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Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté N°110

Daté du 2 juillet 2008

Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiques concernant les droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles. Ceci est un bulletin de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas obligatoirement d accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués signes Marche mondiale des Femmes).

Faites passer a vos réseaux et ami-es. Amicalement.

Coordination Française Marche mondiale des femmes 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris, tel 01 44 62 12 04 ; 06 80 63 95 25, Site : www. marchemondiale.org


Courrier SPECIAL MARCHE MONDIALE DES FEMMES
 
Les textes ci-joints sont extraits du Bulletin International du la MMF de juin 2008
Bonne lecture

 

  • 1 - Action Globale 2010
  • 2 - Changements Climatiques
  • 3 - VIIe Rencontre hémisphérique de lutte contre les TLE
  • 4 - Réunion Coordination Européenne Marche Mondiale
  • 5 - Sommet des peuples - IIIe "Enlazando alternativas"
  • 6 - Courte-pointe de la MMF dans la Région du Grands Lacs
  • 7 - FSM - CI Abuja

 

1 - Action Globale 2010
Le principal objectif de la Rencontre internationale de la MMF en Galice en octobre 2010 est la construction de la 3e Action planétaire de la Marche mondiale. L action fait partie intégrante de

 l identité de la Marche. Les actions mondiales, tous les 5 ans, sont vécues comme des moments forts de notre solidarité internationale. Sans conteste, elles sont la marque de notre capacité a trouver des points communs entre nos expériences en tant que femmes a travers le monde déterminées a bouleverser un cadre qui nous est défavorable. Cette démarche est inspirée par l assiduité des femmes : par la résistance quotidienne des femmes de la base contre la pauvreté et la violence et par l histoire de la lutte des féministes qui nous ont précédées. L Action de 2010 nous encourage a aller plus loin dans l élaboration des revendications communes et dans la manière de les matérialiser.
 

Quelles revendications ?
Beaucoup de militantes ont émis le besoin de s appuyer sur des revendications concrètes. Elles considèrent qu un mouvement se nourrit d acquis. La mobilisation initiale d un grand nombre d entre elles est nécessaire, pour qu elles aient confiance en l action collective, pour les aider a dépasser les limites et obstacles a leur bien-être et a leur croissance. Nous savons que, pour que les femmes, toutes les femmes, aient des conditions de vie favorables, il existe des restrictions depuis le niveau local jusqu a l international. Le contrôle auquel les femmes sont soumises par la famille ou les règles communautaires patriarcales sont des exemples locaux. Les politiques de la Banque mondiale, les accords commerciaux fondés sur le néolibéralisme ou les interventions militaires sont des exemples internationaux.
Le local et le global ne se distinguent par leurs effets que d un point de vue descriptif ; dans le vie des femmes, ils se nourrissent l un l autre et sont liés l un a l autre. L élaboration de revendications coïncidant précisément avec la zone de rencontre entre ces deux dimensions est un défi permanent. Une autre question se pose : est-il possible d obtenir des acquis au niveau international se traduisant par des changements dans la vie des personnes ? Certains exemples prouvent que oui comme dans les cas de solidarité internationale pour les conflits armés ou de dénonciation de criminalisation des mouvements sociaux. Mais, dans d autres cas, on peut observer un étiolement de ces acquis comme pour la signature de traités de droits internationaux qui, très souvent, deviennent des lois nationales qui ne sont pas appliquées. Il existe aussi des causes qui ont besoin d être défendues plus fermement, comme celles des pays considérés comme endettés et qui sont en réalité créanciers de dettes écologiques et sociales.

Mais il est évident qu on ne peut changer les forces sur la scène internationale sans les changer au niveau national. Telle a été la dynamique adoptée par la Marche lors de l appel a la mobilisation de l'Action planétaire de 2000, en organisant les Coordinations nationales et en définissant les plates-formes nationales. Malgré l absence d évaluation détaillée, on peut dire que la Marche a contribué a diverses conquêtes, comme le Code de la famille au Maroc, la loi sur la violence au Mozambique, ou l augmentation du salaire minimum au Brésil.

Concernant 2010, le besoin est d être plus précises en établissant des revendications prioritaires par champ d action. Mais les revendications doivent être suffisamment englobantes pour répondre a différentes réalités nationales et régionales. La revendication concernant, par exemple, l autonomie économique des femmes au Québec se traduit par une augmentation de salaire et des améliorations dans les services d aide sociale. Dans un autre pays, elle peut signifier un emploi avec des droits et le renforcement de l économie solidaire.

Quelle action ?
Pour 2010, nous cherchons une forme d action en accord avec notre identité et notre nom : une marche. La proposition qui doit être débattue en Galice est la suivante : ouverture de notre période de mobilisation par une marche de 10 jours entre les 8 et 18 mars ; réalisation d activités variées au cours de l année et conclusion de l action autour du 17 octobre avec une ou plusieurs missions de solidarité dans les pays en conflit. La réalisation d une marche implique une capacité d organisation et de mobilisation significative des Coordinations nationales. Si nous nous mettons au travail juste après la proposition élaborée lors de la Rencontre, nous aurons un an et demi, un temps suffisant pour consolider nos forces au niveau national et apprendre les unes des autres. La question est de savoir maintenant si les Coordinations nationales s engageront dans ce sens.
Cette question est aussi très liée aux revendications que nous réussirons a proposer. Il est très difficile de mobiliser des femmes, des énergies, des ressources, en espérant seulement le renforcement du mouvement. Il est vrai qu une concentration des ardeurs est toujours formidable en elle-même. Mais nous croyons qu un pas supplémentaire est possible. Si nous ne parvenons pas a obtenir des acquis concrets dans les pays, nous devons au moins réussir a déployer des forces préparant des victoires futures.

Les régions : un intermédiaire entre le local et le global
Ce type d action - la marche traversant un territoire donné - nous oblige a observer attentivement  le contexte national. Cependant, nous ne pouvons pas déconsidérer la grande force de 2005 qui avait été de favoriser l action conjointe de pays voisins, sous-régions et régions. Les régions favorisent les connexions entre les luttes locales et internationales. Cette dynamique peut s exprimer par la traduction de documents dans des langues régionales importantes comme l arabe au Moyen Orient ; ou le dépassement des frontières et des tensions a travers des luttes communes pour Chypre, la Grèce et la Turquie. En outre, la lutte a portée régionale est la plus adaptée pour exiger la valorisation du salaire minimum ou la punition du harcèlement sexuel la ou les maquillas sont de grandes employeuses de femmes et changent de pays avec la plus grande facilité. Le renforcement de notre capacité d'organisation au niveau régional doit constituer une priorité pour notre agenda de 2009.
Dans le programme de la Rencontre internationale, les groupes de travail par région bénéficieront

 d un temps important pour préparer l action de 2010. Cependant, cela ne signifie pas que les groupes par région soient considérés comme homogènes, incarnant des positions qui puissent coïncider avec des groupes de pression. En réalité, il existe dans la Marche une diversité interne dans les régions, et nous sommes actuellement en train de travailler pour que cette diversité s exprime lors de la Rencontre. Nous espérons que le développement de la Marche ces dernières années se reflètera lors de la Rencontre et servira de base pour le cheminement de l Action de 2010.

 

2 - Changements climatiques et les vies des femmes
Le climat de notre planète est en train de changer de manière rapide et visible. L augmentation de la température de la Terre, liée a l accroissement de la fréquence des inondations et a  l intensification des sécheresses, les cyclones de plus en plus violents et autres catastrophes météorologiques ont déja causé de nombreux désastres dans beaucoup de communautés. Pour beaucoup de personnes, la situation est irréversible. De manière naturelle, ces transformations n auraient certainement pas eu lieu mais sont plutot associées a l intervention humaine et au modèle de production et consommation capitalistes en usage depuis la Révolution industrielle qui n a cessé de s intensifier.
Nos valeurs et actions, en tant que militantes de la Marche Mondiale des Femmes sont destinées a réaliser des changements politiques, économiques et sociaux. De même que nous cherchons a développer et implanter nos actions et propositions féministes afin de dénoncer les institutions économiques et financières qui encouragent l exploitation et la dégradation de nos ressources, le changement climatique et la perte de notre biodiversité. Nous luttons également pour l auto-gestion de nos ressources naturelles basée sur un modèle qui respecte les besoins élémentaires des générations présentes et futures.

Du 3 au 15 décembre 2007, la XIIIe Conférence des parties a la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC ou UNFCCC en anglais) s est tenue a Bali, en Indonésie. Plus de 190 pays y ont participé. La Marche Mondiale des Femmes a été présente a l événement parallèle "Solidarity Village for a Cool Planet" (Village de solidarité pour une planète fraîche) organisé par Via campesina et divers mouvements et organisations sociales. A cette occasion, nous avons présenté notre position dénoncant le fait que, similairement a d autres grands problèmes auxquels l humanité est confrontée, celui du changement climatique n est pas neutre en termes de genre.
Selon l Agence de protection de l environnement des États-Unis, Environmental Protection Agency (EPA), six domaines seront affectés par les impacts du changement climatique : la santé, l agriculture, les forêts, l eau, les zones cotières, les espèces et les réserves naturelles.
Ces impacts auront des conséquences spécifiques sur les communautés et régions pauvres et, en particulier, sur la vie des femmes. Les femmes pauvres en milieu rural ainsi que les femmes des peuples autochtones, très dépendantes des ressources naturelles pour leur survie, se trouvent menacées par le changement climatique. Dans certaines régions, comme en Afrique sub-saharienne ou en Asie, les femmes sont généralement responsables de la production des aliments pour subsister. Avec les changements climatiques, les sources d alimentation traditionnelles deviennent plus imprévisibles et rares, rendant les femmes plus vulnérables concernant la perte de leurs récoltes, souvent leur unique source d alimentation et de revenus. Les femmes, dans beaucoup de zones rurales et dans de nombreuses communautés sont responsables de l approvisionnement en eau et en bois, de la culture des légumes et de l élevage de petits animaux. Quand les barrages débordent ou s assèchent, elles doivent marcher des heures pour obtenir de l eau. Dans les villes, après les inondations, généralement, ce sont les femmes qui doivent abandonner leur travail pour supporter les conditions de vie précaires des refuges improvisés. Parmi les facteurs influençant une plus grande vulnérabilité des femmes face aux catastrophes naturelles, se trouve le manque de moyens et de biens pour assurer leur propre sécurité en cas d inondation, de tremblement de terre ou de tempête. Une autre conséquence du changement climatique, qui touche directement la vie des femmes, est l augmentation de la violence sexuelle et domestique après une catastrophe écologique. Le modèle de production et de reproduction que les femmes revendiquent ne s appuie pas sur l exploitation des personnes  mais est fondé sur le bien-être d une majorité.

Le marché néolibéral a déjà présenté sa stratégie concernant le changement climatique suivant trois lignes. La première consiste a nier le caractère décisif de l action humaine sur les changements climatiques et ses conséquences, dispensant ainsi les entreprises de répondre de leurs actions destructives. La seconde concerne le développement des "technologies propres" qui substituent les combustibles fossiles, qui dépendent d institutions internationales comme la Banque mondiale et qui sont appelées a devenir une nouvelle source d accumulation de ressources. Un bon exemple est le développement des biocarburants qui sont renouvelables, s appuyant sur un système ou les travailleurs sont hautement exploités. Et, pour générer ces grandes monocultures, les plantations locales sont détruites, entraînant, entre autres dévastations, une aggravation du manque d eau et la désertification des zones de production. Autrement dit, la production de biocarburants représente une menace réelle pour les populations locales, elle engendre des bénéfices se chiffrant en millions pour les grandes entreprises et, qui plus est, elle vend une fausse image de responsabilité écologique.
La privatisation de l atmosphère, a travers le marché des crédits de carbone, est la troisième réponse que le marché néolibéral propose pour résoudre le problème du réchauffement global. Cela se produit de deux manières. La première est la négociation entre les émissions des compagnies. Selon le protocole de Kyoto, chaque compagnie peut émettre une certaine quantité de CO2. Avec la vente des émissions, celles qui émettent moins que la quantité permise vendent ce qui leur reste a celles qui contaminent davantage. Ce mécanisme transforme l émission de CO2 en un marché lucratif. La grande perdante, dans ce système, est la planète parce qu il n y a pas de réduction réelle des émissions. Le deuxième type de commercialisation de carbone consiste a vendre des crédits. Les  crédits de carbone ont été créés en 1997, a travers l établissement d une limite totale des émissions  annuelles, et  en permettant que le marché leur assigne une valeur monétaire par le biais du commerce. Les crédits peuvent être échangés entre les entreprises ou achetés et vendus sur les marchés internationaux au prix du marché. Ces crédits de marché peuvent être obtenus a travers l utilisation de "technologies propres", par le biais de l utilisation de biocarburants et du reboisement. Rien ne prouve que la vente de crédits de carbone sera efficace pour arrêter le réchauffement global. Au contraire, la majorité des projets approuvés sont ceux qui encouragent la plantation d eucalyptus. Or, a monoculture d eucalyptus a grande échelle transforme les paysages en "déserts verts" parce que les arbres ont besoin d une grande quantité d eau pour se développer. De plus, cette culture compromet le sol, réduit la possibilité de croissance de la végétation qui sert d alimentation pour les animaux, détruit l agriculture de subsistance des communautés et augmente la concentration de la propriété de la terre.
Pour toutes ces raisons, nous voulons débattre sur la question du réchauffement global . Nous souhaitons la durabilité de la vie humaine et non que le marché devienne le centre de l organisation économique et politique. Nous luttons pour que la relation entre les êtres humains et la nature soit responsable et garantisse la souveraineté alimentaire et économique. Nous travaillons pour une société sans oppression ou la responsabilité de production et reproduction de la vie est partagée entre les femmes et les hommes. Nous militons pour que les femmes et les hommes puissent vivre dans la dignité, dans un monde ou la liberté et l autonomie des femmes sont toujours présentes !

Texte inspiré du document "Why Gender is Important in Addressing Climate Change" de Jing Ynares, membre du Comité international, disponible uniquement en anglais a partir du lien suivant : www.marchemondialedesfemmes.org/themes/biencommun/genderandclimate/en
et dans la publication "Changements de climat et injustice environnementale - un appel des femmes a la résistance" élaboré par le SOF et disponible uniquement en portugais a travers le lien : www.sof.org.br/arquivos/pdf/mudancas_climaticas.pdf

 

3 - VIIe Rencontre hémisphérique de lutte contre les TLE : un espace pour le débat et la réaffirmation de l importance de l unité et du renforcement des luttes au niveau régional
En Amérique latine, la réaffirmation de la résistance au modèle néolibéral demeure nécessaire dans une période ou les tentatives de controle des peuples et territoires se multiplient : traités de libre-échange, accords d association avec l UE, croissance de la militarisation sous le couvert de sécurité, associés a la constante offensive du marché pour contrôler nos vies, avec un pouvoir toujours en hausse des transnationales. En même temps, et spécialement dans ce continent, on observe l émergence d alternatives d intégration régionale pouvant contribuer a transformer les relations de production établies depuis le colonialisme qui ont rendu les peuples latino-américains dépendants et soumis.

Nous appuyant sur les expériences des femmes engagées dans la lutte contre le libre-échange, nous réaffirmons que le capitalisme (ou le néolibéralisme) se structure et se reproduit a partir de l oppression des femmes, en combinant division sexuelle et internationale du travail, en ignorant la masse de travail lié aux soins des personnes dont les femmes sont traditionnellement responsables, en augmentant la violence contre les femmes et en les empêchant d être autonomes et d être en pleine possession de leurs corps et de leurs vies. C est pourquoi nous défendons, dans le débat sur les alternatives, l incorporation de la perspective féministe par l ensemble des mouvements, dans leur vision ou stratégie, pas seulement de manière superficielle, comme un thème supplémentaire, mais aussi dans la structure profonde, collaborant aux changements nécessaires au modèle.

Dans ce contexte, la Marche Mondiale des Femmes a eu un role important lors de la VIIe Rencontre hémisphérique de lutte contre les TLE qui s est réalisée entre les 7 et 12 avril a La Havane a Cuba. Dans le cadre de la Rencontre, se sont réalisées des réunions de réseaux et campagnes qui agissent dans la région.

La Marche Mondiale des Femmes a non seulement participé a plusieurs conférences et débats, mais a aussi organisé un atelier, en association avec le REMTE (Réseau latino-américain de femmes transformant l économie) et la FEDIM - regionale (Fédération démocratique internationale des femmes d Amérique latine et des Caraïbes). Cet atelier a réuni 58 femmes de 14 pays, y compris de nombreuses militantes engagées dans la Marche a Cuba.

A cette occasion, a été analysée la réalité des femmes de la région autour de thèmes tels que la violence contre les femmes dans le contexte de militarisation et criminalisation de la protestation, les attaques au droit a l avortement, l excès de travail pour les femmes et les discriminations dans le travail, mais aussi la participation des femmes aux luttes dans le continent a partir du témoignage de nombreuses participantes. Par ailleurs, ont été également étudiés les mécanismes d intégration régionale comme cadre de référence pour la proposition de politiques publiques destinées a lutter contre les inégalités de genre.

Pour conclure, la Rencontre a lancé un appel lors d une déclaration finale pour que les mouvements sociaux renouent le pacte d unité et revitalisent la coordination de leurs luttes a l échelle continentale. De même qu ont été condamnées les actions de militarisation du continent qui provoquent des conflits dans la région, la suppression des libertés démocratiques, et les politiques réactionnaires contre les pleins droits des femmes.

Pour accéder a la couverture de la Rencontre cliquez sur : movimientos.org  ( site du Minga)

 

4 - Rencontre de la Coordination Européenne de la Marche Mondiale des Femmes
Parmi les cinq régions ou la Marche est organisée, l Europe est la seule a parvenir a réunir régulièrement sa Coordination régionale. Environ tous les six ou huit mois, les représentantes des Coordinations nationales (CN) et quelques groupes de pays sans CN se réunissent pour partager et évaluer les nouvelles nationales, les thèmes pertinents pour la MMF, et planifier des actions et campagnes.

La dernière rencontre en date de la Coordination européenne s est réalisée a Genève, en Suisse, début avril, réunissant environ 45 militantes des CN d Albanie, de Belgique, de Catalogne, de France, de Galice, de Grèce, d Italie, de Macédoine, du Portugal et de Suisse. Elle a également accueilli des jeunes femmes de Grèce, d Italie et du Portugal, une membre du SI et une observatrice de l'initiative féministe européenne (EFI en anglais). Les militantes du Pays basque, de Chypre et de Turquie ont été invitées mais n ont pu participer. Le programme, qui s est tenu sur deux jours et demi, a abordé les questions suivantes : l intensification de l offensive de la Droite contre l'autonomie des femmes et le droit a l avortement ; les menaces sur la sécurité sociale (augmentation de l age de la retraite pour les femmes, etc.); l'augmentation de la violence contre les jeunes femmes et adolescentes. Au niveau régional, deux lignes d action se sont détachées :

  • 1. la promotion d une plus grande participation des femmes de l Europe du Nord et de l Est dans la dynamique de la Marche ;

  • 2. l amélioration de la communication entre les pays, de manière multilingue, a travers l augmentation de l utilisation des blogs et des bulletins régionaux.

Durant cette rencontre, les participantes européennes ont non seulement discuté les défis, échangé autour de leurs activités et mobilisations et évalué ces dernières mais ont également pris une série de décisions concernant  les principaux thèmes de l agenda  :
-  Continuer la campagne du brassard et la rédaction du texte "Violences contre les femmes";
-  Débattre sur le thème de la violence contre les femmes lors de la prochaine Rencontre de la Coordination européenne ;
-  Écrire dans chaque CN un texte court décrivant sa situation locale qui servira de base a un texte plus ample d appel a l action pour la Mobilisation européenne du printemps 2009 a Rome pour l'autonomie des femmes, l autodétermination, le droit a l avortement, etc. ( a organiser avec les autres groupes féministes s ils sont d accord);
- Garantir la présence de la délégation de la MMF au prochain Forum Social Européen en Suède, en septembre 2008 : inviter les CN européennes a contribuer aux fraix des billets d avion des déléguées, écrire un texte sur l avortement et un texte de présentation de la MMF concluant sur un appel a l Action planétaire de 2010, collaborer aux séminaires de EFI sur les "diverses formes de violence" et "l État non religieux"Š

Concernant la question sensible de la prostitution, un débat bien documenté a eu lieu. Il s est réalisé de manière pondérée, sans agressivité, donnant ainsi la possibilité aux participantes de la rencontre de discuter des différents points de vue sur le spectre abolitionniste - réglementariste. Les participantes étaient divisées concernant leurs idées. De ce fait, une position commune n a pas été adoptée. Cependant, on a souligné la nécessité d une discussion plus poussée développée aux niveaux national, régional et international pour que la MMF parvienne a élaborer une position publique commune.
La prochaine opportunité pour les représentantes des CN de la MMF de se réunir sera la Rencontre internationale de Galice. Un jour entier a été réservé aux réunions des régions, afin que chacune d'entre elles puisse planifier ses activités de 2009-2010 (rencontres régionales, expansion, actions, collecte de fonds, etc.) et son action  globale de 2010. La prochaine Rencontre de la Coordination Européenne qui se réalisera aux alentours de février/mars 2009, sera organisée par la CN de Catalogne a Barcelone.

5 -  Sommet des peuples - 3ème " Enlazando alternativas "
Le Sommet des peuples, " Enlazando alternativas III " (EA3) s est réalisé a Lima au Pérou entre les 13 et 16 mai. A cette occasion, le Tribunal permanent des peuples a tenu audience et condamné les multinationales européennes pour violation des droits dans les pays latino-américains, concernant notamment le droit du travail,ou encore la destruction de l environnement, ou même la dette sociale envers les peuples.
Le mouvement des femmes du Pérou a coordonné le Chapiteau des Femmes, un espace permanent ou se sont déroulés plusieurs conférences et ateliers. La Marche Mondiale des Femmes, le REMTE et les femmes de Via campesina, de ALAI, et de la section des genres de Jubileo Sur ont organisé des ateliers dans ce Chapiteau et aussi dans l espace des activités autogérées du Sommet.

L atelier " Les femmes disent non a la tyrannie du libre-échange : critique féministe aux accords d association économique entre l UE et l Amérique latine et les Caraïbes " a présenté les conséquences des accords de l UE avec le Chili et de l UE avec le Mexique, en plus d un panorama général sur la politique néolibérale développée a l intérieur de l Union européenne. Les femmes ont déclaré qu elles continueront a résister au modèle néolibéral, dans la mesure ou ces accords renforcent les inégalités et augmentent le pouvoir des multinationales. Dans ce cadre, elles ont insisté sur le role phare des femmes et appelé au refus inconditionnel de ces accords a travers la lutte et la mobilisation, sans tomber dans le piège de la négociation de clauses supposées réduire les impacts sur les femmes.
" Le Féminisme dans la construction d alternatives ", atelier réalisé sous le Chapiteau des femmes, a eu comme point focal les processus de construction d alternatives en Amérique latine. Les participantes ont proposé que l Intégration a partir des peuples et pour ceux-ci soit source d égalité entre les hommes et les femmes. Dans cette optique, le rétablissement du sens public de l'État, la place centrale du travail dans l économie avec un équilibre entre production et reproduction, et la reconnaissance de la contribution des femmes a l économie constituent des priorités. Dans le même espace a également été réalisé le Forum " Femme, droits du travail et commerce : revendications des travailleuses et travailleurs dans le secteur agro exportateur et de la confection pour un commerce équitable ", avec les organisations péruviennes. Dans ce forum, ont été présentés des analyses de l association entre division sexuelle et internationale du travail, des témoignages d expériences de travailleuses et des plates-formes de luttes dans plusieurs secteurs.
Enfin,  l atelier " Voici venu le temps de la souveraineté alimentaire " en alliance avec Via Campesina, Amis de la terre y Cono sur sustentable a permis d actualiser les débats suscités depuis le Forum de Nyélény.
Le Sommet des peuples s est refermé sur une grande mobilisation ou les femmes ont eu une présence remarquée, notamment avec la batucada féministe qui a mélangé les rythmes des Péruviennes, Brésiliennes et Guatémaltèques. En outre, les femmes ont lancé des mots d ordre contre le néolibéralisme, contre le machisme et pour l autonomie des femmes.

 

6 -  La Courtepointe de la MMF est accueillie dans la région des Grands lacs d Afrique dans l'allégresse et l'espérance
La région des Grands lacs en Afrique avait contribué a l élaboration des carrés qui composent la couverture en patchwork de la Marche Mondiale des Femmes (composée de pièces de 54 pays et territoires) mais n avait pu la recevoir lors des Actions mondiales de 2005. C est maintenant chose faite, grace a l aide de Edwina Smith, une militante de la MMF sud-africaine de " The New Women's Movement " qui, début mars de cette année, a eu la responsabilité de transporter la courtepointe de Cape Town jusqu a Bujumbura, capitale du Burundi, dans le cadre de la semaine consacrée a la Journée internationale des femmes organisée par la COCAFEM/GL (la Concertation des collectifs des associations oeuvrant pour la promotion de la femme dans la région des Grands lacs) et la MMF.
Dans le cadre de cette semaine spéciale, le 4 mars, une marche a travers les rues de Bujumbura a été organisée. Des femmes du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo ont participé a l événement malgré les restrictions aux frontières imposées par ce dernier pays lors des tentatives de passage vers le Burundi. On a pu remarquer une forte présence militaire ceinturant la marche des femmes.  La Courtepointe a été présentée aux femmes et elles ont ressenti un très grand besoin de la toucher de leurs propres mains. Ce moment a été très émouvant et a donné aux femmes présentes une lueur d espérance, la sensation qu elles n avaient pas été oubliées. Cet instant a représenté un symbole fort de solidarité avec des femmes d autres pays, les connectant avec les femmes du reste du monde : un petit morceau de 54 pays parvenu jusqu a elles... La couverture de la MMF a été clairement percue par beaucoup de femmes comme la " Courtepointe de la solidarité ".

Pendant la marche, les femmes ont chanté doucement alors qu elles traversaient des rues détruites par les bombes et les conflits armés. Les hommes ont continué a les observer, toujours avec leurs rifles. La plus triste évidence de la guerre est cette marque assez répandu parmi la population, en particulier chez les femmes et les enfants : la mutilation en raison des armes a feu ou des mines antipersonnelles. Les femmes scandaient des mots de paix et de sécurité pour la région des Grands lacs. Les rues étaient humides et boueuses, ne pertubant cependant pas la détermination des participantes. Dans les rues, des centaines de personnes se pressaient pendant que les femmes s'acheminaient lentement vers le point d arrivée de leur manifestation, un édifice public connu comme " la Pierre blanche " ou la Courtepointe a été accrochée et des discours ont été prononcés.
La présidente du CAFOB (Collectif des associations et ONG féminines du BURUNDI) et celle de la COCAFEM/GL ont souhaité une chaleureuse bienvenue a toutes et ont rappelé a leur auditoire les cinq valeurs qui régissent la Charte Mondiale des Femmes pour l humanité : paix, égalité, liberté, justice et solidarité. La ministre des Droits humains et du genre, Josée Kusinka (pendant longtemps militante de la MMF pour la région) et Edwina Smith d Afrique du Sud se sont également exprimées. Edwina a évoqué la joie qu elle a ressentie en apportant la Courtepointe jusqu a la région des Grands lacs et a encouragé les femmes a continuer leur lutte pour leur émancipation. Elle a raconté des expériences d organisation et de mobilisation en Afrique du Sud, la manière dont celles-ci ont pu aboutir a des changements concernant la violence contre les femmes et les enfants, ainsi que les droits et responsabilités des femmes dans les communautés. Elle a également insisté sur l importance du renforcement de la mobilisation des jeunes femmes pour qu elles continuent la lutte. Pour clore les discours, Concilie Gahungere, coordinatrice du CAFOB, a appelé les femmes du Burundi et de la région des Grands lacs et du monde a toujours se souvenir de ces cinq valeurs dans la recherche et la lutte pour un monde meilleur. La journée s est refermée vers deux heures de l après-midi dans un climat d'allégresse suscité par les danses traditionnelles du Burundi.
Le jour suivant, Edwina a rencontré les femmes de la République Démocratique du Congo qui n avaient pu accéder a la marche ni voir la Courtepointe. Elle a également rencontré l ambassadeur de l Afrique du Sud a Bujumbura afin de solliciter l aide de l Ambassade pour que les femmes de la COCAFEM/GL aient un bureau dans un édifice sûr. Elle a également communiqué les problèmes auxquels les femmes sont confrontées, spécialement avec les militaires (qui peuvent confisquer les meubles et ordinateurs a tout moment et dans n importe quel bureau, sans avis préalable). Edwina a été accueillie favorablement et on lui a signalé que les demandes d assistance seraient considérées, selon sa requête. Elle s est engagée a suivre cette question depuis Cape Town.
"Les femmes ont une tache énorme mais elles continuent a travailler, infatigables, grace a l appui mutuel. Ces femmes sont courageuses... Elles m ont inspirée énormément et je me souviendrai toujours des femmes de Bujumbura " (Edwina Smith, compte-rendu de sa visite)

 

7 - La réunion d Abuja approfondit le débat autour du futur du Forum Social Mondial
Entre les 31 mars et 3 avril, s est tenue la 17e réunion du Conseil international du Forum Social Mondial (CI-FSM) a Abuja, au Nigeria. L agenda de la réunion a été principalement consacré au débat sur les stratégies du FSM, c est-à-dire, la réalisation d un bilan du processus du FSM après 8 ans d existence. A cette occasion, ont été discutées plusieurs questions, comme le sens du FSM pour l'ensemble des organisations et mouvements qui luttent contre le néolibéralisme, les conquêtes et difficultés de l événement, une analyse de la conjoncture internationale et des possibilités et défis pour le futur.
La commission Stratégie du CI-FSM a synthétisé plus de 80 contributions pour la discussion constituées d analyses sur la conjoncture et la situation mondiale des mouvements sociaux, sur le role du FSM et les propositions pour le futur.

Malgré le fait qu il s agisse d un premier moment de réflexion collective sur les orientations futures du processus du FSM, il a été possible de parvenir a quelques consensus dans le débat. Par exemple, concernant la fréquence du FSM, il a été établi qu il aurait lieu tous les deux ans ou plus après le FSM de 2009. De même, on a identifié le besoin pour le CI-FSM d adopter un ensemble de lignes directrices servant a  l organisation d un FSM et l importance de la Journée de mobilisation et

d action globale pour le processus du FSM. Vous pouvez accéder a l intégralité du document avec les résultats de la discussion a Abuja ainsi qu aux contributions pour le débat sur la page du site du FSM consacrée au débat sur les stratégies :
http://www.forumsocialmundial.org.br/dinamic.php?pagina=strategy_debate_FR

La contribution de la Marche
La Marche Mondiale des Femmes a été présente a la réunion d Abuja grace a la participation de Wilhelmina Trout d Afrique du Sud, qui, depuis octobre 2007, nous représente dans le CI/FSM et participe au Groupe de liaison du CI-FSM. Dans cette tache, elle recoit l appui d autres militantes de la Marche qui accompagnent le processus du FSM international ou dans leurs régions.
Pour le débat sur les stratégies, la Marche a préparé un document "Where Change Is Needed - The World March of Women and the debate about WSF s future - February 2008" qui résume une série de réflexions et suggestions qui émergent du débat interne sur le FSM (voir cadre ci-dessus).

La Marche mondiale des femmes et le Forum Social Mondial
Dans le texte préparé pour le débat sur les stratégies, la Marche remarque qu une des principales contributions du FSM a été de changer l environnement ou sont réalisés les actions et débats politiques. A l ère de l hégémonie néolibérale, le FSM a facilité un rapprochement entre des mouvements totalement différentes, allant de ceux qui ont incorporé leur discours et manière d agir dans des limites institutionnelles (normes, politiques publiques, accords internationaux) jusqu a ceux qui ont radicalisé leurs actions.
La MMF souligne qu elle participe au FSM depuis ses débuts car elle croit qu il constitue " un espace privilégié pour mener a bien notre projet de changer le monde et pour établir des alliances avec d'autres mouvements sociaux pour atteindre ce but ". La Marche agit dans cet espace pour que l'ensemble des mouvements sociaux (aujourd hui principalement - mais pas exclusivement - symbolisés par le FSM) place, dans leur analyse, le patriarcat au centre du questionnement lié au néolibéralisme eta l impérialisme.
C est avec cette idée en tête que la MMF a été présente a toutes les éditions du FSM et dans beaucoup de Forums régionaux et nationaux, par le biais des ses coordinations nationales et de son Secrétariat international, en organisant des tables rondes, des séminaires, actions ou Assemblées de femmes autour de thèmes variés. La MMF a joué un role actif dans les camps de la jeunesse et dans la création et la continuation de l Assemblée des mouvements sociaux.
Notre présence au FSM a rendu visible la lutte et la résistance des femmes et permis de créer des alliances politiques et stratégiques avec certains mouvements sociaux qui vont bien au-dela du FSM.

Cependant, les conquêtes sont encore insuffisantes pour dépasser le sexisme évident présent au FSM. " Nous devons agir pour empêcher que l analyse féministe ne soit restreinte aux domaines conventionnels comme la santé, les droits reproductifs, la participation politique, et faire en sorte qu elle gagne aussi les noyaux durs des débats sur les alternatives, comme l économie, la guerre et la violence, pour que notre point de vue ne soit ni périphérique ni isolé. Nous devons également agir pour créer des conditions pour que les femmes se sentent en sécurité durant le Forum, et particulièrement pour que les jeunes femmes puissent camper sans craindre la violence ou les agressions. Notre défi est de construire un FSM comme un territoire libre de sexisme, ou l on puisse expérimenter l'autonomie, les relations égalitaires et la confiance ".
Le principal défi pour le FSM, selon la Marche, est de développer la capacité de renforcer la résistance au modèle néolibéral et de consolider le FSM comme un processus favorisant la synergie entre les agendas politiques et les diverses cultures qui l organisent, pour construire et propulser une plate-forme de luttes.
Plusieurs des suggestions faites par la Marche sont déja intégrées dans la proposition de principes pour l organisation du FSM, document qui, suite a Abuja, apparaît comme un point a être travaillé. " Nous continuons a dire que, pour changer la vie des femmes, le monde a besoin de changer ; mais aussi que, pour changer le monde, la vie des femmes a besoin de changer. Tout doit changer en même temps et maintenant ! "

Accédez a l intégralité de la contribution de la MMF au débat stratégique sur : Veja a íntegra da contribuicão da MMM ao debate estratégico em :
http://www.forumsocialmundial.org.br/noticias_textos.php?cd_news=471

Journée de mobilisation et d action mondiale, FSM 2009 et expansion du Forum
Le Conseil international a évalué très positivement la Journée de mobilisation mondiale qui a eu lieu le 26 janvier dernier. On a relevé près de 1000 activités réalisées dans au moins 80 pays. La MMF s'est engagée  activement dans cette mobilisation et a organisé des actions avec d autres mouvements dans au moins 10 pays (voir édition de février 2008 du Bulletin).
Lors de la rencontre d Abuja, il a été décidé que cette journée serait réalisée toutes les années ou il n y aura pas d événement centralisé du FSM, dans la mesure ou elle peut aider a l'expansion du processus du FSM au monde entier, intégrant de nouveaux participants, régions et questions..
En plus de la date de réalisation du FSM (du 27 janvier au  1er février 2009), on a également décidé de la structure générale du FSM 2009 qui se concentrera sur la construction d alliances, le renforcement des propositions d action et la formulation d alternatives, principalement pour la région Pan-Amazonique. La MMF de Belém est également engagée dans la préparation de ce forum qui a été un des thèmes de discussion de la réunion du CI de la Marche, a São Paulo. Après Abuja, un vaste processus de consultation a été lancé sur les objectifs généraux du FSM 2009. Visitez le site  www.fsm2009amazonia.org.br  pour répondre a la consultation (jusqu au 6 juin).

L'autre thème qui a émergé, avec l expérience de la Journée de mobilisation et d action mondiale, est celui de l expansion du processus du FSM et du CI vers d autres régions ou le FSM est encore fragile ou insignifiant. Pour cela, des sous-groupes de travail ont été créés pour penser a des possibilités d approfondissement du processus d expansion en Asie, en Russie et dans les pays arabes. L Afrique, le Mexique et les États-Unis sont également d autres régions ou le processus du FSM doit être suivi.

Pour avoir des informations plus détaillées, voir le compte-rendu complet de la réunion du CI-FSM sur le site du FSM :  www.forumsocialmundial.org.br 

 



Pour tout contact :
Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté
C/O SUD PTT 25/27 rue des Envierges 75020 Paris
Téléphone : 01 44 62 12 04 ; Fax : 01 44 62 12 34

Site:  www.marchemondiale.org

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