Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les
Violences et la Pauvreté N°126
Daté du 18 février 2009
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiques concernant les
droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles. Ceci est un bulletin
de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas
obligatoirement d'accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués
signes Marche mondiale des Femmes).
Faites passer a vos réseaux et ami-es. Amicalement.
Coordination Française
Marche mondiale des femmes 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris, tel 01 44
62 12 04 ; 06 80 63 95 25, Site : www. marchemondiale.org
Forum Social Mondial 2009, Belém do Para, Brésil
Déclaration de l'Assemblée des Femmes
MOBILISATIONS
1 - Préparation du 8 mars à Paris - Ile de France
2 - Planning Familial - la mobilisation continue
TEXTES
3 - Répression contre des féministes iraniennes
4 - Arrêt de la Cour Européenne des droits de l'homme sur
l'interdiction des actions en faveur de la dépénalisation de l'avortement au Portugal
5 - En Inde, "Le consortium des femmes aux mœurs légères qui fréquentent les
bars"
6 - Petite enfance : 60 % des moins de 3 ans gardés par
leurs parents
7 - Un viol est un acte de domination, non un acte de
désir !
8 - Femmes aux fourneaux, hommes aux pinceaux ! -
Association La Barbe
SORTIE, CINEMA, LIVRES
9 - Allez écouter chanter Claude Michel
MOBILISATIONS
1 - Préparation du 8 mars à Paris - Ile de France Pour préparer le 8 mars à Paris, nouvelle réunion unitaire le lundi 23
février 18h à la Bourse du Travail, métro République. Nous y finaliserons le tract d'appel, le trajet, les mots d'ordreŠ
2 - Planning Familial - la mobilisation continue Le Planning Familial sera reçu le jeudi 19 février 2009 par le Ministre du
travail M. Brice Hortefeux et la Secrétaire d'état à la famille, Mme Nadine Morano. L'objet de ce rendez-vous : l'avenir du
conseil conjugal et familial et des associations concernées dont Le Planning Familial. Nous vous invitons au point presse
organisé à l'issue de cette entrevue, Le Jeudi 19 Février à 13h00 au 4, square St Irénée, 75011 Paris, M° St Ambroise
Contact : Marie-Pierre Martinet : 06 70 19 83 48 mfpf@planning-familial.org Continuer plus que jamais à signer la
pétition sur
http://www.planning-familial.org/petition-defense-loi-neuwirth . Au 15 février 2009, 99371 signatures
électroniques enregistrées depuis le 28 janvier 2009
TEXTES
3 - Répression contre des féministes iraniennes En juin 2006, une manifestation pacifique de femmes revendiquait l'égalité
des droits dans les rues de Téhéran. Alieh Eghdam Doust a alors été arrêtée pour y avoir participé, puis a été condamnée à 3
ans de prison. Début Février 2009, elle a été transférée à la prison d'Evin en Iran pour purger sa peine. Au cours
de l'année dernière, des dizaines de militant-es pour les droits des femmes ont été arrêté-es. Quarante ont été inculpé-es
par les tribunaux du régime islamique à des peines de prison, puis libéré-es contre de lourdes cautions. Cette manière de
procéder est mise en oeuvre par le régime islamique pour mettre sous pression les féministes et les réduire au silence.
Quatre femmes kurdes, Fatemeh Goftari, Hana Abdi, Ronak Safar Zadeh et Zeynab Bayazidi dont les trois dernières sont des
militantes de la campagne " Un million de signatures pour l'abrogation des lois discriminatoires envers les femmes en Iran
", sont toujours en prison. Elles subissent une double pression du fait d'être à la fois des militantes pour les droits des
femmes et kurdes. Le régime islamique demeure sourd face aux voix qui s'élèvent au niveau international pour revendiquer
leur liberté. Avant l'arrivée des islamistes au pouvoir en 1979, Alieh Eghdam Doust était enseignante au lycée.
Comme beaucoup d'autres cadres de l'éducation nationale, elle a été licenciée pour non-adaptation de sa conduite au modèle
imposé par les gouvernants. Durant la grande vague de répression menée par le régime islamique dans la première décennie de
son règne, Alieh a également connu la prison politique et y a passé 6 ans de sa vie entre 1983 et 1989. Ce passé représente
un autre élément que le régime mettra probablement en avant pour alourdir l'inculpation d'Alieh et augmenter la pression
contre elle.
Au-delà de ces faits inquiétants, l'emprisonnement d'Alieh Eghdam Doust est une
nouvelle initiative pour élargir la répression du mouvement des femmes iraniennes pour l'égalité. Nous avertissons les
organismes internationaux pour : - que Alieh Eghdam Doust soit libérée ; - que les droits élémentaires des iraniennes
soient défendus et qu'elles puissent mener leur lutte pour l'accès aux droits humains ; - que les mitant(e)s des droits
des femmes en Iran qui luttent pour l'égalité, malgré la censure et la répression, soient soutenu(e)s ; - que la voix des
femmes qui revendiquent leurs droits, ne soit pas étouffée. Réseau international de la solidarité avec les féministes
en Iran
4 - Arrêt de la Cour Européenne des droits de l'homme sur l'interdiction des
actions en faveur de la dépénalisation de l'avortement au Portugal -
Nicolas Hervieu La Cour européenne des droits de l'homme a rendu le 3 février 2009 un arrêt (Women On Waves et
autres c. Portugal, 2e Sect. req. n° 31276/05) par lequel elle condamne le Portugal pour violation de la liberté
d'expression dans une affaire ayant eu un important retentissement en Europe. La Cour a ici de nouveau été confrontée à la
question éminemment sensible de l'interruption volontaire de grossesse, tout particulièrement dans cet Etat qui n'a
dépénalisé cet acte que très tardivement en 2007. Une association néerlandaise, "Women On Waves", a tenté en 2004 de
faire entrer son navire (le "Borndiep") dans un port portugais afin d'y organiser des réunions d'information notamment sur
l'interruption volontaire de grossesse. Cependant, le gouvernement portugais de l'époque a décidé d'interdire à ce navire
l'entrée dans les eaux territoriales du Portugal et a envoyé un navire de guerre pour lui barrer la route. Après des recours
internes infructueux, l'association néerlandaise et deux associations portugaises - qui avaient invité la première - ont
saisi la Cour de Strasbourg en alléguant que cette décision constituait une violation de la liberté d'expression. La
Cour a d'abord souligné que l'affaire d'espèce se situait au croisement des libertés d'expression (Art. 10) et de réunion
(Art. 11), car " la protection des opinions personnelles, assurée par l'article 10, compte parmi les objectifs de la liberté
de réunion pacifique telle que la consacre l'article 11 de la Convention " (§ 28). Dès lors, si les juges européens décident
de placer le contentieux principalement sous l'angle du droit à l'information au sens de l'article 10 (le " droit d'informer
le public sur leur position à l'égard de l'interruption de grossesse et des droits des femmes en général "), ils n'écartent
pas les apports de l'article 11 (§ 28). Sur le fond, la Cour qualifie la décision portugaise d'ingérence au sein de
la liberté d'expression (§ 30) puis estime que cette dernière répond aux deux premières conditions de conventionalité d'une
telle ingérence : elle fut prévue par la loi (en l'occurrence, par la Convention de Montego Bay sur le droit de la mer de
1982 qui définit les conditions d'accès aux eaux territoriales - § 32) et poursuit un but légitime (la protection de l'ordre
et de la santé - § 35. Remarquons au passage que l'Etat défendeur n'a pas souhaité recourir à l'argument de la protection de
la morale comme ce fut le cas dans un très célèbre précédent - Cour EDH, Pl. Open Door et Dublin Well Woman c. Irlande, req.
no14234/88). Cependant, sur la nécessité de cette ingérence, la Cour rappelle que " l'essence [de la liberté de
réunion et de manifestation] est la possibilité pour tout citoyen d'exprimer son opinion et son opposition, voire de
contester toute décision venant de tout pouvoir, quel qu'il soit " (§ 37) et que " le mode de diffusion des informations et
idées que l'on prétend exprimer est également protégé par la Convention " (§ 38). Or, ici, la juridiction strasbourgeoise
considère que si les requérants ont pu ensuite descendre et se réunir librement à terre, ils ont été empêchés de " mener
des activités symboliques de contestation à une législation qu'ils considèrent injuste ou attentatoire aux droits et
libertés fondamentaux " (§ 39). Ce faisant, la Cour admet l'" importance cruciale pour les requérantes [d'utiliser] le mode
de diffusion des informations et idées " de leur choix, en l'occurrence le navire (§ 39). Par ailleurs, à supposer qu'il y
ait eu un risque de distribution de pilules abortives à bord du navire - acte illégal à l'époque des faits - la Cour estime
que " d'autres moyens moins attentatoires aux droits des requérantes que l'interdiction totale d'entrée du navire : elles
auraient ainsi pu, par exemple, saisir les médicaments en cause " (§ 41) L'usage d'un navire de guerre est d'ailleurs
fustigé comme susceptible de " produi[re] immanquablement un effet dissuasif non seulement à l'égard des requérantes mais
également à l'égard d'autres personnes souhaitant communiquer des informations et des idées contestant l'ordre établi " (§
43).
En concluant notamment sur une note teintée d'une sorte de neutralité
compréhensive, (" la Cour ne sous-estime pas l'importance accordée par l'Etat portugais à la protection de la législation en
matière d'interruption de grossesse telle qu'applicable à l'époque ainsi qu'aux principes et valeurs qui la sous-tendent " -
§ 42), la Cour conserve la posture prudente qu'elle a coutume d'adopter face à cette question encore sensible en Europe.
Mais cette prudence ne remet en cause ni la condamnation décidée unanimement, ni la fermeté de sa position de principe
excellemment formulée dans cet arrêt : " c'est justement lorsqu'on présente des idées qui heurtent, choquent et contestent
l'ordre établi que la liberté d'expression est la plus précieuse " (§ 42).
5 - En Inde, "Le consortium des femmes aux mœurs légères qui fréquentent les
bars" Ce groupe Facebook au nom ironique et provocateur est
sans doute le plus populaire d'Inde depuis sa création il y a une semaine. Lancé en réaction à l'initiative du Sri Rama Sene
(SRS), une organisation extrémiste hindoue du Karnataka qui prévoit de faire la chasse aux couples, le jour de la Saint
Valentin, il compte déjà plus de 26 000 membres. L'objectif principal du groupe : encourager les Indiennes à envoyer une
culotte de couleur rose à Pramod Muthalik. Le chef du SRS est à la Une des médias depuis l'agression de jeunes filles par
ses hommes le 24 janvier, dans un bar de Mangalore, une ville côtière du Karnataka. Les agresseurs reprochaient notamment
aux jeunes filles d'être habillées de manière "indécente", de consommer de l'alcool et d'être accompagnées de non hindous.
La violence de l'incident avait choqué l'Inde et a relancé le débat sur la "police morale" rampante dans le pays. Nisha
Susan, une porte-parole du "consortium des femmes aux mœurs légères" affirme que le groupe a déjà reçu 500 culottes roses
des quatre coins de l'Inde, selon la BBC. Les sous-vêtements doivent être envoyés au bureau de Pramod Muthalik, à Hubli au
Karnataka. Ce dernier a rétorqué qu'il répondrait à ces cadeaux provocateurs par le renvoi de saris roses. Le chef du Sri
Rama Sene, qui se considère comme un "gardien de la culture indienne", a déclaré que son organisation tenterait de s'opposer
coûte que coûte à la célébration de la Saint Valentin. Le SRS a notamment annoncé que les couples prix en flagrant délit
amoureux seraient mariés de force. http://www.aujourdhuilinde.com/informations-inde-des-adolescentes-victimes-de-la-police-morale-hindoue-a-mangalore-2855.asp?1=1
6 - Petite enfance : 60 % des moins de 3 ans gardés par leurs parents - Le Parisien Parmi les 2,4 millions de bambins français de moins de 3 ans, 60 %
sont gardés par leurs parents la majeure partie de la semaine, selon une étude de la Drees (Direction de la recherche, des
études, de l'évaluation et des statistiques des ministères sociaux) réalisée en 2007. Mais l'enquête publiée lundi révèle
aussi que le choix du mode de garde varie fortement en fonction du niveau de vie et du lieu de résidence, l'Ile-de-France
étant un cas à part. Après les parents (63% des cas), c'est l'accueil chez une assistante maternelle qui est le plus
fréquent (18%), devant la garde dans une structure d'accueil collectif (10%). Vendredi, Nicolas Sarkozy s'est prononcé
pour un congé parental "plus court" tout en souhaitant poursuivre le développement des modes de garde des moins de 3 ans.
La garde parentale -assumée très majoritairement par les femmes - est plus répandue dans les familles monoparentales ou
nombreuses, ainsi que dans celles où l'un des parents ne travaille pas. Mais c'est le niveau de vie qui apparaît comme le
facteur le plus déterminant. " Garder ses enfants à titre principal est plus fréquent dans les familles à revenus modestes
", ont ainsi constaté les auteurs. Parmi les enfants de moins de 3 ans des 20% des ménages les plus aisés, 69 % sont
gardés à titre principal par quelqu'un d'autre que leurs parents, alors que cette situation chute à 9 % chez les enfants des
20% des ménages les plus modestes où les petits "sont relativement moins nombreux à passer leur journée chez une assistante
maternelle et sont à l'inverse plus souvent accueillis en crèche".
*Un nounou à domicile : un privilège des parents aisés* Quant à la
garde au domicile des parents, solution de loin la plus onéreuse, elle est "quasi exclusivement utilisée par les 20% des
ménages les plus aisés". Elle concerne par exemple 13% des enfants de mères cadres contre seulement 2% de l'ensemble des
moins de 3 ans. Les grands-parents apparaissent comme le principal appui pour les parents qui assument la garde de leur
enfant (près de 30% des cas), mais sont aussi sollicités pour prendre le relais de la crèche ou d'une assistante maternelle.
"Seuls 4% des jeunes enfants sont gardés à titre principal par un de leurs grands-parents", selon la Drees. *La
spécificité parisienne* L'agglomération parisienne est "particulièrement atypique", avec "seulement un enfant de
moins 3 ans sur deux gardé par ses parents à titre principal, alors que c'est le cas de deux enfants sur trois dans les
communes rurales ou dans les grandes agglomérations hors région parisienne". Par ailleurs, les villes disposent de plus de
crèches, tandis que le milieu rural offre davantage de places chez des assistantes maternelles. *Le recours à une
solution de garde a augmenté chez les plus favorisés* Comparés à ceux d'une étude similaire en 2002, ces résultats
mettent au jour des évolutions sensibles, que les auteurs de l'étude lient aux diverses mesures prises dans l'intervalle
(mise en place en 2004 de la Prestation d'accueil du jeune enfant, crédit d'impôt lié aux dépenses de garde d'enfant,
réforme du statut des assistantes maternelles). Entre 2002 et 2007, la part d'enfants de moins de 3 ans gardés à titre
principal par leurs parents a ainsi baissé de 70% à 63%. Les enfants sont "davantage confiés à une assistante maternelle
agréée (+5 pts)", ont constaté les auteurs de l'étude, ajoutant toutefois que "c'est surtout parmi les 60% de ménages les
plus aisés que les recours ont évolué".
7 - Un viol est un acte de domination, non un acte de désir ! - ECVF L'association nationale " Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes " (ECVF)
dénonce fermement les propos de Silvio Berlusconi et les " circonstances atténuantes " qu'il concède aux violeurs. Après
deux viols récemment médiatisés en Italie, Silvio Berlusconi livre son analyse de la situation : l'Italie compte tant de
belles femmes que même un Etat policier ne pourrait mettre en oeuvre des moyens nécessaires à la protection de chacune
d'entre elles. Il en conclut que la lutte contre le viol, c'est mission impossible ! En Italie comme en France et
ailleurs dans le monde, on suggère que ce sont les femmes qui sont à surveiller, non les criminels sexuels. En Italie comme
en France et ailleurs dans le monde, les criminels sexuels bénéficient d'une étrange bienveillance qui les soulage de la
responsabilité de leurs actes pour la transférer sur les victimes, très majoritairement des femmes. Celles-ci sont coupables
d'être, d'avoir ou de faire trop : - elles sont trop belles, trop provocantes, trop libres, ou trop faciles - elles
ont des tenues trop courtes, trop serrées ou trop sexy - elles sortent trop tard ou trop seules. Les criminels
sexuels, eux, ne seraient que des amoureux éperdus de désir, voire d'amour ; ou alors, des hommes, des vrais, avec des
besoins et des pulsions d'hommes ! Cet injuste renversement de la responsabilité dit aux femmes : " Restreignez votre champ
de liberté, ou gare à vous ! " Il dit aux criminels sexuels : " Allez-y, ne craignez rien ! Entre hommes, on se comprend :
on vous couvrira ". Les criminels sexuels ne désirent pas leurs victimes. Ils ne les aiment pas, non plus. Ils les
violent pour affirmer une domination, pour les contrôler et les détruire. Les dernières enquêtes estiment le nombre
annuel de femmes victimes de viol en France à 397 800, soit 1 090 viols par jour. Il leur faut du courage et de la
persévérance pour faire valoir leurs droits et se reconstruire. Elles méritent le respect de chacun/e de nous. Toute forme
de complicité envers leur(s) violeur(s) est une violence supplémentaire. ECVF appelle les élu/es à la vigilance et à la
fermeté, dans les assemblées territoriales comme dans les assemblées nationales, afin que la règle soit le respect des
victimes et la responsabilisation des criminels et de leurs complices.
8 - Femmes aux fourneaux, hommes aux pinceaux ! - Association La Barbe Les femmes du groupe d'action féministe La Barbe, connues
pour leurs actions contre le sexisme des milieux de la politique, de la finance et de l'industrie, se sont hier soir
attaquées au secteur artistique. Le menton orné de leurs barbes postiches, elles ont patiemment écouté les oraisons d'un
commissaire d'exposition en vogue, tout au long de la visite guidée d'une sélection d'œuvres de jeunes artistes de son cru :
l'exposition " NOTORIOUS " présente 15 hommes et 2 femmes artistes aux visiteurs. Un " happening " comme un autre pour le
commissaire Xavier Franceschi, directeur du FRAC Ile-de-France, peu sensible au propos des féministes. La cible est coriace,
et restera impassible lorsque la porte-parole de La Barbe ironisera : " Deux femmes aujourd'hui sur 17 artistes exposés,
trois femmes demainŠ La pente est savonneuse. " Monsieur Franceschi l'avouera lui-même, il n'a jamais regardé les choses
sous cet angle, et assume parfaitement sa cécité esthétique. Qui acceptera, dans ce milieu où la subjectivité est une valeur
en soi, de reconnaître qu'une discrimination insidieuse opère dans la sélection des talents de demain. Face au déni de la
discrimination, l'humour grinçant de La Barbe, qui a choisi de singer le sexisme pour mieux le dénoncer, prend une tournure
surréaliste : le deuxième degré passe pour une vérité simplement plausible : " Si les femmes avaient du talent, elles
rempliraient plus que les 3 % d'espace que leur consacrent les revues spécialisées. " L'explication a l'air de séduire le
commissaire. Aujourd'hui nos féministes sont reparties désabusées : " Le monde des finances est finalement moins cruel :
là, au moins, les hommes qui tiennent la barre reconnaissent l'existence du problème". Reste le plaisir des yeux : 15
mentons de femmes barbues au-dessus d'une banderole titrant " La Barbe " en lettres capitales, le regard halluciné par le
projecteur d'une installation vidéo qui les recouvre de fleurs, s'endormant au son des péroraisons d'un commissaire peu
troublé par leur action. Leur présence critique est devenue décorative et leurs propos, incompréhensibles. Sous les barbes,
la femme, derrière le Talent, l'homme, voilà bien une clairvoyance utile en ce milieu : l'expo est franchement barbante La Barbe
SORTIE, CINEMA, LIVRES
9 - Allez écouter chanter Claude Michel Claude Michel est une chanteuse féministe qui a des textes formidables, le dernier titre
s'intitule " Hymen ", écrit après la répudiation de la jeune femme qui avait " menti " à son mari sur sa virginité ! Elle
sera en concert à la Mission Bretonne Dimanche 22 février à 17h au 22 rue Delambre 75014 Paris, métro Vavin ou Edgar
Quinet ; Tarif 9 euros (non adhérents), 8 euros (chômeurs, RMIstes, étudiants sur présentation des cartes, 7 euros
(adhérents) ; Un espace "crêpes bretonnes" sera à la disposition du public pendant le concert, ainsi que le bar
associatif très sympa de la Mission Bretonne :) Attention porte à code, pensez à nous appeler pour l'obtenir au 01 43 35
26 41 (en soirée sauf le jeudi, et le jour de l'évènement)
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes contre les
Violences et la Pauvreté
C/O SUD PTT 25/27 rue des Envierges 75020 Paris
Téléphone : 01 44 62 12 04 ; Fax : 01 44 62 12 34