Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté N°50
Reçu le 14 mars 2005 par la rédaction
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiqués concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles.
Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit
(sauf pour les communiqués signés Marche mondiale des Femmes)
Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 12 33, Fax : 01 44 62 12 34
C/O SUD PTT, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris
Sommaire:
1 - A propos de la manifestation du 8 mars : des textes
2 - Ce que veulent les mouvement des pères
3 - Les USA et l'avortement
4 - L'Andorre perd l'avortement - réagissons
5 - Mix'Cité et l'anti sexisme à l'école
6 - Rencontre débat organisé par le CODIF : " De la féminité
démoniaque au féminisme "
7 - Une amie de la Marche mondiale des femmes du Portugal élue députée
8 - Dépistage du cancer du sein : un succès et un essai à transformer
1 - A propos de la manifestation du 8 mars : des textes
a) Courrier de la FSU
Gérard Aschiéri, Secrétaire général de la FSU, au Collectif National pour
les Droits des Femmes et à la Marche Mondiale des Femmes
Cher-es ami-es,
La FSU participe activement et depuis le début au Collectif National pour
les droits des femmes et à la Marche mondiale des femmes. Elle a constamment
confirmé son engagement dans la lutte pour les droits des femmes dans le
cadre d'un travail unitaire. En ce sens la FSU participera à la
manifestation du 8 mars pour laquelle elle s'est engagé y compris dans son
organisation concrète. Toutefois elle tient à exprimer son incompréhension
et son désaccord quant aux exclusives qui ont été réitérées lors de la
dernière réunion unitaire à l'encontre d'une association. Nous avions déjà
alerté sur cette question lors de la manifestation du 15 janvier : nous
avions adressé un courrier rappelant "En tout état de cause elle (la FSU) ne
saurait accepter des exclusives sur la base de sujets qui nous traversent
dès lors qu'il y a accord sur les bases de l'appel à manifester". Cela pose
d'ailleurs le problème du statut des textes d'appel. Nous risquons d'être
confrontés au même problème dans les semaines à venir et notamment dans
l'organisation des initiatives de la MMF ; la FSU ne peut se satisfaire de
cette situation c'est pourquoi il nous semble nécessaire de reprendre un
dialogue entre toutes les "parties", afin de lever les incompréhensions, et
de chercher une issue positive à cette situation. Bien cordialement Gérard
Aschiéri
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b) Courrier de Sud-Solidaires
Au Collectif national pour les droits des femmes, Au Collectif français de
la Marche mondiale des femmes, Aux organisations signataires de l'appel
unitaire du 8 mars 2005 à Paris
Chères amies et chers amis,
L'Union syndicale Solidaires est signataire de l'appel à la manifestation du
8 mars 2005 à Paris, appel initié par le CNDF et la Marche mondiale des
femmes. Ce 8 mars 2005, outre son caractère de journée de mobilisation
internationale pour les droits des femmes, est aussi la date de lancement de
la Marche mondiale des femmes de 2005. Nous estimons que le texte proposé à
signature pour ce 8 mars, en reprenant l'ensemble des revendications et des
aspirations des femmes, est de nature à rassembler très largement, dans la
diversité des mouvements et organisations, tous ceux et toutes celles qui se
sentent concerné-e-s par les droits des femmes dans toutes leurs dimensions
et par l'exigence d'une réelle égalité entre hommes et femmes dans tous les
domaines. L'Union syndicale Solidaires s'est toujours engagée, politiquement
et matériellement, dans les cadres unitaires permettant de faire avancer les
droits des femmes, que ce soit dans le CNDF, la Marche mondiale des femmes
ou des mobilisations plus ponctuelles, comme la manifestation pour les 30
ans du droit à l'avortement en janvier dernier. C'est encore le sens de
notre engagement dans ce 8 mars 2005. Mais nous tenons à exprimer clairement
notre désaccord et notre incompréhension avec la décision qui a été prise de
refuser la signature du Collectif " Une école pour toutes et tous". Cette
organisation déclare adhérer au texte d'appel et elle n'a pris aucune
position qui contredirait cet engagement. Que peut alors signifier son
exclusion d'un cadre unitaire où nous sommes rassemblés sur un texte clair ?
Si c'est la position de cette association sur la loi sur le voile, cette
exclusion n'est pas recevable, car vous savez parfaitement que cette
question a traversé et traverse encore nos différentes organisations (et le
mouvement social en général) et qu'il n'a jamais été question d'en faire un
point de démarcation central dans les cadres unitaires travaillant sur les
droits des femmes. Et que le texte d'appel pour ce 8 mars, à juste titre
d'ailleurs, ne prend pas position sur cette question. En voulant mesurer,
(et au vu de quoi ?), la sincérité de l'engagement de chaque structure, il
nous faudrait nous transformer collectivement en tribunal, ce que nous
refusons bien entendu ! Ou bien, ce sont des procès d'intention et des
apriori sur cette organisation, sans aucun argument sérieux à l'appui. Cette
méthode n'est pas acceptable, car l'accepter aujourd'hui, pour ce Collectif,
c'est ouvrir la porte à d'autres pratiques d'exclusion et à d'autres procès
d'intention demain. La seule règle possible pour la construction d'un cadre
unitaire ne peut être que l'accord sur un texte proposé, quelque soient par
ailleurs les débats et les divergences pouvant exister sur tel ou tel autre
point. Au delà de ce qui vient de se passer, et qui est la répétition de ce
qui s'était déjà pratiqué lors de la manifestation sur l'anniversaire de la
loi sur l'avortement, nous pensons qu'une réflexion doit être engagée :
comment aujourd'hui, dans une période d'offensive antisociale généralisée
qui touche très directement les femmes et d'offensive idéologique portée par
des forces réactionnaires et des courants religieux divers, développer les
luttes pour les droits des femmes en construisant ces luttes avec toutes les
femmes intéressées par ces questions quelle que soit leur origine, leur
culture ou leur croyance ? Pour notre part, nous sommes disposés à engager
ce débat avec toutes les organisations qui le souhaitent, sans exclusive et
nous nous inscrivons dans la proposition qui a été faite en ce sens lors de
la réunion du jeudi 24 février. Nous pensons urgent que ce débat soit mené
parce nous avons à construire ensemble des rapports de forces les plus
efficaces possibles pour faire avancer les droits des femmes, et que nous
avons à réussir ensemble l'initiative 2005 de la Marche mondiale des femmes.
Bien amicalement. Annick Coupé Déléguée générale
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c) Courrier du Président de la LDH
Chères Amies, Chers Amis,
Ainsi que vous le savez la LDH a signé le texte d appel à la manifestation
du 8 mars 2005. Nous faisons partie du CNDF et sommes très attachés à l
existence du collectif, auquel nous appartenons, comme à la tenue de
manifestations unitaires, à l inverse des stratégies médiatiques de
certaines associations plus soucieuses de leur publicité que de la défense
effective des droits des femmes. Nous voudrions vous dire, en revanche,
notre profond désaccord sur le refus que vous avez opposé à la signature du
" collectif une école pour tous a toutes ". Nous ne comprenons pas ce qui
peut justifier qu une organisation qui adhère au texte d appel soit exclue.
C est pour nous d autant plus une position de principe que nous connaissons
par ailleurs de profonds désaccords avec elle. Votre position revient soit à
exiger que toutes les organisations aient, sur des sujets qui ne sont pas
inclus dans l appel ou qui sont susceptibles de débats légitimes, une
position univoque, soit à se livrer à des procès d intention. Nous pensons
qu il est grave que le mouvement social dans son ensemble entre dans ce type
de démarches. Non seulement cela ne peut que conduire à des déchirements,
comme on y assiste actuellement, mais, et c est encore plus grave, cela
interdit, de fait, tout débat pour y substituer l anathème. Nous voulions
vous dire cela et nous vous demandons de porter cette lettre à la
connaissance de tous les signataires et de l appel. Bien cordialement.
Michel Tubiana Président de la LDH
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d) Courrier du Collège de Mix-Cité
Chères amies
Nous tenons à vous faire part de notre grande gêne face à l exclusion du
Collectif " Une école pour toutes et tous " de la manifestation du 8 mars. N
est-ce pas là une décision en flagrante contradiction avec l esprit de la
Marche Mondiale des Femmes, un mouvement unitaire visant à rapprocher toutes
les féministes à travers le monde ? N y a-t-il pas une certaine incohérence
à regretter qu une association comme Ni Putes Ni Soumises fasse cavalier
seul, tout en excluant un Collectif qui a soutenu sans conditions les mots d
ordre de la manifestation ? Le CNDF ne revient-il pas de facto sur sa
décision de ne pas prendre position sur le voile ? L éducation ne
serait-elle plus la condition première de l indépendance des femmes et du
respect de leurs droits ? Loin de vouloir rouvrir ici un débat qui nous
semble focaliser inutilement l énergie des féministes, nous voulons exprimer
avec force notre inquiétude face aux divisions du mouvement féministe. Nous
serons présent-es le 8 mars pour manifester aux côtés de toutes les
associations partageant notre conviction que l égalité entre femmes et
hommes et la mixité sont les bases d un monde juste. Ne perdons pas de vue l
essentiel. Salutations féministes et unitaires Mix-Cité
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e) Courrier du bureau des chiennes de garde
Voile : le symbole et l acte 7 mars 2005 par
Cette année les Chiennes De Garde ne manifesteront ni avec Ni Putes Ni
Soumises, ni avec Une Ecole Pour Tou-te-s, car ces deux mouvements
bataillent autour du voile sur des bases erronées. Comme en 2004, les
manifestations du 8 mars 2005 sont troublées par une cacophonie. Les
attaques pleuvent et les anathèmes volent bas. Comprendre qu il n y a pas
une seule mais DEUX dimensions au port du voile aurait évité d en arriver
là. Il faut d abord tordre le cou à la désinformation. D un côté les Ni
Putes Ni Soumises, qui poussent leur avantage médiatique et politique pour
enfoncer la concurrence (et tant pis si les moyens sont mensongers), et font
feu de tout bois pour lutter contre le port du voile islamique. De l autre,
un mouvement d associations notamment confessionnelles (le Collectif une
Ecole Pour Tou-te-s) qui dit chercher l émergence d un féminisme musulman en
France, et fait de la liberté de porter le voile sa principale
revendication. Dans les deux cas, une focalisation extrême, voire exclusive,
sur le voile qui sature le discours au point d empêcher qu on parle des
dizaines d autres enjeux actuels pour les droits des femmes. Entre les deux,
un grand nombre d associations, adhérentes ou proches du Collectif National
pour les Droits des Femmes, et qui s efforcent de tenir vaille que vaille
une voie moyenne et raisonnée. C est notamment au CNDF et aux associations,
partis et syndicats qui le composent, qu on doit la campagne contre les
violences faites aux femmes qui a duré toute l année 2005. Un spot télévisé
rappelle en ce moment même que les violences touchent les femmes de tout
âge, de toute appartenance et catégorie sociale.
Le CNDF, dont les Chiennes de Garde sont membres, sait combien la question
du voile divise les féministes. Au point que la signature du Collectif une
Ecole Pour Tou-te-s n a pas été acceptée pour la manifestation du 8 mars.
Décision difficile et peu réjouissante pour beaucoup, car tout échec à l
action unitaire est une peine. Que NPNS ne sache pas lire une liste de
signataires a quelque chose d étonnant, à moins qu elles n aient préféré
propager une fausse nouvelle afin de surfer sur la vague anti-voile et se
poser en seules tenantes légitimes d un féminisme dont pourtant elles ont
une vision fort limitative.
La plupart des associations du CNDF n ont pas été conviées à discuter de la
proposition de manifestation du 6 mars des NPNS. Le 8 mars 2005 sera le jour
du lancement de la Marche Mondiale des Femmes 2005, qui aboutira à la
conférence internationale de cet été au Rwanda. C est donc logiquement que
de nombreuses organisations ont souhaité marqué le coup en défilant le 8
mars. À Paris la manifestation du 8 mars partira à 18 heures de la Place de
Clichy.
Le Collectif Une Ecole Pour Toutes souhaitait cosigner l appel à la
manifestation du 8 mars. Sa signature n a pas été acceptée, contrairement à
ce que propagent les NPNS. Il n y a toutefois pas lieu de s en réjouir outre
mesure. La composition du CEPT ne répond pas à notre définition de la
laïcité, ce qui est un critère suffisant pour écarter sa signature en tant
qu organisation. Mais nous voici, un an après la manifestation divisée de l
an dernier, exactement dans la même situation. De part et d autre, les
championnes de la lutte anti-voile et de la liberté de le porter attisent
les braises et travaillent, délibérément ou non, à la division.
Toutes deux commettent une grande erreur. À l erreur politique de risquer la
division entre féministes, s ajoute une erreur d analyse considérable. Qu
est le voile ? D abord, un symbole religieux et politique. C est le symbole
d une oppression des femmes, d une diabolisation du corps et de la sexualité
des femmes, qui fait des femmes des indécentes par nature qu on doit
camoufler, entraver. Pour nous la réalité et l interprétation de ce symbole
ne souffre aucune contestation. Mais le voile a une réalité concrète, il est
porté par des filles et des femmes bien réelles. Et nul-le ne peut entrer
dans l esprit de ces femmes pour y découvrir les raisons précises qui les
motivent. Porté par conviction religieuse, par lassitude, par faiblesse ou
par calcul, par provocation ou par ras-le-bol, les personnes qui se sont
donné la peine de rencontrer des femmes voilées savent combien il existe de
cas différents. Qu une fille, qu une femme veuille avoir la paix en rentrant
chez elle, veuille ne plus être insultée, veuille aller à l université et
ait besoin pour cela du soutien parental, etc., quelle féministe pourra l en
accuser ? Accusons le voile, et ses justifications religieuses
intolérablement sexistes. Mais pas les porteuses de voile. La France aurait
pu, aurait dû, savoir faire cette différence entre le symbole et l acte
individuel. Cette position courageuse et complexe, intelligente, elle l a un
temps incarnée concernant la prostitution. Nous, féministes abolitionnistes,
luttons contre la prostitution, pour son recul, mais nous ne luttons pas
contre les prostituées. Au contraire, nous les défendons comme personnes et
accusons le système qui favorise leur activité. Il en va de même pour le
voile. Notre ennemi, c est le poids du sexisme dans les traditions, dans les
religions, qui continue à diaboliser les femmes et leur corps, leur
sexualité. C est précisément pourquoi nous ne combattons pas les filles
voilées, mais également pourquoi nous ne pouvons retenir la signature d un
mouvement qui n est pas laïc. Nous ne pouvons transiger avec la laïcité,
comme principe, comme symbole. Parce que justement nous ne combattons pas
des individu-es mais un système.
Tandis que les voix des extrêmes résonnent, la notre reste mal-entendue.
Nous nous efforçons de tenir compte de la complexité de la réalité, et d
éviter le simplisme. Nous refusons de jouer le jeu d un affrontement des
femmes entre elles, et des féministes entre elles. Refusons l amalgame. Ne
cédons pas au simplisme. Ne confondons pas celles qui portent le voile avec
le symbole qu il représente.
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f) Collectif " une Ecole pour toutes et tous "
Notre collectif, Une école pour toutes et tous, (CEPT), a signe le texte
d'appel a la manifestation du 8 Mars 2005 par conviction. Vous avez refuse
notre signature. Or, la Journée Internationale des Femmes et la " Marche
Mondiale contre la Pauvreté " appartiennent e toutes les femmes. Aussi
est-il inacceptable d'un point de vue féministe et tout simplement
démocratique qu'une partie d'entre elles s'arrogent le droit "au nom du
féminisme et de leur unité" de diviser en réalite les rangs de celles et
ceux qui ont signé l'appel a manifester ce jour-la ! Nous mettons certes
notre contenu dans la "défense de la laïcité", mais cela fait partie du
débat démocratique, et a notre connaissance, beaucoup d'entre vous se sont
déclarées contre la loi de Mars 2004. Nous demandons, quant a nous, son
abrogation, pour en revenir a l'esprit de la Loi de 1905, et l'appliquer de
façon égalitaire a toutes les religions. La Loi de mars 2004 est au
contraire une loi discriminatoire de fait contre la religion musulmane (en
Alsace Moselle en particulier) et contre les jeunes filles voilées qui sont
de fait (au prix de l'exclusion " collatérale " de jeunes garçons Sikhs) les
premières visées. Le paradoxe pour les défenseurs de la laicité qui excluent
les jeunes filles voilées, sera de renforcer les écoles confessionnelles et
leur financement public ! C'est aussi dans le cadre des combats féministes
que nous nous battons pour une Ecole publique pour toutes et tous et surtout
pour toutes les jeunes filles, et que nous soutenons la lutte contre toutes
les violences faites aux femmes (autant, n'en déplaise à Ni Putes Ni
Soumises, dans les beaux quartiers que dans les quartiers populaires). Le
rejet des femmes voilées, au nom du rejet de la violence subie et de la
lutte pour l'émancipation des femmes, est un non-sens et détourne du
véritable enjeu que représente la lutte pour des droits pour toutes les
femmes, avec tous ceux et celles qui s'engagent a les défendre, quel que
soit leur cheminement spirituel, religieux et politique ! C'est pourquoi
nous serons dans la rue le 8 mars parce que nous n acceptons pas vos
divisions. Recevez nos salutations indignées mais en faveur du plus large
front de résistance aux dégâts des politiques de compression des dépenses
publiques, d'exclusions, de sexisme et de ghettoïsation. Pour le collectif
Monique Crinon
g) Point de vue par A. Zelensky, E. Rochedereux et F. Flamant Le
féminisme, une dynamique démocratique, LE MONDE| 07/03/05| 15h13
Nous sommes inquiètes parce que nos sociétés sont écartelées entre deux
extrêmes, l'hyperlibéralisme des m¦urs, qui achète, vend, loue le corps et
les services sexuels des femmes, et les intégrismes religieux qui les
enferment et les oppriment.
Cela se passe sous nos yeux et avec la complicité troublante de certains
politiques de droite comme de gauche et de certaines féministes. Ces deux
orientations menacent les libertés chèrement acquises par les femmes dans
notre société, mais nous n'entendons pas rester spectatrices. Nous sommes
des femmes ayant participé durant les trente-cinq dernières années à la
renaissance du mouvement féministe qui a modifié si vite et si profondément
l'ordre ancien. Mais nous constatons aujourd'hui un dévoiement de nos
combats.
La libération est au c¦ur de notre démarche féministe, mais la liberté ne
saurait être au service de la soumission et de l'exploitation. Au nom d'une
supposée "liberté d'expression", on impose dans le champ public des images
racoleuses du corps des femmes. Ce n'est pas par puritanisme que nous nous
élevons contre cette atteinte à notre dignité. Il est depuis longtemps
démontré qu'un lien existe entre l'invasion de la pornographie et les
comportements de plus en plus violents et sexistes des hommes. Les garçons
font désormais leur apprentissage de la sexualité dans ces mises en scène
méprisantes qui instrumentalisent le corps des femmes et en donnent une
image humiliante. Nous avons revendiqué la liberté de disposer de notre
corps et de nos désirs, pas celle d'être soumises au désir de l'autre, pas
celle d'être "violables" et maltraitées à loisir. Nous refusons un monde où
l'être humain est une marchandise comme une autre et les femmes une
marchandise que s'échangent les hommes. Enfin, dernier avatar d'une
"liberté" mal comprise, a surgi la revendication par certaines musulmanes
d'arborer le voile, symbole archaïque de l'oppression des femmes, là où il
n'a pas sa place. Le soutien indigné qu'elles reçoivent aujourd'hui de tout
un secteur de l'extrême gauche, autrefois soucieuse de dénoncer
l'obscurantisme des religions, a de quoi nous choquer, de même que
l'indifférence des pouvoirs politiques successifs qui ont laissé se
développer un communautarisme, à l'opposé de l'universalisme français, que
par ailleurs ils prônent.
Nous sommes en pleine confusion. Une mise au point s'impose sur ce qu'est le
féminisme pour nous, afin de mieux comprendre la place centrale qu'il occupe
dans la mutation à l'¦uvre dans notre monde. C'est un combat pour l'égalité
femmes/hommes, une approche résolument critique de nos modes de relations et
donc un projet de société, car il transcende les catégories sociales,
ethniques et politiques.
La perte de repères a fait ressurgir les vieilles religions, instruments de
la domination des hommes sur les femmes, qui s'opposent à l'égalité des
genres. Les religions, en France, avaient été écartées du domaine politique
(loi de 1905), or nous constatons aujourd'hui une poussée des intégrismes,
avec comme cheval de Troie l'islamisme, qui menace les conquêtes
démocratiques et féministes.
Prôner le multiculturalisme revient souvent à protéger les intégrismes
religieux au nom de l'antiracisme. Comment en effet revendiquer à la fois
l'égalité entre les genres, tout en acceptant une culture où la domination
des femmes est un dogme ? Comment tolérer dans un pays de droit des
pratiques qui mutilent les petites filles, qui les marient de force, qui
leur imposent la polygamie ? Un vrai respect des cultures consiste à prendre
dans chacune ce qu'elle a de plus positif pour l'ensemble de la communauté
humaine, et non à les adopter en bloc, surtout lorsqu'elles entrent en
contradiction avec les acquis fondamentaux de nos démocraties.
En France, la priorité donnée par tout un secteur de la gauche aux luttes
antiracistes a fait écran à la réalité d'un sexisme toujours à l'¦uvre. Une
fois de plus, la gauche tombe dans le piège des priorités. Hier c'était la
priorité à la lutte des classes, aujourd'hui la priorité est donnée à
l'antiracisme. Quand comprendrons-nous qu'il faut mener de front tous les
combats ? Le féminisme a un rôle essentiel à jouer dans la recomposition du
paysage politique actuel. Loin d'être réduit aux excès dont on l'accuse, il
élargit au contraire la réflexion sur le politique, en y introduisant des
paramètres longtemps négligés. Ainsi tout un champ, celui du privé, a été
pris en compte sous la pression des combats féministes. Cela s'est traduit
par des lois (loi Veil, lois sur le viol, sur la parité).
Le féminisme a ouvert une troisième voie qui traverse les clivages
traditionnels. Les catégories de droite et de gauche, déjà sérieusement
ébranlées, ne sont plus vraiment pertinentes. La question du voile a ainsi
fait apparaître des alliances inédites. En effet, qui aurait pu croire que
nos ex-gauchistes, zélateurs des révolutions prolétariennes, allaient faire
cause commune avec les défenseurs de la guerre sainte et de la polygamie ?
A l'inverse, l'émergence des Ni putes ni soumises, au coeur même de la
violence machiste des banlieues, donne une nouvelle vigueur au concept de
laïcité dont les principes semblaient acquis.
En cette année du centenaire de la loi séparant les cultes et l'Etat, nous
réaffirmons notre attachement à la laïcité, garante de la paix et de
l'égalité entre les sexes, de la liberté de conscience et de la démocratie.
Elle est un des piliers fondateurs de la République, qui place la personne
humaine au coeur du projet social et demeure un rempart contre les excès
d'une société où domine l'obsession du pouvoir et du profit. Et le
féminisme, au milieu des folies du monde, est une voie vers la sagesse.
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h) Communiqué de presse du Collectif national droits des femmes et de la
Marche Mondiale des Femmes
Le 8 mars, journée internationale des femmes et, cette
année, jour de lancement dans le monde entier de la 2ème Marche Mondiale des
Femmes contre les violences, la pauvreté et le néo-libéralisme, la Marche
France et le Collectif National Droits des Femmes appellent à une
manifestation à 18h place de Clichy dans le 18ème arrondissement jusqu'à la
mairie. Seront soulignées, par des arrêts symboliques, l'ensemble des
revendications sur lesquelles lutte le mouvement des femmes et les
nombreuses associations de terrain qui le composent : pour l'égalité
hommes-femmes, contre les violences, pour le droit à l'avortement, à la
contraception, à la santé, à un vrai travail, à un vrai logement, pour le
libre choix de sa sexualité, pour la paix, contre tous les intégrismes, pour
la laïcité, pour les droits des femmes immigrées et la solidarité
internationaleŠ Après la manifestation de l'association Ni Putes Ni Soumises
du 6 mars, nous tenons à faire quelques mises au point indispensables pour
rétablir la vérité sur des militantes féministes qui luttent depuis tant
d'années et ont obtenu nombre de victoires. Que " Ni putes, ni Soumises "
veuille manifester sur les revendications qui lui sont prioritaires est leur
droit. Qu'elles pensent qu'elles sont " Le nouveau féminisme " l'est aussi.
Par contre, qu'elles profitent du 8 mars, journée symbolique des luttes des
femmes dans le monde entier, pour manifester leur mépris du travail et des
avancées des féministes depuis tant d'années en falsifiant l'histoire de
leurs luttes, cela n'est pas acceptable : o Dire que les féministes n'ont
rien obtenu est un mensonge : loi sur l'avortement, le viol, l'égalité
professionnelle, la parité, les violences conjugalesŠ ; o Dire que les
féministes ne se battent pas contre l'intégrisme religieux est un mensonge :
les premiers mots d'ordre sur ce sujet date de 1992 et sont toujours
présents depuis ; o Dire que nous avons accepté des " islamistes " à notre
manifestation du 8 mars est un mensonge. Aucune association islamiste n'est
signataire de l'Appel, et nous pensons que nos revendications sont assez
claires pour que des intégristes ne s'y reconnaissent pas, sauf à vouloir
nous provoquer. On ne construit pas un mouvement sur des mensonges, ni en
faisant table rase de ce qui a déjà été construit. Si l'oppression des
femmes datait de la montée de l'intégrisme islamique (et pourquoi seulement
islamique ?) cela se saurait. Gommer l'influence de la situation politique,
économique, et du patriarcat sur cette oppression est un non-sens. Le
Collectif National Droits des Femmes et la Marche Mondiale des Femmes
souhaitent que la diversité des mouvements féministes ne soit pas un facteur
de division, mais un enrichissement au débat pour continuer à avancer dans
l'unité pour les droits des femmes Paris Le 7 mars 2005
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i) Article Libération
Ni putes ni soumises tourne une page du féminisme
Le mouvement se désolidarise du Collectif pour le droit des femmes et
entraîne à sa suite le Planning familial. Par Blandine GROSJEAN Rupture,
recomposition, trahison : peu importe le terme. Cette année la célébration
de la Journée internationale des femmes sera marquée par un passage de
témoin douloureux au sein de la mouvance féministe. Sur fond de voile
islamique, prétexte et symptôme d'un fossé politique. Le mouvement Ni putes
ni soumises (NPNS) s'est désolidarisé du Collectif national pour le droit
des femmes (CNDF) qui regroupe une centaine d'associations et organise son
défilé ce dimanche, en avance de deux jours sur celui du Collectif (1).
Cette initiative n'aurait été que la concrétisation d'une hostilité entre
deux générations de féministes, si, en plus, le Mouvement fran çais du
planning familial n'avait rejoint Fadela Amara, présidente de NPNS. Avec
tristesse. Mais soulagement. Complaisance. Le Planning, pilier historique du
Collectif, quitte donc un navire qu'il estime instrumentalisé par des
groupes communautaristes, islamistes, altermondialistes. Sont ainsi visés le
mouvement Une école pour tous (qui défend les filles exclues pour port du
voile à l'école), le Collectif féministe pour l'égalité (propalestinien,
contre la loi sur le voile), certaines émanations de l'UOIF (Union des
organisations islamiques de France) proches de Tariq Ramadan. Fadela Amara
reproche ouvertement au Collectif d'entretenir des complaisances à l'égard
de Une école pour tous : " Quand on défile à leurs côtés on leur donne une
crédibilité. Mais derrière eux il y a toute la mouvance de ces intellectuels
qui défendent le relativisme culturel sous la pression des islamistes. "
Maya Surduts, du Collectif, accuse Amara de calomnie. "Il y a eu débat et
nous aussi avons voté contre la présence d'Une école pour tous." Mais si le
Planning et d'autres organisations ont décidé de rallier Ni pute ni
soumises, c'est d'abord par lassitude : " A chaque manifestation on se
retrouve avec le même problème, on voit apparaître l'UOIF ou des satellites,
qui piègent les manifestations féministes, dit Fatima Lalem du Planning
familial. Nous sommes du combat pour la laïcité que mène NPNS. Il est
inconcevable de laisser se développer une conception archaïque de la place
de la femme sous prétexte de religion. " De fait, la clarté et la virulence
du discours de NPNS sur les questions du voile, de la laïcité, de
l'antiracisme font office de cordon sanitaire pour de nombreuses
organisations... féministes, juives, syndicales, laïques, et politiques.
Défiler sous leur bannière est une assurance de ne côtoyer aucun groupuscule
" louche ". "J'ai beaucoup d'affection et de respect pour de nombreuses
féministes historiques du Collectif, déclare une députée socialiste, mais
j'irai manifester avec Ni putes ni soumises. Le Collectif est noyauté par
une nébuleuse altermondialiste qui refuse de prendre ses distances avec les
islamistes et les antisionistes-antisémites." Show-biz. Les priorités
diffèrent : le Collectif entend se battre sur tous les fronts (politique,
économique, social, international) alors que NPNS défend la laïcité avant
tout. Les styles n'ont plus rien à voir. A la mode, voire mondain, mais
toujours en phase avec les quartiers et les jeunes, le courant NPNS attire
et fédère. De nombreuses associations de terrain luttant contre les mariages
forcés, la polygamie, la répudiation, défileront aux côtés de stars du
show-biz, d'anciens ministres socialistes. Après avoir manifesté " à côté "
des féministes historiques l'an dernier, Ni putes ni soumises assume
aujourd'hui son leadership médiatique et populaire sur la scène féministe.
Elles enterrent les anciennes avec un manifeste " Pour un nouveau combat
féministe ". "Nous sommes les héritières des luttes féminines des années 70,
mais il y a des femmes aujourd'hui qui ne peuvent pas jouir des libertés
acquises grâce à ces luttes, à cause d'une nouvelle forme de violence liée à
l'obscurantisme islamique et l'intégrisme religieux ", justifie Fadela Amara.
(1) Ce dimanche : manifestation à 14 heures, place de la République à Paris.
Puis mardi 8 mars,
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j) Déclaration Planning Familial
Merci de prendre acte de notre déclaration de retirer notre signature et de
transmettre notre déclaration à tous les signataires Le bureau du MFPF réuni
le 25 février 2005, a décidé de retirer sa signature de l appel à manifester
à Paris le 8 mars à 18H. Cette décision prise à l unanimité résulte d un
refus de continuer à faire face de manière répétitive à des pressions pour
intégrer des groupes tels que l Ecole pour tous, le collectif des femmes
pour l égalité, l UOIF, .. A l occasion de manifestations du mouvement
social et notamment celles concernant les droits des femmes, nous assistons
à un " remake " tendant à imposer la signature de ces associations dont nous
ne partageons pas les positions vis à vis des droits des femmes. Depuis
plusieurs années nous assistons à une stratégie qui vise à recueillir les
signatures des organisations partenaires pour accepter ensuite la signature
d associations qui posent problème. Cette manoeuvre nous amène à protester,
crée une situation de blocage et positionne in fine ces associations comme
des éternelles victimes C est pourquoi aujourd hui nous disons assez de
cette instrumentalisation et nous retirons en conséquence notre signature.
Paris, le 25 février 2005
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k) " Rebond " dans Le Monde par Maya Surdutz et Suzy Rotjman militantes
du Collectif National pour les Droits des Femmes : De la complexité en
politique
Ces temps ci le sens des nuances a la vie dure. Le raisonnement binaire a le
vent en poupe : oui ou non, 1 ou 0. Pas de place pour une troisième
voie/voix, aucune chance pour une position médiane, la complexité n'est pas
à la mode. Il en va ainsi des appels à manifester à l'occasion du 8 mars,
journée internationale de lutte des femmes. Soit l'on manifeste contre
l'intégrisme le 6 mars avec Ni Putes Ni Soumises, soit l'on manifeste le 8
mars avec la Marche Mondiale et le Collectif National pour les Droits des
Femmes mais alors on devrait céder aux sirènes des intégristes islamiques si
l'on en croit les médias. L'histoire mérite d'être racontée par son début.
L'appel lancé pour le 6 mars 2005 n'initie pas " un nouveau combat féministe
". Les luttes contre la polygamie, l'excision, les accords bilatéraux entre
la France et certains pays et appliquant aux ressortissantes de ces pays
vivant en France des "codes de statut personnel" discriminatoires sont des
luttes que les féministes assument depuis les années 1970. Les luttes contre
les violences faites aux femmes, qui existent d'ailleurs dans tous les
milieux sociaux, ont commencé dès 1972 et perdurent encore à l'heure
actuelle. La campagne contre les violences faites aux femmes lancée par le
Collectif National pour les Droits des Femmes dont le point d'orgue a été la
manifestation nationale du 27 novembre 2004 et la préparation d'une
proposition de loi-cadre en sont les témoins. La lutte contre les
intégrismes religieux ne date pas d'hier non plus : en 1990 c'est pour
riposter contre les opposants à l'avortement, intégristes chrétiens,
qu'était créée la Coordination pour le Droit à l'Avortement et à la
Contraception (CADAC) qui a, entre autres, à son actif le vote en 1993 de la
loi sur le délit d'entrave à l'IVG. La manifestation du 25 novembre 1995 qui
a regroupé 40 000 personnes à l'appel de 140 associations, syndicats et
partis, et qui est à l'origine de la création du Collectif National pour les
Droits des Femmes en 1996 comportait parmi les quatre mots d'ordre mis en
avant : " Contre la remontée de l'ordre moral ". Est ce cette unité pérenne
qui gêne aujourd'hui et que l'on cherche à briser à tout prix ? L'histoire
est donc celle là, de grâce pas de réécriture de sinistre mémoire. Revenons
maintenant à une histoire plus récente. Octobre 2003 : à l'ouverture du FSE
de Paris, lors de l'Assemblée Européenne des Femmes, Chahla Chafiq -Beski,
Fatima Lalem du Planning Familial et Maya Surduts du Collectif National pour
les Droits des Femmes signaient une tribune dans Libération contre la
présence de Tariq Ramadan au FSE. Quatre jours plus tard, les mêmes plus
quelques militantes du Collectif distribuaient ce texte en tract devant une
assemblée plénière à Ivry où figurait Tariq Ramadan. Le 6 mars 2004, alors
que le débat sur le voile faisait rage, le Collectif National pour les
Droits des Femmes appelait à manifester autour d'un texte intitulé : " Nous
manifesterons dans l'unité le 6 mars car il y a urgence à défendre les
droits des femmes " Celui ci avait été précédé d'un Rebonds dans Libération
de janvier 2004 " Contre le racisme et pour les femmes ". Déjà nous
défendions la voie médiane : que disions nous en substance ? Que le voile
était un instrument d'oppression des femmes et non " un symbole
d'émancipation et de révolte " et que la lutte contre tous les intégrismes
était capitale. Que nous avions aussi à faire face à un gouvernement acteur
de la plus gigantesque régression sociale depuis bien des années. Qu'il
fallait défendre l'avortement et le droit de choisir sa sexualité, lutter
contre les violences faites aux femmes, revendiquer l'égalité FrançaisEs et
immigréEs, condamner la casse des services publics, la marchandisation des
corps, se battre contre la guerre et son idéologie. Ni l'association " Ni
Putes Ni Soumises ", ni le Collectif " Une Ecole pour Toutes et Tous " ne
signèrent cet appel. Les 2 furent cependant présentes à la manifestation. Ni
Putes Ni Soumises dans un 2ème cortège où figuraient d'ailleurs des membres
du gouvernement, Une Ecole pour Toutes et Tous a été reléguée par le Service
d'Ordre en fin du 1er cortège. Jamais il n'y eu trace dans cette
manifestation de l'UOIF et faire l'amalgame entre cette manifestation et
celle du 7 novembre 2004 sur le racisme et l'antisémitisme, à laquelle
participèrent presque toutes les forces politiques et syndicales de gauche,
même si elles se sont déchirées à ce sujet, à l'exclusion de la mouvance SOS
Racisme et Ni Putes Ni Soumises, relève de la désinformation. Arrive donc le
8 mars 2005. Ni Putes Ni Soumises initie son " Collectif pour un nouveau
combat féministe ". Le Collectif décide de participer au lancement de la
Marche Mondiale 2005 et de manifester le mardi 8 mars au soir, jour de ce
lancement. La Marche Mondiale et le CNDF organisent des réunions unitaires
pour construire la mobilisation et lance un appel à signatures. "Une Ecole
pour toutes et toutes " donne sa signature. La réunion unitaire du jeudi 24
février décide, à une très large majorité sur le fond et au nom de l'unité
du Collectif de la refuser. Le MFPF qui s'était retiré à cause de cette
signature maintient sa position. Et depuis c'est haro sur le baudet de
toutes partsŠ.. Nous serions des suppôts de l'intégrisme, nous serions peu
claires, nous aurions des fréquentations louchesŠ.. Il faut savoir raison
garderŠ. Ce n'est pas parce qu'un groupe s'acharne à vouloir accoler sa
signature aux initiatives du CNDF que le CNDF qui décline l'invitation a
changé de natureŠ. Quelle structure peut aujourd'hui se targuer de ne pas
avoir été divisée autour de la loi sur le voile ? Quelle structure peut se
vanter aujourd'hui de ne pas être agitée de soubresauts ? Oui nous le
redisons : nous luttons depuis longtemps contre tous les intégrismes. Mais
la lutte pour les droits des femmes ne se borne pas à la lutte pour la
mixité et la laïcité, elle est autrement plus large que cela. Elle inclut la
lutte contre le patriarcat dans son ensemble, le libéralisme et la
mondialisation capitaliste. Le combat altermondialiste a toute sa
légitimité, même si le problème des alliances en son sein suscite de vifs
affrontements. L'oppression des femmes, l'exploitation des femmes imprègnent
tous les pores de la société. Nous la combattons partout sans exception.
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l) La montée des communautarismes est teintée d'islamisation des esprits.
Les femmes sont les premières à en faire les frais. Moi, fille d'immigrés,
pour l'égalité et la laïcité Par Fadela AMARA - mercredi 02 mars 2005D
Libération
Aujourd'hui, dans la France des quartiers populaires, la mixité des espaces
publics est une peau de chagrin. Trop souvent, il n'y a plus que le hall
d'immeuble pour se rencontrer et, hélas, ce sont les mecs qui tiennent les
cages d'escalier. Il suffit de trois mecs qui terrorisent l'animateur en
exigeant " on ne veut pas de filles " et ils gagnent : la pression est telle
que les animateurs sociaux reculent. Pour un Abbès, animateur à Epinay, qui
tint bon et qui réussit à amener camper des filles et des garçons, combien
ont renoncé faute de soutien, faute de moyens, faute de volonté politique
clairement affichée ? En une dizaine d'années, les activités pour la
jeunesse sont devenues des loisirs sexués au seul profit des garçons.
Pourtant, ce rétrécissement de la liberté des femmes ne suscite pas une
dénonciation unanime chez les féministes. Quelques-unes font silence sur les
violences commises au nom de l'obscurantisme. Or, si l'actualité éclaire
largement le sort des jeunes filles touchées par le prosélytisme religieux,
on passe largement sous silence la loi du nombre : pour se soustraire à
cette pression, certaines filles préfèrent se voiler... Dans les années 70,
c'est au cri du Manifeste des 343 salopes qu'elles ont imposé le droit à
disposer de leur corps à la société, et notamment dans une lutte déterminée
contre l'intégrisme religieux de l'époque. N'est-il pas triste que certaines
de ces pionnières recherchent aujourd'hui la respectabilité des
commentateurs zélés des Livres sacrés ? Et que dire des femmes et des hommes
politiques qui disent : " Le voile, c'est leur choix " ? De deux choses
l'une. Ou ils méconnaissent le terrain et alors à quel titre postulent-ils à
la direction du pays ? Ou ils ont subrepticement renoncé aux valeurs de
liberté et d'égalité pour vendre la République par étage. "Chacun chez soi.
" Depuis quinze ans, depuis les promesses du " on va vous repeindre les
cages d'escalier ", chez moi, je n'ai rien vu venir. A part quelques
ravalements de façade et colmatages de brèche, qui n'ont pas changé nos vies
pour autant. Le chômage de masse est toujours la règle. Il y a toujours un
proche ou une relation en prison. Il n'y a qu'une chose qui ait changé : la
gauche de gouvernement a inventé le RMI. Bel espoir, pour ceux qui étaient
en voie de noyade sociale.
Fatima et Christine, Benoît et Mamadou sont toujours maltraités par le
système et les politiques qui sont menées. Je sais trop bien que Fatima et
Mamadou subissent plus de discriminations. Mais nous traversons tous les
mêmes galères. Les filles des cités paient le prix fort de quinze années de
désespérance. Violences sur les corps. Il y a eu l'apparition des " viols
collectifs ", la fabrication de " mauvaise réputations " - les " putes ". Il
y a maintenant le basculement de gamins détruits vers l'islamisme. Là, on
leur redonne de la dignité. Ils retrouvent un rôle central. Ils en imposent
aux femmes. Violences sur les âmes. Leur contrôle fabrique de la domination
sur les " soumises ". La laïcité est aujourd'hui le front où se joue la
mixité. Les obscurantismes et leur soutien se déchaînent contre l'esprit des
Lumières. Les femmes sont les premières à en faire les frais ici et
ailleurs. En France, l'ethnicisation de la politique est leur cheval de
Troie. Le communautarisme est le cache-sexe de l'islamisation des esprits.
Il faut casser cette logique et rétablir celle de la laïcité et de la
République. Il se joue bien plus que l'interdiction de la mixité dans les
piscines de la métropole lilloise. Le programme est distribué par des
associations islamistes, soutenues par une certaine gauche. Moi, fille
d'immigrés, je devrais proclamer que je suis une colonisée, ici et
maintenant, dans ma cité en mars 2005. Pourquoi veulent-ils me laisser dans
ce rôle d'"indigène" ? Je veux sortir de cette posture d'éternelle victime.
Je ne comprends pas le mal-être de ces économistes, philosophes, enseignants
et autres informaticiens qui ont un boulot et un appart ! J'en ai été si
interloquée que j'ai appelé mon père, en ce moment de l'autre côté de la
Méditerranée. Le vieux militant du FLN m'a répondu : " En quoi ça te regarde
la colonisation ? L'indépendance de l'Algérie est acquise depuis plus de
quarante ans. De quoi as-tu besoin pour vivre ? De respect ! Respecte les
gens et fais-toi respecter. " Et il a ajouté : " On connaît l'histoire. "
Je sais que la mémoire n'est pas un congélateur. Elle travaille et il faut
la travailler. Bien sûr qu'il faut des films sur le 17 octobre... Le travail
de mémoire doit se faire, mais cela ne doit pas participer à la construction
identitaire. Que veulent les instigateurs de l'appel " Nous sommes les
indigènes de la République " ? Des excuses publiques de la République
française pour les guerres coloniales ? Mais, parce que je connais
l'histoire, je sais aussi que cela ne se compare pas avec la rafle du Vél
d'Hiv. La guerre d'indépendance algérienne n'est pas l'équivalent de la
Shoah. Le programme de l'Algérie française, ce n'était pas l'extermination
totale d'une population. Ceux qui veulent nous faire assumer la posture de
l'indigène méconnaissent volontairement l'histoire. Ils instrumentalisent le
passé pour mettre à bas la liberté et l'égalité, les valeurs de ce qu'ils
osent appeler le " chauvinisme universaliste ". Qui ne voit qu'en appelant à
ce soulèvement moral des " colonisés " ils préparent, pour les jeunes
filles, le terreau d'une sorte de " statut personnel ", pour reprendre
l'expression de Leïla Sebbar ? Il se joue la légalisation du
multiculturalisme. Et les digues qui nous en protègent se nomment mixité et
laïcité. La posture de l'indigène en lieu et place d'égalité sociale ! Cela
fait plus de vingt ans que Jean-Marie Le Pen nous la promet. Voilà qu'une
fraction de l'extrême gauche rejoint les associations islamistes pour
soutenir, symétriquement, une telle régression. Cette confusion des esprits
est un signal d'alerte pour tous ceux qui sont attachés à l'émancipation de
l'humanité et à l'esprit des Lumières. Nous n'allons sûrement pas gaspiller
nos énergies à détruire des chaînes imaginaires. Nous avons trop à faire
pour sortir de la spirale de la désespérance sociale et reconquérir l'espace
public de nos cités avec les principes de mixité et de laïcité. Et pour
cela, nous avons besoin de vous !
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m) Texte des Panthères Roses Pour un féminisme d'émancipation, pas d'exclusion !
La hiérarchie entre les sexes demeure une réalité. De l'infériorité des
salaires (28 % en moyenne) au "partage" inégal des tâches ménagères (80 %
assumées par les femmes), en passant par les temps partiels imposés et les
violences faites aux femmes (une femme sur dix victimes de violences
conjugales), le sexisme constitue une violence au quotidien. L'urgence
actuelle est de lutter contre la politique gouvernementale libérale qui
touche les femmes en premier lieu et l'ordre moral qui les assigne au seul
rôle de mère de famille. C'est pourquoi nous refusons les pièges de division
parce qu'ils affaiblissent le mouvement féministe. L'hétéropatriarcat
institue la division du monde en deux catégories - l'une "évidemment"
dominée par l'autre. Des stratégies de résistances, aussi diverses que les
expériences, ont émergé. En luttant là où elles étaient, sur leur lieu de
travail, dans la rue, dans la famille, dans l'université. des femmes ont
exprimé avec leurs mots, leurs discours, leurs parcours, leurs références
culturelles, le refus d'un monde où le sexe de naissance détermine le
devenir social. Lesbiennes, travailleuses en lutte, prostituées, femmes au
foyer, femmes migrantes, femmes battues, femmes violées, le féminisme existe
partout où des femmes refusent la domination masculine. Après des décennies
d'offensive antiféministes et de politique ultra-libérale et xénophobe des
gouvernements français, le mouvement féministe est divisé et affaibli. Dans
ce contexte, certaines tendances du mouvement féministe s'arrogent le droit
de décider qui peut légitimement lutter contre la domination masculine.
Au nom de la dénonciation du voile comme instrument d'aliénation - ce que
nous ne contestons pas - toute parole de femmes voilées arabo-musulmane est
niée. Au nom du féminisme, certainEs rejettent les femmes voilées et celles
et ceux qui luttent à leur côté contre une loi d'exclusion de l'école
publique et leur refusent le droit de signer l'appel à cette manifestation
qui comprend notamment le droit à disposer de son corps (avortement,
contraception, éducation sexuelle).
De même, la parole des prostituéEs est systématiquement écartée au profit
d'associations d'aides aux prostituéEs. Au-delà des positions que l'on peut
avoir sur la prostitution (abolition, réglementation, libéralisation.), ne
jamais accepter l'auto-organisation des prostituéEs est une violence
supplémentaire.
Le féminisme doit rester une démarche d'émancipation où des stratégies de
résistances s'opèrent à partir de chaque réalité quotidienne. Il ne peut y
avoir de prérequis indispensables avant d'avoir le droit de lutter contre la
domination masculine ! Nous sommes des gouines et des pédés et nous sommes
féministes ! Parce que nous combattons la hiérarchie entre les sexes et
l'assignation de genre. Parce que nous refusons l'hétérosexualité
obligatoire à l'exclusion de tout autre mode de vie. Notre ennemi demeure l'hétéropatriarcat,
ses pièges, ses tentatives de divisions. Cette résistance s'organise avec
toutes celles qui veulent lutter contre les effets de la domination
masculine, sans exclure, dans le débat et la diversité des références
culturelles, historiques, politiques, quotidiennes ! Les panthères roses
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n) Courrier de Alternative Libertaire
Chèr(e) s ami (e) s
Alternative Libertaire est membre du Collectif National pour les Droits des
Femmes et lui apporte son soutien dans sa lutte pour l égalité hommes-femmes,
la défense des droits des femmes existants et la conquête de nouveaux
droits. Le CNDF, depuis sa création, constitue à nos yeux un outil
nécessaire de coordination des luttes contre les inégalités de genre dans
toutes les sphères sociales, contre la précarisation sociale générale que
les femmes subissent de plein fouet, pour le droit à disposer de son corps,
contre les violences faites aux femmes, contre les intégrismes religieux &
et partant, pour une transformation de la société vers plus d égalité et de
justice sociale. Le CNDF constitue aussi un espace de transmission de la
mémoire du mouvement des femmes, pour poursuivre les combats en tenant
compte de nos réflexions et combats antérieurs. C est pourquoi nous tenons à
vous assurer de notre soutien face aux positions et déclarations à tout le
moins de mauvaise foi, notamment celles d associations comme Ni Putes ni
Soumises et le MFPF, qui ont divisé le mouvement féministe lors des
initiatives du 8 Mars. Nous sommes convaincus que le CNDF reste un cadre
permettant de poursuivre le débat et le travail unitaire sur les droits des
femmes, sans taire d éventuelles divergences et sans non plus en faire des
lignes de clivages. Salutations militantes,Le secrétariat fédéral d
Alternative Libertaire
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o) Communiqué de presse de Laurence Cohen, responsable nationale de la
commission droits des femmes/ Féminisme du PCF :
Le PCF est de toutes les manifestations qui portent des revendications pour
l égalité Hommes Femmes et pour le gain de nouveaux droits. Ce fut le cas
lors de la manifestation du 27 novembre dernier contre toutes les violences
faites aux femmes, lors de la manifestation pour fêter les 30 ans de la loi
Veil pour le droit à l avortement. Ce sera encore le cas lors de toutes les
initiatives ou manifestations qui se dérouleront dans le cadre de la Journée
internationale des femmes du 8 mars 2005.
Le PCF participe activement depuis 1995 au Collectif national droits des
femmes avec de très nombreuses associations féministes.
Il sera présent le 6 mars à la manifestation " Pour l égalité des droits et
contre toutes les discriminations et les exclusions ", il sera également
dans la rue pour la manifestation de nuit pour le lancement de la Marche
mondiale des femmes 2005 le mardi 8 mars et il est à l initiative d une
grande rencontre, le 13 mars à la Maison de la Chimie de 14 h à 18 heures,
pour une Europe de l Egalité, contre le projet constitutionnel.
Le PCF réaffirme sa volonté de travailler au rassemblement de toutes les
féministes pour gagner une égalité réelle du local au mondial. le mercredi 2
mars 2005.
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P ) Collectif " Une école pour tous-tes - Contre les lois d'exclusion " :
Leur premier texte d'APPEL
Parce que nous luttons pour l'égalité :
La loi en préparation visant à interdire à l'école les " signes religieux
ostensibles " est une loi d'exception, construite sur mesure pour exclure
les élèves portant le " foulard ". Même si elle est présentée comme une loi
générale, s'appliquant à toutes les religions, personne n'est dupe : c'est
du foulard dit islamique, et de lui seulement, qu'il est question depuis six
mois. Nous refusons cette hypocrisie, et nous nous opposons à ce projet
liberticide et discriminatoire, qui favorise les replis communautaires et
entretient toutes les suspicions et oppositions artificielles - entre " la
France " et " les immigrés ", entre " la République " et " l'Islam ", ou
encore entre les diverses confessions.
Parce que nous luttons pour le droit à l'éducation pour toutes et tous :
Quoi qu'on puisse penser du port du foulard et du refus de l'enlever à
l'école, ce refus ne justifie pas une mesure aussi grave que l'exclusion de
l'école publique. Quelles que soient ses déficiences, le service public
d'éducation est un espace irremplaçable où les élèves peuvent acquérir des
savoirs, des savoirs-faire et des diplômes qui comptent parmi les principaux
instruments de leur émancipation. Le droit à l'éducation pour tous et toutes
est un acquis démocratique auquel nous ne sommes pas prêt-e-s à renoncer,
alors que l'école est elle-même traversée par des problèmes nombreux et
profonds, auxquels il est plus que temps de s'attaquer. Parce que nous
luttons pour la laïcité : La loi envisagée est présentée comme un " rappel "
nécessaire des principes laïques, qui auraient été " oubliés " ces dernières
années. Or, la laïcité, définie par les lois de 1881, 1882, 1886 et 1905
constitue une garantie pour la liberté de conscience et l émancipation des
hommes et des femmes en dehors du dogme religieux. C est une obligation qui
concerne les locaux, les programmes scolaires et le personnel enseignant, et
non les élèves. Aux élèves s'imposent des règles comme l'assiduité à tous
les cours ou le respect d'autrui, mais il n'est pas légitime de multiplier
les exigences pour des jeunes en formation, qui viennent à l'école
précisément pour apprendre, se former et se construire.
Parce que nous nous inscrivons dans les grandes luttes du féminisme : Cette
loi est présentée comme une mesure " féministe ", destinée à promouvoir
l'égalité entre hommes et femmes en s'attaquant à un symbole d'oppression.
Or, si nous refusons que des femmes soient tenues de porter le foulard sous
la contrainte, nous refusons aussi que d'autres femmes soient tenues de le
retirer sous la contrainte. On ne s'émancipe pas par la répression mais par
la conquête de droits ; et les grands combats féministes n'ont jamais pris
la forme d'une demande de répression contre des femmes : c'est pour gagner
des droits (celui de voter, de travailler, de disposer de leur corps) que
les femmes ont toujours lutté. Une loi qui pénaliserait des fillettes et des
jeunes filles seulement et seulement celles-ci (car, en fait, ni aucun
garçon, ni aucun homme ne seront frappés par cette loi !), est un précédent
qui, d un point de vue féministe, n augure rien de bon.
Parce que nous luttons pour la justice sociale :
Ce que nous n'acceptons pas, c'est enfin que la jeune musulmane qui porte un
foulard joue le rôle d'un bouc émissaire, sur lequel on s'acharne pour mieux
oublier les logiques de domination et d'exclusion qui traversent notre
société : libéralisation de l'économie, chômage de masse, précarisation des
salarié-e-s, extension du contrôle social et des logiques sécuritaires,
permanence des discriminations racistes et de l'inégalité sociale entre
hommes et femmes.
Notre combat est un combat démocratique, laïque, et féministe. Nous refusons
qu il soit assimilé à une démarche intégriste et réactionnaire, que nous
combattons sans ambiguïté. Cette loi est une opportunité inespérée offerte à
tous les réactionnaires de prendre dans le débat public une place que, dans
leur grande majorité, les citoyen-ne-s de France leur refusent.
Nous appelons donc les citoyen-ne-s à se mobiliser contre cette loi qui
porte atteinte aux principes de la laïcité, à l égalité entre hommes et
femmes et aux droits humains.
2 - Ce que veulent les mouvement des pères
" In Nomine Patris, Ce que veulent les mouvements de
pèresŠ " Sera diffusé le 22 MARS 2005 sur ARTE, à 21h30. Avec ce film
documentaire, nous proposons une analyse du mouvement masculiniste et de
l'instrumentalisation qu'il fait de la garde des enfants pour mieux
reprendre pouvoir sur les femmes. Diffusé dans le cadre de la soirée
thématique " Quand les pères se vengent ", le film sera précédé d'un premier
documentaire allemand récoltant les témoignages de mères aux prises avec des
ex-conjoints ou compagnons violents. Dans In Nomine Patris, Marc Hansmann et
moi-même avons pris le parti de n'entendre que des hommes, leaders de
mouvements de " défense " des droits de pères ou analystes des motivations
de ces mêmes mouvements. Pas de témoignages personnels ", ni de plans
peluche sur la " chambre du fils " vide. Aux récits anecdotiques et
invérifiables, In Nomine Patris préfère l'exposé de leur agenda idéologique
par les masculinises eux-mêmes, et sa contre-analyse de psychiatres, de
chercheurs, d'hommes politiques ou de militants anti-sexisme. Quant aux
habituelles images prétextes de papas s'occupant assidûment de leur enfant,
In Nomine Patris leur a préféré une autre fable : celle du petit Chaperon
rouge, où femmes et enfants prennent les traits du Chaperon Rouge, où le
loup masculiniste rode, où le féminisme meurt sous les coup d'un mouvement
aux dents longues. Mais une lecture contemporaine du conte, pour que chacune
et chacun d'entre nous reconnaisse son loup. Merci à toutes et tous de votre
soutien, de vos analyses, des outils intellectuels que vous nous avez
offert. J'espère que ce premier film à " contresens " (et non fausse route
!) incitera d'autres à creuser le dossier du masculinisme. Et qu'il y aura
suffisamment de monde pour le regarder et convaincre ARTE de cesser de faire
des fleurs à l'antiféminisme. Cordialement, Myriam Tonelotto, réalisatrice
de documentaires. Ceci n'est évidemment qu'une présentation " presse ". Pour
le texte complet du film, ou d'autres informations, vous pouvez nous
contacter à cette adresse :
In.nominepatris@laposte.net ;
myriam.tonelotto2@laposte.net
. Merci
3 - Les USA et l'avortement
Qu'on se le dise... Courrier international - 1er mars
2005 PLANNING FAMILIAL - Washington demande à l'ONU de renoncer au droit à
l'avortement Alors que les Nations unies célèbrent le dixième anniversaire
de la conférence de Pékin sur le statut de la femme, "l'administration Bush
a été accusée de vouloir saper les efforts de la communauté internationale
en faveur des femmes, en demandant que l'ONU renonce publiquement au droit à
l'avortement", rapporte The Guardian. Cette prise de position américaine
témoigne une fois de plus du changement radical de l'attitude de Washington
en matière de coopération internationale concernant les questions
démographiques, depuis l'arrivée de George W. Bush à la Maison-Blanche en
2001. Lors de négociations préparatoires à huis clos, la semaine dernière,
Washington a affirmé vouloir soutenir la déclaration faite à Pékin il y a
dix ans... à condition d'en exclure le droit à l'avortement. "Une attitude
qui a presque totalement isolé les États-Unis, dont la ligne dure n'a obtenu
que le soutien du représentant (à titre d'observateur) du Vatican", constate
le journal londonien. The Guardian rappelle que l'administration Clinton
était ardemment en faveur de la déclaration de Pékin en 1995 et, "jusqu'à ce
que Bush prenne le pouvoir, Washington était perçu comme le leader dans la
coopération internationale pour le planning familial".
4 - L'Andorre perd l'avortement -
réagissons
Des militantes d'Andorre demandent notre aide car leur
Parlement vient d'approuver leur nouveau code pénal, avec l'interdiction de
l'avortement, sur la pression d'un des 2 co-princes, l'Évêque d'Urgel
(tandis que l'autre est le Président de la République française). " Nous
serions extrêmement intéressées par votre appui puisque le parlement
andorran a approuvé le nouveau Code Pénal, il y a deux jours avec les votes
favorables du PLA (Parti Libéral andorran) et le CDA (Centre démocratique
d'Andorre) et les votes contraires du PS (Parti
Social-démocarte) et Indépendants. Notre Groupe (Groupe de femmes pour la
réflexion et l'action) s'est formé, il y a un an comme un lobby afin de
faire avancer la situation des femmes en Andorre et il englobe des femmes de
tous les partis politiques andorrans ainsi que les deux associations
féministes d'Andorre l'ADA (association de femmes d'Andorre) et l'ADMA
(association des femmes immigrées d'Andorre). Malgré toutes nos pressions
sociales et politiques, et campagnes de presse le nouveau code pénal
approuvé, châtie l'avortement sous toutes ses formes (même s'il est réalisé
pour sauver la vie de la mère, si le foetus souffre de malformations ou s'il
s'agit d'inceste ou de violation) et la femme qui le subit peut avoir une
peine d'arrêt de 3 jours à 3 mois, tandis que le praticien qui le réalise
peut être condamné de 3 mois à 3 ans de prison ferme et a l'inhabilitation
professionnelle pendant une période allant jusqu'à 5 ans. Il faut préciser
que le résultat de cette votation du Code Pénal n'est pas due à la volonté
des partis politiques mais à la pression exercée par l'un de nos co-princes
qui n'est autre que l'Évêque d'Urgel (tandis que l'autre est le Président de
la République française). Nous en sommes donc au point ou seule la pression
internationale et le soutien d'associations comme la votre dans des actions
comme la Marche peuvent nous aider à faire changer les choses.
5 - Mix'Cité et l'antisexisme à l'école
L'association Mix-Cité, mouvement mixte pour l égalité
des sexes, a mis en ligne sur son site une rubrique (régulièrement
actualisée) sur le thème de l éducation antisexiste à destination du
personnel éducatif et plus particulièrement des enseignant-es. Dans cette
rubrique, élaborée par des enseignant-es, figurent à ce jour une
bibliographie autour de la mixité à l école, une bibliographie de
littérature de jeunesse, des fiches pédagogiques pour des enseignant-es du
primaire et des professeur-es de français, un exposé sur la représentation
des femmes dans les manuels scolaires, des liens vers d autres sites, les
articles de Mix-Cité sur ce thème et nos revendications. Site Mix-Cité :
www.mix-cite.org
6 - Rencontre débat organisé par le CODIF : " De la
féminité démoniaque au féminisme "
Tirésias, association de recherches et d'interventions
sur le genre et la sexualité et le CODIF vous invitent à une rencontre -
débat :" LILITH, DE LA FÉMINITÉ DÉMONIAQUE AU FÉMINISME " Mercredi 23 mars
2005 à 19h animée par Michèle Bitton, chercheuse indépendante,
Renseignements au CODIF ou auprès de Bat Sheva Papillon, membre de Tirésias
: 04 91 64 68 28 ou 06 23 57 62 76. La rencontre aura lieu au siège du CODIF
Accueil à partir de 18h30
7 - Une amie de la Marche mondiale des femmes du
Portugal élue députée
"Notre amie Helena Pinto, très active pour la
libéralisation de l'avortement au Portugal vient d'être élue députée dans la
liste du Bloco de Esquerda au parlement portugais. Vous savez combien la
Marche au Portugal est investie dans la lutte pour la dépénalisation de
l'avortement. Cela était aussi un des principaux points de bataille dans la
campagne de Helena. Son élection va certainement contribuer à obtenir ce
droit fondamental et renforcera les luttes de nous toutes ". Félicitations à
Helena et à toutes les femmes de la MMF au Portugal !
8 - Dépistage du cancer du sein:
un succès et un essai à transformer Le 8 Mars, lors d'une
rencontre avec les représentantes de notre Fédération, diverses associations
et la Presse, Mr Philippe DOUSTE-BLAZY, Ministre des Solidarités, de la
Santé & de la Famille a confirmé :
1. La suppression de la retenue de " un euro " dans le
cadre du dépistage organisé
2. l'instauration d'une journée nationale du dépistage
organisé du cancer du sein, le 1er octobre, pour " ouvrir " le mois du
cancer du sein et
3. la mise en place d'un N Vert spécial Dépistage en
Octobre.
Nous nous félicitons de ces décisions qui correspondent
exactement aux demandes que notre Fédération des Comités Féminins pour le
Dépistage des Cancers avait faites au Ministre lors d'une première rencontre
le 15 février dernier. Satisfaites d'avoir été entendues, nous nous
engageons résolument pour que cette journée aide à la mobilisation de tous,
acteurs, partenaires du dépistage organisé, associations afin de mieux
encore sensibiliser toutes les femmes à cette grande action de santé
publique. Pour notre part, dès 2001, notre Fédération et ses Comités
Féminins départementaux avaient lancé une action symbolique appelée " Du
Rose Plein Les Yeux ", qui consiste à demander, aux communes d'illuminer ou
de décorer en rose un monument en octobre : " Du rose pour rappeler à toutes
les femmes que le dépistage précoce est la clé pour gagner la bataille
contre le cancer du seins. " Nos Comités vont se saisir de ces succès et
nous appelons toutes les associations à préparer la journée du 1er Octobre
2005 afin de sensibiliser le plus grand nombre de femmes.
Pour la Fédération nationale des Comités féminins pour le dépistage des
cancers, la Présidente Monique de SAINT JEAN