Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté N°53
Reçu le 21 juin 2005 par la rédaction
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiqués concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles.
Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit
(sauf pour les communiqués signés Marche mondiale des Femmes)
Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 12 33, Fax : 01 44 62 12 04
C/O SUD PTT, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris
Sommaire:
1 - URGENT Où sont Khalidiatou et Soukhouna ??? Manifestation à
Montreuil samedi
2 - COMMUNIQUÉ du CNDF du 8 juin 2005 Un gouvernement qui soigne la
précarité des femmes !
3 - A propos de la Charte arabe des Droits de l'Homme , deux articles
4 - L imam Bouziane face aux Femmes contre les Intégrismes
5 - Rassemblement de " ICW- Collectif des mères " soutenu par le "
Collectif National pour les Droits des Femmes "
6 - "Ce que veulent les femmes :le droit de choisir, le droit de
savoir !" Communiqué de presse - Paris, mai 2005
1 - URGENT
Où sont Khalidiatou et Soukhouna ??? Manifestation à Montreuil samedi Nous
sommes très inquiets au sujet de la situation que vivent actuellement deux
jeunes filles,deux soeurs de nationalité francaise, Khalidiatou et Soukhouna,
scolarisees respectivement en seconde au lycée Jean-Jaurès de Montreuil et
en Terminale, bac professionnel au lycée Liberté de Romainville, parties en
vacances au Sénégal pendant les vacances d hiver et qui n ont pas repris les
cours a la rentrée le 7 mars. :Ces deux jeunes filles n ont jamais évoqué
auprès de leurs amies ni de leurs professeurs l éventualité de rester en
Afrique. C est pourquoi, devant l absence de nouvelles les concernant
maintenant depuis trois mois et l échec de la médiation et des procédures
institutionnelles, nous avons décidé de créer un Comité de Soutien pour : o
connaître l endroit précis oˆ¼ elles se trouvent actuellement ; o avoir les
moyens de savoir si elles ont librement choisi de rester en Afrique et de
renoncer ainsi a leur scolarité en France . S il advenait qu il ne s agisse
pas d un choix de leur part, nous exigeons qu elles puissent revenir en
France dans les meilleurs délais. Nous demandons aux pouvoirs publics et aux
élus d engager toutes les actions permettant d être informés de leurs sorts
et de prendre les mesures favorisant leur retour si elles le demandent. Nous
prendrons toutes les initiatives pour alerter l opinion publique sur le sort
de ces deux jeunes filles et pour un dénouement positif de leur situation. A
Montreuil, le 9 juin 2005
RASSEMBLEMENT pour Khalidiatou et Soukhouna
Samedi 25 juin a 11 h Hôtel de Ville de Montreuil
2 - COMMUNIQUÉ du CNDF du 8 juin 2005
Un gouvernement qui soigne la précarité des femmes !
Le nouveau gouvernement Villepin-Sarkozy ne répond en rien au Non massif qui
s est exprimé à l occasion du référendum, un Non de révolte contre la
précarité grandissante, organisée par la droite et le Medef. Tout le monde a
souligné le mépris à légard de la dénommée " France d en bas " qu il révèle.
Mais personne n a souligné combien les femmes sont en première ligne dans l
attaque frontale qu il met en oeuvre.
Le Collectif national pour les Droits des femmes s insurge contre la
disparition du Ministère de l égalité professionnelle et de la parité qui
déjà passait sous silence un grand nombre de droits. Ou seront traités
dorénavant l ensemble des droits des femmes ? Dans un ministère délégué "
cohésion sociale et parité " : l égalité professionnelle a disparu du champ
des préoccupations ! Quant à la parité, on peut en rire : elle n est même
pas appliquée, malgré la loi sur la parité du 6 juin 2000, ni dans les
élections, ni dans la composition des gouvernements (2 femmes ministres sur
16, 4 ministres déléguées sur 15), et ne touche pas davantage les autres
sphères de la vie publique ! Les choix de ce gouvernement sont clairs depuis
que la soi-disant "priorité à l emploi" a été explicitée par Dominique de
Villepin, le 8 juin. Nous nous en doutions, nous avons droit à une série de
mesures iniques, qui passeront en force à coups d ordonnance s:
- attaque frontale contre les CDI, avec des CDD de 2 ans, renouvelables à
gogo ;
- développement d emplois, très mal protégés, dans les très petites
entreprises, avec chèque emploi tenant lieu de contrat de travail et de
bulletin de paye,
- développement des emplois d aide à la personne, certes très nécessaires,
mais dévalorisés, mal payés, parcellisés, dévolus aux femmes, et tout
spécialement aux femmes migrantes. Comment cela peut-il se concilier avec
les déclarations récentes affirmant que l égalité de salaires entre les
femmes et les hommes serait réalisée d ici 5 ans ! La précarité que
connaisse la grande majorité des femmes ne fera qu empirer. Ces mesures,
conjuguées au démantèlement en cours de nos services publics, vont accentuer
la fracture sociale entre ceux et celles qui s en sortent bien et ceux et
surtout celles qui s enfoncent dans une précarité sans issue. Une société
aussi bloquée ne peut que conduire à une explosion sociale. 8 juin 2005
Collectif National pour les Droits des Femmes, 21 ter rue Voltaire, 75011
Paris, Tel 01 43 56 36 48 et 44
3 - A propos de la Charte arabe des Droits de l'Homme , deux articles
Lorsqu'on touche aux symboles, on ébranle l'édifice :
Nadia Châabane - Membre du conseil national de l'ATF, paru dans le Journal
"ATT ARIQ AL JADID" (Tunisie) de juin 2005
Les Etats de la Ligue arabe se sont dotés d'une " Charte arabe des droits de
l'homme ". Que ces États, réputés pour leur non-respect des droits humains
fondamentaux, décident d'adopter un texte commun sur les droits de l'homme
et qu'ils le soumettent à ratification à leurs Assemblées respectives est
une excellente chose en soi. Mais une question légitime s'impose. Pourquoi
une " charte arabe " ? Cette charte apporte-t-elle aux citoyens de ces pays
un plus par rapport aux différents textes internationaux en la matière
(Déclaration universelle des droits de l'homme, pactes internationaux...),
qui ont été ratifiés par les pays arabes (avec des réserves concernant les
droits des femmes) ? Cette charte instaure-t-elle, dans un ensemble régional
homogène, un système de protection plus performant des droits de l'homme ?
Ou alors, fallait-il un texte spécifique aux pays arabes parce qu'il y
aurait une spécificité des droits de l'homme arabe, et si oui, laquelle ?
La réponse aux deux premiers questionnements est relativement aisée.
1- La Charte arabe des droits de l homme ne lève pas les réserves sur les
textes internationaux ratifiés par les dits États. Elle s'inscrit dans la
lignée des instruments internationaux existants et y fait d'ailleurs
référence à de nombreuses reprises, autant dans son préambule que dans ses
54 articles. Elle innove cependant dans son préambule en s'inscrivant dans
une référence à la nation arabe, à l'islam et aux autres " religions
célestes ". Dans leur contenu, les différents articles consacrent des droits
individuels et collectifs politiques, économiques et sociaux ainsi que des
libertés fondamentales publiques et privées. Reprenant, pour l'essentiel,
les textes internationaux existants, la Charte se veut une synthèse de ces
textes appliquée aux pays signataires. Si elle contenait un système cohérent
et contraignant pour les États signataires, elle innoverait par rapport aux
engagements internationaux actuels des pays signataires.
2- La charte n'instaure pas un système cohérent d'application et de
contrôle. Rien dans le dispositif ne permet à l'État signataire et
récalcitrant d'être contraint d'en respecter le contenu. - Il n'existe pas de juridiction internationale qui trancherait des litiges
nés de son application ; - Les citoyens ne peuvent s'en prévaloir que devant leurs juridictions
nationales respectives. - Les articles 45, 46, 47 et 48 prévoient la mise en place d'une commission
qui a pour rôle de contrôler l'application de la Charte et de faire des
rapports sur les pays. Or, les membres de la dite commission sont proposés
par les États et la société civile en est exclue. Son autonomie de décision
n'est garantie que par l'engagement des États. Or quel est le garant, dans
ce cas, de la neutralité des rapports ? Comment penser qu'un État membre qui
ne respecterait pas la Charte et porterait atteinte aux droits et libertés
consacrés puisse se dénoncer comme n'ayant pas respecté la charte ? - Sans la participation d'instances indépendantes et d'observateurs de la
société civile, il est impossible d'en garantir l'application. Sur cet
aspect, la Charte est nettement en deçà de la Convention européenne des
droits de l'homme ou de la Charte africaine, que certains des signataires
ont pourtant ratifiée
3- Pourquoi une Charte arabe des droits de l'homme ? En examinant la Charte adoptée qui sera soumise à la ratification du
Parlement tunisien, et en la confrontant aux 3 questionnements, on ne peut
que constater que l'objectif semble être, au travers d'un texte de portée
générale, d'accréditer la thèse qu'il y aurait une spécificité des droits de
l'homme dans le monde arabe.
Quelques questions à soulever qui concernent exclusivement les droits de
femmes : L'alinéa c de l'article 3 dispose que " l homme et la femme sont
égaux en dignité humaine, en droits et en devoirs et ce dans le cadre de la
discrimination positive instituée par la charia islamique, les préceptes des
autres religions révélées, et par les législations et pactes internationaux
en vigueur au profit de la femme ". Cette rédaction sibylline laisse
perplexe. En effet, ou bien il s'agit d'une clause de style, ce qui est à
exclure, vu le contexte et les longues négociations qui ont abouti à cette
rédaction, ou bien la référence à la charia islamique est une mise à un même
niveau des références universalistes héritées des siècles des lumières des
textes internationaux qui ont suivi et des références religieuses en matière
des droits de l'homme. Dans ce cas, la référence à la charia constitue, pour
les femmes tunisiennes, un recul inacceptable puisque la législation
tunisienne, sur beaucoup de points, notamment le CSP, est ancrée dans une
référence universaliste aux droits de l'homme. Ce texte va à l'encontre des
acquis des tunisiennes obtenus par les lois internes et les conventions
internationales ratifiées par la Tunisie. Le renvoi explicite dans cette
charte, quant aux droits des femmes, à la charia, est, nous semble-t-il,
l'objectif majeur de ce texte. Certains diront que cette charte ne remet pas
fondamentalement en cause les droits des femmes tunisiennes, puisqu'il y a
un renvoi aux législations des pays, et qu'il est même précisé (art 43) qu
il " n est pas permis d interpréter ce pacte de manière à être en deçà des
droits et libertés que protègent les lois internes des États membres... ". À
cet argument, nous rétorquons que les législations des pays peuvent être
changées à tout moment et que ceci n est donc pas une garantie, et que les
pactes internationaux ont été ratifiés par les pays arabes avec des réserves
justement sur les droits des femmes. D autres diront que cette charte n a
pas de caractère contraignant et qu elle ne pèsera pas sur les enjeux. A
ceux-là, nous disons que beaucoup d initiatives qui n avaient aucun
caractère contraignant ont fini par modifier les lois en vigueur dans les
pays (cf l Afghanistan, où certains ont gouverné sans constitution, en
instituant la charia comme texte de référence). D autres encore diront que l
on ne se réfère à la charia que pour les "discriminations positives", mais
alors qu elles discriminations positives trouve-t-on dans les textes de la
charia ? Pourquoi a-t-on recours à la discrimination, fût-elle positive, si
de tels textes garantissaient l égalité homme/femme ? De plus, pour la
religion musulmane, de quelle charia parle-t-on ? Celle qui autorise les
châtiments corporels envers les femmes (la lapidation pour adultère, les
crimes dit " d honneur " non sanctionnés) ou celle qui rejoint le débat sur
l interdiction de conduite pour les femmes (souvenons-nous de la
manifestation réprimée des femmes ayant enfreint l interdiction de conduire)
ou celle qui minorise les femmes (sous la tutelle du père, du mari, etc.),
ou celle qui spolie les femmes dans la succession (la moitié d une part d un
homme), ou celle qui voile les femmes par la force ? De quelle charia
parle-t-on ? La charia ne garantit certainement pas l égalité H/F. Au
contraire, elle entérine la suprématie des hommes. Cette référence au
religieux est un moyen d occulter et de nier, l universalité du principe d
égalité. La référence à la "discrimination positive" contenue dans la charia
est plus symptomatique d une crispation identitaire. Derrière la
discrimination positive se cachent l inégalité et la différence dans le
traitement, que l on veut recycler. En effet, nous vivons dans des sociétés
où des concepts comme "inégalité" et "supériorité" ne sont plus acceptables
tant les revendications égalitaires sont universelles. Toute la pirouette
intellectuelle de cette Charte a été de tenter de les dissoudre dans le
concept de "discrimination positive" qui serait contenue, qui plus est, non
seulement dans les textes internationaux mais dans les règles sacrées et la
charia. En effet, la réalité est aujour ;hui binaire : d ;une part, on
assiste à un processus de modernisation rampante, imposée par l ;économie et
l ;organisation sociale. D ;autre part, ce processus cohabite, peu ou prou,
avec une " salafisation ", elle aussi rampante et qui tente d ;occuper les
lieux symboliques et politiques tout en essayant de maintenir à tout prix le
fondamental : la structure archaïque de la famille musulmane. Cette Charte a
voulu s ;inscrire dans cette double réalité et c ;est aux dépens des droits
des femmes que le "salafisme" impose ses restrictions.
La séparation du pouvoir politique et religieux est aujourd ;hui la norme de
toutes les sociétés humaines, y compris dans une partie du monde
arabo-musulman. Que cette conception ait vu le jour dans l ;Europe des
lumières ne signifie nullement une spécificité occidentale. Elle passe par l
;instauration de l égalité pour toutes et tous, en changeant profondément le
cadre juridique de la famille et le statut des femmes. Le CSP tunisien a
opéré, par un ensemble de lois symboliques (abrogation de la polygamie et de
la répudiation, mariage civil,..) la mutation sociale la plus profonde et la
plus féconde dans le Monde arabe post-colonial. Il a aboli les tribunaux
religieux séculaires, et toute une panoplie d horreurs que subissaient les
femmes (polygamie, minorité à vie, répudiation, châtiments corporels...) et
il a radicalement modifié la société tunisienne, pour avoir ainsi adopté l
égalité presque totale des sexes. La Tunisie ne peut que s inscrire dans la
continuité de cette démarche en attaquant le dispositif successoral imprégné
de relent discriminatoire et archaïque. Il s agit aujourd'hui de s inspirer
de cette démarche et non de la brader.
Pourquoi la Tunisie ratifierait-elle ce texte ? Qu apporte cette référence à
la charia ? Il me semble qu elle ébranle un édifice en touchant des
symboles. L introduction du religieux comme référence est une manière de
contenter des alliés aujourd hui. Une charte se doit d améliorer les droits
et non de les restreindre. Dans le monde arabe, le statut de la femme est la
pierre angulaire de notre retard culturel et social. La réponse apportée par
cette Charte est une régression. Les femmes dans nos pays participent peu au
développement social et économique et elles sont souvent maintenues dans un
statut de mineures intégrales. L égalité, pour lcrasante majorité des femmes
arabes, n est qu un lointain mirage. La réponse à y apporter ne peut être la
charia. On parle souvent dans le monde arabe du destin commun de notre
nation. Cette communauté se cherche des chantiers pour se concrétiser. Cette
Charte en serait un exemple. Pourquoi pas le chantier de l émancipation des
femmes ? Et pourquoi pas une " euille de route" inspirée de Beijing + 10 où
130 pays ont siégé, y compris les pays arabes. Des constats ont été faits :
- La féminisation de la pauvreté (ceci concerne tous les pays arabes) ;
- L augmentation des viols et des violences faites aux femmes dans les
conflits armés (3 des conflits majeurs se passent dans nos régions :
Palestine, Irak et Soudan) ;
- L augmentation de la traite des femmes (femmes afghanes et iraniennes qui
subissent dans des pays du golfe, des séquestrations et des violences, des
femmes venues d ailleurs, travaillant en Arabie, au Liban et dans des pays
du Golfe et sont traitées comme des esclaves sans droit) ;
- La perpétuation de la violence envers les femmes : 1 femme sur 4 est
victime de violences domestiques (la charia l autorise) ;
- La féminisation de la migration et le cumul des discriminations subies par
les migrantes : les Maghrébines en Europe, mais les Egyptiennes, les
Philippines, et d'autres dans les pays du Golfe et en Arabie.. ;
- Les femmes n ont pas toujours accès à la propriété et au droit à l
héritage (la charia nous attribue la moitié de la part d un homme) ;
- Peu de pays disposent aujourd'hui de gouvernement paritaire (dans certains
pays les femmes n ont même pas le droit de vote !) ;
- L'avortement est interdit dans des pays arabes, sans parler de la
criminalisation de l'adultère...
- L'inégalité des salaires et le chômage qui touche globalement plus les
femmes que les hommes.
- Quasi absence des femmes dans les postes de pouvoir décisionnels ;
- Absence de données ventilées, d études et recherches sexospécifiques et
statistiques. Les femmes restent encore invisibles. Les pays arabes se
distinguent par l absence de données statistiques spécifiques par sexe
demandées par l'ONU.
Ce sont là des pistes, mais de quoi nous occuper quelques décennies. Car
promouvoir l égalité entre hommes et femmes, comme la Charte le prévoit,
c'est d abord remédier concrètement à ces discriminations. En 2005, le
combat des femmes n est plus seulement celui de l égalité, mais aussi celui
de la parité. Si la Charte se veut formellement égalitaire, il lui manque
une donnée fondamentale, celle d être égalitaire envers les femmes, mais
aussi une donnée non moindre, celle d'être paritaire. Nadia Châabane
Journal El Watan, 14 mai 05,
Charte arabe des droits de l homme, la mise en garde des Maghrébines
La déclaration de Tunis adoptee par les 3 associations maghrébines SOS
femmes en détresse, L Association tunisienne des femmes démocrates (ATDF) et
l Association marocaine des femmes démocrates (amfd), à l issue du séminaire
sur les femmes et les médias tenu à Tunis les 7 et 8 mai derniers, invite
les gouvernements respectifs (Algérie, Maroc et Tunisie) a ne pas ratifier
la Charte arabe des droits de l homme. Selon une militante de l ATFD, cette
Charte vient tout simplement remettre en cause les acquis arrachés jusque la
par les mouvements féminins dans les pays arabes, notamment le Maroc et la
Tunisie, par la modification des statuts personnels des deux pays et
consacrés par les conventions internationales des droits de l homme. Il n
est pas question que la Tunisie ratifie cette charte qui a recours a la
notion de discrimination positive instituée au profit de la charia et
légitime le principe des quotas. Si la polygamie est abolie en Tunisie, elle
risque d etre autorisée en ratifiant cette charte, a-t-elle signalé, avant
de préciser que les dispositions de ce texte sont actuellement en débat au
sein de l Assemblée populaire tunisienne. Pour cette militante des droits
des femmes, des pseudo droits seront accordés a cette frange de la société.
Nous devons faire pression sur nos Etats afin de rejeter cette charte
rétrograde ou simplement la ratifier avec des réserves, a-t-elle indiqué, en
précisant que celle-ci se réfère en méme temps aux principes universels des
droits humains et aux principes consacrés par les religions, notamment la
religion musulmane. Elle a appelé a une forte mobilisation des femmes arabes
: C est aux femmes de se mobiliser pour préserver nos droits les plus
élémentaires, pour mettre fin a toute forme de discrimination. Pour elle, la
revendication des femmes est l égalité des sexes et la parité. A noter que
les dispositions de la Charte arabe des droits de l homme reconnaitssent que
l homme et la femme sont égaux sur le plan de la dignité humaine, des droits
et des devoirs. Mais ces droits sont reconnus dans le cadre de la
discrimination positive et des autres lois divines et par les législations
et instruments internationaux (art 63). Ainsi, la Charte reconnait le
principe d égalité, mais pas le principe selon lequel les droits des femmes
sont une partie intégrante des droits humains, tel que retenu par la
Conférence internationale sur les droits de l homme, fait-on remarquer. D
autres lacunes ont été aussi relevées concernant cette non-reconnaissance
des droits et qui sont toujours le résultat d un compromis entre les
instruments internationaux et les instruments religieux. Il est reproché
également aux rédacteurs de cette Charte de ne faire référence qua l égalité
devant la loi, mais pas à légalité dans la loi. La Charte garantit cependant
aux femmes la possibilité de donner leur nationalité a leurs enfants en
tenant compte de l intérét de l enfant, mais pas en tant que droit égal
reconnu aux deux parents sans distinction, signale-t-on. De son coté, l
avocate marocaine du barreau de Casablanca et membre de l AMFD, Zahia
Ammoumou, estime que cette Charte est la négation tout court des droits des
femmes. Ce projet en débat vient, a-t-elle ajouté, encore une fois remettre
en cause tous les principes d égalité en droits. Elle propose d engager une
réflexion sur ce sujet et tenter de faire pression sur les Etats.
4 - L'imam Bouziane face aux Femmes contre les Intégrismes
Pour la première fois en France, un imam a été jugé en correctionnelle, le
mardi 24 mai 2005 à 14 h à Lyon pour avoir tenu des propos portant atteinte
aux droits et à la dignité des femmes. L association Femmes contre les
intégrismes s est constitué partie civile à la suite de la publication d une
longue interview de l imam Bouziane dans le mensuel lyonnais d avril 2004,
Lyon Mag. Dans ses propos, Abdelkader Bouziane préconise l utilisation de la
violence contre les femmes et pousse le raffinement jusqu a décrire la
manière de l exercer sans laisser de traces. Cette attitude est contraire a
la loi française et punissable. En conséquence, l imam est poursuivi pour
"provocation directe non suivie d effet a commettre l infraction d atteinte
volontaire à l intégrité d une personne." Sans vouloir attenter à la liberté
d expression de quiconque, il ne nous paraît pas admissible qu une
expression coupable reste impunie. Nul n'est autorisé a considérer les
femmes comme des êtres inférieurs, pouvant être froidement, délibérément
assujetties, battues, enfermées. Nul n est autorisé à diffuser des idées
sexistes. Faut-il le répéter, au 21ème siècle, les femmes veulent être
libres et égales en droit aux hommes ? Notre plainte a été jugée recevable
parce que les propos de l imam incitent "a commettre le délit de violence
sur conjoint". Les violences faites aux femmes constituent un véritable
fléau social qui gangrène toutes les sociétés et perpétuent dans le regard
des enfants, ces adultes de demain, un mode de relations hommes-femmes
inégalitaire, traumatisant et frustrant pour tous. Depuis dix ans, l
association " Femmes contre les Intégrismes " s est attachée à faire
connaitre leurs droits aux femmes issues de l'immigration et a faire savoir
qu ils sont garantis par la Constitution Française, la Convention européenne
des droits de l'homme et la CEDAW (convention internationale pour
l'élimination des discriminations sexistes.) Aujourd hui, Femmes contre les
Intégrismes attend de la justice qu elle examine avec la plus grande fermeté
la responsabilité de M.Bouziane dans sa persistance a braver la loi
française, pour que soit respectée l égalité entre les femmes et les hommes
garantie par notre Constitution. Aucune autre loi ne peut prévaloir contre
la loi de la République, pays de laicité.
soutenu par le " Collectif
National pour les Droits des Femmes " Le Collectif des mères soutenu par le
Collectif National pour les Droits des Femmes organisent un rassemblement
devant le Ministère de la Justice le jeudi 23 juin à 18h30, place Vendôme
pour soutenir les femmes poursuivies pour non représentation
6 - " Ce que veulent les femmes :le droit de choisir, le droit de savoir ! "
Communiqué de presse - Paris, mai 2005
Santé et bien-être, comment mieux se faire entendre, se faire comprendre ?
L'association Femmes pour toujours donne la parole aux femmes de la
génération pilule en lançant une grande campagne nationale : "Ce que veulent
les femmes : le droit de choisir, le droit de savoir !". La génération du "
baby boom " arrive à maturité, bien décidée à continuer d occuper une place
à part entière dans la société. Santé et bien-être sont au c¦ur de ses
préoccupations quant à l amélioration de sa qualité de vie. L augmentation
de la longévité va de pair avec un renforcement des politiques de prévention
concernant les pathologies inhérentes à cette tranche d âge et une meilleure
responsabilisation individuelle concernant le maintien de son capital santé.
N oublions pas que le cancer du sein, qui atteint environ une femme sur 10,
est responsable de 16 % des décès féminins entre 40 et 50 ans avec plus de
40 000 nouveaux cas chaque année, et que les maladies cardio-vasculaires
représentent la principale cause des décès chez les femmes de plus de 65
ansŠ C est en étant réellement informée que chaque femme sera le plus à même
de prendre sa santé en main dès la périménopause et ce, en toute
connaissance de cause sans peur, ni tabou. L un des objectifs principaux de
l association est de contribuer a l amélioration du bien-être physique,
psychologique et social des populations féminines Pour mieux connaître et
identifier leurs freins mais aussi leurs besoins, leurs attentes dans les
domaines de leur santé " Femmes pour toujours " leur donne la parole et
souhaite la faire entendre en étant le relais d information auprès des
Pouvoirs publics, des élus, des responsables de la santé. Soutenue par le
ministère de la Santé, elle se mobilise pour une action de longue haleine
d'une durée de 18 mois au travers de sa campagne nationale " Le droit de
savoir, le droit de choisir
: ce que veulent les femmes ".
- Premier volet de l'action : 8 mars 2005 " journée internationale des
femmes ", lancement d'une pétition en ligne sur le site Internet de l
association : www.femsante.com.", et distribution d'une carte postale à plus
de 200 000 exemplaires pour permettre au plus grand nombre de femmes de
faire entendre leur voix.
- Deuxième volet : juin 2005/ juin 2006 : Lancement d une enquête sur un
panel de 3 000 femmes tout public et 500 adhérentes de l association.
- Troisième volet : rentrée 2006 : Communication autour des résultats
pertinents de l enquête et publication d'un Livre blanc suivie de nombreuses
actions en région.
Femmes pour toujours à l'écoute des femmes et des medias : Catherine Cocaul,
Centre national d'information " Santé et Bien-être de la Femme, 01 47 00 00
02 - 06 80 61 74 18, Courriel :
catherine.cocaul@femsante.com
Pour tout contact ::: Marche Mondiale des Femmes C/O SUD PTT, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris Tel : 01 44
62 12 33 Fax : 01 44 62 12 34