Marche mondiale des femmes, tel 01 44 62 1 33, Fax : 01 44 62 12 34
Sommaire:
Prochaine réunion Marche mondiale France
Bulletin de liaison de la MMF
Communiqué de Cabiria - association lyonnaise d'aide aux prostituées et réponse de la Marche
Message de Negar après la conférence des femmes à Kaboul,
Iran : une nouvelle vague de crimes conte les femmes, message du Women's Committee of the National Council of Resistance of Iran, 9 juillet 2002
Nigéria : 600 femmes occupent le site de ChevronTexaco.. et gagnent !
I - Prochaine réunion Marche mondiale France - Préparation du FSE
Le Forum social européen aura lieu à Florence les 7-8-9 et 10 novembre 2002 (voir description dans le courrier N° 12). La Coordination européenne
de la Marche s'est investie dans la préparation de cette initiative. Elle a notamment proposé une conférence "femmes" qui a été
acceptée. Il y aura aussi des séminaires et des ateliers. Pour le moment, les propositions de thèmes concernant les femmes sont quand même
peu nombreuses. Afin que, en France, les associations puissent s'emparer de cette initiative et y trouver leur place, soit en tenant des
ateliers, soit en s'y rendant, la commission Marche mondiale propose une réunion plus longue pour préparer le FSE. Cette réunion
concerne toutes les associations, organisations et collectifs partie prenante du CNDF et de la Marche. Elle aura lieu : Samedi 7
septembre 13h30 - 19h Cité Faidherbe 104 rue des couronnes - métro Couronnes ou 23 rue de la Mare - métro Pyrénnées
II - Bulletin de liaison de la MMF
MARCHE MONDIALE DES FEMMES Vol. 5, No. 3 Juillet 2002
Nouvelle du Comité de Suivi de la Marche mondiale des Femmes
Le Comité de suivi de la Marche mondiale des femmes s'est réuni en Italie au début juin. Nous avons travaillé principalement à la préparation
de la quatrième rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes qui se déroulera en Inde du 3 au 7 dècembre 2002. Les
coordinations nationales de la Marche mondiale des femmes seront invitées à envoyer un maximum de 3 déléguées par pays pour assister à
cette rencontre fort importante. L'adoption d'un plan stratégique d'actions de la Marche mondiale des femmes, nous menant à nos prochaines
grandes mobilisations mondiales en 2005, aura sa place d'honneur sur l'ordre du jour de la rencontre. En plus de partager nos analyses de
la conjoncture et de l'État de la Marche dans nos régions respectives nous adopterons également la structure que nous voulons pour la Marche
sur le plan international.
Votre coordination nationale recevra bientôt un document préparatoire afin de s'assurer que la préparation de
la rencontre de décembre soit le fruit d'un processus collectif de réflexion sur les actions et le travail futur de notre Marche mondiale - ce
vaste mouvement de groupes de femmes à la base des quatre coins du globe. Vous en discuterez sûrement lors de la prochaine rencontre de votre
coordination ! Les sept groupes de travail internationaux de la Marche mondiale (Pauvreté/modèle macro-économique féministe alternatif,
Violence envers les femmes, Outils d'éducation populaire/droits des lesbiennes, Forum Social Mondial, Structure, Internet / Mobilisation par
des nouvelles technologies et le Réseau d'alerte de la Marche) continuent à être actifs et travailleront fort dans les mois à venir pour
continuer à organiser des actions et interventions de la Marche au niveau international et à préparer notre rendez-vous indien !
LES ACTIONS FUSENT DE PARTOUT
En août prochain, au Brésil, les femmes rurales organisent leur 2eme Marche des Marguerites pour commémorer la mort violente d'une des leurs
et réclamer l'accès à la terre, la reconnaissance de leurs droits, la fin de la violence. Elles invitent l'ensemble des groupes participants
àla Marche à réfléchir à la possibilité d'organiser l'an prochain une marche des femmes rurales dans leur pays ou d'intégrer la Marche
des Marguerites dans le plan d'action mondial et amener des déléguées de divers pays dans la capitale brésilienne pour 2003.
La
coordination européenne organisera en 2004 des Assises féministes européennes autour des thèmes de la pauvreté et de la violence envers les femmes.
Ce serait un moyen pour elles de relancer l'action de la Marche mondiale des femmes en Europe. Elles seront présentes au Forum social européen
qui aura lieu en Italie en novembre prochain. La parole des féministes doit se faire entendre et résonner dans les différents lieux d'actions
pour contrer la mondialisation Noé libérale.
Les femmes d'Amérique latine nous invitent à planifier des actions par région d'ici 2005,
un peu à l'image de ce qu'elles souhaitent faire dans le cadre de la lutte contre la Zone de libre-échange des Amériques. Elles veulent que
les femmes de la Marche mondiale des femmes dans les Amériques se mobilisent pour faire obstacle à cet accord de libre-échange. Elles organisent
un plébiscite sur la ZLA du 1er au 7 septembre en lien avec diverses organisations du mouvement contre la mondialisation néo libérale.
Les
femmes de l'Inde aimeraient organiser un parlement des femmes en 2005 au niveau national et elles croient que nous pourrions le faire au niveau mondial
afin de démontrer le type de société que nous souhaitons et adopter des lois correspondant à nos urgences, nos alternatives. Elles proposent aussi
la construction d'une constitution des droits des femmes à l'échelle internationale.
Les femmes palestiniennes nous crient leur désespoir
et appellent à des actions concrètes pour voir appliquer les décisions de l'ONU, faire cesser la violence et travailler à la paix. Les
femmes israéliennes lancent le même cri en constatant que les actions entreprises par leur gouvernement à l'heure actuelle et les attentats
suicides palestiniens fragilisent les liens développés au fil des ans entre les femmes des deux communautés mais elles persistent à croire
à la construction de la paix. Les femmes en noir de Jérusalem continuent leur vigile hebdomadaire pour réclamer la paix, suscitant des
actions semblables de la part des femmes en noir de Montréal et d'ailleurs.
Autant de femmes, autant d'idées, de besoins, d'urgences lors
de la rencontre du comité de suivis de la Marche à Rome, en Italie, nous avons pu constater combien il est important de travailler à
l'adoption d'un plan d'action stratégique afin de recréer les conditions de mobilisation qui nous ont menées à l'an 2000. Nous croyons
fermement à l'importance d'avoir un rendez-vous commun en 2005. Nous croyons qu'il faut aussi pouvoir identifier quels pas nous mèneront vers
des victoires. Les conditions de vie des femmes qui se détériorent, la fragilité de nos acquis, l'insécurité voire la frayeur générée
par une lutte contre le terrorisme menée par une droite renforcée depuis le 11 septembre, tout cela nous invite à l'action collective. Ce
devra être le focus de la prochaine rencontre des coordinations nationales de la Marche mondiale des femmes qui aura lieu du 3 au 7 décembre
2002 en Inde.
En attendant, vous pouvez vous délecter de notre dernière parution "femmes en marche" en version multimédia sur
notre site web: LIENHYPERTEXTE http://www.ffq.qc.ca/marche2000/bilan, www.ffq.qc.ca/marche2000/bilan. Cela vous donnera un aperçu de ce que les femmes du monde ont
fait comme actions, comme revendications, comme gains en l'an 2000 et ce qu'elles comptent continuer à faire. Vous recevrez une copie par
la poste d'ici septembre.
Nos coordonnées Marche mondiale des femmes 110 rue Ste-Thérèse, #307 Montréal, Quebec, CANADA
H2Y 1E6 Téléphone: (1) 514-395-1196 Télécopieur: (1) 514-395-1224, Courrier électronique : marche2000@ffq.qc.ca Site
web: www.ffq.qc.ca/marche2000
III - Communiqué de Cabiria - association lyonnaise d'aide aux prostituées et réponse de la Marche
« Chèr-es collègues, Comme vous pouvez le constater, les actions de répression se poursuivent et la direction que prend la politique du
ministre de l'intérieur est très inquiétante.Par conséquent, nous avons rédigé un nouveau communiqué de presse. Nous vous proposons de le
co-signer ou de le soutenir. Nous avons l'intention de le diffuser aux média à partir de mardi prochain (23 juillet 02). Merci de nous
informer de votre décision de co-signature ou de soutien avant cette date. En espérant que cela portera ses fruits, Cordialement, Gaëlle
Téqui Médiatrice de l'information pour Martine Schutz Samson, directrice de Cabiria
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 16 juillet 2002
HALTE
À LA VAGUE DE RÉPRESSION ET AUX ARRETÉS MUNICIPAUX ANTI-PROSTITUTION ! Plusieurs villes de France, Aix-en-Provence, Orléans,
Strasbourg et Metz ont déjà fait les frais de la politique insufflée par le nouveau ministre de l'intérieur, Monsieur Sarkozy. Des arrêtés
municipaux ont été pris contre les personnes prostituées et les Sans Domicile Fixe sous le faux prétexte de lutter contre les réseaux de
proxénètes et contre la pauvreté. Un nouvel arrêté est en préparation à Lyon. Ces mesures accompagnées d'actes de répression et de harcèlement
policier ont pour seul but de "nettoyer " les rues de nos villes afin de les rendre propres à la vue des touristes et de flatter les
électeurs " bien pensants ". Ces mesures de persécution auront pour conséquence de renforcer l'insécurité et la violence urbaine. Elles
criminalisent la pauvreté et la précarité, renforcent l'exclusion des personnes et notamment des prostituées déjà stigmatisées. La police
dirige ses actions de répression contre les personnes migrantes et dresse les travailleuses du sexe " traditionnelles " contre elles,
augmentant ainsi la xénophobie ambiante en se gardant bien de préciser que toutes sans exception, au final, pâtiront de ces mesures. L'interdiction
de la prostitution aura pour conséquence le développement d'une activité clandestine augmentant les prises de risques du point de vue de la
santé et de la sécurité. Le travail des personnes prostituées se fera à la va-vite, favorisant le refus de l'utilisation des préservatifs de
la part des clients et les agressions physiques. Les associations de santé verront leurs actions de prévention limitées et le travail de
plusieurs années anéanti. On ne parle déjà plus de protection et d'aide aux victimes de trafic mais plutôt de lutte contre l'immigration
clandestine et de loi contre les prostituées étrangères , tout en continuant à faire l'amalgame entre prostitution et trafic. Ces mesures
sont discriminatoires, racistes, violent le droit des personnes à disposer d'elles-mêmes et les mettent en danger. En conséquence, nous dénonçons
publiquement cette politique répressive et discriminatoire visant uniquement à préserver les intérêts des plus privilégiés et ce, au mépris
des droits humains les plus fondamentaux et de la santé publique. Association CABIRIA Lyon, le 16 juillet 02
RÉPONSE Bonjour, en
réponse à votre demande de signature de votre communiqué, deux morceaux de phrases nous posent problèmes pour se faire : « les travailleuses
du sexe » et « violent le droit des personnes à disposer d'elles-mêmes ». Cela est motivé par le fait que nous nous refusons à considérer
la prostitution comme un métier ("notre corps n'est pas une marchandise" est un des slogans de la Marche) , et que nous pensons que
la très grande majorité d'entres elles ne choisissent pas d'être prostituées, qu'elles soient y forcées par la pauvreté, les violences
qu'elles ont subies dans leur vie ou un "souteneur". Bien sûr, c'est un débat difficile et douloureux et chaque position à ces raisons.
Ce qui compte, c'est que tout soit fait pour que les prostituées ne soient pas stigmatisées de quelque façon que ce soit, protégées et aidées. Nous
comprendrons si vous ne pouvez enlever ces morceaux de phrases et écrirons notre propre communiqué. Bien amicalement et proches de vous dans
votre combat Pour la Marche mondiale des femmes contre les Violences et la Pauvreté Nelly Martin
IV - Message de Negar après la conférence des femmes à Kaboul des 7, 8 et 9 juin
Les 7, 8 et 9 juin 2002, s'est déroulée à Kaboul, à l'initiative de l'association Negar, la deuxième Conférence des Femmes Afghanes. Environ
mille femmes afghanes, de tout l'Afghanistan, et quarante femmes non-afghanes de quatre continents sont venues participer aux travaux de cette
conférence. Diverses personnalités, particulièrement représentatives, ont tenu à manifester, par leur présence et leurs
interventions, le soutien qu'elles apportent à cet événement. Parmi elles, Monsieur Ismaël Qasemyar, Président de la Commission indépendante
et spéciale de la Loya Jirga, Madame Claire Nancy, chargée de mission pour Madame Geneviève Fraisse, députée au Parlement Européen, membre
de la Commission Européenne des Droits de la Femme, Madame Constance Borde, au nom de l'association des femmes américaines The Women's Caucus,
Madame Annie Sugier, représentante de la Ligue Francaise des Droits des Femmes, et enfin, l'une des voix les plus celèbres du Parlement Européen,
Madame Emma Bonino qui, par son engagement dès la première heure au côté des femmes afghanes a fait reconnaître sur la scène
internationale le caractère politique de leur cause. Lors de la clôture, Madame Sima Samar, ministre afghane de la condition féminine
est venue saluer le travail et la réussite de la conférence. Pendant ces trois jours, les femmes afghanes ont exprimé leurs besoins dans
les trois commissions : commission des droits de la femme, commission sociale et commission de l'éducation, en dégageant, dans chacune de ces commissions,
cinq priorités qui sont autant d'engagements d'actions. Les conclusions de ces commissions ont été discutées en assemblée plénière avant
d'être adoptées. Elles constituent la résolution finale de cette deuxième conférence des Femmes Afghanes. Kaboul - 6 au 9 juin
2002
Commission Sociale Nous, les femmes afghanes, nous voulons obtenir que : * L'hygiène, la collecte, le traitement des ordures,
la désinsectisation, la mise en place de cours d'hygiène soient des priorités ; * Le mariage forcé des femmes soit dénoncé et que soient
sanctionnés de tels crimes et la reconnaissance du statut de victimes ; * Des maternités, des dispensaires avec leurs équipements soient créés
; * Des équipements pour la petite enfance comprenant des crèches, aires de jeux et l'initiation, l'éducation physique à tous les âges
soient mis en place ; * Des projets d'artisanat portant sur la couture, la boulangerie, le travail du cuir, la broderie, l'élevage de
poulets et des abeilles, ainsi que la formation à des langues étrangères et à l'utilisation d'ordinateurs soient créés.
Commission
des Droits des femmes Nous les femmes afghanes : * Nous affirmons que les articles de la déclaration des droits fondamentaux des femmes
afghanes doivent être intégrés dans la prochaine constitution d'Afghanistan * Nous nous engageons à continuer la campagne active de soutien
de la dite déclaration qui représente la manifestation de la volonté populaire d'Afghanistan. * Nous demandons aux autorités
afghanes et internationales de nous aider à obtenir réparation auprès des responsables des graves préjudices dont nous avons été les
victimes, considérant que, du fait de l'interdiction d'exercer notre droit au travail imposé par les talibans, nous avons subi des dommages
financiers extraordinaires. * Nous insistons pour que, jusqu'à ce que nous atteignons la parité totale, il y ait une participation des femmes
afghanes dans tous les domaines d'activité : politique, économique, social et culturel de l'Afghanistan, avec une représentation
significative, juste et sans aucune discrimination. * Nous avons la conviction que la formation et l'information sur les droits et les
lois sont parmi les besoins les plus importants des hommes et des femmes qui doivent d'étendre sur tout le territoire.
Commission Éducation Nous,
les femmes afghanes, nous voulons : * La reconstruction et la réhabilitation des bâtiments scolaires qui doivent disposer d'eau potable
et être équipés de tables, de chaises et de tableaux ; * La mise en place de cours de rattrapage et de soutien de la 1ère jusqu'à la 12ème
classe, incluant des cours d'anglais et d'informatique ; * La création d'infirmeries dans les bâtiments scolaires ; * La création d'écoles
pour les femmes mariées ou les jeunes femmes ayant dépassé l'âge scolaire ; * La mise en place de moyens permettant l'intensification du
programme d'alphabétisation dans tout l'Afghanistan ;
Ces résolutions sont soumies en pleine reconnaissance du travail déjà entrepris
par le gouvernement provisoire de l'Afghanistan.
V - Iran, message du Women's Committee of the National Council of Resistance of Iran - 9 Juillet, 2002
La Conseillère de Khatami pour les affaires féminines prend la défense du châtiment inhumain de la lapidation qu'elle déclare nécessaire
à "la protection de la dignité de la famille". En réponse aux critiques de Mme Laurette Onkelinx, la vice première ministre et
ministre du travail belge, sur le châtiment des femmes par la lapidation en Iran pour "adultère" et "corruption", Zahra
Chodja'i, conseillères aux affaires féminines de Khatami, a vivement pris la défense de ce châtiment inhumain en affirmant: "La
lapidation en Islam a été introduite avec l'intention de préserver la dignité de la famille." (Quotidien gouvernemental Ressalat, du 6 juillet
2002) Ressalat écrit: "Dans une rencontre avec Zahra Chodja'i, la vice première ministre et ministre du travail de Belgique a critiqué
la pratique de la lapidation comme châtiment en Iran. Mais Zahra Chodja'i a répliqué à ses critiques par une virulente défense de la
lapidation." La virulente "défense" de la lapidation des femmes en Iran par la conseillère de Khatami pour les affaires féminines
montre une fois de plus clairement que toutes les factions dans la dictature religieuse des mollahs partagent le même point de vue sur la
misogynie et la discrimination contre les femmes. Contrairement à leur propagande, il n'y a eu aucune amélioration dans la situation des
femmes pendant les cinq années de présidence de Khatami. Pendant cette période, 23 condamnations à la lapidation ont été prononcées et
16 des victimes étaient des femmes. A l'heure actuelle, il y a quatre femmes - Chahnaz, Sima, Ferdows et Achraf - qui attendent d'être lapidées
à mort. Commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne Le 9 juillet 2002
VI - Nigéria : 600 femmes occupent le site de ChevronTexaco.. et gagnent !
ChevronTexaco conclut un accord avec les femmes qui occupaient son terminal au Nigeria, mardi 16 juillet 2002, 3h07 Les quelque
600 Nigérianes qui retenaient lundi pour le huitième jour consécutif 500 employés de la ChevronTexaco dans un terminal pétrolier du delta
du Niger ont décidé de lever leur siège après avoir obtenu satisfaction auprès du pétrolier américain. ChevronTexaco a notamment offert
d'embaucher 25 personnes, de construire des écoles et d'assurer l'alimentation en électricité et en eau des villages d'ici trois semaines, a
indiqué Dick Filgate, directeur canadien de la filiale nigériane de ChevronTexaco. La question de l'embauche était celle qui préoccupait
le plus les femmes. Cinq personnes seront embauchées tous les ans ces cinq prochaines années et une quinzaine d'autres actuellement employées
par ChevronTexaco verront leur contrat de travail se transformer en temps plein, a indiqué M. Filgate. Les femmes souhaitaient que
ChevronTexaco s'engage à employer leurs enfants aussi longtemps que le pétrolier sera au Nigeria. Mais la compagnie n'a pu promettre que des
contrats à durée déterminée, toujours selon Dick Filgate. Le pétrolier américain s'est également engagé à construire une mairie
pour Ugborodo et à aider les femmes à installer des structures d'élevage afin d'alimenter la cafétéria du terminal en volaille et en
poisson. A l'annonce de cet accord conclu au terme de trois heures de négociations interrompues la veille, une centaine de femmes,
certaines portant leur enfant sur le dos, se sont mises à chanter et à danser sur les quais du terminal d'Escravos. Les représentantes
des manifestantes ont toutefois indiqué qu'elles ne quitteraient pas le terminal pétrolier tant que l'accord ne serait pas signé par les deux
parties. "L'accord a été conclu. Aujourd'hui nous restons, mais dès que le papier sera signé, nous partirons", a confirmé
Anunu Uwawah, à la tête du mouvement protestataire. Les femmes ont accepté le compromis uniquement après que Dick Filgate eut certifié que
l'accord pouvait être révisé et modifié après cinq ans. M. Filgate a déclaré de son côté qu'il espérait que l'accord soit
finalisé dès mardi.
L'opération avait commencé lundi lorsque 150 femmes non armées des communautés Ugborodo et Arutan pour la
plupart ont réussi à s'introduire dans le terminal d'Escravos. Les exportations de pétrole du terminal, d'environ un demi million de barils
par jour, le plus gros de la production nigériane, sont depuis suspendues. Selon un employé du site, les personnes retenues sont des Nigérians,
Américains, Britanniques et Canadiens.
Les occupations des installations pétrolières sont chose fréquente au Nigeria, sixième
plus grand producteur de pétrole et cinquième fournisseur des Etats-Unis, mais en général ce sont des jeunes gens armés qui enlèvent des
employés et sabotent les installations, demandant des emplois, de l'argent en échange d'une protection ou une compensation pour l'environnement.
Les otages sont rarement maltraités. AP
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes, 104 rue des Couronnes, 75020 Paris Tel : 01 44
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