont revendiqué de meilleurs services de garde pour leurs enfants sous
le slogan « Les enfants valent de l or ». Et a Genève, les femmes ont choisi
de terminer leur action devant le siège de l’Organisation mondiale du
commerce (OMC). Bojura Bavlova, une femme bulgare, s est jointe à la
caravane suisse pour ses dernières étapes.
Castille-Catalogne : actions dans le cadre du Forum Social
La présentation de la Charte et de la Courtepointe a été faite à Barcelone
dans le cadre du Forum social méditerranéen (voir texte plus bas).
2 - 24 HEURES D ACTION FÉMINISTE DANS LA COURSE DU SOLEIL
Suivant la course du soleil autour de la terre, les femmes de tous les
fuseaux horaires de la planète sortiront dans les rues a midi le 17 octobre
pour tenir des actions d une heure, montrant ainsi leur adhésion au projet
de société dépeint dans la Charte mondiale des femmes pour l humanité. En
commençant par les iles du pacifique (Nouvelle Calédonie, Samoa, etc.), les
femmes de l Asie prendront le relais, suivies par les Africaines et les
Européennes, ainsi de suite. En 24 heures, nous ferons le tour de la planète
pour faire entendre les voix des femmes.
Cet appel à l action est lancé à tous les groupes de femmes qui font partie
de la Marche mondiale des femmes ou qui veulent s'y joindre. Que ce soit
dans les quartiers, les collectivités ou a l échelle nationale, agissons
ensemble ce 17 octobre en organisant des actions publiques. Toutes les
formes d actions sont bonnes pour exiger un monde sans pauvreté, sans
violence, sans discrimination et où nos solidarités sont mondialisées. La
consigne est d être simple, positive, d être reliées les unes aux autres
pour démontrer que les femmes sont unies, avec nos différences et nos
ressemblances. Des groupes dans différentes régions du monde ont déjà
commencé à organiser leurs activités. Certains feront sonner les cloches et
les alarmes des villes et villages pour alerter la population que les femmes
se mobilisent dans le monde entier pour défendre haut et fort les valeurs de
la Charte. D autres organiseront des vigiles ou des actions ou les femmes se
donneront la main pour former des liens de solidarité. La créativité est de
mise dans l élaboration de ces activités ou nous illustrerons notre
détermination a poursuivre nos reves et a construire un monde ou
égalité,liberté, justice, paix et solidarité cimentent nos liens.
Soyez des nôtres pour ces 24 heures de mobilisation féministe pour
démontrerque les femmes en mouvement changent le monde!
3-FORUM SOCIAL MÉDITERRANÉEN : UNE MER DE DROITS
C est avec ce slogan en tête que près de 5 000 personnes ont convergé vers
Barcelone du 16 au 18 juin dernier. Cette magnifique ville était le site du
premier Forum social méditerranéen. Fruit de plusieurs années de
préparation, ce Forum avait la particularité de lier des représentant-e-s de
pays ayant une histoire très diversifiée. Cette histoire va de la Palestine
ou se vivent des drames quotidiens depuis des décennies sans espoir de
solution pacifique ou si peu, à la Turquie qui veut intégrer l Union
européenne mais continue de réprimer toute opposition à son régime. Elle va
de la vieille Europe nantie et vivant à l:heure des néocolonialismes, aux
revendications du peuple Sahraoui qui a profité du Fsmed pour crier très
fort son désir de liberté et d autonomie. La complexité de cette mer de
droits a construire, a défendre, prenait divers visages tout au cours de ces
trois journées. Il n est pas clair s il y aura une deuxième édition de ce
Forum mais il y a le désir de maintenir cet espace d échanges, d
apprentissage et d actions. La seule ombre au tableau était la faible
présence de la population de Barcelone et surtout des mouvements sociaux qui
foisonnent dans cette ville. Le simple fait de créer cet espace de
rencontres représentait cependant un défi. Le défi a été relevé !!!
Ce fut aussi l endroit ou les femmes ont réussi pour la première fois dans
le cadre d un forum a s imposer pour avoir une assemblée des femmes intégrée
au programme sans qu il y ait d autres événements simultanés. Cela a permis
à près de 500 femmes de se rencontrer et d entendre parler de la vie des
femmes de la Méditerranée, leurs espoirs et leur résistance. Les femmes ont
élaboré une proposition pour l assemblée des mouvements anti-guerre afin d
intégrer, dans les luttes menées actuellement contre l impérialisme, une
dénonciation claire et puissante contre la violence envers les femmes dans
les pays en situation de conflits et plus particulièrement l Irak, la
Palestine et l Afghanistan. C était un lieu où les femmes vivant sous lois
musulmanes ont pu réaffirmer l importance d unir nos voix pour dénoncer les
fondamentalismes et dire non à la négation de l existence des femmes et de
nos droits.
Les femmes de la Marche mondiale des femmes de la Catalogne ont été
particulièrement actives dans l organisation de cette première édition.
Elles ont aussi organisé des séminaires ou nous avons pu présenter la Charte
mondiale des femmes pour l humanité et parler du Relais de la Charte et de
la courtepointe de la solidarité. Des femmes de Valladolid, de la Catalogne
et de l Andorre ont profité de ce moment pour ajouter leur carré de
courtepointe illustrant leur engagement à changer le monde. Des femmes
turques, grecques, marocaines, algériennes, françaises et italiennes étaient
présentes. Nous avons aussi participé à la marche du Fsmed dans le peloton
de tête (la tradition se continue, on occupe notre espace). Dans les rues de
Barcelone résonnait le sososo solidarité avec les femmes du monde entier. Un
pas de plus vient d être fait dans notre mouvement pour changer le monde.
4 - D INSPIRATION NATIONALE
Inde : une victoire contre la violence familiale
Les femmes indiennes ont connu un événement réjouissant à la toute fin du
mois de juin quand le projet de loi sur la Protection contre la violence
familiale a enfin été approuvé par le cabinet des ministres, après dix ans
de lutte ! Au moment de publier, on ne connaissait pas encore le texte de
loi dans tous ses détails, mais les femmes avaient déjà de fortes raisons de
croire qu aucun changement n avait été apporté aux définitions de violence
familiale et de relations familiales, de même qu au droit de résidence et a
la protection.
Les femmes de la Marche mondiale en Inde ont lutté pour faire adopter ce
projet. Déjà en 2000, la délégation qui avait rencontré le Président du pays
avait insisté sur la nécessité d adopter une telle législation. En janvier
2001, le Président avait dit qu il fallait protéger les femmes contre la
violence, y compris au sein de leur foyer.
L’occupation en Irak dénoncée à Istanbul
Un Tribunal international, inspiré des tribunaux Russell mis sur pied durant
la guerre du Vietnam, s est tenu à Istanbul du 24 au 26 juin pour dénoncer
le président Bush et le premier ministre britannique pour crimes contre l
humanité. Le tribunal a examiné la légalité de la guerre, le role des
Nations unies, les crimes de guerre, le role des médias, la destruction de
sites culturels et environnementaux causée par l occupation de l Irak. Le 28
juin, les femmes de la Marche mondiale ont entendu le témoignage d une femme
irakienne.
5 - Site Web: nouveautés
Vous pouvez désormais écouter la lecture de la Charte mondiale des femmes
pour l humanité sur notre site Web. Vous la trouverez dans la section 2005,
Fichiers sons et chansons. La version internationale du Capiré, la chanson
de la Marche, est également disponible. Téléchargez un logiciel de son (type
Realaudio) pour écouter ces documents sonores.
Dans la rubrique Courtepointe de la section 2005, nous publions le carré
réalisé par chaque pays. Une Charte polyglotte !