Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la
Pauvreté N°37
Reçu le 27 janvier 2004 par la rédaction
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiqués concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles.
Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit
(sauf pour les communiqués signés Marche mondiale des Femmes)
Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 1 33, Fax : 01 44 62 12 34
Sommaire: SPÉCIALE MARCHE MONDIALE DES FEMMES CONTRE
LES VIOLENCES ET LA PAUVRETÉ
1 - Proposition d'une réunion de la Marche mondiale des Femmes France
2 - Coordination Européenne de la MMF : proposition d une mobilisation
europeenne les 22 et 23 mai 2204
3 - Coordination mondiale de la MMF : Après la Marche de l'an 2000, du 8
mars 2005 au 18 octobre 2005, les nouvelles actions de la Marche Mondiale des
Femmes : la chartes mondiale pour l humanité
4 - Assemblée européenne pour les droits des femmes 11 nov 2004 : premier
bilan
5 - Citoyennes à Cancun
1 - Proposition d'une réunion de la Marche Mondiale des Femmes - France
Comme vous pourrez le lire dans les pages qui suivent, la Marche mondiale des
Femmes contre les Violences et la Pauvreté propose de nouvelles dates pour des
initiatives Européennes et mondiales en 2004 et 2005.
Pour en discuter, nous vous proposons une réunion le Mercredi 11 février à 18h30
Bourse du Travail, rue du Château d'eau, métro République (PARIS)
2 - Coordination Européenne de la MMF
La dernière réunion de la Coordination européenne de la Marche mondiale des
femmes a adopté une initiative européenne à Vigo en Galicie les 22 et 23 mai
20074, un évènement des féministes européennes trois semaines avant les
élections pour le Parlement Européen sous le mot d ordre : " une Europe pour les
femmes, Différentes mais pas inégales " (traduction approximative) Appel des
Galiciennes : " Nous voudrions que le plus de femmes possible de différents
organisations, pays, cultures, sensibilités et options sexuelles et religieuses
participent à cette mobilisation. Des femmes qui, comme nous, combattent pour
changer le monde et pour améliorer les conditons de vie des femmes dans le monde
entier ; des femmes qui combattent résolument la pauvreté, aussi bien que toutes
les formes de violence contre des femmes. Notre proposition (discutée sur
plusieurs réunions de la coordination européenne de la Marche mondiale des
femmes) est de combiner une " démonstration " qui aurait lieu le dimanche 23 mai
a d autres activités qui auraient lieu samedi 22 mai :
des forum pour débattre de la constitution européenne et des solutions de
rechange féministes pour un développement soutenable ;
une foire féministe : avec des stands pour les organisations et des
endroits d'alternative ou nous traiterions différents sujets : violence de
genre, migration, féminisation de la pauvreté, liberté sexuelle, reproductifs
et avortement, éducation pour l'égalité, antimilitarisme, femmes et
spiritualités, environnement, jeunes femmes Nous espérons que nous pouvons
compter sur votre collaboration pour rendre cette foire féministe possible.
Nous attendons vos propositions, idées et suggestions.
un concert.
Si vous voulez nous contacter ou rechercher plus d informations, vous pouvez
visiter notre website : www.feminismo.org
Nous voudrions avoir de vos nouvelles afin de savoir vos avis, vos doutes, et
vos encouragements à participer activement à la mobilisation. Merci à toutes et
salutations féministes ".
Une prochaine coordination européenne de la Marche aura lieu à Lisbonne les 13,
14 et 15 février et affiner nos propositions et l'appel à cette initiative. La
Marche mondiale France souhaite y participer activement, tout comme nous avons
été très nombreuses à Bruxelles en octobre 2000.
3 - Après la Marche mondiale de l'an 2000 contre les Violences et la
pauvreté, les nouvelles actions de la Marche Mondiale des Femmes
Du 18 mars 2005 au 18 octobre 2005 : la Charte mondiale pour l humanité
AGIR ENSEMBLE POUR CRÉER NOTRE UTOPIE FÉMINISTE !
La Marche mondiale des femmes, ce réseau et mouvement mondial d'actionsféministes
qui regroupe des groupes de femmes dans 163 pays et territoires du monde, est
entrée dans une nouvelle phase de mobilisation. En effet, lors de notre dernière
rencontre internationale (en Inde au mois de mars 2003) nous avons adopté un
plan d actions nous menant jusqu à 2006. Au mois de juillet 2003, le Comité
international de la Marche (composé de militantes de 11 pays) s est réunit à
Utrecht (Pays Bas) pour finaliser le plan d action et préciser les prochaines
étapes de travail et de mobilisation. Voici des extraits d une lettre envoyée au
mois de septembre par le Comité international aux coordinations nationales de la
Marche présentant brièvement notre plan d action. En espérant que ceci vous
stimule et vous donne envie de vous engager dans ces actions conjointement et en
solidarité des femmes du monde !
La Charte mondiale des femmes pour l'humanité
Notre désir de construire ensemble une charte mondiale des femmes pour l
humanité est basé sur l urgence de proposer des alternatives économiques,
politiques, sociales et culturelles afin de rendre un autre monde possible. Nous
voulons crier haut et fort notre volonté de bâtir un monde fondé sur l égalité
entre les femmes et les hommes, entre tous les êtres humains et entre les
peuples, dans le respect de notre environnement planétaire. Nous voulons
également confronter nos visions de cet autre monde et nos solutions féministes
entre nous, femmes, et avec les organisations alliées, tant au niveau local,
national, régional, qu international.
Nous proposerons les grandes lignes d une charte pour un autre monde possible
avec des valeurs universelles et féministes. Ce document prendra racine dans les
17 revendications mondiales de la Marche pour formuler des propositions d
alternatives. Nous voulons une déclaration de principes universels plutôt qu une
liste de revendications. Il s agit de déclarer le modèle de société que nous
voudrions, notre utopie féministe qui nous sert de guide dans l élaboration de
nos stratégies d'action.
Pourquoi une charte ?
Le but de la Charte est de nous affirmer en tant que force indispensable de
transformation globale de la société et d être un instrument de mobilisation des
mouvements internationaux de femmes. Elle s adresse aux femmes du monde et à
leurs organisations, à la société civile et aux mouvements sociaux ainsi qu aux
institutions (locales, nationales, régionales et internationales). Dans le cadre
des différentes actions de la Marche, la Charte sera remise aux gouvernements
nationaux, locaux ou régionaux et utilisée pour interpeller sous diverses formes
des institutions politiques et économiques. Nous la remettrons également aux
mouvements sociaux. Encore une fois, notre action sera d abord ancrée dans un
processus d éducation populaire qui mènera chaque groupe participant à apporter
les voix des femmes et à tisser les liens entre les alternatives proposées par
les femmes des divers pays. La Charte sera la pierre angulaire de ces actions et
activités d éducation populaire. Nous partagerons cette vision féministe de l
humanité de diverses façons avec nos communautés respectives. Nous trouverons
également des manières de lier ce "manifeste" global à nos préoccupations et
revendications locales et nationales. Nous utiliserons des moyens créatifs pour
exprimer la charte en théâtre, en chanson, et bien sur en courtepointe !
L élaboration de la charte
Il est entendu que l élaboration de la Charte mondiale des femmes pour l
humanité qu entreprendra la Marche mondiale des femmes fera appel à la
participation de tous les groupes membres de notre réseau et de notre mouvement.
Il est également entendu que le contenu de la Charte devra être fondé sur les
dix-sept revendications mondiales de la MMF et traduire les utopies, les idées
et les stratégies qui les ont inspirées. Egalement, nous désirons souligner l
apport des féministes qui, au cours des dernières décennies, ont écrit des
textes encore pertinents, susceptibles de nourrir notre travail sur la Charte.
La démarche proposée pour l élaboration de la Charte consiste en trois volets :
Réunir des textes inspirants
Nous comptons effectuer des recherches en vue de faire un inventaire des
textes féministes qui nourrissent notre vision et pourraient servir à la
rédaction de notre charte (par exemple, la Déclaration des droits de la femme
et de la citoyenne d Olympe de Gouges, certains textes produits par la Marche
mondiale des femmes, etc.), ainsi que des "pratiques exemplaires" adoptées à l
échelle locale ou nationale pour promouvoir les droits des femmes.
Questions à débattre au sein des groupes de la MMF
Nous voulons cerner les questions et les débats nécessaires à l’avancement de
certaines de nos visions et de nos utopies.
Contributions des groupes locaux
Nous souhaitons également inviter les organisations locales et de la base à
participer à l élaboration de la charte, en faisant appel à des méthodes d
éducation populaire et à des moyens créatifs qui permettront aux femmes d
exprimer leurs aspirations, leurs rêves, etc.
Un canevas général du contenu possible pour la Charte a été envoyé aux
coordinations nationales de la MMF afin que des discussions puissent être
organisées pour contribuer déjà à la construction du premier brouillon. Comme
cadre général, nous avons proposé d aborder cinq thèmes généraux dans la Charte
(Droits universels, Economie, Ecologie, Libertés et égalité et Démocratie).
Suite aux commentaires reçus, nous proposons plutôt d aborder les différents
thèmes sous l angle de valeurs féministes : égalité, libertés, solidarités,
justice et paix. En février un premier brouillon de la Charte sera envoyé aux
coordinations nationales de la Marche afin qu elles puissent organiser les
contributions des groupes de la base. Suite aux contributions et commentaires
reçus, une deuxième version sera écrite et l adoption de la Charte aura lieu à
la 5ième Rencontre internationale de la MMF au Rwanda en décembre 2004.
Tout au long du processus d élaboration de la Charte et de préparation des
prochaines actions mondiales de la MMF, la coordination générale sera assumée
par le Comité international et le Secrétariat international de la MMF (basé à
Montréal). De plus, dans un esprit d une plus grande décentralisation, certaines
coordinations nationales assumeront des rôles de coordination de dossiers
mondiaux. C est dans cet esprit que le Comité international a demandé au Québec
de travailler conjointement avec le Secrétariat international à la mise sur pied
d un Sous-comité international responsable pour l ensemble du processus d
élaboration et d adoption de la Charte. C est avec plaisir que la Coalition
nationale des femmes contre la pauvreté et la violence, et la Fédération des
femmes du Québec qui en assume sa coordination, ont accepté ce rôle.
Actions de portée mondiale pour 2005
Relais mondial de la Charte mondiale des femmes pour l humanité Le 8 mars
2005, le lancement de la Charte mondiale des femmes pour l humanité aura lieu
simultanément dans chaque pays participant et des événements à caractère public
souligneront l occasion. Le même jour, le Relais mondial de la Charte mondiale
des femmes sera également lancé. Au cours de celui-ci, un exemplaire papier de
la Charte fera le tour du monde et s arrêtera à 50 points. Le relais commencera
au Brésil et parcourra ensuite les Amériques, l Océanie, l Asie, le
Moyen-Orient, l Europe et l Afrique, pour se terminer le 17 octobre 2005
(journée mondiale pour l élimination de la pauvreté) dans un pays africain (à
déterminer). La charte sera accompagnée d une carte du monde ; chaque pays qu
elle traversera brodera son emplacement sur la carte en vue de tracer le
parcours du document. Celui-ci restera sur place environ 3 ou 4 jours, pendant
lesquels des événements pourront être organisés, avant de poursuivre son
parcours.
Marches nationales et régionales de relais
Là où c’est possible, les pays et les régions organiseront des marches à relais
pendant la période allant du 8 mars au 17 octobre. Les pays concernés pourraient
éventuellement organiser leur propre marche en vue de la faire coïncider avec l
arrivée de la charte sur leur territoire.
Courtepointe de la solidarité mondiale
Le 8 mars 2005, ou autour de cette date, au terme des activités d éducation
populaire sur la Charte qui se seront déroulées un peu partout, les femmes
seront invitées à représenter artistiquement leur vision d un autre monde sur
des pièces de matériel qui seront ensuite assemblées pour constituer une
courtepointe de la solidarité. Les pièces devront être envoyées dans un lieu
central avant le 1er juin 2005, afin d y être assemblées; la courtepointe sera
apportée à un rassemblement d une délégation internationale prévue pour le 17
octobre (voir ci-dessous). À la suite de l action du 17 octobre, la grande
courtepointe sera divisée en cinq courtepointes mondiales qui voyageront ensuite
vers différentes régions du monde pour être vues par d autres femmes et
utilisées à l occasion d actions régionales, nationales ou internationales, qui
pourraient être organisées, en particulier, en vue du 25 novembre (journée
internationale pour l’élimination de la violence envers les femmes).
Les 24 heures de la solidarité mondiale des femmes et d actions contre la
pauvreté et la violence envers les femmes Le 17 octobre 2005 à midi (heure
locale), des actions locales d une durée d une heure se dérouleront partout dans
le monde. Les actions débuteront en Océanie et progresseront vers l ouest,
suivant le soleil, d un fuseau horaire à l autre sur une période de 24 heures,
pour constituer un relais féministe de 24 heures.
Arrivée de la Charte et de la Courtepointe de la solidarité
Le 17 octobre 2005, la Charte et la courtepointe arriveront à leur destination
finale en Afrique (pays à déterminer), pour être accueillie par une petite
délégation internationale au cours d une action de solidarité.
CALENDRIER DES ACTIONS DE LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES
8 mars 2005 :
- Lancement de la Charte dans chaque pays
- Début du Relais mondial de la Charte au Brésil
- Activités de création des morceaux de la courtepointe
8 mars - 17 octobre 2005 :
- Marches à relais
17 octobre 2005 :
- Événement de la délégation internationale en Afrique et arrivée de la Charte
et la courtepointe
- 24 heures de la solidarité mondiale des femmes. Commençant le 18 octobre 2005
et se poursuivant au moins jusqu en 2006 :
- Tournée de la Courtepointe mondiale par région du monde (cinqcourtepointes
circuleront)
4 - Assemblée Europeenne pour les Droits des Femmes du 12 nov 2004 : un
premier bilan
A l issue du 1er Forum Social Européen (FSE) de Florence en novembre 2002, l
idée avait été lancée d organiser une Assemblée Européenne pour les Droits des
Femmes pour le FSE suivant à Paris (en novembre 2003). Cette idée répondait à
plusieurs préoccupations :
- un bilan très négatif de la prise en compte dans le forum des préoccupations
et revendications touchant les femmes : très peu d intervenantes aux tribunes
dans les plénières et les séminaires ; très peu d interventions sur la
spécificité femmes dans les thèmes abordés ; en général, très peu d
investissement des hommes dans les ateliers et séminaires femmes ;
- le besoin de réunir, pour la première fois et dans le cadre du FSE, le plus d
associations féministes européennes possible dans le but d échanger et de mettre
en commun nos expériences ; de délimiter les thèmes prioritaires à travailler
ensemble ; de décider de campagnes communes ; de créer, pour se faire, des
réseaux européens ainsi qu un Manifeste de revendications européennes.
- affirmer et imposer notre place dans le mouvement altermondialiste.
Bref, nous comprenions l urgence de construire une force féministe européenne
commune pour résister aux attaques contre nos acquis et en gagner de nouveaux,
particulièrement dans les pays qui sont en retard.
Un beau succès
Le défi a été tenu et a même largement dépassé nos espérances : 3500
personnes dans le chapiteau, 360 associations et organisations de 55 pays de 5
continents. Un afflux de monde qui prouve que le sujet de l émancipation des
femmes reste un problème qui fait débat ; qui démontre aussi une énorme attente
et le besoin de se mobiliser. Nous avons pu vérifier que tous les réseaux
européens ont pu et voulu se mobiliser pour cette date et ont senti qu'ils y
avaient leurs places. On sent naître une conscience européenne qui a besoin de
se mobiliser pour avoir plus de force.
Il y eu une majorité de militantes féministes et d associations de femmes dans
cette assemblée. Mais cela a été bien au-delà, beaucoup de participant-es ayant
estimé cette journée comme partie prenante du Forum, donc une occasion
supplémentaire d écouter et de se former sur ce thème.
Malgré quelques difficultés logistiques, tout c est passé dans une bonne
ambiance, chaleureuse, solidaire, résolument optimiste, avec des interventions
denses et souvent émouvantes. Cette journée, avec ses plénières et ses ateliers
(Femmes et pouvoir, Femmes et guerre, Emploi/pauvreté/précarité, Femmes et
Violences, Femmes migrantes, Droit de
choisir) a vraiment permis de mieux comprendre la situation des droits des
femmes en Europe et de poser des jalons pour travailler ensemble.
L Assemblée des femmes et le reste du FSE
L Assemblée des femmes a marqué le reste du Forum Social Européen et ce pour
plusieurs raisons :
- sa tenue a obligé les féministes à participer à toute la préparation du FSE, à
être plus vigilantes ;
- elle a permis, pendant la préparation du FSE, d avoir plusieurs fois le débat
sur la place des femmes dans le forum ; ce qui fait que tout le monde a été plus
vigilant sur la présence des femmes dans les plénières et séminaires même si l
objectif généreux de parité affiché au début a été un peu oublié sur la fin.
Quoiqu il en soit, la présence des femmes aux tribunes est passé d environ 20 %
à Florence à environ 35 %. Encore des efforts à faire ! Le mouvement des femmes
que l on construit doit aider le mouvement social et altermondialiste à prendre
en compte les problèmes des femmes.
Nous avons fait l ouverture du FSE, c’est ainsi que cette journée a été vécue
par le public et les médias ; cette Assemblée a permis un saut quantitatif de la
participation des associations féministes au FSE ; les personnes qui sont
venu-es à l'Assemblée des femmes sont rentré-es dans le mouvement
altermondialiste. Tout cela est très positif.
L impact et le succès de cette journée sont la démonstration qu elle était
nécessaire et que l on avait raison de se battre pour l obtenir. Le sentiment
général et que, puisque nous avons fait la preuve de son importance, elle
devrait maintenant se pérenniser à l'intérieur du FSE.
Nelly Martin - Marche mondiale des femmes - France (texte basé sur les notes de
la réunion de bilan du Collectif de préparation de l’Assemblée européenne des
droits des femmes)
5 - Citoyennes du monde à Cancun
Le Forum international des droits des femmes dans les accords commerciaux,
tenu les 8 et 9 septembre à l’occasion du Forum des peuples pour une alternative
à l OMC, a connu un franc succès dû, entre autres, à sa contribution envers la
construction d un front mondial de résistance des femmes face à l imposition d
un modèle économique et social universel dominé para les lois du marché. La MMF
du Mexique était un des groupes organisateurs du Forum auquel ont participé des
femmes de la Marche mondiale des femmes de plusieurs pays.
Pendant deux journées, nous étions 230 participantes de 43 pays membres de
réseaux féministes des cinq continents à analyser les décisions prises par la
poignée de pays développés qui contrôle l OMC et l effet de celles-ci sur la vie
des femmes et des populations. Au fil de plus de 30 communications et des
plénières nous avons traité des aspects les plus pertinents pour l agenda des
femmes en matière d agriculture, de souveraineté et de sécurité alimentaire, d
OGM et d économies rurales, alternatives et solidaires, de services de santé, d
éducation, d eau, des aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce (le TRIPS par l acronyme en anglais), des droits du
travail, d investissements, de militarisation et de violence envers les femmes,
de dette extérieure et de migration.
La déclaration qui suit fut adoptée lors du Forum.
Déclaration politique du Forum international sur les droits des femmes et les
accords commerciaux. (8 et 9 septembre 2033, Cancun, Quintana Roo, Mexique)
Nous, les femmes participantes des pays suivants : Allemagne, Argentine,
Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Canada, Colombie Costa Rica,
Cuba, Chili, Danemark, Équateur, El Salvador, Espagne, Etats-Unis, Philippines,
France, Grande Bretagne, Guatemala, Guyane, Hollande, Inde, Irlande, Israël,
Italie, Jamaïque, Japon, Corée, Mexique, Mongolie, Paraguay, Palestine, Pérou,
Sénégal, Suisse, Afrique du Sud, Thaïlande, Turquie, Uganda et Venezuela
DECLARONS :
1. Que la Ve conférence ministérielle de l Organisation mondiale du Commerce
ayant eu lieu à Cancun, se déroule dans un contexte mondial marqué par la
guerre, la militarisation et l unilatéralisme dans plusieurs régions du monde.
2. Que les grandes puissances économiques et les sociétés internationales
déploient, par le biais d accords régionaux et bilatéraux, de nouvelles
stratégies pour imposer aux pays en développement des conditions et des
pressions qui ne font qu aggraver les inégalités et les conditions défavorables
des collectivités, des peuples autochtones et tout particulièrement des femmes.
3. Que les négociations de l OMC et les accords de libre-échange fragilisent les
droits humains, économiques, sociaux et culturels des femmes enchâssés dans la
Déclaration universelle des droits humains et dans de nombreuses conventions
internationales.
4. Que les peuples les plus défavorisés du monde se retrouvent devant une
situation de manque de protection juridique due aux inégalités face à la force
juridique que ces accords possèdent dans ces pays, où ils ont un caractère
constitutionnel tandis que tel n est pas le cas pour les grandes puissances
économiques. Une fois les accords signés il est extrêmement difficile de les
révoquer.
5. Que les thèmes à l ordre du jour de la Ve Conférence ministérielle sont
susceptibles d avoir des effets négatifs et drastiques sur la qualité de vie des
femmes du monde entier.
L agriculture est une activité et une forme de vie essentielles au
développement des pays puisqu elle est le moyen de subsistance pour des
milliards de personnes et de familles, Elle est, par surcroît, la base de la
souveraineté alimentaire et une source de richesses et de savoirs que les
femmes ont accumulés et protégés au fil des siècles.
La privatisation des services publics transfère sur le dos des femmes les
coûts sociaux de la reproduction. Les services de santé, d éducation, d
approvisionnement en eau et autres sont la responsabilité des gouvernements
et, par conséquent, les accords de l OMC ne doivent pas les transformer en de
simples marchandises.
Les accords sur la propriété intellectuelle qui touchent au commerce
usurpent les droits des communautés sur leurs ressources naturelles et les
connaissances traditionnelles des femmes autochtones. Ils favorisent la
privatisation des ressources génétiques et de la biodiversité, ils empêchent
le développement scientifique et technologique des pays en développement et
accordent la primauté aux profits des grandes transnationales.
6. Qu on ne devrait pas entamer de négociations sur les nommés " nouveaux
thèmes " tels que l investissement, la concurrence, les marchés publics et la
facilitation des échanges car ils mèneront à l’ ppauvrissement des pays en
développement et rendront plus difficile l élimination des inégalités entre
hommes et femmes.
7. Que nous les femmes mettront de l avant un agenda alternatif à la
mondialisation axé sur les droits humains, économiques, sociaux et culturels des
femmes qui :
Garantira la souveraineté et sécurité alimentaire des nations, reconnaîtra
le rôle prépondérant des femmes dans la production agroalimentaire et
transformera les relations de genre de façon à leur permettre le plein
exercice de leurs droits citoyens.
Etablira la primauté des accords et conventions internationales qui
traitent des droits de la personne, de l environnement, du travail, des femmes
et les droits de reproduction sur toutes règles ou traités commerciaux.
Défendra la mise sur pied d instances et mécanismes qui favorisent la
gouvernance démocratique entre nations et qui permettent aux pays en voie de
développement de récupérer leur droit à la souveraineté. Ces mécanismes
devront assurer la participation des femmes sur le même pied d égalité.
Le Forum international des droits des femmes et des accords commerciaux lance
un appel aux gouvernements et leur demande de ne signer aucun accord qui puisse
compromettre la qualité de vie des femmes.
Nous invitons le Forum des peuples pour une alternative à l’OMC à se joindre
à cette déclaration et à faire siennes les revendications des femmes qui
constituons le 70% des pauvres de la terre.
Mujeres Hacia Cancún (le collectif ayant
préparé le forum, composé de plusieurs organismes dont la Marche mondiale des
femmes)
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes, 104 rue des Couronnes, 75020 Paris Tel : 01 44
62 12 33 Fax : 01 44 62 12 34