Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la
Pauvreté N° 26
Reçu le 28 février 2003 par la rédaction
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiqués concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles.
Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit
(sauf pour les communiqués signés Marche mondiale des Femmes)
Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 1 33, Fax : 01 44 62 12 34
Sommaire:
1 - La Marche des femmes des quartiers contre les ghettos et pour
l'égalité
2 - Prostitution, suite : trois textes
3 - Fierté lesbienne - son programme
4 - Rencontre-débat "Les rapports entre les sexes dans les cultures
religieuses musulmanes
5 - Avortement en Pologue - Pétition
6 - Touria - suite et fin
7 - Sauver Amina, campagne de soutien
8 - Iran : Le régime des mollahs condamne une adolescente de 15 ans au
fouet et à la prison
9 - Femmes, genre et décentralisation : texte de la Fédération nationale
Solidarité femmes
Le prochain courrier sera dédié entièrement à la Marche mondiale avec le
dernier Bulletin de la Marche mondiale des femmes contenant le bilan du Forum
social mondial et les textes préparatoires à la réunion mondiale de la Marche à
New-delhi du 18 au 22 mars.
1 - La Marche des femmes des quartiers contre les ghettos et pour l'égalité
MANIFESTATION SAMEDI 8 MARS 14h RÉPUBLIQUE
A l'issue de la Marche des femmes des quartiers contre les ghettos et pour
l'égalité, une manifestation a lieu le samedi 8 mars à Paris. Départ à 14 heures
place de la République. De nombreuses associations et organisations ont signé
l'appel à cette manifestation. Venez-y nombreuses et nombreux.
2 - Prostitution : suite - 3 textes
* Premier texte : PROSTITUTION OUI, IL FAUT STIGMATISER LE
CLIENT
From: LeCERF1901@aol.com
A la base de la prostitution de la femme il y a la faim. Il ne faudra pas perdre
un instant ce point de vue Albert Londres
L'acte sexuel que l'acheteur fait subir à la (au) prostituée est un crime (1).
Abuser de son pouvoir financier pour obtenir l'acte sexuel au corps d'autrui :
cet acte est un crime. L'acte sexuel commis par l'acheteur est un VIOL, un viol
(2) auquel la prostituée n'a donné son consentement que sous la pression de
l'argent.
Le client, le prostituant a l'argent, c'est-à-dire le pouvoir de décider, c'est
pourquoi il est LE responsable de la prostitution. Le client n'a pas d’excuse
acceptable, les plus éduqués ont encore moins d'excuses, mais les plus pauvres
n'ignorent pas la détresse qui pousse les femmes à la prostitution.
La prostitution n'est pas un "service sexuel"
L'économique est la production de biens, parfois, c'est vrai, au prix ou au
risque d'une destruction de la santé des ouvrier-es, mais pas dans ce but. La
prostitution n'est pas l'achat d'un service de plaisir. Si le prostituant ne
voulait que des sensations, il achèterait des fictions érotiques ou des gadgets.
Mais non, ce que l'acheteur veut c'est voir, sentir sur sa peau, une femme nier
ses sensations à elle, réprimer son dégoût envers lui, et par là se détruire.
Qu'il ait ou n'ait pas du tout la conscience perverse de faire souffrir, ce que
le prostituant achète, c’est la destruction de l'autre. La prostitution ne
relève pas de l'économique parce qu'elle n'est pas production de richesses mais
destruction de personnes. Elle relève de l'ordre cannibale pur et simple. Nous
protestons contre le rejet par les parlementaires de propositions de loi ou
d'amendements,visant à punir le client. Nous accusons tous ceux qui trouvent des
excuses aux clients, de déni de la violence faite aux femmes (ou aux hommes) qui
vendent l'accès à leur corps pour survivre, pour aider leur famille, pour de la
drogue. Ce déni est une double violence :
il permet la perpétuation des viols, il interdit à la prostituée de dire la
violence qu’elle subit.
-Nous protestons aussi énergiquement contre la répression du racolage par les
prostituées,- et son accentuation par la loi en cours de vote à l’assemblée : la
répression du racolage (actif ou passif) est contraire à l'esprit de la
convention abolitionniste, l’incrimination de "racolage passif" fait peser sur
TOUTES LES FEMMES la menace d'une accusation de prostitution. A défaut de loi
permettant de réprimer et de stopper l'achat, N.Sarkozy tente par ce moyen
d'empêcher les proxénètes d'étaler leur marchandise sur les trottoirs. (3). Nous
accusons tous ceux qui trouvent des excuses aux clients de ne laisser, en
pratique, au gouvernement d'autre option concrète pour freiner la traite des
femmes qu'une répression des femmes victimes elles-mêmes.
Nous souhaitons que la loi pénale dise l'interdit d'acheter l'accès sexuel au
corps d'autrui :
- Le fait d'user de son pouvoir financier pour tenter d'obtenir l'accès sexuel
au corps d'autrui est puni de la peine de ... (peine
contraventionnelle)
- Le fait de se livrer à un acte d'atteinte sexuelle sur autrui après avoir
obtenu son consentement à cet acte moyennant le versement d'une somme d'argent
ou toute autre forme de rétribution est puni de la peine de ... (peine
correctionnelle d'amende).
Nous demandons des mesures pour aider les femmes (et hommes) prostituées, sans
les marquer par un statut spécifique, à bénéficier effectivement des droits
généraux de toute personne : droits sociaux, droit à la protection de la police,
aide pour échapper à cette situation de violence .... Le C.E.R.F.
Cercle d'étude de reformes féministes 35 rue Geoffroy Saint Hilaire 75005
PARIS FRANCE http://c-e-r-f.org
1 Le terme est utilisé dans cette phrase au sens commun et non juridique. 2 idem
3 Nicolas Sarkozy à l’'assemblée nationale selon Libération 23/1/2003
Deuxième texte : La pénalisation des "clients" : La nécessaire mort d'un droit
de l'homme
En posant la responsabilité pénale des "clients" des personnes prostituées,
l'État français mettrait fin au droit inique qu'il confère depuis des siècles
aux hommes. Le droit-de-l'homme-aux-prostituées est en effet garanti par
l'absence de législation formelle les condamnant : ceux-ci bénéficient donc du
droit à disposer de l'accès aux sexes d'autres personnes - considérées par nos
sociétés comme, justement, qualifiées à cet effet - dans des conditions qui,
sauf rares récentes limitations législatives et jurisprudentielles, leur
garantissent leur impunité.
Ce droit de l'homme était inscrit dans le Code civil de 1804. Celui-ci, tout en
contraignant les femmes mariées, seules, au devoir sexuel conjugal, puisqu'elles
seules devaient "obéissance [à leur] mari" (Art.213 C.civ), autorisait les maris
à avoir des relations sexuelles avec toutes les femmes autres que leurs épouses.
Une seule restriction à ce droit était posée par l'article 230 C.civ qui
disposait : "La femme pourra demander le divorce pour cause d'adultère de son
mari lorsqu'il aura tenu sa concubine dans la maison commune". Ainsi, sans être
considéré comme "adultère" - et donc sans avoir rompu le contrat de mariage -
les maris étaient autorisés à avoir des relations sexuelles avec une femme
salariée par lui - ou plusieurs -, avec une "concubine" dès lors qu'elle vivait
hors de "la maison conjugale" - ou plusieurs -, ainsi qu'avec toutes les autres
personnes, qualifiées ou non de "prostituées". Et, alors que l'épouse ne pouvait
"ester en jugement sans [l'] autorisation" [de son mari] (Article 215 C.civ),
pour obtenir le divorce, c'était à elle de déposer "plainte" à son encontre.
(Article 339 du Code pénal de 1810). L'adultère était pour la femme passible de
prison ("deux ans au plus"), pour l'homme, d'une amende. Quant à "la
prostitution", assimilée à la "corruption [de la jeunesse] ", elle n'était
condamnée que "si elle [avait] été "excitée, favorisée ou facilitée par les
pères, mères ou tuteurs ou autres personnes chargées de leur
surveillance"(article 334 C.pén) La mise en prostitution des femmes et des
enfants, était donc sous cette réserve, autorisée ; le proxénétisme n'était
d'ailleurs même pas nommé.
Notre droit, malgré les nombreuses et importantes évolutions législatives en la
matière, est resté fondé sur ce droit de l'homme : son fondement théorique n'a
en effet jamais été remis en cause. Et c'est ainsi que la légitimité historique
d'un droit d'accès marchand des hommes aux sexes de personnes qualifiées de
"prostituées" s'est perpétué. Depuis des siècles, les hommes sont donc en droit
de dire à une catégorie de personnes démunies de tout recours contre eux : "Je
pais et tu fais ce que je veux". Ils sont en outre, pénalement, le temps de cet
échange léonin, pénalement déresponsabilisés. Combien de plaintes pour vols,
coups et blessures, agressions sexuelles, viols, déposées par des personnes
prostituées, ont-elles été reçues, instruites, jugées ? Combien de "clients"
ont-ils été en prison pour violences à leur encontre ?
Le silence sur les délits et les crimes commis par les clients reflète
l'insensibilité de nos sociétés à la vie, à la souffrance, à la mort des
personnes prostituées : il doit cesser. Et ceci ne sera possible que si le
scandale de l'impunité pénale des clients cesse. Aucune politique
abolitionniste, aucune politique féministe n'est plus pensable aujourd'hui sans
cette position, tandis que la permanence de cette injustice patriarcale, à elle
seule, suffit à invalider l'affirmation de l'universalité de notre droit.
Le renouveau politique de l'abolitionnisme (1) nécessite donc l'inclusion, dans
le droit, du principe de la responsabilité pénale des clients. Sous quelle
incrimination ? Ils pourraient être considérés comme "complices" de proxénétisme
(Art.225-5 C.pén), pour avoir "facilité [Š.] la préparation ou la consommation"
(Art. 121-7 C.pén) des crimes commis par les proxénètes. Ils pourraient aussi -
dans la mesure où "la violence" a été reconnue à l'ONU par le gouvernement
français (2) comme constitutive de la prostitution - être poursuivis pour viols.
En effet: "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature que ce soit,
commise sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise
est un viol". (Article 222-23 du C.pénal ).
Mais le recours à ces articles - dont le principe ne doit pas être pour autant
exclu - n'est pas la solution adéquate. Pour poser de "nouvelles valeurs de
notre société", (3) pour réparer ce déni de justice, il faut une incrimination
pénale spécifique qui affirme clairement une nouvelle position de principe
judiciaire, et donc politique, de rupture avec ce privilège sexuel, jamais
aboli, des hommes.
Nous pourrions alors commencer à penser un futur où le désir serait libéré de la
contrainte.
Comment y parvenir? Que les hommes qui se refusent pour des raisons politiques,
éthiques et féministes à avoir des relations sexuelles avec les prostituées
justifient politiquement leur position et s'engagent publiquement. Qu'ils
apportent ainsi leur solidarité aux luttes pour l'abolition du système
prostitutionnel. Ils se désolidariseraient ainsi, sans ambiguïté, du système
patriarcal.
15 décembre 2002
Marie-Victoire Louis
1) Cf., le dossier : "Pour un abolitionnisme féministe" réalisé par les
Penelopes et, en son sein : M-V Louis ,"Contribution au débat pour la
reconstruction politique de l'abolitionnisme féministe. Lettre ouverte au
Collectif national pour les droits des femmes". 24 octobre 2002. Sur le site des
Penelopes. Octobre 2002.
Troixième texte : ABOLIR LA PROSTITUTION
Par Marie-Victoire Louis (*) Militante féministe et chercheuse
Le système prostitutionnel est indigne. Il doit être aboli.
Il est indigne car il légitime le système de domination qui considère comme
normal que le sexe de certains êtres humains soit un territoire de leur corps
étranger à eux mêmes. Il est indigne car il confrère à certains êtres humains -
potentiellement, nous tous et toutes - le droit de pénétrer le sexe d'autres
êtres humains et/ou de décider de l'usage qu'ils entendent en faire . Il est
indigne car il transforme des êtres humains en personnes corvéables à merci . Il
est indigne car il fonde le droit de tirer profit des revenus de l'exploitation
de la prostitution d'êtres humains. Il est indigne car transforme le sexe en
objet légitime du marché. Il est indigne car il tient pour acquis que certains
êtres humains seraient non pas une fin en eux-mêmes, mais des moyens pour
d'autres. Il est indigne car il entérine le principe selon lequel certains êtres
humains sont aliénables.
Il doit être aboli car les droits de la personne humaine sont "un" ou ne sont
pas. Il doit être aboli car si nous entérinons ce droit-aux-prostitué-es,
lui-même indissociable du droit à vivre des revenus de ce "marché" - nous nous
condamnons tous à devenir un produit marchand. Tant il est vrai que le propre du
système prostitutionnel est de n'avoir ni frontière, ni limite. Il doit être
aboli car aucune société ne peut se fonder sur la permanence d'une telle
barbarie, sauf à considérer que celle-ci n'est pas seulement le passé mais aussi
l'avenir de l'humanité. Il doit être aboli car il constitue la pierre de touche
du système patriarcal, hétéro et homosexuel. Et qu'il est plus que temps que
cette histoire dévastatrice, dont, nous les femmes, avons, dans l'histoire, payé
un prix si élevé, cesse. Il doit être aboli car aucune liberté n'est pensable
tant qu'institutionnellement une seule personne peut, en droit, être aliénée
.Toute référence à la "liberté" des personnes prostituées est donc une caution
du système prostitutionnel.
C'est donc d'abord et avant tout, fièrement, sur le terrain de l'éthique et de
la morale que les abolitionnistes doivent politiquement s'affirmer. Ils doivent
alors renvoyer ceux et celles qui contestent les fondements de l'abolitionnisme
à leur vraie place, celle de la défense des intérêts du proxénétisme et des
clients. Ils doivent donc dévoiler l'absence de position morale pour ce qu'elle
est : l'expression de l'avant-garde des intérêts conjugués du patriarcat et du
libéralisme.
Comment engager une telle lutte ?
D'abord en mesurant la gravité de la situation. Car toutes les institutions
internationales (ONU, BIT notamment ) mais aussi européennes ont d'ores et déjà
abandonné le principe même de la lutte contre le système prostitutionnel. Elles
ont en effet abandonné toute référence à la convention abolitionniste du 2
décembre 1949 "pour la répression de la traite des êtres humains et
l'exploitation de la prostitution d'autrui", seul texte de droit international
qui porte un jugement éthique sur "la prostitution" (préambule), pose la
condamnation formelle de certaines manifestations du proxénétisme, (Art. 1 à 4),
fait de la "traite des êtres humains" un "accompagne (ment)" de la prostitution
(préambule) et - partiellement et insuffisamment - reconnaît que les personnes
prostituées sont "les victimes" (Art. 16) de ce système. Ces institutions ne
sont donc plus liées par la condamnation morale et donc politique de la
prostitution, ni par le principe de la pénalisation du proxénétisme. Elles ont
alors pu transformer les personnes prostituées de "victimes" à "actrices" du
système. Et elles ont elles ont enfin fait de la question de la "traite" - c'est
à dire du passage transfrontières - leur principale politique, sans pour autant
d'ailleurs conférer aucun droit aux victimes de la dite "traite".
Nous sommes donc entrés, au XXI ème siècle, dans un monde qui a remis en cause
un siècle de luttes pour la reconnaissance de "la dignité et de la valeur de la
personne humaine" (préambule), et dans lequel les États reconnaissent le droit
pour une personne ou un groupe de personnes de vivre des revenus procurés par
l'usage public du sexe, avec pour exception, leur appartenance à la "criminalité
transnationale organisée".
Comment fonder les principes de cette lutte pour l'abolition du système
prostitutionnel ? Nous devons rétablir la filiation historique de
l'abolitionnisme avec les luttes pour l'abolition du système esclavagiste. Nous
devons reposer la convention du 2 décembre 1949 au coeur de ce projet, la
réinscrire dans la modernité, et récuser toutes les politiques qui l'ont
considérée comme "inappropriée", comme l'a fait le Parlement européen, le 19 mai
2000. Nous devons affirmer sans ambiguïté, au même titre que toutes les femmes
sont les victimes du système patriarcal, que les personnes prostituées, sans
distinction aucune, sont victimes du système prostitutionnel. Toute référence au
fait qu'elles " se livre(raie)nt à la prostitution"- les rendant ainsi
responsables de leur statut - et toute pénalisation les concernant doivent être
supprimées de notre droit. Les personnes prostituées doivent donc non pas être
réintégrées dans le droit dit "universel", mais libérées du droit proxénète qui,
depuis des siècles, a légitimé le système prostitutionnel. La question du statut
et / ou des revenus alternatifs, reconnus et mis en place des personnes
prostituées, celle des droits dont elles ont été dépossédées en tant que femmes,
qu'homosexuel-le, trans-sexuelle, prostituées, travesties doit être le paradigme
à partir duquel cette nouvelle politique doit être pensée et mise en oeuvre.
Un abolitionnisme moderne doit lutter pour un monde qui pénalisera le principe
même du proxénétisme et non plus seulement, comme c'est le cas aujourd'hui, de
manière fort limité, certaines modalités de l'exploitation de la prostitution".
Un abolitionnisme moderne doit mettre un terme au droit - jamais aboli -
de-l'homme-aux-prostitué-es. Un abolitionnisme moderne doit lier la lutte contre
le système prostitutionnel et la lutte contre la pornographie, qui en est le
cache-sexe . Un abolitionnisme moderne doit enquêter, s'inquiéter, dénoncer la
très profonde pénétration des milieux proxénètes dans la presse, la culture, la
politique, l'économie, et nombre d'O.N.G Un abolitionnisme moderne doit enfin
dénoncer sans concession celles et ceux qui ont osé poser comme nouveau
paradigme de notre société, celui d'un monstrueux "droit à se prostituer",
préfigurant ainsi un monde o˜ l'on reconnaîtrait de nouveaux "droits" à être
dominé-es, violé-es, humilié-es, battues, exploité-es, esclavagisé-es,
assassinée-es qui sont autant de composantes, de caractéristiques et de
manifestations du système prostitutionnel.
3 - Fierté lesbienne - son programme
Bonjour à toutes, Nous sommes heureuses de vous présenter
notre plan
d'action pour 2003 que vous trouverez ci-dessous. Cette année, comme l'an passé,
deux grands axes d'action : la lutte concrète contre la lesbophobie et la
construction d'un réseau lesbien européen (dans le cadre de la Marche mondiale
des femmes contre les violences et la pauvreté) Nous sommes présentes chaque
dernier jeudi du mois au Boobsbourg (Boobsbourg 26 rue de Montmorency 75003
Paris) M° Arts et métiers ou Rambuteau.
Cordialement Marie Josèphe Devillers
* Maintenir la fête annuelle au soir de la marche à l'espace Wagram. En rénover
le concept.
* Continuer à visibiliser les lesbiennes dans la marche grâce au Char Fierté
Lesbienne.
* rendre CQFD Fierté Lesbienne accessible et en faire la promotion
- Par une permanence mensuelle de 2H (Boobsbourg 26 rue de Montmorency 75003
Paris) à 20H chaque dernier jeudi du mois autour d'un pot ou d'un plat,
- Par une présence (stands …diff) lors des grands événements gays et lesbiens.
Poursuivre la construction du Réseau Lesbien Européen : Notre implication au
niveau européen est ancienne : participation aux marches d'autres Fiertés
Européennes (Rome, Neuchâtel), invitation de groupes lesbiens d'autres pays
(Italie, Hongrie) Aujourd'hui huit groupes lesbiens européens ont adhéré à
l'idée du réseau. Il reste à :
· Partager des informations et faire vivre le site Internet du
réseau Lesbien européen:
- Construire en commun un calendrier d'événements européens
(maximum 5 événements significatifs par an)
- Se rencontrer lors de ces événements avec deux cibles : Berlin en
2003 (Marche des fiertés ou autre) et participation au forum social en 2004 à
Paris. · Relier ces groupes à l'organisation de la Marche Mondiale de chaque
pays pour :
- Enrichir la plate-forme de revendication des lesbiennes.
- Trouver les idées pour porter ces revendications devant les instances
européennes.
* Lutter contre la lesbophobie en continuant à financer des procès.
* Assurer le suivi des procès en cours :
Valérie Goudal : Elle avait entamé une action contre les propriétaires de la
pharmacie où elle travaille qui l ont stigmatisée comme lesbienne auprès des
clients. Le procès, gagné en première instance, a été perdu en appel. Il est au
stade de la cassation. Nicole Abard. Dans la localité où elle intervenait comme
entraîneuse sportive des équipes féminines de football, elle a -entamé plusieurs
actions contre le maire dont une pour injures lesbophobes proférées lors du
conseil municipal. Amiens : Menaces de mort, harcèlement insultes à
l'instigation d'un voisin. Elles viennent d'engager un procès. Projet de loi
contre la lesbophobie rédigé par la Coordination Lesbienne Nationale. CQFD /
Fierté a financé les consultations juridiques.
* Campagne de sensibilisation contre la lesbophobie :
Cibles ; avocats, psy, gynéco. Sur les thèmes suivants : qu'est ce que la
lesbophobie ? Quelles sont les actions possibles ? Que propose CQFD Fierté
Lesbienne ?
* Construction de relations avec les associations impliquées dans ce sujet : .
Association des Tunisiens en France, 130, rue du Faubourg Poissonniere, 75010
Paris,
Tel.: 0145960406, Fax.: 0145960397, e-mail:
atf@free.fr
4 - Rencontre-débat "Les rapports entre les sexes dans les
cultures religieuses musulmanes"
Autour des livres de : Madame Latifa LAKHDAR, "La Femmes de
l'Unanimté"ª et Madame Chala CHAFIQ, "La femme sous le voile"ª le 27 février
2003 à19 h 00, à la Mairie du 10ème arrondissement de Paris, salle des Mariages
avec la participation de :
* Modératrice : Mme Juliette MINCES, Sociologue et Ecrivaine,
* Intervenantes :
- Mme Latifa LAKHDAR, tunisienne, MaÓtre assistante à la Faculté des sciences
Humaines et sociales de Tunis
- Mme Chala CHAFIQ, iranienne, Sociologue
5 - Avortement en Pologue - Pétition
Vous trouverez ci-joint le texte de la lettre qu'il faut
imprimer, signer et envoyer au président de la Pologne. February 2003
Aleksander Kwasniewski
Chancellery of the President
of the Republic of Poland
ul. Wiejska 10
00-902 Warszawa, POLAND
VIA FAX: (+48 22) 695-11-09
Dear President Kwasniewski,
As leaders of religious, human rights, and women's rights organizations from
around the world, we, the undersigned, join women in Poland to express our grave
concern regarding your recent statements that there is no need for further
liberalization of Poland's restrictive abortion law. While we remember and
commend your support for liberalizing Poland's abortion law in 1997, we are
dismayed that now you may be closing the abortion debate, which would cause
grave consequences for the health and well-being of Poland's women.
As a European country-and future member of the European Union-that signed the
Cairo Platform for Action, Poland is committed to addressing the health impact
of unsafe abortion as a major public health concern. As we are sure you are
aware, there are an estimated 80,000 to 200,000 abortions per year in Poland. In
the year 2001, only 124 legal abortions were performed legally. It seems that
Poland's current law is inadequate in its protection of women because women in
need of abortions are overwhelmingly forced to obtain extremely expensive and
unsafe "underground abortions," or they must travel overseas to obtain an
abortion-so-called "abortion tourism." We are very concerned that it is poor
women, especially those who live in rural communities, who cannot afford the
price of an underground abortion (2,000 zlotys) or the cost to travel abroad,
and thus carry the undue and unnecessary burden of the current abortion law. And,
as reported by the Federation of Women and Family Planning, it is these women
who suffer most the negative health consequences of illegal abortions, which
cause severe health problems, and even death, to women in Poland.
Furthermore, public hospitals seldom perform abortions, even if the woman has a
right under the current law to obtain an abortion. Negative attitudes of health
care providers and lack of legal procedures that would guarantee the
implementation of their rights prevent women from obtaining legal abortions.
This is especially burdensome and tragic for victims of rape and ncest, who must
prove the pregnancy is due to a criminal act. It is clear that restrictive
regulations on abortion do not eliminate abortions, but only result in limited
access to legal, safe and affordable abortion.
Finally, we understand that significant pressure to preserve Poland's
restrictive law against women's access to safe and legal abortion has come from
the Catholic church. However, the Catholic church acknowledged in the 1974
Declaration on Procured Abortion, issued by the Sacred Congregation for the
Doctrine of Faith, that it does not know when the fetus becomes a person. Since
we do know that women are persons with the right to act on the basis of their
consciences, it is entirely appropriate for Catholics, whatever they may think
of the morality of abortion, to support laws that enable women to protect their
lives, health and consciences. For this, and many other reasons, Catholic
politicians throughout the world support legislation to keep abortion safe,
legal and accessible.
We hope that you will support a change in Poland's abortion law and recommend
that it be modified to respect individual conscience and to preserve women's
lives. This is important to Poland's women, and to concerned citizens throughout
the world. Cordially,
Nous avons appris avec soulagement la décision du tribunal de Dubaï,
abandonnant, de fait, les chefs d'inculpation qui étaient requis contre Touria.
Même s'il ne s'est pas prononcé sur l'ensemble de cette affaire, il lui redonne
son honneur en même temps que son statut de victime. L'action juridique n'est
cependant pas totalement close puisque le procureur dispose de 15 jours pour
faire appel de ce jugement ou pour décider de saisir une juridiction criminelle
pour statuer sur l'agression dont Touria a été victime. Il est à craindre que
Touria ne récupère pas son passeport avant la fin de ce délai. Il reste
également la grande inquiétude face aux frais importants induits par ce séjour
forcé, frais d'hébergement et d'avocat, qui s'élèvent à plus de 12000 euros et
qui risquent d'être un obstacle majeur au retour de Touria. L'association, qui a
réuni 5000 euros à ce jour, espère toujours une prise en charge financière du
Gouvernement devant la situation de cette Française réellement victime d'une
grave agression et attend une réponse du ministère à ses demandes répétées en ce
sens. En attendant, l'élan de générosité et de solidarité qui s'est développé
depuis un mois est le meilleur soutien pour Touria et il doit se poursuivre pour
qu'elle rejoigne enfin son fils et sa mère à Brive.
Le comité propose d'envoyer une lettre à Dominique de Villepin, ministre
des Affaires étrangères, pour demander que le gouvernement français accorde une
aide à Touria sous une forme ou une autre afin qu'elle puisse rentrer en France.
Si vous voulez aider Touria, vous pouvez utiliser le modèle de lettre
ci-dessous, que vous pouvez envoyer tel quel ou modifier à votre
convenance:
Monsieur le ministre,
Alors que la situation de Touria Tiouli semble être en voie de réglement avec la
justice de Dubaï, un obstacle majeur subsiste néanmoins à son retour en France:
le paiement de sa note d'hôtel qui se monte actuellement à plus de 8000 dollars.
Bien entendu, les ressources de la famille de Touria ne lui permettent nullement
de régler cette dette et les autorités ne lui permettront pas de quitter Dubaï
si ce réglement n'est pas effectué. Nous espérons vivement que le gouvernement
français pourra trouver une solution financière
permettant à Touria, ressortissante française, de quitter un pays où
elle est retenue contre sa volonté et sans qu'il y ait aucune responsabilité de
sa part, depuis le mois d'octobre 2002. En vous remerciant pour votre
considération, je vous prie d'agréer, Monsieur le ministre, l'expression de mes
respecteuses salutations.
7 - Sauver Amina, campagne de soutien
Cette fois, c'est Amina qu'on assasine.
Campagne de soutien sur
www.amnistiaporsafiya.org/ organisée par Amnesty International Espagne
La Cour suprême du Nigeria a ratifié la condamnation à mort par lapidation de
Amina, elle a seulement repoussé l'application de la peine d'un mois pour raison
d'allaitement de son fils. Après elle sera enterrée jusqu'au cou et tuée à coup
de pierres, à moins que l'importance de la condamnation ne fasse réfléchir les
autorités nigériennes. Au moyen d'une campagne de signatures pareille à
celle-ci, on sauva la vie à une autre femme dans la même situation. Il n'y a pas
de temps à perdre. Ne doutez pas et agissez s'il vous plait. Safiya allait se
faire lapider parce qu'elle avait eu un enfant après avoir divorcé.
Amnistie internationale demande votre appui avec votre signature sur cette page
web. Il semble qu'ils aient reçu moins de signature cette fois-ci. Cela ne coûte
rien de cliquer sur
www.amnistiaporsafiya.org et de mettre sa signature sur la carte. Ne
pensez pas que cela ne serve à rien, cela a déjà sauvé la vie d'une femme. Si
vous le jugez utile, faites circuler ce message aux personnes sensibles à cette
menace de mort. Cela vous prendra une minute
8 - Iran : Le régime des mollahs condamne une adolescente de
15 ans au fouet et à la prison
Commission des femmes du Conseil national de la Résistance
iranienne
Le 23 janvier 2003
Un tribunal à Téhéran a condamné une adolescente de 15 ans,
nommée Razieh, à 50 coups de fouet, un an de prison et une amende de trois
millions de tomans. Dans la dictature misogyne des mollahs, un jeune fille de 15
ans est considérée adulte et peut être condamnée à tous les châtiments destinés
à un adulte. L'article 1210 du code civil des mollahs considère une fillette de
9 années lunaires (huit ans et neuf mois dans le calendrier solaire) mature,
alors qu'un garçon doit avoir 15 années lunaires (14 ans et 7 mois solaires)
pour être considéré complètement mûr. C'est donc une pratique normale dans ce
régime inhumain de condamner les mineurs à des châtiments violents comme
l'exécution, l'amputation des membres et le fouet en public. Se référant aux
points stipulés dans la convention contre toutes formes de discrimination envers
les femmes, notamment ceux qui soulignent l'invalidation des lois, de codes, des
traditions ou des usages discriminatoires contre les femmes, la Commission des
femmes du Conseil national de la Résistance iranienne appelle l'ensemble des
organisations et instances de défense des droits des femmes à entreprendre une
action urgente et à faire pression sur le régime misogyne des mollahs en Iran
pour cesser les exécutions, les tortures, les coups de fouet et autres
châtiments violents, spécialement contre les adolescents et les enfants.
9 - Femmes, genre et décentralisation
Janvier 2003
Dans le cadre du débat sur la décentralisation, lancé par le Premier Ministre,
l'Etat réfléchit à son rôle et aux structures qu'il met en place pour répondre
aux besoins du développement et du maintien des grands équilibres économiques,
sociaux et politiques. Tous les Ministères sont concernés par ces
questionnements y compris les services régionaux et départementaux du Ministère
Délégué à la Parité et l'Egalité Professionnelle, dont certaines compétences
pourraient être transférées aux Conseils Généraux. Un débat est donc ouvert. Des
Assises se tiennent dans les différentes régions. Les élus, les fonctionnaires,
citoyens et les citoyennes élaborent des réflexions et des propositions à partir
de leurs expériences, de leurs projets et de leurs espoirs.
Les femmes en tant qu'actrices du développement et de la vie économique,
politique, sociale, mais aussi de la vie quotidienne et familiale se posent à
cette occasion, certaines questions. Elles ont un outil méthodologique pour le
faire : L'introduction de la " perspective de genre " dans les grandes questions
d'actualité permet de mettre en évidence des besoins différenciés entre hommes
et femmes, et de définir des politiques pour lutter contre ce type de
discrimination.
On distingue :
Les " besoins pratiques de genre ", c'est-à-dire les besoins des femmes et des
hommes, en tenant compte de la réalité des rôles sociaux. En ce qui concerne les
femmes, on dira par exemple que les crèches sont " des équipements pour les
femmes qui travaillent ". C'est vrai surtout parce que dans le monde actuel ce
sont encore les femmes qui s'occupent le plus des enfants. L'Etat en général
joue un grand rôle pour fournir des équipements et des infrastructures sociales
qui correspondent aux " besoins pratiques des femmes ". Au cours des années,
beaucoup de tâches antérieurement du ressort de la famille ont été prises en
charge par la collectivité et socialisées. Les femmes qui les assumaient
gratuitement dans le cadre de leur fonction domestique, en ont été
individuellement déchargées, par le développement de professions spécialisées
(les infirmières, les éducatrices, les assistantes sociales, les professeurs)
encore qu'elles continuent à en être globalement responsables et que les
professions sociales soient restées majoritairement féminines. Aujourd'hui si l'Etat
réduit le budget des écoles, des crèches, des logements, des services de base,
de la lutte contre la précarité et la pauvreté, immédiatement les familles en
pâtissent et plus encore en leur sein, celles qui y jouent principalement encore
un rôle de protection et de soin, c'est-à-dire les femmes, qui s'en trouveront
surchargées de responsabilité ou appauvries. Si on y regarde de plus près, les "
besoins pratiques des femmes " sont en fait des besoins des enfants ou de la
population en général, comme dans le cas des services à la petite enfance ou de
santé, dont la société attribue la responsabilité aux femmes. Celles-ci les
prennent en charge, souvent encore dans l'ombre, dans le but de rendre le monde
plus vivable et solidaire. Ce sont les collectivités locales qui assument le
plus directement cette production de services et c'est une des raisons de fond
pour lesquelles les femmes s'investissent davantage dans la politique locale
depuis quelques dizaines d'années et y prennent des responsabilités centrées sur
le secteur sanitaire et social. Elles peuvent le faire aussi parce que l'Etat
s'est soucié au niveau national de promouvoir une participation plus équitable
des femmes dans les systèmes électoraux par des lois qui mettent l'équité au
centre des préoccupations républicaines.
Car il existe aussi des " besoins stratégiques de genre ". c'est-à-dire des
besoins plus avancés qui supposent un changement des rôles masculins et
féminins, une lutte active contre les discriminations , contre les dominations
qui utilisent la violence pour s'imposer, contre les exclusions et les
inégalités de toutes sortes. Ce sont des besoins qui représentent les intérêts
profonds des femmes en tant que citoyennes. Construire une véritable égalité des
chances entre hommes et femmes, redresser la barre dans un échange inégal qui
laisse une bonne partie du travail des femmes dans l'invisibilité au nom de
l'amour et de la gratuité, dénoncer les violences auxquelles les soumettent dans
la vie privée et dans la vie publique ceux qui s'opposent au changement vers
davantage de justice et d'équité, suppose une volonté politique nationale forte.
Car il ne s'agit pas de compenser quelques déviances ou originalités locales, ni
même de s'y adapter, mais de transformer des inégalités massives et des réalités
structurelles : il s'agit de rattraper les 30% de moins que reçoivent les femmes
comme revenu, d'imposer la mixité dans toutes les professions, de protéger les
10% de la population féminine victimes tous les ans de violences (2 millions de
femmes, ce n'est pas rien), de sanctionner 2 millions d'agresseurs qui jouissent
d'une quasi impunité (seules 6% des plaintes aboutissent), de défendre la santé
reproductive de la moitié de la population ou d'arriver à la parité alors que le
" libre jeu démocratique " ne permet qu'à 16% de femmes de représenter leurs
concitoyens-nes au niveau national Ce ne sont pas là des compétences
diversifiées de gestion locale qu'il faut mettre en oeuvre, mais une forte
implication de l'Etat avec tous les moyens dont il dispose. Et ils ne sont pas
opulents en la matière. Nous ne sommes probablement pas à la pointe du progrès
des institutions destinées à faire avancer les Droits des Femmes en France. Mais
celles que nous avons ont montré leur utilité. C'est en tant que représentantes
d'une politique d'Etat, d'une politique nationale, que les fonctionnaires et
chargées de mission mènent courageusement la bataille à tous les niveaux. Plus
une question est transversale, plus elle exige d'être relayée et rappelée par
une parole forte de l 'Etat. Dans cet esprit, les Délégations Régionales et
Départementales sont la garantie localement d'une cohérence des politiques
nationales.
Dans les régions et les départements il ne leur est pas facile d'influencer les
élus ou les fonctionnaires représentant l'administration centrale. Pourtant
elles le font. Et quand elles ne sont pas là, les choses avancent plus
difficilement entre les partenaires. On ne peut pas dire en 2003 en France, que
l'on observe un fort courant d'élus locaux qui, pour faire plus et mieux,
exigent que l'Etat leur cède les rênes d'une politique pour l'égalité des
chances entre les sexes ou contre les violences sexistes. Quelques-uns le font,
heureusement. Mais de façon générale ils comprennent mieux les " besoins
pratiques " des femmes, que leur besoin de changement des mentalités et de la
justice. Dans le domaine qui est le nôtre, les réalités sur les violences sont
encore difficiles à dire. Elles ne sont pas reconnues dans leur gravité, les
décisions sont difficiles à prendre, les auteurs de violences,difficiles à
dénoncer et réprimer. Peut-être trouve-t-on aujourd'hui plus d'élus disposés à
aider un foyer d'hébergement, çà et là. Mais une véritable politique permettant
de faire reculer l'inacceptable, et assurant une sécurité aux femmes dans l
'espace public et privé, cela requiert une autorité nationale et ne peut être
laissé à la très variable appréciation locale. Le Premier Ministre et la
Ministre Déléguée à la Parité ont démontré par leur visite à la Fédération
Nationale Solidarité Femmes l'importance nationale de ce sujet. Nous attendons
donc de leur gouvernement que ce geste soit suivi de moyens et décisions
engageant les différents ministères au plus haut niveau, en particulier les
ministères de la Justice, l'Intérieur, les Affaires Sociales et la Santé. Et que
l'Etat n'abandonne pas ses compétences pour faire avancer les Droits des Femmes.
Nous attendons également la réactivation de la Commission Interministérielle
contre les Violences faites aux Femmes et un appui décisif aux Commissions
Départementales. Il leur manque encore d'ailleurs des instruments d'analyse et
d'action, en particulier des statistiques sexuées dans tous les domaines :
La politique de sécurité nationale et de justice demande à être affinée par des
informations plus concrètes sur les agresseurs et les victimes ; c'est ainsi que
l'on pourra prendre la véritable mesure des choses et agir en conséquence. Trois
ans après l'enquête nationale ENVEFF qui a montré une partie des réalités, dans
des proportions alarmantes, comme nous vous en avons fait part, il est temps que
le voile soit levé également sur les chiffres de la police et du système
judiciaire.
Peut-être nos arrières-arrières-petits-enfants garçons et filles auront-ils et
auront-elles la chance de trouver désuètes toutes les discriminations et les
violences sexistes et toutes les injonctions de l'Etat pour les faire reculer.
Ce sera sûrement parce que nous aurons su construire pour eux et pour elles un
pays plus solidaire et plus uni et que le plus grand nombre partagera ces idées.
Ils auront entendu dans leur famille et à l'école, à la télévision et dans les
journaux un autre discours. Nous n'en sommes qu'au début. Beaucoup reste à faire
pour nous en rapprocher, un peu.
Fédération Nationale Solidarité Femmes
Paris le 31 janvier 2003
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes, 104 rue des Couronnes, 75020 Paris Tel : 01 44
62 12 33 Fax : 01 44 62 12 34