Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les
Violences et la Pauvreté N°103
Daté du 18 avril 2008
Bonjour, voici quelques textes, rendez-vous et communiques concernant les
droits des femmes, en espérant qu'ils vous seront utiles. Ceci est un bulletin
de collecte d'informations, ce qui veut dire que nous ne sommes pas
obligatoirement d accord avec tout ce qui est écrit (sauf pour les communiqués
signes Marche mondiale des Femmes).
Faites passer a vos réseaux et ami-es. Amicalement.
Coordination Française
Marche mondiale des femmes 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris, tel 01 44
62 12 04 ; 06 80 63 95 25, Site : www. marchemondiale.org
MOBILISATIONS
1 - Pétition pour
une loi-cadre sur les violences
2 - Le service des Droits des Femmes en danger
3 - Iran : militante des droits des femmes arretée
TEXTES
4 - Retraites : les femmes paient le prix fort !,
5 - Pension de réversion : une décision de la CJCE favorable aux
partenaires de même sexe
6 - Le droit a l avortement sur et légal enfin reconnu en Europe
7 - Les Chiliennes privées de pilule du lendemain
COLLOQUES, MEETING, DÉBATS
8 - Conférence Féministes pour une Europe
Laïque
9 - Débat "Flexicurité et genre, un angle mort ?"
FILMS, LIVRES, SORTIE
10 - Livre : "La Transmission Beauvoir", LesTemps modernes
11 - Livre : Gender mainstreaming de l égalité des sexes a la
diversité ?
12 - Livre : "Les femmes, les arts et la culture"
13 - Livre : "La petite enfance: Entre familles et crèches,
Entre sexe et genre"
La Coordination
Française de la Marche Mondiale des Femmes a tenu sa réunion nationale
les 29 et 30 mars, la Coordination Européenne, sa réunion européenne
les 4/5/6 avril. Les compte-rendu sont en cours et le prochain
Courrier de la Marche vous tiendra informé des principaux débats qui
les ont animées et des décisions prises. La 3ème Marche Mondiale des
Femmes aura lieu en 2010. Une réunion internationale en Galicie en
octobre de cette année en décidera les dates de début et de fin, les
thèmes principaux, les modalités d action, les outils, et le pays d
arrivée (en 2000, New-york, en 2005, Ouagadougou).
Nous aurons a c¦ur de réussir encore mieux cette nouvelle Marche, en
nous mobilisant beaucoup plus a l avance, avec le souci de contacter
et d intégrer le plus d associations et d'organisations
possibles sur des objectifs communs.
Dés maintenant, nous sommes en route vers la Marche Mondiale des
Femmes de l'an 2010. Rejoignez-la !
---------------------------------------------------------------------------------------------------
MOBILISATIONS
1 - Pétition pour
une loi-cadre sur les violences
Continuer a signer et
faire signer a l adresse internet :
2 - Le service des
Droits des Femmes en danger : Manifeste pour une politique
cohérente et durable d égalité entre les femmes et les hommes
L égalité entre les femmes et les hommes est une valeur
fondamentale portée par l Organisation des Nations unies, l
Union européenne et la République francaise. Le Président de la
République a déclaré vouloir " appliquer a tous les niveaux et
dans toutes ses dimensions (salaires, responsabilités,
reconnaissance sociale), l exigence d égalité ", mais les
notions de " droits des femmes, d égalité ou de parité " ne
figurent plus dans les intitulés des ministères ou des
secrétariats d Etat et, plus grave encore, l administration qui
a en charge l impulsion et la mise en ¦uvre de cette politique
est menacée de démantèlement. Cette administration, le Service des droits des femmes et de l
égalité (SDFE), est composée d un service central et d un réseau
de déléguées régionales et de chargées de mission
départementales placées sous l autorité des Préfets, au plus
près des territoires. Le SDFE a pour principales missions de
favoriser l égal accès des femmes et des hommes aux
responsabilités politiques et économiques ; de favoriser l accès
a l emploi des femmes et de promouvoir l égalité salariale et
professionnelle ; de garantir l accès aux droits fondamentaux,
de préserver les acquis (interruption volontaire de grossesse,
contraception) et de lutter contre les violences faites aux
femmes.
Pour mener a bien
cette politique et lutter contre les inégalités, le SDFE
mobilise, de manière transversale, les autres ministères, les
collectivités territoriales, les associations, les entreprises
et les partenaires sociaux. Sous prétexte de faire des
économies, la Révision générale des politiques publiques (RGPP)
s attaque a l ensemble des politiques de l Etat. A deux mois de
la Présidence francaise de l Union européenne, la RGPP propose,
dans le domaine de l égalité, un schéma qui met en péril l
approche transversale et partenariale de la France pourtant
recommandée par l Europe.
Le positionnement, prévu dans le cadre de la RGPP, des
délégations régionales dans les nouvelles directions régionales
de la cohésion sociale, les menaces d éclatement ou de
suppression qui pèsent sur l échelon départemental et les
interrogations sur l avenir du service central, sont
contradictoires avec la transversalité et l interministérialité
requises. Cette réforme segmentera et confinera les missions du
service dans des approches thématiques cloisonnées et étanches.
Au-dela des questions de devenir des personnels, il s agit d une
profonde remise en cause de la politique de l égalité qui
nécessite pourtant une volonté politique forte et ambitieuse
inscrite dans la durée. Agir pour l égalité entre les femmes et
les hommes est un enjeu de progrès pour la société toute
entière. Sacrifier la politique portée par le SDFE fait craindre
un retour en arrière et la remise en cause d acquis pourtant
récents. Il s agit également d une contradiction avec les
engagements du Président de la République. Intersyndicale du Service des droits des femmes et de l
égalité. Administration centrale et réseau déconcentré. 4 avril
2008
3 - Iran :
militante des droits des femmes arrêtée
Intervenir au plus vite et avant le 22 mai. La militante des droits des femmes Khadijeh Moghaddam a été
arretée par les forces de sécurité le 8 avril alors qu elle se
trouvait chez elle, a Téhéran. Accusée de " propagande contre l
État, perturbation de l opinion publique et agissements contre
la sécurité nationale ", elle est détenue au centre de détention
de Vozara a Téhéran. Amnesty International pense que cette femme
est une prisonnière d opinion détenue uniquement pour avoir mené
des activités pacifiques en faveur de l'égalité des droits
entre hommes et femmes en Iran. Khadijeh Moghaddam participe
activement a la Campagne pour l égalité, qui vise a recueillir
un million de signatures iraniennes sur une pétition demandant l
abrogation des dispositions juridiques discriminatoires envers
les femmes. Elle a été arretée a 11 heures du matin par des
membres des forces de sécurité qui se sont introduits chez elle
par la force. Ceux-ci ne lui ont montré son mandat d arret qu au
terme d une longue dispute. Khadijeh Moghaddam a été conduite a
Eshrat Abad (également connue sous le nom de Prison 59), une
base des pasdaran (gardiens de la révolution) a Téhéran ; elle y
a été interrogée plusieurs heures au sujet de sa participation a
la Campagne pour l égalité, avant d etre traduite devant un juge
d instruction du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Le
magistrat l a a son tour questionnée puis inculpée, fixant sa
caution a un montant équivalent a environ 70 000 euros Khadijeh Moghaddam a parlé avec sa famille et ses amis en
attendant son transfert au centre de détention de Vozara. Elle
leur a dit que son arrestation était due au fait qu elle avait
accueilli chez elle des réunions de la Campagne pour l égalité,
et que le juge d instruction lui avait demandé de révéler l
identité de sept ou huit membres de la Campagne ayant participé
a ces rassemblements. Plus tard, Khadijeh Moghaddam a déclaré au
juge qu elle n était pas en mesure de payer le montant de sa
caution. Selon une déclaration de militants de la Campagne pour
l égalité, le juge aurait indiqué que Khadijeh Moghaddam
resterait en prison une semaine, avant de comparaître pour un
nouvel interrogatoire devant le tribunal, lors duquel on lui
donnerait une autre possibilité de fournir les noms des membres
de la Campagne et de régler sa caution. Lorsqu on lui a demandé
ce qu elle avait a dire pour sa défense, Khadijeh Moghaddam
aurait déclaré : " mon mode de vie représente ma défense ".
INFORMATIONS
GÉNÉRALES
Des dizaines de militants et de sympathisants ont été arretés
parce qu ils menaient des activités dans le cadre de la Campagne
pour l égalité, comme le recueil de signatures pour la pétition
visant a en finir avec la discrimination contre les femmes dans
la législation iranienne. En janvier 2008, le site Internet de
la Campagne avait déja été bloqué au moins sept fois par les
autorités (voir http://www.change4equality.com).
Celles-ci ont fréquemment refusé d autoriser la tenue de
réunions publiques et les militants de la Campagne ont pris l
habitude d organiser leurs ateliers chez des sympathisants, dont
certains ont ensuite recu des appels de menaces provenant
manifestement de responsables de la sécurité, ou ont été
convoqués pour etre interrogés. Au moins un de ces ateliers a
été dispersé par la police au moyen de la force. Les personnes
présentes ont été arretées, et certaines battues.
Deux femmes, Ronak Safarzadeh et Hana Abdi, restent détenues a
Sanandaj, dans la province du Kurdistan (voir l AU 297/07, MDE
13/130/2007, 7 novembre 2007) en raison de leur participation a
la Campagne pour l égalité.
ACTION RECOMMANDÉE : dans les appels que vous ferez parvenir le
plus vite possible aux destinataires mentionnés ci-après (en
persan, en arabe, en anglais, en francais ou dans votre propre
langue) : - déclarez-vous préoccupé par l arrestation de
Khadijeh Moghaddam en raison de ses activités pacifiques en
faveur de l égalité des droits entre hommes et femmes en Iran ;
- exhortez les autorités a la libérer immédiatement et sans
condition, car il s agit d une prisonnière d opinion ;
- priez-les de
veiller a ce que cette femme soit autorisée sans délai a entrer
régulièrement en contact avec sa famille et l avocat de son
choix et a ce qu elle soit protégée contre toute forme de
torture ou d autres mauvais traitements pendant sa détention.
APPELS A : Responsable du pouvoir judiciaire : His Excellency Ayatollah Mahmoud Hashemi Shahroudi, Howzeh
Riyasat-e Qoveh Qazaiyeh / Office of the Head of the Judiciary,
Pasteur St., Vali Asr Ave., south of Serah-e Jomhouri, Tehran
1316814737, République islamique d Iran Courriers électroniques : info@dadgostary-tehran.ir (dans le
champ réservé a l objet, veuillez écrire : " FAO Ayatollah
Shahroudi ") Formule d appel : Your Excellency,/Monsieur, Ministre du Renseignement : Gholam Hossein Mohseni Ejeie, Ministry of Intelligence,
Second Negarestan Street, Pasdaran Avenue,, Téhéran, République
islamique d Iran Formule d appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre, Guide spirituel de la République islamique d Iran : His Excellency Ayatollah Sayed Ali Khamenei, The Office of
the Supreme Leader Islamic Republic Street - Shahid Keshvar
Doust Street, Téhéran, République islamique d Iran mail:
info@leader.ir Formule d appel : Your Excellency,/Excellence,
COPIES A : Président de la République : His Excellency Mahmoud Ahmadinejad The Presidency, Palestine
Avenue, Azerbaijan Intersection, Téhéran, République islamique d
Iran, Fax : + 98 21 6 649 5880 Courriers électroniques par l intermédiaire de son site Internet
: http://www.president.ir/email Chef du Comité des droits humains au sein du pouvoir
judiciaire : His Excellency Mohammad Javad Larijani, C/o Office of the Deputy
for International Affairs Ministry of Justice Building, Panzdah-Khordad (Ark) Square,
Téhéran, République islamique d Iran, Fax : + 98 21 5 537 8827
(Merci de vous montrer persévérant) Ambassade de la République islamique d Iran Avenue Franklin Roosevelt 15, 1050 Bruxelles : 02.762.39.15 Email :
secretariat@iranembassy.be
[5]
TEXTES
4 - Retraites :
les femmes paient le prix fort !,
par Annick Coupé, Ghyslaine Richard et Sophie Zafari - Le Monde
du 11/4/08
Après la réforme de 1993 et celle de 2003, imposées au nom de l
équité !, le premier ministre vient
d affirmer que la
durée de cotisation pour un taux plein serait portée de quarante
a quarante et un ans entre 2009 et 2012. Il veut confirmer les
orientations de 2003 sans qu aucun bilan n en soit tiré.
Les femmes paient le prix le plus lourd pour les réformes de
1993 et 2003. Les réformes des retraites accroissent les
inégalités de pensions entre hommes et femmes. Les pensions de
droit direct des femmes (référence aux salaires) sont de moitié
inférieures a celles des hommes. Avec la réversion, la
différence est encore de près de 40 %. Les petites retraites, ce
sont celles des femmes : la moitié des femmes partant en
retraite dans le régime général sont au minimum contributif.
Elles constituent 75 % des bénéficiaires de ce minimum.
Ces inégalités sont
la conséquence logique des inégalités constatées sur le marché
du travail en termes d emploi et de salaires. Celles-ci sont
encore aggravées avec la montée du temps partiel et des petits
boulots chez les femmes. Mais ce n est pas tout : les réformes
des retraites qui privilégient la durée de cotisation pénalisent
d abord les carrières courtes, discontinues (chomage, retrait d
activité) et a temps partiel. Dans le secteur privé, le passage
des dix aux vingt-cinq meilleures années pour le calcul du
salaire de référence touche les femmes, qui ont davantage de
"mauvaises années".
Les femmes sont donc victimes d une discrimination indirecte :
une disposition (l allongement de la durée de cotisation)
apparemment neutre désavantage les personnes relevant d un
genre. Le système de décote constitue une double peine. Les
droits familiaux, notamment la majoration de durée
d assurance (huit
trimestres par enfant dans le régime général) et l
assurance-vieillesse des parents au foyer permettent aux femmes
de valider de nombreux trimestres dans le secteur privé. Cela ne
compense que faiblement les inégalités de pensions, très fortes
chez les salariés du privé.
Dans la fonction publique, la réforme de 2003 a réduit les
droits familiaux dont bénéficient les femmes. Cette mesure
antiredistributive n a jamais été justifiée publiquement. Les
mères d enfants nés avant 2004 n ont gardé leur bonification d
un an que si elles étaient fonctionnaires au moment de l
accouchement : les femmes inactives, en disponibilité, non
titulaires ou travaillant dans le privé ont perdu ce droit, tout
comme une partie des étudiantes. Ubuesque : les jumeaux ne
comptent plus que pour un !
SPIRALE DE LA PAUPÉRISATION
Pour les enfants nés après 2004, le nouveau système pénalise les
femmes qui poursuivent leur carrière sans s interrompre. Le
régime de retraite de la fonction publique valorise donc un
modèle social qui est rejeté par les femmes. Plutot que de
chercher a faire des économies sur le dos des femmes, les
régimes de retraite devraient au contraire favoriser leur
activité (qui contribue au financement des retraites) et s
adapter pour répondre aux aspirations des femmes a avoir des
droits propres et pour prendre en compte les mutations sociales
(Pacs, concubinage, montée du divorce et de la proportion de
femmes arrivant seules a l age de la retraite, etc.)
Parler de l égalité le lundi et, dès le mardi, s appliquer a
imposer des réformes qui aggravent les inégalités entre hommes
et femmes, aggraver la précarisation sociale et la pauvreté pour
une partie de plus en plus importante des femmes, voila le
résultat de la politique de "réforme" des retraites. Il s agit
donc bien d une politique régressive a tous points de vue.
Il faut stopper cette spirale de la paupérisation, et c est
possible. Garantir un niveau des retraites décent pour les
femmes dans une société solidaire est possible. Le droit a une
retraite a 60 ans a taux plein doit etre accessible a toutes et
a tous. Garantir a chacun un niveau futur de pension au moins
égal a 75 % de son salaire, avec un minimum global de retraite
qui ne soit pas en dessous du smic. Il est aussi possible d agir
pour le droit au travail et le plein-emploi des femmes, de s
attaquer aux inégalités salariales entre femmes et hommes, d
assurer ainsi un niveau correct de pension, enfin de reconnaître
la pénibilité du travail des femmes.
Les moyens financiers existent. Financer la retraite doit porter
l exigence d une modification de la répartition des richesses en
faveur du travail. Le recours au travail précaire et au temps
partiel imposé doit etre lourdement taxé. Les profits financiers
doivent etre mis a contribution, le système des exonérations
financières en faveur des entreprises doit etre revu afin d
inciter a
l investissement dans
les politiques sociales. Les femmes prendront toute leur place
dans les mobilisations pour refuser la dégradation systématique
des acquis sociaux, pour exiger un niveau correct de pension
pour toutes et tous, et pour exiger l égalité et une vie digne. Annick Coupé, Solidaires ; Ghyslaine Richard, CGT ; Sophie
Zafari, FSU
5 - Pension de
réversion : une décision de la CJCE favorable aux partenaires de
meme sexe Selon la Cour de Justice Européenne, refuser d attribuer une
pension de réversion aux partenaires de même sexe constitue une
discrimination injustifiable. Le 1er avril, la CJCE a rendu un
arret particulièrement intéressant pour les partenaires de meme
sexe.
Saisie par la Cour administrative de Munich pour interpréter la
directive 2000/78/EC relative a l’égalité de traitement a l
embauche et dans l’emploi, la Cour a clairement conclu qu en
matière d’assurance vieillesse, le partenaire de meme sexe qui
survit a son compagnon ou a sa compagne peut prétendre a une
pension de réversion de la meme facon que s ils étaient mariés.
Dans le cas contraire, est constitué le délit de discrimination
lié a l orientation sexuelle.
La Cour a précisé que le critère fondamental pour comparer la
situation des époux et des partenaires engagés dans une union
civile est qu ils doivent vivre dans un soutien mutuel et une
assistance formellement établis pour la vie.
En France, le régime de base des retraites devra etre réformé
afin de garantir l égalité des droits entre les pacsés et les
mariés. C est ce que préconisent de plus en plus d experts dont
la HALDE. La portée de cet arret se limitera donc dans un
premier temps chez nous, au régime complémentaire conventionnel.
C est un premier pas et, avec l ILGA-Europe * qui était
représentée dans cette affaire par le Docteur Helmut Graupner,
le Centre LGBT Paris IDF se félicite de cette décision qui s
appliquera dans tous les pays européens qui ont adopté un
statut engageant les couples de meme sexe dans un mutuel
soutien financier.
Cette décision est une très bonne nouvelle pour les homosexuels
et les lesbiennes engagés dans une union civile et pour tous
celles et ceux qui oeuvrent pour l égalité des droits. Elle
encourage les associations LGBT francaises a revendiquer une
réforme des droits sociaux et en particulier de l’assurance
vieillesse.
6 - Le droit a l
avortement sur et légal enfin reconnu en Europe
- Communiqué de presse MFPF
Mercredi 16 avril, des parlementaires venant de 47 pays
européens ont adopté un rapport sur
l avortement sur et
légal en Europe par 102 voix contre 69 et 14 abstentions.
Ce rapport invite les 47 Etats membres du Conseil de l Europe a
adopter des mesures visant a :
dépénaliser l avortement dans les pays si cela n a pas encore
été fait,
garantir l accès effectif a ce droit pour toutes les femmes,
respecter l autonomie du choix des femmes,
offrir les conditions d un choix libre et éclairé.
Il appelle également les Etats a assurer l accès des femmes et
des hommes a une contraception adaptée, choisie par eux et a un
cout raisonnable ainsi qu une éducation des jeunes a la
sexualité et aux relations entre partenaires.
Le MFPF se félicite de l adoption de ce rapport. Pour la
première fois une institution européenne adopte un texte qui
appelle explicitement a la dépénalisation de l avortement au nom
des droits des femmes.
C est une grande victoire pour toutes les femmes d Europe, et en
particulier pour celles qui se battent en Irlande, en Pologne, a
Malte ou ailleurs pour la reconnaissance de ce droit
fondamental.
Dans un contexte ou les clivages politiques, les a priori
idéologiques bloquent toutes avancées en matière de droits et de
santé sexuelle et reproductive dans l Union européenne, nous
constatons, avec l adoption de ce rapport par l assemblée
parlementaire du Conseil de l Europe, qu il est possible de
dépasser ces clivages tout en déplorant la faible mobilisation
des parlementaires francais a ce vote.
Malgré le caractère non-obligataire pour les Etats membres, ce
rapport deviendra sans conteste une référence incontournable
pour toutes celles et ceux qui se battent pour garantir le droit
a l'avortement et en
améliorer l accès a toutes les femmes sans distinction d origine
ni de revenu.
7 - Les Chiliennes
privées de pilule du lendemain
-Le Monde du 5/4/08 - Christine Legrand
La présidente socialiste chilienne Michelle Bachelet a perdu une
bataille dans sa lutte contre les inégalités sociales et en
faveur des femmes. A Santiago, le tribunal constitutionnel a
confirmé, vendredi 4 avril, l interdiction de la "pilule du
lendemain".
Dans le cadre d un
ambitieux plan de planification familiale pour les secteurs les
plus démunis, Mme Bachelet avait décidé, en septembre 2006, que
la pilule du lendemain serait distribuée gratuitement aux
adolescentes a partir de 14 ans, sans autorisation préalable des
parents, pour éviter des grossesses non désirées. Chaque année,
38 000 enfants naissent au Chili de mères adolescentes. Cette
décision a été condamnée par l Eglise catholique et des partis
de droite, mais aussi par des hommes politiques du centre-gauche
au pouvoir. Des pharmacies refusaient de distribuer cette
pilule, malgré le soutien du ministère de la santé qui les
menacait de lourdes amendes. Première femme élue présidente du Chili, Mme Bachelet voulait
lutter contre le manque d information sur la sexualité. Dans les
milieux défavorisés, une jeune fille sur cinq de moins de 20 ans
a déja un enfant, contre une sur trente dans les classes aisées.
"Personne ne fait une campagne en faveur des relations sexuelles
précoces, a plaidé la présidente. Malheureusement, 14 % des
jeunes filles de 14 ans sont déja actives sexuellement. Il est
donc du devoir de l Etat de leur fournir une alternative qui ne
soit ni l avortement ni la grossesse." L IVG est interdit au Chili (160 000 avortements clandestins ont
lieu par an). Contrairement aux pauvres, les femmes aisées
peuvent s offrir des interruptions de grossesse dans des
cliniques privées, qui les déguisent en appendicite.
COLLOQUES, MEETING, DÉBATS
8 - Conférence
Féministes pour une Europe Laique
Rome du 31 Mai et 1er juin 2008 En quoi la laicité est une digue de protection pour la liberté
des femmes ? En quoi est-elle un enjeu pour l émancipation
humaine ? Nous vous invitons, en partenariat avec un premier groupe de
réseaux et d associations féministes (*) a prendre part a la
préparation et a la tenue de la conférence " Féministes pour une
Europe laique " car nous estimons nécessaire d´associer le plus
largement les associations féministes et les mouvements et
organisations intéressés et impliqués dans cette thématique. Le système patriarcal a 4000 ans d´histoire et il a des racines
profondes dans toutes les religions dont il est devenu l´un des
principaux vecteurs. Ultra libéralisme, militarisme et montée en
puissance des organisations religieuses cheminent ensemble et se
renforcent mutuellement. Plus la pauvreté progresse, plus les
Etats délèguent des pans entiers du pouvoir social et politique
aux institutions religieuses. Une citoyenneté pleine et entière pour toutes les femmes et l
exercice de leurs droits fondamentaux, de leurs droits sexuels
et reproductifs, et de leur orientation sexuelle doit
prévaloir sur, voire disqualifier, toutes références aux
cultures ou aux religions. L´égalité des sexes fait partie des valeurs universelles qui
sous tendent le principe de laïcité. La construction d une Europe solidaire, pacifique, égalitaire et
réellement démocratique nécessite la prise de conscience du lien
essentiel entre la lutte pour la défense des droits des femmes
et la lutte pour la laïcité. Celle-ci - fondée sur la séparation
totale des structures religieuses et des Etats - est un acquis
politique et social majeur pour se protéger de tous les
intégrismes et de toutes les menaces contre l émancipation
humaine. Cette conférence nous permettra d aller plus loin dans l analyse
de l influence des structures et idéologies religieuses sur la
vie et les droits des femmes qui vivent en Europe. Nous voulons
y faire entendre un NON urgent aux menaces qui se précisent
partout en Europe et un OUI pour de nouveaux droits. A l´issue de la conférence nous publierons le texte fondateur
d´une laïcité féministe en Europe, qui pourrait etre le support
d une campagne internationale commune . Contact :ife@efi-europ.org (*) Le réseau EL FEM, IFWF Pays Bas, Association des
Rationalistes Polonais, réseau des femmes du PRC de Lombardie,.
Femmes Solidaires France.
9 - Débat
"Flexicurité et genre, un angle mort ?"
La revue "Travail, genre et sociétés" organise un débat
"Flexicurité et genre, un angle mort ?" animé par Rachel
Silvera, le mercredi 28 mai 2008 de 17h a 19h a Sciences Po -
Hotel d York - 56 rue Jacob - 75006 Paris
Le thème de la flexicurité se développe très rapidement en France, notamment dans
la mise en oeuvre de nouveaux instruments de la politique de l
emploi. La question du genre et souvent absente de ces débats.
Il est rarement question des parcours discontinus des femmes, de
leur présence massive dans le temps partiel - parfois appelé a
devenir l un des outils de la flexicurité -, des conséquences de
l évolution du
contrat de travail du point de vue de l égalité entre les femmes
et les hommes...
L objectif est d ouvrir le débat sur ce silence et ses
conséquences : que donnerait une lecture "sexuée" de la fl
exicurité a la francaise ? Est-ce effectivement un renouveau du
modèle social francais ou peut-on penser que les femmes
expérimentent largement certaines formes de flexicurité a leurs
dépens et depuis fort longtemps ? Sont-elles finalement dans la
ligne de mire de ces nouvelles politiques d assouplissement du
marché du travail ou y a-t-il une "neutralité" dans ces
dispositifs ?
Sont invité-es a débattre : Véronique De Keyser, Université de
Liège, Anne Eydoux, Université Rennes 2, Bernard Friot,
Université Paris 10 Nanterre, Bernard Gazier, Université Paris
1, Maria Jepsen, Université Libre de Bruxelles, Nicole Kerschen,
Université Paris 10 Nanterre, Marie-Thérèse Letablier, Centre d
études de l emploi - Paris
Vous trouverez l invitation sur le site de Travail, genre et
sociétés : http://www.tgs.cnrs.fr/evenements.htm. L entrée est
libre. A bientôt donc
FILMS, LIVRES, SORTIES
10 - Livre : "La
Transmission Beauvoir", LesTemps modernes
Source : un article de Christine Rousseau dans Le Monde On n en finira jamais de lire et relire Beauvoir. Et c est tant
mieux. A l occasion de la commémoration du centième anniversaire
de sa naissance le 9 janvier 1908, une multitude de livres
viennent éclairer tout a la fois son parcours et son oeuvre.
Outre l essai de Danièle Sallenave, Castor de guerre (Gallimard,
602 pages, 25 euros), tout aussi passionnant est le numéro
spécial que lui consacrent Les Temps modernes, revue qu elle
fonda et dirigea avec Jean-Paul Sartre. Au-dela du titre, " La Transmission Beauvoir ", qui montre bien,
comme le relèvent nombre
d interventions, la
nécessité, aujourd hui encore, de diffuser l oeuvre et la pensée
de l auteur du Deuxième Sexe, c est bien le mot "proximité",
ainsi que le souligne Liliane Kandel en avant-propos, qui s
impose a la lecture de ce copieux volume. Un numéro ou sont
rassemblées quarante-six contributions d hommes et de femmes (en
majorité), toutes générations confondues, ayant eu des parcours
et des engagements fort différents. Dans le dessein de cette
proximité plurielle, vivante, se déploient d abord, a travers
les souvenirs de ses proches, de ses amis, tous les visages de
Simone de Beauvoir. Celui de la femme aimée et aimante que l on
découvre dans le beau texte inaugural de Claude Lanzmann,
extrait d une autobiographie a paraître en janvier 2009 chez
Gallimard ; celui du jeune Castor, pendant la guerre, telle que
la cotoya Dominique Desanti ; ou encore, de la directrice des
Temps modernes qui accueillit Sami Nair, Claire Etcherelli,
secrétaire de la revue, et aussi les jeunes féministes du MLF a
qui Beauvoir ouvrira les colonnes pour un numéro spécial et
confiera de décapantes "Chroniques du sexisme ordinaire". Sur ce
point, Geneviève Fraisse salue ce féminisme qui savait alors
manier l humour.
Proximité d une femme, chaleureuse, généreuse, drole, d une
intellectuelle qui aura marqué plus d une génération de femmes -
nombre d entre elles expriment ici leur "reconnaissance".
Et leur dette a l égard d une oeuvre phare, Le Deuxième Sexe,
qui en dépassant les frontières et les genres a su ouvrir non
seulement des chemins inédits de vie, mais aussi de pensée. Cet
"effet épistémologique" (Liliane Kandel), on le mesurera dans le
domaine de l histoire des femmes (Michelle Perrot), de la
philosophie (Elisabeth Badinter) ou encore de l anthropologie
(Frédéric Keck). Meme si cette "oeuvre classique" (Christine
Fauré) et littéraire (voir l intéressante analyse d Eliane
Lecarme-Tabone) souffrit de critiques virulentes a sa sortie,
mais aussi de malentendus qui perdurent encore (sur ce point,
Elisabeth Badinter montre fort bien l impasse des tenantes d un
retour au maternalisme et a la victimisation), son message va
agir comme un puissant ferment de combats et de luttes bien
au-dela de l Hexagone.
En Iran, comme le
souligne Chahla Chafiq, dont le propos éclaire particulièrement
la pensée de Beauvoir, son universalisme et le rejet de "la
tentation d un relativisme culturel" auquel certaines féministes
ont cédé, notamment sur la question au port du voile ; mais
aussi en Algérie, au Japon, meme si, actuellement, les
préoccupations natalistes menacent dangereusement les mouvements
féministes, ou encore aux Etats-Unis.
Ainsi que le dit Philippe Val : " Simone de Beauvoir a produit
une de ces oeuvres étranges qui modifient l existence de ceux et
de celles qui ne connaissent meme pas son nom et qui ne la
liront peut-etre jamais. Ce qu elle dit, toute pensée moderne
dans le monde se l est approprié d une manière ou d une autre.
Il n y a plus guère d endroits sur terre ou ce que Simone de
Beauvoir a brandi a la face du monde est ignoré. " Et c est bien
cela qu illustre parfaitement ce numéro : la modernité de
Beauvoir.
"La Transmission Beauvoir", Les Temps modernes, Numéro spécial,
janvier-mars, 444 pages, 22,50 euros
11 - Livre :
Gender mainstreaming de l égalité des sexes a la diversité ?
- Cahiers du Genre
N° 44/2008
Dix ans après sa
promotion par l Union européenne, ce numéro questionne les
enjeux théoriques et pratiques du gender mainstreaming, nouvelle
approche de l égalité entre les sexes. Quels enseignements tirer
de sa traduction par les différents acteurs aux niveaux
communautaire, national et local ?
12 - Livre : "Les
femmes, les arts et la culture"
- n° 19/2008 de Travail, genre et sociétés
Parution du n° 19/2008 de Travail, genre et sociétés : "Les
femmes, les arts et la culture, Frontières
artistiques,frontières de genre" de la revue Travail, genre et
sociétés. http://www.tgs.cnrs.fr
13 - Livre : "La
petite enfance: Entre familles et crèches, Entre sexe et genre" Comment percoit-on les différences entre filles et garcons
dans les premiers ages de leur vie ? Les pères s impliquent-ils
davantage aujourd hui auprès de leurs bébés ? Quelle
différenciation des roles féminin et masculin, maternel et
paternel, véhicule-t-on dans la littérature spécialisée ?
L ambition de ce livre est d apporter des éléments de réflexion
utiles tant a la discussion scientifique qu aux interrogations
des professionnelles, des formateurs et formatrices, de toutes
celles et tous ceux qui souhaitent développer les liens entre
pratiques de recherche et prise en charge des jeunes enfants.
A partir des contributions de professionnelles de la petite
enfance et de chercheuses en sciences humaines et sociales, on
essaiera de comprendre :
pourquoi les adolescentes estiment souhaitable d inciter les
petits garcons a jouer a la poupée a l'exception de leurs
propres futurs fils ;
comment le temps que les pères passent avec leurs enfants est
a la fois rare et paré de toutes les vertus ;
pourquoi la volonté d encourager l autonomie des petits
enfants gagne a tenir compte de la précocité de la construction
des stéréotypes de sexe.
Nathalie Coulon, maître de conférences en psychologie a L
Université Lille 3 et Geneviève Cresson, professeure de
sociologie a L Université Lille 1, animent le projet de l
Institut International Erasme, MSH du Nord-Pas-de-Calais : "
Etudes des rapports sociaux de sexe dans le contexte de la
naissance d un premier enfant : approche socio-écologique ". Editions L Harmatta- 236 pages - 23 euros
Pour tout contact : Marche Mondiale des Femmes contre les
Violences et la Pauvreté
C/O SUD PTT 25/27 rue des Envierges 75020 Paris
Téléphone : 01 44 62 12 04 ; Fax : 01 44 62 12 34