Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 1 33, Fax : 01 44 62 12 34
Sommaire SPÉCIAL FORUM SOCIAL EUROPÉEN Bilan de la Coordination européenne de la Marche mondiale des Femmes (Nelly Martin avec l'aide de
Judith Martin-Razzi-Marseille):
1 - FSE 2003
2 - Cinquième conférence mondiale sur les femmes/ Beijing +5 ou Beijing +10?
3 - Campagne contre les jouets sexistes
4 - Campagne Amnesty international : Turquie et Colombie
5 - Violences conjugales en Europe
I -FSE 2003
* Suite FSE 2002 : une petite brochure est mise en route par la Coordination européenne de la Marche mondiale des femmes pour retransmettre
les débats "femmes" qui ont eu lieu au FSE Florence. Cela mettra un peu de temps, patience. * A Florence, le dernier séminaire de la Marche a
porté sur les projets. Plusieurs thèmes de campagne ont fait l'unanimité : - Femmes et migration ; - Droit de disposer de son corps ; -
Précarité des femmes et luttes contre les discrimination. ; - Violences Nous avons réaffirmé le cadre de la Coordination européenne de la Marche
comme structure de rassemblement mise à disposition de toutes les forces qui veulent travailler concrètement sur des initiatives discutées et
décidées ensemble. Ce sera le cas pour le prochain Forum européen de Paris/St Denis, avec bien sûr le Collectif national droits des femmes (CNDF),
sur les thèmes précités. Nous avons adopté la proposition d'un forum social "Femmes" (en attendant de trouver un autre nom), sans doute la
journée d'avant le FSE (le mercredi), et si possible avec l'accord de l'organisation du FSE, ce qui nous permettrait quelques facilités. Cette
proposition a été faite à la première réunion européenne préparatoire au FSE ce week-end : « La Coordination européenne de la Marche mondiale des
femmes, grâce aux séminaires organisés à Florence et aux nombreux contacts d'associations et d'individu-es collectés, va essayer pendant toute
cette année préparatoire, de créer ou de consolider des réseaux sur les thèmes suivants : - pauvreté/précarité, violences, immigration, libre
disposition de son corps. Ces réseaux, à partir de la plate-forme de la Marche, essaieront de dégager des revendications communes qui pourraient
constituer une sorte de contre-convention européenne "côté femmes". Nous souhaitons clore cette année de travail par une initiative commune et
ouverte. Nous discutons encore de la date et du lieu mais il nous faut d'or et déjà dire que la proposition la plus discutée est de s'accoler au
FSE par une journée de débats et d'initiatives le mercredi. Cela nous permettrait non seulement de profiter des infrastructures, mais surtout de
répondre au besoin de nous retrouver dans un moment de visibilité fort qui rende compte de ce travail commun. Cela ne change en rien le fait que
nous allons continuer à participer au FSE, en organisant conférence et séminaires femmes, tout en faisant des efforts supplémentaires pour
imposer que les autres conférences et séminaires soient genrées, pour ceux qui doivent l'être, en proposant des intervenantes et/ou en obtenant
que les intervenant-es n'oublient pas la place des femmes dans le thème qu'ils développent. Il faut aussi dire que nous avions daté depuis
longtemps une initiative femme autour de la Convention européenne et que la préparation des forums rend difficile, en temps et en argent, de
développer nos propres initiatives (ça n'est sans doute pas le cas seulement pour les seules associations de femmes). Nous voulons que les
associations de femmes et féministes participent au FSE ; nous voulons aussi qu'elles continuent à construire leurs propres initiatives. Il nous
faut donc essayer de combiner les deux. C'est une des solutions que nous avons trouvé ». Une première réunion de la commission Marche
mondiale-mondialisation du CNDF a eu lieu à Paris le 3 décembre au soir pour faire le bilan du FSE et débattre de la proposition du FSE "femmes"
pour 2003. Il n'y a pas eu d'opposition mais nous avons ressenti le besoin d'une réunion plus longue et beaucoup plus large en choisissant une
date qui permette une présence plus importante de toutes les associations et organisations qui souhaiteraient être parties prenantes. Réunion
Marche Mondiale - Mondialisation - CNDF préparatoire au FSE "Femmes" et FSE 2003 Local SNUIpp - FSU 12 rue Cabanis Métro Glacière
Une
autre intervention a été faite à propos du texte de "mise en place d'un cadre de travail européen au nom de la Coordination européenne de la
Marche et du Collectif national droit des femmes : - « Sur la phrase "en veillant à la présence des femmes dans les délégations" nous pensons
que le terme "en veillant à" est beaucoup trop vague et ne permettra pas de mettre les organisations participantes en face de leurs
responsabilités. Dans les réunions préparatoires, il nous faut dés maintenant réfléchir à un système plus contraignant, pour les délégations
mais aussi dans l'organisation des débats. Le système un homme-une femme d'aujourd'hui est déjà un premier pas positif mais ça ne sert à rien si
on le casse en cours de route. Pourquoi pas un système de quotas par pays dans l'idée d'aller vers une parité réelle ? Il nous faut aussi
réfléchir ensemble à des propositions pour prendre correctement en compte la question du genre dans la lutte contre le système néo-libérale et
patriarcale. Il nous faut pour cela trouver un moment , un lieu, pour discuter des solutions, des alternatives à apporter. Les groupes de femmes
seront des forces de propositions, vous pouvez y compter, mais cette question n'est pas l'affaire, le problème des femmes, cela doit être bien
clair. Les points que je viens de soulever ont pour objet de souligner que les problèmes ne peuvent être résolus de façon quantitative seulement
mais, pour garantir une véritable concertation sur les stratégies de luttes à déterminer ensemble. - Sur le conseil d'orientation, « veiller
à la permanence de ses membres" est difficile pour les réseaux européens, financièrement et si nous voulons qu'un maximums de pays participants
à nos réseaux soient parties prenantes du FSE. Si une réunion a lieu en Italie, en Espagne... nous voulons faire en sorte que des copines du
pays soient associées, c'est très important. - Sur le Forum social Méditerranéen, nous voulons dire la difficulté que cela représente pour
notre réseau que deux forums aient lieu quasiment en même temps. Les femmes de l'Espagne, de l'Italie, de la Grèce, celles de Marseille.. nous
font bien comprendre , surtout pour l'Espagne, qu'elles privilégieront le forum méditerranéen. Or, nous avons besoin de tout notre réseau
européen, particulièrement à ce moment de la construction de l'Europe. Un des objectifs importants du FSE est de construire des réseaux.
L'éclatement en deux forums, Nord et Sud, quoiqu'on en dise, ne va pas dans ce sens et nous semble catastrophique ». Sur ce problème, des
interventions ont eu lieu affirmant que les deux forums vont travailler en coordination et ne seront pas exclusifs l'un de l'autre. Nous
verrons. L'inquiétude devant le texte vécu comme fermé, rigide dans les structures proposées , « comme une rupture avec la méthode « ouverte et
inclusive » qui avait présidé à la préparation du FSE à Florence , a débouchée sur un nouveau texte proposé par le secrétariat d'organisation
français, texte qui a reçu l'adhésion enthousiaste et quasi unanime de tous et de toutes. Ce texte sera diffusé sur la liste FSE. A noter que
nous proposons une personne dans le secrétariat d'organisation pour la Marche et le CNDF. Nelly Martin y va jusqu'à une décision commune le 11
janvier. Il peut y avoir des suppléantes, c'est beaucoup de travail, dit-on.
Attention rectification de la date:
* Prochaine réunion, comité d'initiative français :
Lundi 16 Décembre 2002, 18h SNUIpp, 12 rue Cabanis, Métro Glacière
Compte tenu de la prolifération des
ressources, de l'énergie et de la participation des ONGs dans nombreuses conférences internationales organisées dans le cadre du système des
Nations Unies, il est temps que le mouvement féministe commence à se poser les questions importantes suivantes : Ces conférences mondiales
assurent-elles de manière efficace les droits économiques, politiques et sociaux des femmes et le rôle stratégique que peuvent jouer les
activistes au cours de ces événements ? Il est temps que se demander comment nous bénéficions d'une telle participation. De tels événements
renforcent-ils réellement la coopération entre les gouvernements en faveur d'un front féministe uni? Comment pouvons-nous en guise
d'alternative, rendre notre participation à ces événements plus stratégique? Quels sont les nouveaux enjeux qui sont de plus en plus pertinents
et nécessitent d'être reformulés et re-examinés à la fois par le mouvement et les États? Une telle réflexion est indispensable compte tenu du
contexte politique actuel où règnent l'internationalisation de la droite, les gouvernements et politiques néolibérales.
Le 9ème Forum
International de l'AWID, Réinventer la mondialisation, a engendré un débat continu et critique sur la nécessité de ré-évaluer si le mouvement
féministe international doit encore concentrer son énergie sur une autre conférence mondiale. Une rencontre Beijing +10, bien qu'étant une
opportunité de se regrouper et d'établir de nouvelles priorités, peut également être redondante puisque la plupart du programme d'action de
Beijing (PAB) n'a toujours pas été réalisé. À la plénière inaugurale, Joanna Kerr, Directrice exécutive de l'AWID a déclaré qu'elle ne
consentait personnellement pas à une cinquième conférence mondiale sur les femmes en 2005 compte tenu des efforts et ressources nécessaires pour
défendre ne serait-ce que les progrès obtenus lors des conférences précédentes des Nations Unies. Jusqu'à ce que l'on ait plus de gouvernements
en faveur de l'égalité entre les sexes, il est peut-être trop dangereux de permettre aux gouvernements de renégocier nos droits, une rencontre
en 2010 serait sans doute plus appropriée. Nos membres en consentent-elles/ils ? Ce commentaire ainsi que certains documents générés lors du
Forum ont fait l'objet de nombreuses interventions et nombreux débats. La réponse des participant-e-s au Forum et celle des membres varie entre
un appui massif pour la prorogation d'une cinquième conférence mondiale sur les femmes en 2010 (quand il y aura un climat politique plus
favorable), une préparation active d'une conférence mondiale en 2005 et des alternatives qui suggèrent entre autre, une conférence par les
femmes sur l'état de la planète.
Maintenant que nous avions eu un peu de temps de réflexion sur le dialogue engendré au Forum, quelles
sont donc les discussions, les dilemmes et les idées générés par le débat sur Beijing+10/Cinquième conférence mondiale ? AWID désire vous
inviter, membres et participant-e-s au Forum, à vous livrer à un débat de l'heure, un dialogue d'actualité sur les avantages, les inconvénients
et les alternatives à la tenue en 2005 de la conférence proposée. Cette discussion en ligne de quatre semaines sera modérée et comprendra des
sommaires hebdomadaires et des sujets de discussions pertinents aux commentaires individuels et interventions faites au cours de la semaine.
Pour y participer, veuillez vous inscrire à lists@awid.org , avec "subscribe 5worldconferencewomen" dans le texte du message. Vos interventions
peuvent être faites soit en français, espagnol ou anglais. Nous nous réjouissons à l'idée de ce nouveau dialogue qui une fois de plus, se veut
diversifié, engagé et provocateur !!!
Et pour commencer notre processus de réflexion, voici certains des avantages et inconvénients déjà
formulés à l'égard d'une participation à Beijing +10 en 2005 : Une cinquième conférence mondiale sur les femmes peut : · Introduire de nouvelles
voix, de nouveaux États et de nouveaux enjeux à la table de négociation ; · Fournir un accès aux membres de la Chambre des représentants,
renforcer l'engagement des États pour les droits des femmes ou, au moins maintenir les droits des femmes à l'ordre du jour de l'État ; ·
Renforcer le besoin des groupes de femmes de travailler ensemble pour évaluer leurs succès et leurs difficultés au niveau local, régional et
international ; · Bénéficier d'une couverture médiatique internationale et capter de l'attention ; · Continuer sur la lancée actuelle du
mouvement international des femmes et accroître son engagement.
Elle peut toutefois : · Permettre aux gouvernements de ne pas s'en tenir
aux accords faits précédemment, affaiblissant ainsi leur engagement envers le PAB ; · Ne pas être l'usage la moins stratégique d'utiliser les
ressources financières et humaines des ONGs car les préparatifs sont souvent coûteux en argent et en temps ; · Détourner l'énergie qui
normalement aurait été consacré par les ONGs de femmes à des services de première ligne et projets importants à l'échelle internationale ; ·
Détourner l'attention des organisations de femmes et celui même du mouvement mondial de leurs divers processus de stratégie indépendants et unis
; · Les points ci-dessous sont d'autant plus importants compte tenu de la propagation à travers les États et même les Nations Unies, de la
droite conservatrice.
3 - CAMPAGNE CONTRE LES JOUETS SEXISTES
Du 14 au 22 décembre 2002 (NB :l'horaire du samedi 21 est bien 15H à la Samaritaine, e)
Samedi 14 décembre - à partir de 19H, Restaurant de
soutien à la campagne contre les jouets sexistes, Menu végétarien à 8 euros La Rôtisserie, 4 rue Sainte-Marthe, 75010 Paris, M° Belleville
Jeudi 19 décembre - 19H15 Débat sur les jouets sexistes en présence de Serge Chaumier, sociologue à l'université de Bourgogne 27 rue Saint
Guillaume, 75007 Paris M° Sèvres-Babylone, Rue du Bac ou Saint Germain Amphithéâtre Chapsal
Samedi 21 décembre - 15H Manifestation
festivecontre les jouets sexistes RdV devant la Samaritaine Sortie M° Pont Neuf
Dimanche 22 décembre - 13H30 Action festive contre les
jouets sexistes (venir habillé-e en couleurs vives) RdV place du Châtelet, M° Châtelet et durant toute la campagne Distributions de
catalogues antisexistesdevant les magasins de jouets (demandez-en aux associations organisatrices)
Quoi de plus anodin qu'un enfant qui joue
avec ses cadeaux de Noël ? Qui ne s'est jamais extasié en voyant une petite fille déballer sa Barbie, ou un petit garçon découvrir son Action
Man ? Pourtant, ces situations ne sont en rien anodines, car les jouets dont disposent les enfants influent sur leur vision du monde et les
préparent déjà à leur vie future. Aujourd'hui, 80 % des tâches ménagères sont effectuées par les femmes, et 2 millions de femmes en France sont
battues par leur conjoint. Dès le plus jeune âge, on conditionne les petits garçons à la violence (armes, gants de boxe.), à la technique
(voitures, trains.), à la science (petit chimiste.), à la compétition (circuits auto, baby-foot.). Les petites filles sont quant à elles
préparées à un futur rôle de mère (on les habitue à s'occuper de leurs poupées dès le plus jeune âge), de ménagères (par le biais des dînettes,
d'aspirateurs miniatures.), ou d'objet de désir (panoplie de maquillage, poupées ultra-minces.). On apprend aux petits garçons à être dominants
(par la force, la technique, la compétition) et aux petites filles à être dominées : consignées aux tâches ménagères, elles doivent toujours
avoir une apparence soignée pour plaire aux garçons. Les valeurs véhiculées par les jeux dits " masculins " sont celles que la société
d'aujourd'hui met en avant (esprit d'aventure et de compétition, penchant pour la technique, etc.), à la différence des jeux dits " féminins ".
Garçons et filles doivent se conformer à des normes imposées et socialement hiérarchisées : on apprend aux garçons la domination et aux filles
la passivité et la soumission. Si, heureusement, la société d'aujourd'hui n'est pas toujours aussi sombre que le suggère ce tableau -
certaines femmes refusent de se cantonner à un rôle de mère et d'épouse et tous les hommes ne battent pas leur compagne (même si quasiment tous
ont eu des jeux guerriers dans leur enfance) - c'est parce que des femmes et des hommes s'élèvent contre ces modèles. Aujourd'hui les jouets
et surtout la façon dont ils sont proposés aux enfants (et aux adultes) continuent à refléter et à encourager cette répartition sexiste des
rôles entre des femmes que l'on désire dociles et soumises, et des hommes qui ne doivent trouver leur identité qu'en tant qu'individus
protecteurs et virils. Contre les fantasmes sexistes des catalogues de jouets, refusons les normes inégalitaires et n'offrons plus de cadeaux
stéréotypés. Proposons un véritable choix à nos enfants : pour les filles comme pour les garçons, vive les jeux de coopération, les poupées et
les poupons (qui ne soient ni anorexiques ni surmusclés), les jeux de construction et d'éveil, les albums sans clichés sexistes !
4 - Campagne Amnesty international : Turquie et Colombie
De la commission femmes d'Amnesty international Vous trouverez ci-joint la présentation du cas de deux défenseurs originaires de Turquie et
de Colombie qui font l'objet de notre action, et des modèles de lettres/cartes postales, à renvoyer au Secrétariat national d'Amnesty
International, à l'attention de la Commission Femmes, qui se chargera de les faire parvenir aux ambassades des pays concernées. Ceci permettra
également de les comptabiliser et d'en faire part aux associations de droits humains soutenues par notre action. Nous vous remercions par avance
de votre participation, et de la diffusion que vous pourrez également faire de ces informations à d'autres personnes ou associations
susceptibles de contribuer à l'action.
- Turquie - Eren Keskin: (menaces de mort et procès injustifiés) Eren Keskin est présidente de la
branchées, elle reçoit périodiquement des menaces de mort par téléphone. En avril 2001, elle apprend qu'un homme, arrêté dans une localité
voisine, a avoué avoir eu l'intention de la tuer. Au cours de la même année, elle est agressée dans son bureau par un individu armé qui
cherchait visiblement à l'abattre. Eren Keskin a également fait de la prison à cause de son action en faveur des droits humains. Elle fait
actuellement l'objet de nombreux procès et enquêtes visant en fait à sanctionner ses activités de militante des droits humains : déclarations à
la presse sur la reconnaissance de la langue et la culture kurdes, dénonciation de la violence contre les femmes, des abus sexuels et des viols
subies par les femmes en prison.
Modèle de lettre proposé Lettre à adresser au Président Ahmet Necdet Sezer Monsieur le Président, Je
me permets d'intervenir pour Eren KESKIN, présidente de la section d'Istanbul de l'association des droits de l'Homme (IHD) qui reçoit des
menaces de mort et est harcelée. Une dénonciation par Eren Keskin de viols et violences sexuelles de femmes emprisonnées lui a valu une
inculpation pour "incitation à la haine". Sa demande de reconnaissance de la langue et la culture kurdes a entraîné son inculpation pour
"soutien à un parti d'opposition armée illégal". Je vous demande de prendre toutes mesures pour qu'Eren Keskin et tous les défenseurs des droits
humains turcs puissent mener sans entraves leurs activités en vertu de la déclaration sur les défenseurs de l'ONU. Respectueusement
Nom
Signature Adresse
- Colombie : Yolanda Ceron (filature, assassinat) Vers midi, le 19 septembre 2001, la religieuse Yolanda Ceron est
atteinte de huit balles dans le parc Narino de Tumaco, alors qu'elle vient de quitter la "Pastorale sociale" où elle travaille. Elle décédé à
l'hôpital peu après son transport. Âgée de 43 ans, elle était connue internationalement pour défendre les droits des indigènes et des
communautés noires de Tumaco. Elle avait, peu avant sa mort, informé les autorités de la surveillance des bureaux de la Pastorale sociale et de
sa filature par des hommes non identifiés. Par ailleurs elle avait été convoquée par le Procureur de Tumaco pour confirmer les accusations
qu'elle avait formulées sur des violations des droits humains. Elle déclarait par exemple "nous avons actuellement le devoir historique d'élever
la voix". L'enquête ouverte sur sa mort n'a pas donné de résultat ce jour.
Modèle de lettre proposé Lettre à adresser au Président Uribe
Monsieur le Président, Je voudrais attirer votre attention sur l'assassinat de Yolanda Ceron, qui travaillait la Pastorale sociale de Tumaco. Le
19 septembre 2001, elle est atteinte de 8 balles dans le parc de Narino et meurt peu après l'hôpital. Cette militante défendait les droits des
communautés noires et des indigènes de Tumaco et avait confirmé peu avant sa mort, ses accusations de violations des droits humains auprès du
Procureur de la ville. Elle avait dit aux autorités qu'elle était suivie et que les bureaux de la Pastorale sociale étaient surveillés. Je vous
demande d'user de votre pouvoir pour que l'enquête ouverte après sa mort soit complète et impartiale et que ses résultats soient publiés.
Respectueusement Nom Signature Adresse
A RENVOYER SUR CARTE POSTALE A : AMNESTY INTERNATIONAL- COMMISSION FEMMES 76 BOULEVARD DE LA
VILLETTE - 75940 PARIS CEDEX 19
5 - Violences conjugales en Europe
L'Europe ouvre les yeux sur les violences domestiques et sexuelles.
Le Conseil de l'Europe a organisé à la fin du mois de septembre dernier
une série de journées consacrées à l'étude de rapports sur la violence domestique et l'exploitation sexuelle des enfants. Veuillez trouver
ci-après un court résumé du contenu de ces journées, suivi d'un article de presse détaillant le contenu du rapport d'Olga Keltosova, rapporteuse
auprès du Conseil sur la question des violences domestiques. Hélène Palma
Strasbourg, 26.09.2002 - L'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe, réunie cette semaine en session plénière à Strasbourg, achève demain sa session d'automne. A l'ordre du jour figurent des rapports sur
la violence domestique et sur l'exploitation sexuelle des enfants. Face à un phénomène endémique qui concerne tous les pays européens, Olga
Keltosova (Slovaquie, GDE), rapporteuse sur la violence domestique, propose que les États membres du Conseil de l'Europe accroissent l'aide
judiciaire, sociale et financière pour venir en aide aux victimes. Elle souhaite que le concept de violence domestique soit défini dans les
législations nationales de telle manière qu'elle soit considérée comme une infraction pénale grave. Dans son rapport sur l'exploitation sexuelle
des enfants, Fiorello Provera (Italie, LDR) invite les États membres à adopter une politique de tolérance zéro qui privilégie les droits de l'enfant-victime
et qui ait pour objectif la recherche active et l'identification des victimes aux fins de réhabilitation et de juste indemnisation. Pour le
rapporteur, il faut saisir l'opportunité de la Convention qui doit réviser les institutions de l'UE, pour faire des propositions afin de combler
les déficits quant aux droits des enfants. Des informations sur la session sont également disponibles sur le portail du Conseil de l'Europe
http://www.coe.int/APsession Contact : assembly news@coe.int Unité de Communication de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
VIOLENCE CONJUGALE : Une femme est tuée chaque semaine par son conjoint en Europe (par Sonia Wolf / Agence France-Presse Strasbourg)
La
violence conjugale est devenue un phénomène endémique en Europe où chaque semaine une femme est tuée par son mari ou son concubin, selon le
Conseil de l'Europe qui a appelé vendredi ses 44 États membres à la réprimer plus durement. Pour les femmes de 16 à 44 ans, la violence
conjugale serait la principale cause de décès et d'invalidité avant le cancer, les accidents de la route et la guerre, selon des statistiques
citées par un rapport du Conseil de l'Europe. En Europe, selon les pays, de 20 à 50% de femmes sont victimes de violences conjugales. Mais il
n'existe pas de «portrait-robot» du conjoint violent et aucune couche sociale n'est épargnée, selon le rapport. «La pauvreté et le manque
d'instruction ne sont pas des facteurs significatifs, l'incidence de la violence domestique semble même augmenter avec les revenus et le niveau
d'instruction», souligne Mme Olga Keltosova (Démocrates européens, Slovaquie), auteur du texte. Selon elle, une étude néerlandaise a même révélé
que presque la moitié de tous les auteurs d'actes de violence à l'égard des femmes sont titulaires d'un diplôme universitaire. «La violence
domestique, sous toutes ses formes -agression physique, abus sexuel, viol, menaces et intimidation-, est le fléau mondial le mieux partagé»,
a-t-elle souligné. L'auteur du rapport cite également la «violence psychologique», souvent occultée mais parfois plus douloureuse que les coups.
«Les attaques verbales, les humiliations, les menaces, les harcèlements répétés, l'enfermement conduisent la femme à perdre toute confiance en
elle, ce qui l'empêche plus tard de se prendre en charge», explique Mme Keltosova. Des études citées par le rapport font état de 1,35 million de
femmes victimes de violence domestique en 2001 en France et environ 10 000 par an en Norvège. En Russie, «13 000 femmes sont tuées chaque année,
pour la plupart par leur mari ou partenaire», précise le rapport qui propose en parallèle le chiffre de 14 000 Russes tués en 10 ans pendant la
guerre d'Afghanistan. Face à ce constat dramatique, le Conseil de l'Europe a demandé à ses États membres de prendre des mesures préventives mais
aussi d'élaborer un arsenal pénal pour que les auteurs de violences domestiques soient sévèrement sanctionnés. Si dans certains pays le viol
dans le couple est considéré comme un crime, «beaucoup d'autres estiment que les conjoints ont droit à un accès sexuel illimité à leur femme»,
regrette Mme Keltosova. «Le fait que ces violences se pratiquent au domicile de la victime, dans un huis clos, a toujours été un prétexte pour
qu'on les qualifie de problème relevant de la sphère privée,», a-t-elle déploré. Parmi les mesures proposées figure notamment «l'éloignement
immédiat du partenaire violent du domicile et de l'environnement quotidien de la femme et de ses enfants, sans preuve et sans attendre une
décision de justice».
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes, 104 rue des Couronnes, 75020 Paris Tel : 01 44 62 12 33 Fax : 01 44
62 12 34
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