Je suis monogame.
Je suis l’épouse d’un seul homme.
C’est simple.
Et c’est compliqué.
Nous avons grandi, vieilli ensemble. Nos corps ont changés et sont
les mêmes. Je ferme les yeux quand l’amour m’emporte. Pas pour ne
pas te voir pour, au contraire, être une en toi et toi en moi.
Nous engrangeons ensemble tous les petits et grands bonheurs de nos
vies liées. Nous faisons front devant l’adversité et les coups bas
de ceux qui ne comprennent rien à la vie, à l’amour, au respect, au
droit d’être heureux...
Nous sommes debout ensemble.
Encore ensemble, pour tout ce qui nous touche nous émeut nous
fortifie et embellie...
Nous avons eu des tempêtes et du gros temps mais nous tenons
toujours la barre ensemble.
Nous tenons bon malgré les années, le corps renouvelé, les idées
rénovées, les enfants grandis, envolés…
Je suis monogame.
Pas seulement parce que je suis très éloignée des critères de beauté
actuelle.
Je suis peut-être paresseuse ou lâche ou aveugle…
J’ai connu d’autres hommes.
J’ai aimé faire l’amour avec eux.
Nul besoin de chercher… de trouver… de garder… de séduire si ce
n’est toi.
Je t’aime.
Je ne sais toujours pas aujourd’hui, après toutes ces années, ce que
veut dire « aimer ».
Aimer d’amour.
L’amitié se conçoit mieux dans mon esprit.
Mais l’Amour avec ce grand A… vous savez, vous ?
Je suis monogame.
Tu es le seul à savoir mes secrets pas tous sans doute… tu partage
mes orgasmes et mes non-orgasmes.
Tu es là quand je ris et quand je pleure. Je n’ai aucun besoin
d’amante ou d’amant….
Quand je ferme les yeux, je suis la Terre entière avec ces mers, ces
océans, ces montagnes, ces vallées, ces volcans, ces fleuves, ces
lacs, je suis le soleil et les planètes.
Je suis tout cela parce que tu m’aimes et que je t’aime.
Je suis hier et demain.
Je suis la vie et la mort.
Je suis l’enfant et la femme.
Je ne demande rien de plus qu’être une vieille dame te tenant la
main.
Catherine Othon
(mars 2014)
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