Bonjour, finalement, après
des mois de préparation, avec des réunions à Bruxelles, à Vienne, à Thessaloniki et à Barcelone, nous pouvons vous envoyer les informations
concernant la présence de la MMF dans le cadre du Forum Social Européen. Malgré les maigres forces (humaines et financières surtout) la MMF a
participé a tout le processus ouvert et participatif de décision sur les formes et le programme du FSE, avec des dizaines d'autres mouvements sociaux
européens. Malheureusement il n'y a pas eu d'autres participation féministe systématique, mais bien des groupes locaux ou des individues, éparpillées
ici et là dans les différents pays. Un des objectifs de notre présence à Florence est exactement de relier tous ces contacts, de renforcer la MMF au
niveau européen et d'essayer d'élaborer des propositions d'initiatives communes en 2003-2004. Le résultat est que, malgré les bonnes intentions du FSE
d'ouverture envers le féminisme et de parité des interventions, on est assez loin du bord. Dans les 18 grandes conférences du matin sur
liberalisme et alternatives ; guerre et paix ; droits, démocratie, citoyenneté ; il y a environ un tiers d'intervenantes femmes, parmi lesquelles
quelques féministes nous ne connaissons pas toutes les intervenantes qui sont proposées par une douzaine de pays) et des présidences paritaires
homme/femme. Nous avons une conférence titré "Hommes-femmes un conflit nécessaire pour un futur commun" et une conférence gérée par nos amies (et
amis) des réseaux lesbiens, gay et trans. Contrairement à ce que nous avons discuté à Rome, nous n'avons pas trouvé d'interlocuteur male motivé pour
"affronter le conflit" dans le cadre de cette conférence. Il n'y aura donc que des intervenantes femmes, venant de 5 pays différents qui analyseront
les diffèrents aspect de la domination masculine et du patriarcat dans tous les domaines de la vie. Sur les environs 150 séminaires proposés et
autogérés par les réseaux internationaux, il n'y en a qu'une dizaine proposée par des Associations féministes, dont 6 ou 7 liés directement ou
indirectement à la Marche. En plus, il y a les workshops, dans des espaces plus petits et sans traduction centrale, dont nous ne connaissons pas
encore toute la liste. Il faudra certainement analyser ces données et voir ce que cela signifie pour notre travail féministe en Europe et son lien
avec le mouvement ant-iglobalisation. Nous espérons pouvoir en discuter à Florence même et ensuite, à notre prochaine coordination européenne en
février. Pour le moment nous vous invitons à nous donner un coup de main sur palace pour participer aux activités de la MMF prévues à Florence, pour
qu'elle soient un grand succès de contenu et de mobilisation. A part les confèrences et séminaire, nous aurons un stand de la MMF dans la
Fortezza da Basso où vous pourrez exposer votre matériel et le vendre, mais il faudra garantir une présence continue. En plus nous essayerons de
participer de façon visible à la manif du samedi après-midi. Apportez vos banderolles! Nous proposons une réunion de préparation à Florence le
jeudi après-midi pour toutes celles qui seront dejà arrivées. Dans un prochain courrier de la Marche, tout sur le Forum Social Européen, pour toutes
celles et ceux qui n'auront pu s'y rendre.
II - Communiqué du Collectif national droits des femmes sur la prostitution 28 octobre 2002
LE PROJET DE LOI SARKOZY ET LA PROSTITUTION
Le projet de loi élaboré par le Ministère de l'intérieur et adopté en Conseil des ministres le 23 octobre 2002 nous paraît des plus contestables
car il ne répond en rien aux besoins des personnes dans la prostitution. Au contraire il les pénalise, les réprime, et les enferme encore plus dans ce
système d'oppression et d'exploitation. C'est une lutte contre le système prostitutionnel, ce qui le nourrit et ceux qui en bénéficient qu'il faut
engager, et non contre les personnes prostituées.
Nous dénonçons la problématique de ce projet de loi :
- les mesures concernant la
prostitution sont intégrées dans un chapitre sur " la tranquillité et la sécurité publique " .Là n'est pas le problème, c'est le sort des personnes
prostituées qui est une préoccupation majeure, c'est leur sécurité à elles qu'il faut assurer ! Manifestement il ne s'agit ici que de cacher
l'existence du système prostitutionnel, pas de lutter contre. - il est absurde d'imaginer que ces mesures vont aider ces personnes. Bien au
contraire cela va les enfermer, les stigmatiser et les mettre en danger encore plus. - les " acheteurs " ne sont poursuivis que lorsque les
personnes qu'ils abusent dans le système prostitutionnel sont mineures (c'était déjà une disposition antérieure) ou dont " la vulnérabilité due à une
maladie, une infirmité, une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse est apparente ou connue de son auteur " . Mais qu'en est il de
toutes les autres personnes réduites à l'esclavage, sous la coupe de proxénètes ? Nous voulons une responsabilisation des " acheteurs ", acteurs parmi
d'autres et bénéficiaires du système d'exploitation que constitue la prostitution. - ce projet de loi remet en cause le principe abolitionniste
dont se prévaut la France, et qui n'était déjà pas réellement appliqué, étant donné que tout le volet des alternatives à la prostitution n'a jamais
été mis en place.
Nous nous opposons à toute pénalisation des personnes prostituées :
- la répression vise les personnes prostituées,
qui sont les victimes du système prostitutionnel, et seront donc doublement victimes. Déjà on assiste à du harcèlement policier, des amendes (par
exemple à Paris des femmes ayant des préservatif dans leur sac ont eu une amende de 1000 euros, à Toulouse des femmes ont vu leurs papiers d'identité
ou titre de séjour déchirésŠ). - nous nous opposons au fait de faire du racolage un délit. - nous refusons que la " tenue vestimentaire " soit
un facteur de pénalisation. Nous pouvons nous habiller comme nous voulons ! - nous nous opposons aux amendes, harcèlement, éloignement hors des
villes, à tout cet arbitraire qui se développe aujourd'hui et va encore s'aggraver si ce projet de loi est voté.
Nous nous opposons aux mesures
de reconduite à la frontière des personnes étrangères en situation de prostitution et exigeons qu'un titre de séjour leur soit remis même si elles ne
peuvent ou ne veulent pas dénoncer les réseaux et les proxénètes, dès qu'elles contactent une association ou le service " numéro vert " dont nous
demandons la mise en place le plus rapidement possible.
NOUS EXIGEONS :
L'accès sans discrimination des personnes en situation de prostitution à tous les droits sociaux existants et l'élargissement de ces droits.
Des politiques sociales de lutte contre la pauvreté, la précarité, le chômage, les exclusions, pour la formation, pour le droit au logement,
l'augmentation des minima sociaux et contre toutes les discriminations.
Des politiques d'envergure, fortes et durables de lutte contre les violences à l'encontre des jeunes filles et des femmes.
Des politiques systématiques de formation des jeunes garçons dans l'Education Nationale et des politiques d'information et de sensibilisation en
direction des hommes pour leur faire prendre conscience de ce qu'est le système prostitutionnel et faire en sorte qu'ils refusent d'en être complices
et/ou acteurs.
Une lutte efficace contre les proxénètes français ou étrangers et contre les réseaux de traite, y compris par une coopération internationale.
UN NUMERO VERT D'AIDE AUX PERSONNES DANS LA PROSTITUTION
service pris en charge par des associations et des travailleurs/ses sociaux/les, autonome par rapport à l'État
appel anonyme et gratuit
des écoutantEs forméEs et qualifiéEs, pouvant parler en français et en plusieurs langues étrangères
Et pour répondre aux appels qui s'exprimeront sur cette ligne téléphonique ainsi qu'à ceux qui sont adressés aux associations ou éventuellement
aux services de police,
IL FAUT UN PLAN D'URGENCE POUR LES PERSONNES VOULANT SE LIBERER DU SYSTEME PROSTITUTIONNEL QUI LEUR ASSURE UNE ALTERNATIVE VIABLE
-
hébergement immédiat et de longue durée, sécurisé si nécessaire et dans de bonnes conditions. - formation de base qualifiante et diplômante ,
rémunérée et de longue durée - droits sociaux, revenu minimum d'insertion complété par d'autres allocations autant que possible - mesures en
faveur de leurs enfants si elles en ont - annulation des dettes fiscales et des amendes - aide psychologique, médicale, juridique et autres si
nécessaire
De plus, pour les personnes étrangères :
- délivrance d'un titre de séjour aux personnes étrangères sans papiers, même si
elles ne peuvent ou ne veulent dénoncer les réseaux et les proxénètes - renouvellement garanti des titres de séjour de celles qui en ont ou en
obtiendront - si les personnes le souhaitent, contact avec le pays d'origine par le biais des consulats pour assurer la sécurité de leur famille si
elle est l'objet de menaces et faire venir les enfants éventuellement
Non à la répression contre les personnes prostituées
Pour l'accès
aux droits universels, contre toute discrimination
Le système prostitutionnel est un système d'oppression et d'exploitation C'est une violence
Pour une société sans prostitution.
III - Appel du Centre d'Etude des Réformes Féministes concernant la prostitution
En tant qu'association abolitionniste nous considérons que les clients sont les principaux coupables. Sans acheteurs pas de "marché aux femmes ",
pas de réseau proxénètes, moins de SIDA et de MST. Sachez écouter une personne sous contrainte ou sous pression, physique ou psychologique. Sachez
décrypter le discours de " l'industrie du sexe " qui répand l'idée que " les prostituées n'ont aucun droit, il faut légaliser le métier pour leur en
donner ". C'est faux. Ce qu'il veut en réalité, c'est légaliser le crime de proxénétisme et enfermer les femmes dans la prostitutions : comment sortir
de la prostitution quand on a été inscrite comme " bénéficiaire " d'un statut spécifique de prostituée ? La politique de répression du " racolage "
lancée par le gouvernement doit cesser, elle a déjà provoqué des violences policières contre les prostituées. Concernant l'expulsion des étrangères,
nous rappelons au gouvernement que la France s'est engagée par la Convention abolitionniste de 1949 à protéger les victimes de trafic. C'est pourquoi
nous demandons un interdit pour " casser le marché ", mais un interdit visant les clients, et non les personnes qui se prostituent.
IV - Position de Kofi Annan sur la place des femmes dans le "maintien de la paix "
Le secrétaire général invite le conseil de sécurité à rehausser la place des femmes dans le maintien de la paix : New York, Oct 28 2002 5:00PM Dans
un débat du Conseil de sécurité consacré au sort des femmes dans les conflits armés et au rôle qui doit leur être dévolu dans la consolidation de la
paix, le secrétaire général Kofi Annan a recommandé au Conseil de rehausser la place des femmes dans le processus de maintien de la paix. Ouvrant le
débat public au cours duquel devaient intervenir une quarantaine de délégations, le secrétaire général a estimé que la communauté internationale "ne
pouvait ni ignorer les mauvais traitements dont étaient victimes les femmes en temps de conflits armés ou en période post-conflictuelle, ni ignorer la
contribution de celles-ci au processus de recherche de la paix" Affirmant que les femmes souffraient de manière démesurée de l'impact des conflits
armés, M. Annan a fait valoir qu'elles étaient indispensables à la solution des disputes. "Et pourtant, les femmes sont très rarement présentes dans
les négociations de paix", a-t-il déploré.
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes, 104 rue des Couronnes, 75020 Paris Tel : 01 44
62 12 33 Fax : 01 44 62 12 34