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Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté N°127

Daté du 24 mars 2009

Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiques concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles. Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués signes Marche mondiale des Femmes).

Faites passer a vos réseaux et ami-es. Amicalement.

Coordination Française Marche mondiale des femmes 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris, tel 01 44 62 12 04 ; 06 80 63 95 25, Site : www. marchemondiale.org


Forum Social Mondial 2009, Belém do Para, Brésil
Déclaration de l'Assemblée des Femmes

MOBILISATIONS

  • 1 - Mobilisation internationale : " Nous ne paierons pas leurs crises "
  • 2 - Contre-sommet de l'Otan
  • 3 - Communiqué MFPF
  • 4 - Après 25 ans d'épidémie, l'église catholique plus que jamais à la pointe de la prévention - Communiqué Act up

TEXTES

  • 5 - L'Eglise catholique défend depuis toujours une conception arrêtée de la vie  - Emmanuel Tugny
  • 6 - Déclaration de la Commission Internationale des Femmes de la Via Campesina
  • 7 - Liliane Kandel : "Dans un monde qui a changé, de nouvelles résistances à inventer
  • 8 - Lettre Chiennes de Garde à Reporters sans Frontières

COLLOQUES, DÉBATS, MEETING.

  • 9 - Colloque : Femmes migrantes et exilées : solidarité et action
  • 10 - Soirée - débat " Les Femmes, leur corps et le SIDA "


MOBILISATIONS
 
1 - Mobilisation internationale : " Nous ne paierons pas leurs crises "
Imposons nos solutions face au G20 qui se réunira le 2 avril à Londres. Tract, Appel et renseignements sur toutes les mobilisations : www.stop-g20.org).
La Marche Mondiale des Femmes est signataire de l'Appel. Relire notre texte sur la crise.

 
Nous ne paierons pas leurs crises
Samedi 28 mars
Mobilisation internationale
Actions de rue et manifestation à Paris 14h Place de l'Opéra

 
2 - Contre-sommet de l'Otan

 
Manifestation le 4 avril
14h - Pont de l'Europe
Strasbourg
 

Appel de Stuttgard du 5 octobre 2008 : Non à la guerre - Non à l'Otan
A l'occasion du soixantième anniversaire de l'OTAN, nous vous appelons à venir manifester à Strasbourg et à Kehl en Avril 2009 contre les politiques militaires et nucléaires agressives de l'OTAN et affirmer l'exigence qu'un monde juste et sans guerre est possible.
L'OTAN est un obstacle croissant à la réalisation de la paix mondiale. Depuis la fin de la guerre froide, l'OTAN a tenté de se redéfinir comme outil militaire aux mains de la " communauté internationale " , promouvant la soi-disant "guerre contre le terrorisme". En réalité, c'est un instrument militaire dirigé par les Etats-Unis qui dispose de bases militaires sur tous les continents, outrepasse les Nations Unies et les règles du Droit international, encourage la militarisation et l'escalade des dépenses militaires, les pays de l'OTAN cumulent 75% des dépenses militaires mondiales. En poursuivant depuis 1991 son projet d'expansion au service de ses intérêts stratégiques et du contrôle des ressources, l'Otan a engagé une guerre dans les Balkans sous la dénomination fallacieuse de " guerre humanitaire " et mène depuis 7 ans une guerre brutale en Afghanistan, où la situation empire de façon tragique s'étendant désormais au Pakistan.
En Europe, l'OTAN aggrave les tensions, alimente la course aux armements avec le prétendu " bouclier " antimissile, un arsenal nucléaire gigantesque et sa doctrine de " première frappe nucléaire ". La politique de l'Union Européenne est de plus en plus liée à l'OTAN. L'expansion actuelle et potentielle de l'OTAN en Europe de l'Est et au-delà, ainsi que ses opérations " hors zone " font courir un danger à la paix mondiale. Le conflit du Caucase en est un exemple clair. Toute progression de l'implantation de l'OTAN augmente les risques de guerre, y compris le danger du recours aux armes nucléaires.

Afin de réaliser notre dessein d'un monde pacifique, nous nous opposons à toutes réponses militaires aux crises mondiales et régionales, elles constituent une partie du problème et en aucun cas une solution. Nous refusons de vivre dans la crainte du recours à l'arme nucléaire et nous rejetons toute nouvelle course aux armements. Nous devons diminuer les dépenses militaires et utiliser ces ressources pour faire face aux besoins vitaux de l'humanité. Toutes les bases militaires étrangères au pays où elles sont implantées doivent être fermées. Nous nous opposons à toute implantation militaire utilisée pour faire la guerre. Nous voulons démocratiser et démilitariser les relations entre les peuples et établir de nouvelles formes de coopérations pacifiques afin de construire un monde plus sûr et plus juste.
Nous vous appellons à diffuser ce message et à inviter chacun à venir à Strasbourg et à Kehl afin de transformer cette vision en réalité. Nous pensons qu'un monde de paix est possible !
Activités proposées pendant le Contre sommet de l'Otan :
- Samedi 4 avril : manifestation
- Du Jeudi 2 au Dimanche 5 : Conférence internationale
- Actions de désobéissance civile non violentes
La Marche Mondiale des Femmes est signataire de l'Appel et s'est investie dans la mobilisation.
Pour tous renseignements programme, manifestations, transports, hôtels :
http://www.no-to-nato.org/fr

 

3 - L'Etat maintient son engagement et sa responsabilité pour le droit à l'information et à l'éducation à la sexualité pour toutes et tous. Communiqué du MFPF
L'Etat s'engage à rétablir la ligne du conseil conjugal et familial à hauteur du budget réalisé en 2008, soit 2,6 millions d'euros pour 2009, 2010 et 2011, et ce pour l'ensemble des associations intervenant dans l'ensemble des Etablissements d'information, de conseil conjugal et familial (EICCF).
L'Etat a affirmé vouloir cet engagement pérenne. Cette ligne budgétaire avait été initialement diminuée de 42 % dans la loi de finances 2009. Dans le protocole signé par Le Planning Familial, le ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville et la ministre de la santé, les financements de l'ensemble des EICCF sont fixés " sous réserve de décisions ultérieures de nature à compléter ces financements ".
Pour Françoise Laurant, Présidente nationale du Mouvement Français pour Le Planning Familial, " Ainsi, il s'agit de maintenir les missions essentielles assurées par les EICCF dont Le Planning Familial. Les discussions ont cependant montré la nécessité de clarifier et de rendre visibles les missions du conseil conjugal et familial aux yeux de l'opinion, des partenaires sociaux et des décideurs. Ce protocole le prévoit. Nous y prendrons toute notre part".
Nous serons très attentifs à la transcription des orientations de ce protocole par les DRASS et les DDASS et à la traduction budgétaire que celles-ci en feront dans le cadre des conventions passées avec nos 70 associations en leur qualité d’EICCF.
Nous sommes d'ores et déjà prêts à engager la nouvelle phase de travail avec les EICCF et l'Etat, telle que le protocole la prévoit, pour qu'à partir des missions et de la prise en compte des besoins de la population, la définition des futurs moyens soit en adéquation avec ces besoins dès 2010 et 2011.
Par ailleurs, ce protocole précise, à la demande de l'Etat, pour la même période 2009/2011, des engagements déjà conclus avec l'Etat par Le Planning Familial sur d'autres de ses activités à hauteur de 861.800 euros
Le Planning Familial tient à remercier toutes les personnes qui ont témoigné leur soutien et leur appui à son action, tant à titre individuel qu'au nom de leur organisation en signant la pétition lancée le 29 janvier dernier, et celles qui par leurs prises de positions et actions politiques, à quelque niveau que ce soit, ont rendu visibles et publics les enjeux de société qui sont au coeur de cette mission.

 

4 - Après 25 ans d'épidémie, l'église catholique plus que jamais à la pointe de la prévention Communiqué de presseAct Up
En préambule à sa visite au Cameroun, Benoît XVI n'a pas craint d'affirmer que la distribution de préservatifs n'était pas la solution au problème du sida et qu'au contraire, leur utilisation aggravait ce problème. Après la légitimation du négationnisme et du viol, l'église catholique confirme qu'elle va décidément à l'encontre de la science et du progrès : qu'elle se taise !

Act Up-Paris exige de Benoît XVI et de l'église catholique - au vu notamment de leurs positionnements sur l'avortement, l'homosexualité et le préservatif - qu'elles cessent de s'exprimer et d'agir sur la prévention et la gestion de l'épidémie de sida, ainsi que sur toute question scientifique.
Leurs postures grotesques qui persistent, 25 ans après le début de l'épidémie, à ignorer les pratiques réelles et les données épidémiologiques, constituent une insulte de plus aux quelques 33 millions de personnes contaminées - dont 2/3 en Afrique subsaharienne - et aux plus de 30 millions de mortes (1).
Avec 1,9 millions de nouvelles contaminations annuelles, l'Afrique subsaharienne est la région du monde la plus touchée par le sida (2). Combien de ces personnes auraient pu ne pas être contaminées si elles avaient été informées que seul le préservatif protège efficacement du sida et si elles avaient eu plus facilement accès à l'information sur le VIH et aux moyens de s'en protéger ? Benoît XVI et l'église catholique auront sans doute à l'avenir des comptes à rendre sur leur complicité dans la propagation de l'épidémie.
Il n'est plus à prouver que les politiques de promotion d'abstinence et de fidélité sont des échecs flagrants en termes de prévention du VIH et des IST (3). De même qu'il n'est plus à prouver que les discours négationnistes ou le viol sont condamnables. Mais, visiblement, pas pour l'église catholique. Dès lors, nous ne voyons pas qui pourrait apporter encore quelque crédit aux discours papaux.
L'église catholique est plus que jamais ridicule. Cela serait risible si elle ne se rendait ainsi encore davantage complice des 8000 morts que le sida fait chaque jour.

TEXTES


5 - L'Eglise catholique défend depuis toujours une conception arrêtée de la vie
  - Emmanuel Tugny
L'on peut à bon droit avoir du mal à comprendre l'indignation quasi générale, soudaine, ponctuelle, qui a répondu à la nouvelle de l'excommunication de la mère brésilienne responsable de l'avortement de sa fillette de neuf ans, violée par son beau-père, de cette fillette qui a perdu deux jumeaux.
Ce n'est pas que l'indignation ne soit justifiée, elle l'est assurément mais elle est surprenante comme ponctuelle, comme exception d'un silence complice plus continu à l'endroit d'une Eglise catholique dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle a coutume de "persévérer dans son être"Š
Négationnisme et vichysme accueillis à bras ouverts il y a quelques semaines, prospérité nouvelle du créationnisme, affaire de Recife, tout communie, si j'ose dire, dans la confirmation de ce que l'Histoire a dit de l'Eglise catholique.
Et l'Histoire en a dit que sous couvert de défense et d'illustration du vivant et de l'amour du vivant, elle défend en réalité de l'Idée, de l'Idée de la vie, de l'imagination, de la poésie du vivant qui est un fantôme, un ange de vie mais qui est de l'ordre de la "vie morte".
L'Eglise catholique (son vaisseau amiral) goûte la mort de la vie et celle de la mort quand elle est de l'ordre de la vie. Ce n'est pas la vie que défend l'Eglise catholique mais l'imagination "toute romaine", l'idéation qu'elle en façonne. On peut aimer ou abhorrer cette idiotie (au sens grec, cette "fermeture à un savoir") mais on ne peut pas se tromper sur elle. Et quand on l'abhorre c'est continûment qu'il s'agit de s'indigner.
L'Eglise catholique défend depuis toujours une conception arrêtée de la vie (comme la flèche du sophiste qui nie le mouvement en passant de point fixe en point fixe) qui est la contradiction même de la vie comme mouvement, champ erratique de forces, comme errance tragique. Elle défend la vie morte, elle hait la vie vivante et sa gigue, elle promeut l'Eternel et vomit la mort qui est part de cette vie qu'elle vomit. On ne peut guère en attendre autre chose sauf à penser son non-être.
On ne pouvait attendre de l'Eglise catholique qu'une attitude, celle qui consistait à préférer la vie encore absente, la vie pas encore de la vie, la vie pas tout à fait vivante, la vie peut-être un peu morte, la vie problématiquement vie, celle des jumeaux, à la vie présente, de la vie, tout à fait vivante, assurément vie, de la petite fille qu'un accouchement eût condamnée. On ne pouvait en attendre autre chose, sauf à vouloir que l'Eglise fût autre chose que son être, un non-être de l'Eglise qui serait l'Eglise, ce qui est, au sens strict, impensable, c'est-à-dire non-pensable.

Il n'est pas étonnant que l'affaire soit brésilienne (et savoureux que l'excommunication soit justifiée par tel Cardinal dont la traduction littérale du nom est " Jean-Baptiste Roi", c'est-à-dire un nom convoquant la vision surréaliste d'une tête coupée portant couronne, d'une mort refoulée, d'un déni de cette vie qui est aussi faite de mort).
Il n'est pas étonnant que l'affaire soit brésilienne : quelle terre de mission plus excitante pour le catholicisme sous ses divers avatars également hostiles au vivant vivant, que ce pays de la vie radicale, de son beau désordre tragique, de son hasard glorieux, source d'allégresse et de mélancolie ?

 

6 - Déclaration de la Commission Internationale des Femmes de la Via Campesina - 8 mars 2009
Nous, femmes paysannes venues des cinq continents à Séoul en Corée du Sud dans le cadre de la réunion de la Commission Internationale des Femmes de la Via Campesina faisons la déclaration suivante : A l'occasion de la journée de la Journée internationale des Femmes nous réaffirmons notre volonté d'agir pour changer le monde capitaliste et patriarcal qui donne la priorité aux intérêts du marché avant le droit des personnes.
En tant que paysannes, nous réclamons le respect de tous nos droits, nous exigeons notre droit à une vie digne et sans violence ainsi que le respect de nos droits sexuels et reproductifs.
Nous luttons pour parvenir à la souveraineté alimentaire et pour maintenir l'agriculture paysannes qui seules peuvent apporter des alternatives aux crises alimentaire et climatique actuelle. 
Nous voulons une réforme agraire intégrale, et exigeons le respect de la biodiversité.
En Afrique à Maputo, Mozambique, lors de la 5éme conférence de la Via Campesina en octobre 2008, nous avons lancé la campagne internationale contre les violences faites aux femmes.
Aujourd'hui, nous réaffirmons notre volonté : de renforcer l'organisation et la lutte des femmes pour leur émancipation ;  de faire progresser l'égalité des sexes et la participation des femmes dans toutes les sphères de prise de décisions ; de rendre effective  la parité dans nos organisations ; d'en finir avec toutes les formes de violences faites aux femmes et de briser la culture du silence ; de construire une société globale qui soit juste et égalitaire.
Nous appelons les femmes et les hommes qui luttent pour la paix et la justice à participer à la mise en œuvre immédiate de mesures pour éradiquer toutes formes de violences physiques, sexuelles, économiques, écologiques, verbales, psychologiques... Et nous exigeons la fin des violences qu'entraînent les guerres.
Nous apportons notre soutien à nos sœurs paysannes de la République Démocratique du Congo, de la Palestine ainsi qu'aux femmes de tous les pays qui subissent guerres et conflits.
Nous dénonçons les pratiques nuisibles des multinationales qui détruisent la biodiversité, accaparent les terres, provoquent des désastres écologiques, entraînent des migrations massives et sont à l'origine de la disparition de l'agriculture paysanne. Nous nous engageons à les combattre.
Il est nécessaire d'éliminer au plus vite les inégalités qu'elles soient sociales, culturelles, ethniques, de classes ou de genres. Nous lutterons jusqu'à l'obtention d'une société qui mette en valeur la richesse et les droits de chaque être humain et qui affirme que les droits des femmes sont des droits humains.
Globalisons la lutte, Globalisons l'espoir

 

7 - Liliane Kandel : "Dans un monde qui a changé, de nouvelles résistances à inventer" - Le Monde
Le féminisme aujourd'hui ? Non seulement il n'est pas mort mais on peut dire que, d'une certaine manière, il a gagné. Exactement comme Mai 68. Et, exactement comme Mai 68, il a induit des changements profonds, peut-être irréversibles de la société, des institutions, des façons de vivre et d'être au monde - en même temps que des dérives, des détournements et des perversions. Reste qu'aujourd'hui, plus personne n'oserait se revendiquer "sexiste" ou "misogyne".
Dire "on a gagné" - et il faut mesurer l'immense chemin parcouru depuis les années 1960 - ne signifie pas évidemment pas que l'on a tout gagné (sur ce "tout", du reste, les conceptions divergent). Des femmes meurent sous les coups de leur compagnon, la pauvreté, le chômage sont majoritairement féminins, les salaires restent inégaux, le temps consacré au travail domestique encore plus, et les femmes députées ou PDG trop rares : tout cela est connu, dénoncé, combattu par les groupes féministes, parfois en vain, parfois victorieusement, et justifie que nombre d'entre les militantes se définissent comme "toujours féministes".

Est-ce suffisant ? Est-on sûr que cela constitue ou continue ce que fut le Mouvement de libération des femmes ? Je vais me mettre beaucoup de monde à dos, mais il me semble que, s'il y a aujourd'hui du féminisme (ou du pseudo-féminisme) partout, on peut se demander s'il y a encore un mouvement - au sens du mouvement des années 1970. On oublie trop souvent que celui-ci n'a pas été seulement un mouvement social : de colère, de révolte, de solidarité retrouvée des femmes entre elles, mais aussi, et indissociablement, un mouvement de découverte permanente, de dévoilement, c'est-à-dire de subversion et de renversement des paradigmes de pensée dominants. Et cela se joua sur tous les terrains, tous les modes d'expression, d'intervention, toutes les formes de discours, des plus savants aux plus (apparemment) farfelus.
Prenons trois des slogans de l'époque :
"Travailleurs de tous les pays... qui lave vos chaussettes ?" C'était drôle. Des sociologues explorent, aujourd'hui encore, les modes complexes d'articulation du travail salarié et du travail domestique, "invisible".
"Une femme sans homme, c'est comme un poisson sans bicyclette." Une féroce mise en charpie de la fameuse "contrainte à l'hétérosexualité", sur laquelle tant d'encre a coulé depuis.
Et "je suis une femme, pourquoi pas vous ?", qui fut une des facettes de la déconstruction du discours, millénaire, de la différence des sexes, de sa naturalité.
Telle fut l'extraordinaire efficacité symbolique du Mouvement. Les slogans avaient, alors, exactement la fonction du mot d'esprit selon Freud : et le rire des femmes fut sans doute un des rires les plus politiques, les plus philosophiques - et les plus libérateurs - qui soient.
Mais voilà. On ne rit plus beaucoup aujourd'hui. D'abord, parce que l'effet de découverte, de connaissance, de subversion des paradigmes, la surprise joyeuse (et/ou le scandale) qui l'accompagnait, a eu lieu : le travail est fait - et bien fait. Ensuite et surtout, parce que le moment historique du rire est, sans doute, derrière nous. Pour le dire autrement : Mai 68, le "MLF", furent des mouvements offensifs, de mise en question de nos sociétés, de leurs incohérences, de leurs hypocrisies, de leurs vices cachés. Et ces sociétés, d'une certaine manière, étaient prêtes à les entendre. Mais l'offensive aujourd'hui n'est plus de notre fait. Les enjeux, les dangers mortels pour les femmes (et pas seulement pour elles) se sont déplacés ailleurs, sur de nouvelles scènes, avec une tout autre violence, inimaginable autrefois. Par exemple, dans nos cités, où il est recommandé encore souvent de sortir voilée ou en jogging pour éviter harcèlements, insultes - ou agressions (ce fut la force de Ni putes ni soumises de dévoiler, justement, le lourd silence sur ces situations). Mais aussi au niveau le plus élevé de la gouvernance internationale, à l'ONU, où sous prétexte de lutte contre la "diffamation des religions", contre le blasphème, et au nom d'une incertaine "alliance des civilisations", l'on est en train d'imposer peu à peu les motions les plus obscurantistes, les plus rétrogrades, les plus attentatoires aux libertés (et d'abord, à celles des femmes).
La violence machiste se transforme. Le monde est autre. De nouvelles stratégies apparaissent, d'autres résistances s'inventent, d'autres analyses se font jour. Daniel Cohn-Bendit intitulait son livre Forget 68. La fidélité ne serait-elle pas finalement de dire, nous aussi : "Forget MLF" ?
Liliane Kandel  est sociologue et membre du comité de rédaction des Temps modernes, auteur de Féminismes et nazisme (éd. Odile Jacob) et coauteur des "Chroniques du sexisme ordinaire" (Les Temps modernes, de 1973 à 1983)

 

8 - Lettre Chiennes de Garde à Reporters sans Frontières
 Paris, le 16 mars 2009
Messieurs, Pour faire connaitre au grand public votre bilan annuel de la liberté de la presse dans le monde, vous avez choisi, illustrant votre campagne en France, la photo d'un buste de Marianne, symbole de la République. Des trainées rouge sombre coulent de son nez et tombent sur sa tunique, comme s'il s'agissait d'une femme ayant reçu un coup de poing en pleine figure et saignant du nez. Vous accompagnez cette image-choc du slogan en gros caractères : " Franchement, elle l'a cherché ".

En bas et en tout petits caractères, l'explication : " La France est 35ème sur 168 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières".
Utiliser l'image d'une femme violentée,en l'accompagnant du commentaire "  Franchement, elle l'a cherché " vous place du côté des conjoints agresseurs qui se justifient en affirmant que, " franchement ", une femme battue est responsable de l'agression qu'elle a subie.
Sans doute aviez-vous l'intention de communiquer au second degré mais, pour les victimes de violences conjugales (2 millions de femmes en France) comme pour les agresseurs, c'est le premier degré, la représentation de violences contre une femme, qui restera en mémoire, avec la légitimation que vous lui donnez.
Qu'on la prenne au premier ou au second degré, votre campagne fait avant tout la promotion de la violence, à la fois contre le symbole de la République et contre une figure féminine à laquelle chaque femme voyant votre affiche peut se sentir identifiée. Et Marianne, femme ou République, l'aurait " franchement cherché " ! Ne percevez-vous pas le danger qu'il y a à promouvoir la violence dans n'importe quelle situation, et le dommage qui peut en résulter pour l'image de RSF ?
Nous vous exprimons notre totale désapprobation pour le sexisme de cette campagne, et vous demandons de renoncer à la diffuser dorénavant. Quant à nous, quels que louables que soient vos buts, nous ne soutiendrons plus une organisation qui utilise et banalise la violence contre les femmes.
Les Chiennes de garde

COLLOQUES, DÉBATS, MEETING.

9 - Femmes migrantes et exilées : solidarité et action
Le Rajfire vous invite au Forum international " Femmes migrantes et exilées : solidarité et action " À Paris les 4 et 5 avril 2009. Ce forum rassemble des collectifs et groupes féministes ou de défense des droits des femmes engagés dans la solidarité et l'action pour les droits des femmes migrantes et exilées, dans une perspective valorisant l'autonomie, l'égalité, l'universalité des droits, le refus des violences, oppressions et discriminations d'où qu'elles proviennent. Il permettra de connaître et de confronter les expériences, les réflexions et les engagements dans plusieurs pays, d'échanger sur les perspectives et les revendications, de développer les solidarités et des initiatives communes. Cette rencontre est ouverte à tous et toutes, et chaque table ronde thématique donnera aussi la parole aux associations et collectifs de la région parisienne ou d'autres villes de France ou d'ailleurs qui proposeront leur participation. Les interventions seront suivies de débats avec le public.
Lieu : La Camillienne, 12 rue des Meuniers 75012 Paris, métro Porte de Charenton.
Programme :
 * 14h-16h30 - Table-ronde et échanges - thème 1 : parcours d'exils, demandes d'asile. Qui sont les femmes exilées ? Quel accueil pour les demandeuses d'asile, quelles solidarités ? Où en est le droit d'asile pour les femmes persécutées en tant que femmes ?
* 17h-19h30 - Table ronde et échanges thème 2 : travailleuses migrantes et femmes sans papiers. Quels parcours, quelles stratégies des migrantes ? Emplois et conditions de travail, travail dans les services aux particuliers, luttes pour les droits des travailleuses, pour la régularisation des travailleuses sans papiers
Apartir de 20h : Soirée conviviale, à la Maison des femmes, 163 rue de Charenton, 75012 Paris, métro Reuilly Diderot, Buffet, discussions, présentation de photos et vidéos (espace femmes non mixte)
o Dimanche 5 avril - CICP 21 ter rue Voltaire 75011 Paris, métro Boulets-Montreuil
* 10h-13h - Table ronde et échanges - thème 3 : violences patriarcales et étatiques contre les femmes migrantes. Violences familiales et sociales, dépendance administrative, précarité, mesures d'éloignement et d'enfermement, comment s'imbriquent les violences et les oppressions, quelles résistances, quelles revendications?
* 14h-16h* - Conclusions et perspectives : développer des solidarités, définir et porter ensemble des revendications, poursuivre la constitution de réseaux et de partenariats
Entrée libre et gratuite. Il n'est pas nécessaire de s'inscrire. Si vous voulez proposer une intervention dans les tables rondes, contactez nous. Apportez des documents (tables de presse, possibilité d'affichage).

Contact : mail : rajfire@wanadoo.fr

SORTIE, CINEMA, LIVRES

 

10 - Soirée - débat " Les Femmes, leur corps et le SIDA "
Le samedi 28 mars 2009 de18h à 21h, soirée débat à la Maison des Femmes de Paris sur le thème " Les Femmes, leur corps et le SIDA "
- Les violences faîtes aux femmes : causes et conséquences de la propagation du VIH / SIDA
-  Les lesbiennes et les MST / IST
Invitées : Isabelle Juillard  Responsable du groupe Femmes/AIDES ; Dalila Touami, Martine Nawrat MFPF Ile de France ; Carine Favier MFPF Montpellier ; Brigitte Lhomond, sociologue/CNRS.
Table de presse avec la librairie " Violette and Co " - Apéritif-dinatoire après le débat - Présence d'une interprète Langue des Signes.
s) en Afrique et dans la Diaspora coordonné par Christine Eyene. Vous pouvez le consulter et le commander dès aujourd'hui sur le site d'Africultures. Sorties en librairies : 1er mars 2009. ISBN : 978-2-296-08063-8 240 pages largement illustrées



Pour tout contact :
Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté
C/O SUD PTT 25/27 rue des Envierges 75020 Paris
Téléphone : 01 44 62 12 04 ; Fax : 01 44 62 12 34

Site:  www.marchemondiale.org

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