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Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté N°42

Reçu le 15 mai 2004 par la rédaction

Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiqués concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles. 

Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués signés Marche mondiale des Femmes)

Site de la Marche mondiale : http://www.marchemondialedesfemmes.org

Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 1 33,  Fax : 01 44 62 12 34

Sommaire:

  • 1 - Pour le droit au logement, concert de casseroles
  • 2 - Gynécologie médicale : appel a manifester
  • 3 - Appel pour la campagne : "Code de la famille, 20 ans barakat". Rassemblement 18 mai
  • 4 - Droits d asile pour les femmes persécutées : meeting le 3 juin
  • 5 - Texte des " Femmes en noir " sur le droit d asile
  • 6 - Non au licenciement de Fathy Mayant !
  • 7 - Amina Lawal, fausse rumeur

1 - Pour le droit au logement, concert de casseroles le 24 mai

Accès prioritaire au logement social pour les femmes victimes de violences Droit au logement pour toutes et tous

Une femme sur 10 est victime de violences conjugales chaque annee, 6 femmes en meurent chaque mois, deux tiers des 48 000 viols qui ont lieu chaque annee se deroulent dans la famille, le conjoint est le violeur dans la moitie de ces 48 000 viols. Cependant, dans la crainte de ne pas retrouver de logement, de nombreuses femmes victimes de violences conjugales ou familiales renoncent a quitter leur conjoint ou leur famille. Celles qui le font peuvent se retrouver à la rue, isolees, parfois prostituées. Le logement est une priorité pour les femmes victimes de violences. Il conditionne leur autonomie, la possibilité de denoncer les violences et l espoir de se reconstruire. Le Secretariat d Etat aux Droits des femmes et le Secretariat d Etat au Logement insistaient, dans une circulaire aux prefets du 8 mars 2000, sur la prise en compte prioritaire des besoins specifiques des femmes en matiere de logement, notamment des familles monoparentales et des femmes victimes de violences conjugales. Pourtant les menaces d expulsion pour impayes de loyer continuent de pleuvoir et l attente est longue pour une place dans un centre d hebergement d urgence. Le 13 mars dernier, la treve des expulsions locatives a pris fin. Une fois de plus, les femmes sont aux premieres loges pour prendre les mauvais coups, pour plusieurs raisons : elles representent la grande majorite des pauvres et des familles monoparentales, et font donc les frais de la penurie generalisée de logements sociaux : leurs appels au 115 ,numéro d urgence des sans-abris, le montrent. Les femmes sans-papiers ont encore plus de difficultes à se loger et sont victimes des marchands de sommeil. C'est pourquoi nous sommes rassemblé-es aujourd hui devant la Prefecture et la Mairie pour revendiquer :
- l'arret de toute expulsion sans relogement ;
la creation d au moins 200 000 nouveaux logements sociaux par an (50 000 par an ces dernières années) ; l application de l ordonnance de réquisition de 1945 : il y a deux millions de logements vacants en France (136 000 à Paris) ; l'acces prioritaire au logement social pour les femmes victimes de violences : victimes de violences conjugales, prostituees, femmes migrantes fuyant des violences sexistes ou sexuelles qui doivent egalement beneficier du droit d asile et d un droit individuel au sejour; l augmentation des places dans les centres d'hebergement d urgence geres par les associations feministes et les subventions pour fonctionner correctement ; le vote d une loi permettant l eloignement du conjoint violent comme en Suede, au Luxembourg et en Autriche.

LUNDI 24 MAI 18H30 DEVANT LA PREFECTIRE DE REGION 127 BLD MORLAND

CONCERT DE CASSEROLLES CONTRE LES EXPULSIONS

2 - Gynécologie medicale : appel a manifester

  • LA SANTE DES FEMMES PLUS QUE JAMAIS EN DANGER
    LE CDGM APPELLE A MANIFESTER
    Le 19 juin 2004 à 14 heures Place Denfert-Rochereau

    Reuni en assemblee generale le 28 mars 2004 le Comite de Defense de la Gynecologie Medicale a fait le point sur la situation. Il a reaffirme l importance de ses deux demandes :

    la mise en place des mesures necessaires au maintien des effectifs des gynecologues medicaux : la creation de 119 postes d'internes par an et la nomination d enseignants.

    - la garantie assuree par un texte ayant force de loi de l'acces direct au gynecologue de son choix, avec remboursement par la Securité Sociale des consultations et des soins s y rapportant sans penalisation financiere.

    Le 1er fevrier 2003, le decret retablissant la gynecologie medicale a ete promulgue, resultat d une mobilisation de plusieurs années pendant lesquelles il est resté fidele au mandat confie par plus de 2,3 millions de femmes et d hommes signataires de sa petition.

    A ce jour, rien n est reglee.

    Il constate que ses demandes, vitales pour sauvegarder les acquis en matiere de droit a la sante des femmes sont inconciliables avec le rapport du Haut Conseil pour la modernisation de l Assurance Maladie qui remet en cause le droit au remboursement, base de la Securitée Sociale, remet en cause l acces a une medecine de qualite pour tous.

    Considerant que :
  • La diminution du nombre de gynecologues medicaux aboutit a une situation dramatique, ß la poursuite d une telle situation debouche sur une medecine a 2 vitesses, le CDGM estime necessaire de preparer une nouvelle manifestation dans la 2ème quinzaine de juin, en etant à nouveau " le fer de lance " de la défense de la santée des femmes. Il estime qu' une telle manifestation pour le retablissement dans les faits de la gynecologie medicale,
  • La garantie du libre acces, rejoint les preoccupations de toutes celles et de tous ceux qui veulent defendre l acces aux soins, defendre le remboursement à 100 % pour tous ceux qui y ont droit aujourd hui, defendre la Sécurite Sociale qui refusent la fermeture des maternites et des lits d'hopitaux et qui aussi defendent le droit de choisir de donner ou ne pas la vie

C'est pourquoi le CDGM estime necessaire de s adresser a toutes et tous sur ces questions qui concernent la population et les medecins pour les saisir de cette initiative.

3 - Appel pour la campagne : "Code de la famille, 20 ans barakat". Rassemblement 18 mai

Il y aura bientot vingt ans que le Code de la Famille est en vigueur en Algerie. Cette loi de statut personnel institutionnalise depuis 1984 l inferiorisation d une moitie de la societe par rapport à l autre. A l egalite entre les femmes et les hommes, reconnue dans l article 29 de la Constitution algerienne, le code de la famille oppose l inscription dans les textes d un deuxieme college, d une sous citoyennete pour les femmes qui se traduit entre autres par des discriminations et injustices subies par les femmes algeriennes victimes du code de la famille illustrees par ces quelques cas :

- Malika S - 39 ans, divorcee, quatre enfants a contribue pendant ses 17 dernieres annees d enseignement a payer un logement qui reste au mari ,la contraignant à vivre avec ses 4 enfants dont elle a la garde dans une seule piece • Article 52 du code de la famille : attribution automatique du logement au mari en cas de divorce

- Nadia K - 51 ans - l époux se remarie sans qu il y est eu divorce -elle est obligee avec ses 3 enfants a partager l appartement avec la deuxieme epouse enceinte • Article 08 reconnaissant la polygamie. Si elle refuse,elle pourra decamper dit le mari, il divorcera unilateralement • Article48 : divorce par la seule volonté de l epoux qui equivaut à la repudiation

- Dahbia D - 42 ans, veuve ,doit se battre avec ses deux filles pour conserver sa maison contre la volonte de ses beaux freres qui esperent se l accaparer car il n y a pas d heritier male . • Articles 126 à183 qui consacrent l inegalite de l heritage entre les hommes et les femmes.

- Salima T - 32 ans. En l absence du pere, est obligéee de recourir a un juge pour que l intervention chirurgicale de son enfant soit autorisee (mais cela aurait pu etre pour l autorisation d ouvrir un carnet epargne a son enfant ou l autorisation d emmener son enfant en voyage etc. ) • Article 87 qui attribue l autorite parentale au pere et la refuse à la mere.

- Yamina N - 38 ans, celibataire, magistrat, obligee d avoir un tuteur (wali),en l occurrence son pere (mais cela aurait pu aussi bien etre son oncle, son cousin, son fils pour une femme divorcee ou alors le juge) ,pour pouvoir se marier. • Article 11:obligation pour toute femme d'avoir un tuteur lors de son mariage

- Tassadit R - 28 ans, battue sauvagement et menacee de repudiation par son mari car elle est sortie sans permission -pourtant accompagnee de son jeune frere et uniquement pour conduire d urgence son bebe a l hopital • Article 39 qui fait obligation d obeissance de l epouse envers son mari.

Cette loi s ajoute à d autres dispositions inegalitaires de l arsenal legislatif algerien dont : le code de la nationalite selon lequel une femme algerienne ne peut transmettre sa nationalite a ses enfants, la transmission ne se faisant que par filiation paternelle.

Ce tissu lzgislatif tramz d injustices a permis et entretenu la fragilisation de l ensemble de la societe, contribuant a son eclatement. Les massacres de populations, les enlevements et esclavages sexuels dont des milliers de femmes sont l objet depuis une dizaine d années, les viols collectifs perpetres, comme à Hassi Messaoud en juillet 2001, par des citoyens au-dessus de tout soupçon, et toutes les exactions quotidiennes contre les femmes d Algerie se nourrissent de ce statut legal (code de la
famille) qui place officiellement les femmes sous le diktat masculin ; mais, en periode electorale, les femmes sont courtiséees par la classe politique, c est le seul moment ou les femmes algeriennes sont sollicitees comme citoyennes pour les amener a voter en leur faisant miroiter une hypothetique amelioration de leur condition par une revision du code de la famille. Maintenir ces inegalites c est bafouer les principes d egalite entre les personnes, faire injure à la moitie de la population d Algerie et l exposer sans aucun recours a des pratiques institutionnelles, conjugales et societales discriminatoires et violentes. Maintenir ces inegalites envers et contre tout, c est etouffer le noyau vital de la societe, compose de femmes, d enfants et d hommes qui aspirent profondement a la liberte et a la justice.

Abroger ces dispositions injustes et les remplacer par des lois fondees sur l egalite entre les hommes et les femmes est un debut de solution au drame algerien : reconnaître leur valeur aux femmes permettra a leurs enfants et aux hommes de retrouver la leur. Il est temps de proclamer et d etablir l egalite entre les femmes et les hommes. Il est temps de trouver le courage politique de mettre en oeuvre cette egalite...

Il faut empêcher le Code de la Famille d avoir vingt ans.

Nous vous appelons à participer à la campagne " le code de la famille 20 ans Barakat ! ". Cette campagne s inscrit dans une lutte qui a debutee des les premiers projets de statut personnel proposes a l Assemblee Nationale. Cette lutte reste d actualite ; l abrogation du code de la famille etant toujours demandee avec force par le mouvement feminin qui ne s est jamais departi de son combat, meme dans les pires annees de terreur. Il s agit aujourd hui de renforcer ce combat en conjuguant toutes les initiatives que chacune et chacun d entre nous peut mettre en oeuvre. C est à toutes les associations, individus, collectifs, organisations qui soutiennent cette revendication d abrogation du Code de la Famille, de s approprier a leur manière cette campagne en initiant des actions, animations de leurs choix en toute independance. L idee est de creer un bruit de fond permanent pour cette campagne portee par differents relais en Algerie, bien sur, mais aussi dans tous les pays où cette lutte peut avoir un echo. La campagne, qui débutera en 2003, se poursuivra en 2004 et pourra prendre différentes formes, l objectif étant l'abrogation du Code de la Famille.

Tharwa Fadhma n'Soumeur, Association SOS Femmes en Détresse, Association Volonte Initiative et Engagement, Association Defense et Promotion des Droits des Femmes, Associatiation Independante pour le Triomphe des Droits des Femmes

CONTACT : email : barakat_20ans @yahoo.fr

RASSEMBLEMENT LE 18 MAI 2004 À 18H DEVANT L AMBASSADE D ALGERIE, PLACE RIO DE JANEIRO (metro Courcelles) POUR INTERPELLER A NOUVAU LE PRESIDENT AMDELAZIZ BOUTEFLIKA ET LUI DEMANDER DE RENDRE EFFECTIVE SES PROMESSES D AMELIORER LA SITUATION DES FEMMES ALGERIENNES EN ABROGEANT LE CODE DE LA FAMILLE

4 - Droits d'asile pour les femmes persecutees

meeting le 3 juin A l initiative du Collectif national pour les droits des femmes, est organisee une reunion publique pour la reconnaissance du droit d asile pour les femmes persecutees,

JEUDI 3 JUIN 19H, BOURSE DU TRAVAIL (Angle rue Charlot / Bd du Temple),, SALLE HENAFF, MÉTRO REPUBLIQUE.

L objet de cette reunion publique est la reconnaissance du droit d asile pour les femmes persecutees, ou craignant de l etre, en tant que femmes, que ce soit par leur Etat ou des acteurs non etatiques (excision, infibulation, mariage forcé, crimes dits " d honneur ", violences familiales, viol, violences sexuees dans les guerres, persecutions contre les lesbiennes etc ...)

Quant aux buts de cette reunion publique, ils sont de :
- Sensibiliser et informer le public ;
- Favoriser l engagement, pour la defense de cette exigence, des associations militant pour les femmes et/ou pour le droit d asile ;
- Faire le point sur la situation actuelle en France et en Europe (les decisions de l OFPRA, la nouvelle loi française, les politiques
europeennes...) ;
- Pr parer de futures actions communes (lancer un manifeste, demander un rendez-vous à la CRR et à OFPRA, obtenir la regularisation des femmes déboutées du droit d asile, etc ...)

Initiative portee et soutenue particulierement par le RAJFIRE Reseau pour l autonomie des femmes immigrees et refugiees, c/o Maison des femmes, 163 rue de Charenton, 75012 Paris site internet : http://maisondesfemmes.free.fr/rajfire.htm

5 - Texte des " Femmes en noir " sur le droit d asile

Il y a longtemps que les societes humaines ont pense l asile, comme une sorte de regulation necessaire, par le dehors, de situations de femmes et d hommes en peril extreme dans leur propre pays. Des formes d asile, variees, plus ou moins explicites ont ete inventees au cours de l histoire ; c est surtout la legislation athenienne et celle de la Revolution francaise qui nous servent de reference en Europe, mais il y en a d autresŠ.. Cette idee d'un recours, d un refuge, d un regard autre accorde par un pays etranger a des fuyards condamnes chez eux sans appel, cette idee d une nouvelle chance de faire entendre ses raisons par un "autre" qui n a pas peur d accueillir, est pour nous une des grandes idees genereuses apparues dans l Histoire ; generosite et ouverture : les societes repliees sur elles-memes n accueillent que les memes. Cette generosite et cette ouverture nous les revendiquons et nous voulons a tout prix les preserver.

Depuis que la Convention de Geneve de 1951 a fait du droit à l asile un droit universel, il est devenu le dernier recours, le dernier espoir de milliers d individus dans le monde : persecute/es, victimes de regimes dictatoriaux ou de guerres, ou de situations politiques (au sens large) inextricables Š. Les tragedies grecques qui nous emeuvent se jouent tous les jours à nos portes.

Nous sommes tres inquietes des conditions de plus en plus restrictives, expeditives et inhumaines dans lesquelles il est accorde et des detresses de milliers de gens reduit/es à la clandestinite et/ou au renvoi vers le danger et la mort. Un monde prive du droit d asile, de cette generosite-la serait un monde invivable.

Parmi ces restrictions, il y a celles qui concernent l Europe elle-meme et qui privent les ressortissant/es de l UE du statut de refugiees politiques du fait que les Etats europeens sont consideres comme des " democraties sures " . Or, toutes les " democraties " ont leurs zones d ombre, que d ailleurs la Cour europeenne des droits de l Homme a souvent l occasion de pointer. Certains Etats europeens hesitent parfois, heureusement, de ce fait, a extrader et accordent un " asile de fait " sur leur sol à certains Europeens qui ont fui leur pays. Un statut, finalement fragile et vulnerable qu un changement de gouvernement peut toujours remettre en question..

C'est precisement ce qui s est passe pour les Italien/nes. L Italie n'est pas une dictature, mais elle a instaure en 1979 des " lois spéciales " qui mettent largement a mal les garanties de droit des inculpes, en particulier en accreditant la parole des " repentis " et en autorisant un jeu de remises de peines. Ces lois sont toujours en vigueur. C'est dans ce contexte que le Président Mitterand a donne sa parole d accorder cet " asile de fait " aux Italien/nes qui s etaient refugiees en France. C est cette " parole donnee " qui est remise en cause aujourd hui.

On a compris a travers les interventions precedentes que les italien/nes refugiees sur notre sol sont des militante/es qui ont participe à l enorme mouvement social qui a secoue l Italie pendant plus de dix ans, le fameux" mai rampant ". On a compris que dans ce mouvement multiforme certaines mouvances se sont engagees dans des formes de lutte armee On aura compris aussi que les " lois speciales " se sont appliquees à tout le monde, a des milliers de personnes. A preuve, ce pays, l Italie a connu au debut des années 80 pres de 4000 prisonniers politiques (recenses par Amnesty International. La " parole donnee " du Président Mitterand s est appliquee, sans distinction à tous les refugie/es sous condition de declarer sa présence et d engagement a renoncer à la lutte armee. Si, aujourd hui, sont menace-es des militant/es qui avaient les choix d'action armee, d autres, condamnes à la faveur de ces memes lois speciales ne peuvent toujours pas, non plus, rentrer en Italie ou les attendent de lourdes condamnations. Qui peut garantir qu elles/ils ne seront pas à leur tour reclames par l Etat italien ?

En tant que Femmes en noir, nous soutenons l idee de cet asile pour tous/tes sans distinction, sans aucun angelisme. On doit respecter l asile pour des femmes et des hommes, sans distinction si elles/ils ne peuvent beneficier de conditions de jugement equitables. Mais nos propres pratiques et references de Femmes en noir nous amenent a dire plus en considerant le contexte italien dans lequel se sont deroules ces mouvements, il y a plus de 20 ans.

Notre mouvement de femmes est ne dans le terrible contexte du conflit israelo-palestinien et privilegie avant tout ce qui peut permettre de construire des solutions de paix, de paix equitables - sinon il n y a pas de paix - en prenant en compte les injustices, les aspirations vecues, la necessite de les entendre pour casser le cercle infernal des denis de justice qui s ajoutent à d autres denis de justice.

Il n est pas aberrant de penser qu un mouvement social qui a touche tous les milieux : travailleurs, jeunes, etudiants, meédias, hopitauxŠ. pendant si longtemps traduisait un enorme besoin de changement de la societe italienne (comme cela s est produit en France en 68) et que le type de non reponse et de repression choisi par l Etat italien n est pas totalement etranger au durcissement de mouvances du mouvement, l engrenage speculaire faisant le reste.

Nous haissons le mot " guerre ", mais quand elle a eu lieu il faut s employer au plus vite a reconstruire les perspectives de vie. Il faut bien reconnaitre qu une guerre sociale larvee s est jou e en Italie, il y a plus de 20 ans, l Etat en est sorti vainqueur, pas seulement des groupes armes, c'est l ensemble du mouvement qui a ete vaincu, qui a connu la prison ou l exil et qui a du faire le deuil de ses aspirations. Pour que l Italie ne demeure pas une societe mutilee d une generation qui a laisse un vide dangereux, l histoire de ce qui s'est joue doit etre faite et les vaincu/es doivent pouvoir parler; mais pour cela il faut leur reconnaitre un droit a la paix ; ce qui serait aussi pour l Etat une facon de reconnaitre ses propres responsabilites. Pour nous, la vendetta infinie, la mise " hors la loi " a vie, la clandestinite et l exil perpetuels, sont steriles et mortiferes et ne font en fait que perpetuer l etat d esprit de guerre. Plus de 20 ans apres ce sont de nouveaux projets de vie pour une societe plus juste qu il faut construire en tirant les lecons du " mai rampant ", de ce dont il etait porteur et qu'on a voulu effacer en n en retenant plus que les " annees de plomb ". Nous le repetons, il serait temps de reconnaiître toutes les responsabilites.

Pour celles/ceux qui ont ete accueillis en France, malgre le poids de l exil, l asile a pu permettre une mise a distance et de faire les comptes. En ce sens pour nous, outre la generosite d offrir un refuge, asile a ete et est porteur de paix. Si rien n a change dans la politique de l Etat italien, il est toujours necessaire. Dans cet espace l'histoire de ces années a pu être parlée, reconnue, dépassée. Des voix qui ne pouvaient se faire entendre, des voix qui sont un morceau de l'histoire ont pu s'exprimer. C'est dans cet espace, aussi, que les impasses de la lutte armée ont pu être réfléchies et écartées. L'asile n'est pas une solution toute faite, c'est un espace porteur de solutions, c'est une construction, il implique un débat, et les réfugié/es italien/nes ont eu le courage de le faire entre elles/eux, c'est un engagement (pour les individus comme pour les mouvements collectifs) vers de nouvelles options.

Renvoyer pour de longues annees en prison en Italie des femmes et des hommes qui ont tire les leçons de ce à quoi elles/ils ont participe et qui sont capables de formuler d'autres chemins est un gâchis, est mortifère. En tant que féministes nous en sommes convaincues. Il y a meme un danger pour L'Etat italien à se priver d'eux

Comme l a souligne Roberta, le feminisme a ete une reference essentielle dans sa demarche. Et nous en sommes tres emu/es.

Ce soir, nous defendons le droit a l asile de ces refugie/es italien/nes tout en lançant un cri d'alarme sur la manière de plus en plus restrictive dont il est accordé. Mais nous lançons aussi un appel sur le véritable déni de justice que subissent les femmes dont les persécutions en tant que femmes ne sont pas retenues pour obtenir l'asile. Qu'il s'agisse d'une formulation insuffisante de la convention de Genève ou de son interprétation restrictive (les juristes en débattent), les faits sont là.

Des milliers d entre elles vivent des violences, des persecutions, des tortures, des privations de liberte, des mutilations, des condamnations du simple fait d etre femmes ; soit qu elle subissent des traditions oppressives, soit qu elles y resistent. La meme chose est a souligner pour les " minorites sexuelles ". Au cas par cas quelques demandes d asile sur les situations les plus criantes ont pu etre satisfaites en France (plus facilement au Canada) mais la majorite des femmes restent exclues de l acces au droit d asile dans le monde pour les persecutions qui leur sont propres.

Ce sera un des principaux themes que nous aborderons le 3 juin.

6 - Non au licenciement de Fathy Mayant !

Il y a un an, les femmes de menage d Arcade sortaient victorieuses d un conflit d un an contre Arcade et le groupe ACCOR. Cette lutte pour la dignitÈ et contre l esclavagisme moderne orchestre par ACCOR a force cette multinationale a modifier ses comportements moyennageux. Pour Accor et Arcade, l heure de la revanche a sonne ! Fathy Mayant, deleguee SUD Nettoyage, porte-parole des grevistes, fšut toujours en premiere ligne dans cette lutte courageuse. Elle est donc la premiere attaquee. Elle vient de recevoir sa lettre de licenciement pour avoir depasse son credit d heures syndicales !

Accor et Arcade ont reussi a obtenir le soutien de l inspection du travail du 10eme qui a donne son accord a ce licenciement.

En licenciant Fathy Mayant, la multinationale ACCOR veut montrer a son personnel qu elle detruira tous ceux qui ne courberont pas l echine. Ensuite, elle reinstallera sa precarite, son harcelement, ses methodes esclavagistesÖ

Nous ne laisserons pas faire !

SUD Rail, SUD Nettoyage, les comites de soutien appellent toutes celles et ceux qui ont soutenu la lutte des femmes de menage d Arcade ª a nous contacter pour mettre en place le soutien necessaire pour defendre Fathy Mayant.

tel : 06 70 00 86 87, 01 42 43 35 75

7 - Amina Lawal, fausse rumeur

Une fausse rumeur circule sur le net et est propagee par les media a propos de cette jeune femme nigériane. Le message mentionne le nom d Amnesty. Si vous etes vous-même interroge, merci de transmettre l'enformation Suivante :

Amina Lawal a été acquittée le 25 septembre 2003 par la cour d appel de la Sharia de l Etat de Katsina (Etat du nord du Nigeria). Cette action est close.

Merci egalement de demander a vos correspondants d aider à retablir la verité Commission femmes Amnesty International


Pour tout contact :
Marche Mondiale des Femmes, 104 rue des Couronnes, 75020 Paris
Tel : 01 44 62 12 33
Fax : 01 44 62 12 34

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