Violences sexuelles en uniforme
A la fin du mois de juin, la Grande-Bretagne va passer le relais à la Turquie aux
commandes des forces internationales de sécurité en Afghanistan. Ce qui arrange bien les Américains, qui peuvent ainsi clamer qu'ils ne font pas la
guerre à l'Islam et ont derechef versé un gros chèque au gouvernement turc pour financer l'opération (228 millions $), mais qui ne laisse pas de gêner
bien d'autres pays aux entournures, l'Afghanistan au premier chef. Et pour cause : l'armée turque est connue pour ses exactions sanglantes et la
pratique généralisée (et encouragée par les hiérarchies) du viol à l'encontre des femmes, au Kurdistan en particulier. Les faits ont été
documentés par des journalistes et dans le récent rapport du Projet Turc des Droits Humains. Pourtant, quand des femmes victimes portent plainte en
Turquie, où quand des organisations dénoncent publiquement les viols perpétrés par l'armée, ce sont elles qui sont condamnées, pour "dénigrement
des forces de sécurité" ou "incitation à la haine", encourant des peines allant jusqu'à six ans de prison. En tant que responsables
de la sécurité en Afghanistan, les forces turques seront en charge de la sécurité des femmes. Comment peut-on espérer que de telles troupes protègent
activement les femmes contre les abus sexuels ? Et que fait Laura Bush ?
Source : The Guardian (UK), transmis par i-feminists.com
Wanted : Musulmanes en Inde
La guerre entre le Pakistan et l’Inde ne se limite pas au Cachemire. Ailleurs en Inde,
notamment au Gujarât, les Musulmanes sont persécutées par des bandes hindoues. Les femmes, une fois leurs maris et pères exécutés et leurs
maisons détruites, subissent le même sort que leurs consœurs bosniaques et rwandaises : viols et tortures en tout genre. Toujours la même
stratégie, en effet : détruire l’ennemi en tuant les reproductrices de la race ou les violer pour reproduire la « bonne » race. Les
associations de femmes en Inde réclament la démission du gouvernement nationaliste du Gujarât et demandent qu’une commission indépendante
enquête et fasse reconnaître ces actes comme des crimes de guerre contre l’humanité.
Source : www.womensnews.org
Halte au génocide économique
Les Mères de la Place de Mai se sont enfermées dans la Cathédrale de Buenos Aires pour protester
et dénoncer la situation qui traverse l'Argentine, particulièrement, la faim que subissent des millions d'enfants. 100 enfants meurent chaque jour
pour des causes complètement évitables (la faim).
Hebe de Bonafini, avec cinq autres mères, ont occupé la Cathédrale dans l'après-midi du
dernier 5 juin annonçant qu'elles y resteraient 24 h. Le Cardinal a essayé de l'empêcher en manifestant qu'il s'agissait d'un « monument
historique ». elles y ont fait publique leur lettre de protestation :
"Pour la faim et le désespoir de nos enfants. Les mères de Place de
Mai assistons avec honte, angoisse, désespérance et impuissance au pire moment de l'histoire de notre peuple. Les Mères ne pouvons pas tolérer
l'indifférence et complicité des dirigeants politique devant tant de crimes. Nos fils et filles ont donné leurs vies dans la lutte contre le plan
économique de Martínez de Hoz, lequel a été poursuivi par Cavallo, Alfonsín, Menem, De la Rúa et aujourd'hui Duhalde. Nos dirigeants ont octroyé
la richesse du pays aux grands groupes économiques et au FMI.
À cause de ces graves raisons, les Mères avons décidé de commencer une journée
de jeune et de prière à la Cathédrale. Nous responsabilisons tous ceux qui gouvernent du crime qui signifie la faim de nos enfants. Nous ne pouvons
pas accepter que nous enfants mangent des rats, de la nourriture en putréfaction ou des animaux malades. Ce sont eux les futurs citoyen-ne-s que nous
sommes en train de former ? Nous ressentons de la répugnance envers la complicité de la bureaucratie syndicale que pense seulement à s'enrichir
lors des prochaines élections, et oublie la douleur des travailleur-se-s. Nous dénonçons devant le monde entier la honte, la misère et la faim
auxquelles notre peuple est soumis. La cruenté des dirigeants entraîne les enfants vers la prostitution, la violence et la mort. ¡Basta ! Arrêtons
les discussions stériles ! Faites enfin quelque chose d'importance dans vos vies pleines de richesse honteuse ! Arrêtez de penser aux élections
rien que pour nourrir votre ego ! Les enfants nous regardent depuis leur innocence, avec faim et désespoir. Les mères exigeons une solution urgente
face à un tel génocide. »
Asociación Madres de Plaza de Mayo
http://www.adital.org.br
Version
espagnole
Pour un référendum sur l'ALCA
Le mouvement bolivien de Lutte contre l'ALCA, récemment formé par plus de 200 organizations civiles, a demandé le 6 juin dernier un référendum
pour que les Bolivien-ne-s puissent s'exprimer sur l'adhésion à l'accord de libre échange proposé par les Etats-Unis. Le mouvement AntiAlca se
propose de conquérir le soutien de plus de 1000 organisations populaires. Le mouvement, composé par des travailleur-se-s textiles, des
enseignant-e-s, vendeur-se-s ambulant-e-s, étudiant-e-s, intellectuel-le-s, paysan-ne-s, a annoncé une campagne d'information sur les effets négatifs
de l'Alca, et aussi la création d'un groupe technique d'accompagnement des négociations internationales. Il s'est également proposé la tâche d'élaborer
une proposition alternative d'intégration hemisphérique répondant aux besoins et intérêts des peuples latino-américains.
Il est nécessaire,
selon le mouvement, de « développer et systématiser des propositions concrètes pour montrer qu'une autre intégration commerciale des Amériques,
différente de l'Alca, est possible, notamment par des accords qui doivent garantir le droit des pays à prendre les mesures qui seront nécessaires
pour renforcer leur production interne et améliorer la qualité de vie de leurs habitants".
www.vermelho.org.br
Version
brésilienne
Des Bostoniennes font casquer la police
Après 4 ans de palabres, les 5400 femmes qui avaient intenté une action collective
contre la ville de Boston et la police du comté ont obtenu 10 millions de dollars de dommages et intérêts. Toutes avaient été fouillées au corps
lors d'arrestations pour des motifs bénins, de conduite en état d'ivresse à retard dans la restitution de jeux vidéos loués. Pratique aussi illégale
qu'humiliante, de surcroît totalement superflue puisque seules cinq fouilles ont permis de découvrir des armes ou de la drogue. Dorénavant, les
femmes arrêtées à Boston en dehors des horaires de bureau seront conduites au nouveau poste de police, incarcérées uniquement en cas de délit
grave, et fouillées si les officiers de police peuvent le justifier. L'indemnité sera répartie entre les plaignantes en fonction de leurs délits.
Quatre catégories ont été établies, et les prostituées et les toxicomanes seront les moins bien servies. Et pourquoi donc ?
Source :
Boston Globe
Mali : des femmes se mobilisent sur la gestion des déchets
La Coalition environnement et développement durable de la
Coordination des associations et ONG féminines du Mali (CAFO) a organisé des actions de sensibilisation sur la gestion des déchets liquides et
solides dans le cadre de la Quinzaine nationale de l'environnement, du 2 au 17 juin 2002. Le slogan : ''J'ai une part de responsabilité dans la dégradation
de mon environnement ; je dois produire moins de déchets.". Une étude de 1999 indiquait que les ordures ménagères représentent 99% des déchets
du district de Bamako, où l'insalubrité nuit gravement à la santé des habitants ; il semble donc logique qu'on cherche à responsabiliser les
femmes sur le problème. Mais comment tenir l'objectif proposé dans une ville surpeuplée, sans réelle politique de l'environnement ? Les ONG
attendent avant tout une action du gouvernement.
Source : Femmes Afrique Info
Togo : Lutte contre le travail des enfants portefaix
Un programme national de " lutte contre l'exploitation des enfants dans
le travail de portefaix " a été lancé au Togo, à l'initiative du Bureau international catholique pour l'enfance (BICE). Une enquête réalisée
à Lomé révèle que 2500 à 3000 enfants de moins de 18 ans, dont 1500 de moins de 15 ans sont portefaix, vivent dans des conditions précaires,
dans des logements indécents (maisons communautaires à 8 voire 10 par chambre), dans la rue et sont victimes de différentes sortes d'abus. Les
filles sont victimes d'exploitation économique, sexuelle de la part des propriétaires des maisons et des voisins. Viols, grossesses non désirées
font partie aussi de leurs malheurs. Ce programme sur 23 mois s'articule donc autour de trois axes principaux : la prévention de la mise au travail
précoce des enfants ; le retrait des enfants de moins de quinze ans travaillant comme portefaix ; l'amélioration des conditions de vie et de travail
de ceux qui sont en âge de travailler. Son coût s'élèverait à quelque 95 millions de francs CFA (environ 135714 dollars).
Source : d'après
Noël Tadegnon - Inter Press Service (IPS), Agence de Presse du Tiers Monde