FNAC &
Reportaires Sans Frontière
CENSURE: donnons la parole à ceux que l'on fait
taire!
Edito: « La censure pardonne aux
corbeaux et poursuit les colombes » écrivait Juvénal, poète romain du Ier siècle après Jésus-Christ.
Deux mille ans plus tard, les
corbeaux continuent à proliférer et les colombes à croupir dans leurs cages. Sur toute la planète, les exemples de journalistes, d'écrivains, de
cinéastes ou d'artistes poursuivis, emprisonnés, voire assassinés pour leurs idées ou leurs opinions sont légion. En Iran, en Chine, en Syrie, en
Birmanie, au Zimbabwe, au Sri Lanka, en Irak, en Arabie saoudite ou à Cuba, la liberté d'expression est quasiment inexistante et la censure souvent
instituée en mode de gouvernement.
La « Collection interdite » des
œuvres censurées dans le monde
Censuré dans le monde, édité par la Fnac et Reporters
sans frontières :
«
La Collection interdite ».
Livres, musiques, films... Donnons la parole à ceux que l'on fait taire.
Cuba
Il n'y a pas que le
Buenavista Social Club à Cuba. Ce CD comprend quatorze titres, composés par Mike Porcel, chanteur de ballades très populaire à La Havane, Paquito
D'Rivera, Lucrecia, Willy Chirino… Tous ont été censurés pour des raisons diverses : à cause d'une chanson pour enfants, parce que celle-ci décrit
de façon métaphorique la peur et la répression à Cuba, parce que leur musique est jugée décadente ou envoûtante, ou encore parce que l'auteur a
décidé de s'exiler… Les textes sont traduits dans un livret et une préface de Zoé Valdès permet de resituer chacune des chansons dans son
contexte spécifique.
Prix : 14
€ (91,83 F)
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le disque
> Anthologie
Anthologie de l'œuvre de six poètes
cubains : Ernesto Diaz Rodriguez, Maria Elena Cruz Varela, Angel Cuadra, Belkis Cuza Malé, Heberto Padilla et Raúl Rivero
Ce livre est une anthologie de l'œuvre de six poètes dont les recueils sont interdits de
publication à Cuba. Cinq d'entre eux ont été emprisonnés de façon arbitraire pour leurs écrits. Leurs poèmes, très critiques envers la société
cubaine et conçus pour la plupart en prison ou en exil, sont malgré tout porteurs d'espérance, de vie et de liberté. Raul Rivero, membre de
l'agence de presse indépendante Cuba Press et lauréat du prix RSF, est le seul à résider encore à Cuba malgré son statut de dissident et le harcèlement
du régime castriste.
Prix : 12 € (78,72 F)
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l'anthologie
> Quatre œuvres majeures du cinéma cubain
Courts, moyen et long métrages
:
PM, d'Orlando Jiménez Leal et Sabá Cabrera
Coffea Arábiga, de Nicolás Guillén Landrián
Conducta Impropria, de Néstor Almendros et Orlando Jiménez Leal
Te quiero y te llevo al cine, de Ricardo Vega
Les réalisateurs de ces films ont été obligés de partir en exil après des années d'ostracisme et de persécution.
PM
(13 min), d'Orlando Jiménez Leal et Sabá Cabrera, est la première œuvre cinématographique et artistique censurée par la dictature de Castro : on
pouvait en effet y voir le peuple cubain s'amuser et danser pendant que « les soldats de la patrie accomplissaient leur devoir. »
Coffea Arábiga
(18 min), court métrage « engagé » de Nicolás Guillén Landrián, met en lumière l'obsession malade de Castro de semer tout autour de La Havane
des plants de café Caturra.
Le long métrage Conducta Impropria (106 min.), de Néstor Almendros et Orlando Jiménez Leal, fustige le régime
de l'île pour sa persécution des homosexuels.
Te quiero y te llevo al cine (60 min), est le premier film de Ricardo Vega et montre le désespoir
de la jeunesse cubaine dans les années quatre-vingt et début des années quatre-vingt-dix.
Ce DVD propose aussi une interview de l'écrivain et
critique Guillermo Cabrera Infante (19 min), qui présente les films et parle de la censure à Cuba.
Prix : 19,95 € (130,86 F)
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le DVD
IRAN
Le Roi des noir-vêtus,
Attribué à Houchang Golchiri
Récit, 1980
Traduit de l'iranien par Christophe Balaÿ
Le Roi des noir-vêtus
raconte, dans l'Iran des années quatre-vingt, la vie d'un écrivain harcelé attendant avec angoisse son arrestation par la police, puis son séjour
en prison. Ce livre est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de Houchang Golchiri, né en 1937 à Ispahan et qui compte parmi les figures les
plus importantes de la littérature persane contemporaine. Membre fondateur de l'Association des écrivains iraniens, directeur d'une revue culturelle
qui publie nouvelles, poèmes et extraits de romans, il a défendu la liberté d'expression avec persévérance jusqu'à sa mort, l'année dernière.
Prix : 12 € (78,72 F)
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le récit
ARGENTINE
> Les Traîtres (Los Traidores)
Long métrage, 1973, 105 min, couleur
La Terre brûle (La
Tierra Quema)
Court métrage, 1964, 12 min, noir et blanc
Œuvres de Raymundo Gleyzer
Interview
de Patrizio Guzman
Les Traîtres (Los
Traidores), réalisé en 1973 en pleine ferveur péroniste, dénonce la corruption d'un certain syndicalisme acquis au système en montrant les
limites du péronisme.
Ce film, fiction de Raymundo Gleyzer, qui a réalisé plusieurs courts métrages et un autre long métrage (La Revolucion
Congelada), raconte les combats de jeunesse d'un militant qui devient au fil des ans un bureaucrate « vendu » par amour du pouvoir et de
l'argent.
Los Traidores, qui a bouleversé le cinéma argentin, a aussi coûté la vie à son auteur. Enlevé en 1976, Raymundo Gleyzer n'a
jamais réapparu, comme tant d'autres victimes de la dictature militaire. La Terre brûle (La Tierra Quema)
Au Brésil, second pays du continent américain par sa superficie, 2 % de la population
détiennent 80 % de la terre cultivable. Dans cette région de désolation et de mort, le Nordeste – « la terre sèche » –, l'espérance de vie
atteint tout juste 27 ans. Juan Amaro et sa femme ont perdu sept de leurs enfants à cause d'une extrême pauvreté. Après six mois de sécheresse,
ils décident de partir – à pied – vers la grande ville, avec l'espoir d'y survivre.
Prix : 19,95 € (130,86 F)