LA LETTRE DE SHANA REVUE DE PRESSE FEMININE & FEMINISTE Tribune
SOMMAIRE EDITO : FAUTE DE COMBATANTES ? CITATION BREVES INTERNATIONALES : ACTES D'URGENCE SPECIALE : SOLIDARITE AUX PALESTINIENNES :
COMBAT DE FEMMES SOUS L'OCUPATION UN DESTIN, UN COMBAT : TASLIMA NASREEN: UNE FEMME SOUS LA MENACE LA RELIGION OU L'OPPRESSION LEGITIMEE DOSSIER
: LE FEMINISME OU LE REFUS DU PATRIARCAT CHARME : PARCE QUE TU LE VAUT BIEN!
(sur demande)
"Jésus possédait un sexe d'homme, il n'est pas
exclu qu'il en ait fait usage." Benoîte Groult - Ainsi
soit-elle
EDITO
FAUTE DE COMBATTANTES
?
Les silences de l'Histoire ne nous feront pas gober
que les Femmes n'ont pas contribié à l'évolution de l'Humanité. Leurs cris de colére ou de révolte resterent trop souvent étoufés, discriminés.
Cette exclusion, presentée comme "naturelle", résulte d'une histoire conflictuelle des rapports des Femmes avec la démocratie et ses représentants.
Les Femmes furent pur et simplement exclues de la vie politique, du pouvoir. "Le silence est indispensable à la clandestinité."
Cette
lettre, au titre si "évocateur" soit-il, s'acharne à apporter un démenti flagrant à ce prejugé. Difficile à nier, faute de vous
decevoir Messieurs, les Femmes sont actrices de l'Histoire. Les Femmes sont sur tous les fronts. RESPECT!
J'entends déjà vos commentaires du
genre "Mais qu'est ce qu'elles veulent encore? Elles ont Tout." Sachez que "Tout" n'est pas suffisant, parce qu'on n'a pas encore
atteint ce que vous appelez communément "tout". On ne s'arrêtera pas tant que Justice ne sera pas rendue, tant que l'équité ne sera une
réalité, tant que l'oppression faite à l'égard des Femmes, et appuyée par l'Etat, ne soit anéantie.
Pour légitimisation (si encore
besoin est!) lisez ce qui suit!
BREVES INTERNATIONALES
URGENT URGENT URGENT URGENT URGENT URGENT
SAUVONS SAFIA HUSSEINI TUNGAR-TUDU
HELP!
Appel à la Mobilisation auprés de l'Ambassade du Nigeria pour demander la grâce de Safia Husseini Tungar-Tudu, jeune femme de 30
ans, condamnée en application de la législation islamique en vigueur au Nigéria, a être enterrée vive jusqu'à la poitrine, puis lapidée à
mort, parce qu'elle a eu un enfant sans être mariée ( le père présumé a sepmble t-il été relâché pour absence de preuves).
L'EXECUTION DEVRAIT AVOIR LIEU LE 3 JANVIER 2002
Priere d'envoyer de toute urgence à Mr AINA,
Ambassadeur du Nigèria en France, une lettre demandant la grâce de Safya Husseini Tungar-Tundu.
AFEM - 48 rue de Vaugirard - 75006 Paris - Tél.:
01 43 25 54 98 - Fax: 01 43 25 93
S.E. AINA - Ambassadeur du Nigéria en France - 173 avenue Victor Hugo 75016 PARIS
----§§----
SOLIDARITE AUX FEMMES DE BETHLEEM :
Les femmes de Bethléem sont massivement
victimes du terrorisme d'État mis en oeuvre par l'armée d'occupation.
Le Développement Organizations Forum de
Bethléem est un collectif qui regroupe 13 organisations de femmes, les « sections femmes » de différentes organisations non gouvernementales
agissant pour le développement, et des militantes indépendantes de toute organisation.
Faisons tout ce qui nous est possible pour qu'enfin
les instances internationales exercent leurs responsabilités dans la protection du Peuple palestinien contre l'agression dont il est victime depuis
plus de 30 ans.
PORTUGAL: 17 FEMMES CONDAMNEES POUR AVORTEMENT CLANDESTIN
Déclaration de solidarité internationale avec les 17 femmes en train d'être jugées au Portugal sous l'accusation de pratique de l'avortement
clandestin. Rappelant que le Portugal est l'un des pays européens ayant une législation des plus restrictives et pénalisantes en matière
d'interruption de grossesse, étant donné que son Code Pénal, sauf pour des exceptions limitées, défini l'avortement comme un crime punissable
avec peine de prison allant jusqu'à 3 ans.
Appel aux institutions politiques et sociales du
Portugal, pour qu'ils favorisent au nom de la protection de la dignité et de la santé des femmes portugaises, des mesures pour une maternité
consciente et responsable et mettent un terme à la dure pénalisation et incrimination de l'avortement que la législation portugaise consacre
actuellement.
Les femmes palestiniennes ont joué un rôle clé
durant toutes les années de lutte contre l'occupation israélienne et pour l'indépendance nationale. Leur combat a pris des formes multiples :
protestation contre la torture, contre les conditions d'emprisonnement, contre l'éloignement de force des palestiniens, contre le dynamitage des
maisons, etc. Elles ont multiplié les occupations des lieux publics, sit-in dans les églises et les mosquées, manifestations, grèves. Au cours de
la lutte de résistance, elles ont assuré les liens entre les réseaux, ont trouvé des caches pour les combattants et ont assuré leur
ravitaillement.
Aujourd'hui, dans une situation plus complexe, dans un contexte de désillusion après la non-application des accords d'Oslo,
dans une société palestinienne qui est condamnée à l'isolement et à l'étranglement économique, les femmes palestiniennes doivent se consacrer
aux tâches de survie, soigner, s'occuper des enfants toute la journée, car les écoles sont fermées, chercher à manger pour des familles
nombreuses malgré la presque inexistence des produits alimentaires, le rationnement de l'eau potable et du carburant, malgré les couvre-feux. Elles
participent également aux actions de résistance.
Les femmes palestiniennes mènent un long et difficile combat pour acquérir l'égalité
des droits au sein de leur communauté marquée par certaines traditions culturelles et familiales qui font obstacle à l'exercice d'un rôle social
et politique reconnu.
C'est la possibilité même de ce combat qui est aujourd'hui remise en cause. L'occupation de l'armée israélienne et la
terreur qu'elle répand ne leur laissent de forces et de temps que pour tenter de préserver le dernier de leurs droits élémentaires : celui de
survivre.
À lire : Les femmes palestiniennes, par Cécile Auréjac L'HYDRE éditions, Castelnaud la Chapelle, 2001, ISBN 2-913703-14-3, 13,60 Des femmes contre la guerre Éditions Dagorno, Paris, 2001, ISBN 2-910718-77-2, 120 FF
UNE VOIX MENACEE DE MORT PAR LES INTÉGRISTES ( et le soutien des américains)
« J'écris pour les femmes humiliées, torturées, et comme les paroles douces sont restées
jusqu'ici sans effet, j'ai choisi le parti de la mauvaise langue...Le doute et la peur sont les pires ennemis des femmes. Le doute enchaîne leurs
pieds et la peur envahit leurs cerveaux. Femmes, libérez-vous des morsures de la peur pour vous tenir debout, droites et fières, non comme des
lianes agrippées et dépendantes mais comme de grands arbres aux racines solides ! Une femme seule peut grandir, se déployer et faire croître toute
une forêt.». TASLIMA NASREEN
Femme de lettres bangladaise. Médecin de
formation, Taslima Nasreen est l'auteur de romans et d'essais dans lesquels elle prend fermement position contre l'intégrisme islamique et dénonce
la condition des femmes musulmanes.
Ses déclarations
sur le Coran ont propulsé Taslima à l'avant-garde de la plus célèbre controverse de ces derniers temps. Si les dents des fondamentalistes ont
grincé, les laïques ne sont pas pour autant très heureux.
Cette femme continue de dénoncer avec force l'oppression des femmes par l'Islam
et les appele à "briser les chaînes de la religion".
Accusée publiquement d'offenser l'Islam, ses oeuvres ont été purement et
simplement interdites et sa tête, mise à mort par les intégristes.
Sa plume pareille à un fouet tombe vivement sur les frontières établies
par les hommes. Nasreen écrit sur les femmes qui laissent tomber leurs ambitions créatrices après le mariage car leurs maris les réprouvent.
Ses piques les plus pénétrants sont réservés aux sanctions religieuses discriminatoires appliquées aux femmes. Elle cite énormément
le Coran et d'autres textes religieux qui confirment au-delà de tous soupçons que l'oppression des femmes est approuvée par la religion.
"Est-il
vrai que les femmes ne sont libérées qu'à l'heure de la mort ?"
En 1993, la publication de son roman Lajja (la Honte)
provoque l'indignation de la communauté musulmane. Le Conseil des soldats de l'islam lance une fatwa contre l'écrivain, qui doit avoir
recours à la protection de la police.
En juin 1994, elle accorde une interview à un journal de Calcutta, le Statesman, où elle évoque
la charia (la loi islamique) et plaide pour un meilleur traitement des femmes musulmanes. Voyant dans ces propos un appel à une révision du
Coran, 200 000 islamistes manifestent en réclamant sa pendaison. Le gouvernement du Bangladesh, pris à partie par les extrémistes, décide de
lancer un mandat d'arrêt contre Taslima Nasreen pour avoir « délibérément porté offense aux opinions religieuses d'une catégorie de citoyens »
(article 295 A du Code pénal bangladais).
À la suite de ces événements, Taslima Nasreen doit se réfugier dans la clandestinité. En août
1994, elle paraît devant la Haute Cour de justice de Dhaka, qui lui accorde la liberté sous caution. Contrainte de fuir son pays, elle trouve asile
en Suède, puis à Berlin, où elle est aujourd'hui soutenue par des intellectuels du monde entier.
Taslima Nasreen a publié notamment Femmes,
manifestez-vous !(1989), Scènes de mariage (1993), Un retour (1994), Une jeune femme en colère
(1996), l'Alternative(1997) etMon enfance (1999).
SENTENCE DE MORT
Me voici devant vous. Procédez à l'ultime examen. Permettez-moi un dernier bain. Enquerrez vous de mes dernières
volontés. Demandez-moi, sans doute, d'exprimer mes souhaits Quant au menu de mon tout dernier repas: Un riz spécial ? des langoustes ?
du koï frit ? Un pickles à l'écorce d'orange amère ? De l'hilsa à la moutarde ? Les personnes que je souhaite voir - père, mère, frères,
amis ? Quelqu'un de particulièrement proche, un être très cher ? Non, je ne souhaiterais rien de tel. Plutôt que tout cela, vous
auriez l'étonnement De ne me voir exprimer Que cet unique désir. . . Si je vous dis que je veux un monde sécularisé Pourriez-vous me
l'offrir ? Ou si je réclame que l'on brise les digues, les murs, les barbelés et les frontières entre nations ? Si j'exige un monde
sans classe, sans religion, Où l'égalité entre les femmes et les hommes existerait réellement enfin Sauriez-vous me le donner ? Pourriez-vous
me faire entrevoir l'aube d'un monde aussi beau ? Si oui, j'irais à la potence en riant, J'écouterais sans murmurer ma sentence de mort. Sinon,
j'arracherais la corde, je m'évaderais pour vivre encore et encore. Vivante, tel une rizière aux trois quarts submergée, Je sèmerais
le monde de mes rêves.
***
LA
RELIGION OU L'OPPRESSION LEGITIMEE
Dès les débuts de la civilisation, la politique et la religion ont gouverné les être
humains, les hommes détenant eux seuls l'exercice du pouvoir. Les Femmes ont certes été opprimées par la société et l'État, mais c'est surtout
la religion qui leur a infligé les pires humiliations.
Voici quelques extraits des plus belles paroles que Dieu aurait bien consacré à l'égard des Femmes, et dont les hommes firent
serment de les faire appliquer comme il se doit. Démonstration de la Misogynie ambiante ! Attention à ce qui suit:
"Le Seigneur Dieu dit à la femme :
"Je ferai qu'enceinte, tu sois dans de grandes souffrances. C'est péniblement que tu enfanteras des fils. Tu seras avide de ton homme et lui te
dominera." - la Bible
"Merci mon Dieu de m'avoir fait naître homme". - prière quotidienne des hommes juifs.
"La
Femme : un chameau que Dieu nous donne pour traverser le désert de la vie". - le Coran.
"Le meilleure des femmes qui a
toutes les qualités est inférieure au pire des hommes" - Samhita Taittiriya. La plus parfaite des femmes doit satisfaire son mari, ne jamais le contredire et donner naissance à des enfants mâles. Leurs
qualités dépendent du degré de satisfaction des hommes, et celle qui ne satisfait pas son mari, qui est en désaccord avec lui et ne lui
donne pas de fils est sans aucun doute la pire des femmes. - Brahmana Aitereya.
Véritable ignominie, outrage à la dignité feminine, il incombe aux chefs religieux et aux hommes de
foi, où qu'ils se trouvent, d'assumer une responsabilité toute particulière de ces propos infâmes, s'ils aspirent encore à l'épanouissement des
générations futures.
LONGUE VIE A DIEU TOUT PUISSANT !
DOSSIER :
LE FEMINISME OU LE REFUS DU PATRIARCAT
"Si j'avais un marteau, je DÉTRUIRAIS le patriarcat"
–,–,
Un groupe féministe a-t-il encore lieu d'exister de
nos jours ? Est-ce que tu es tranquille le soir seule dans la rue ? Est-ce que tu te surestimes ? Est-ce que tu as reçu
la même éducation que ton frère ? Est-ce que tu peux parler librement de ta sexualité ? Est-on rémunérée pareil qu'un homme à travail égal ?
Une femme peut-elle être autre chose qu'une mère, "la copine de", un tour de poitrine, ou une pseudo-"femme libérée" ?
Féminisme, késaquo ??? Être féministe, c'est tout d'abord prendre conscience des rapports d'oppression des hommes sur les femmes, donc se
reconnaître comme opprimée pour pouvoir lutter de cette place là contre cette oppression. C'est reconnaître aussi l'oppression dans la sphère
privée et lutter au quotidien. Ce n'est pas une lutte contre les hommes, mais une lutte pour les femmes.
Mais pourquoi choisir la non-mixité ? La non-mixité entre femmes et hommes, c'est l'évocation de la tradition, de l'archaïsme, du harem... C'est en effet un
instrument de domination dans les sociétés où la non-mlixité est imposée. La mixité évoque la modernité, la liberté, l'égalité, dont nos
sociétés se glorifient.
Pourtant... quand les femmes se retrouvent dans la cuisine, les secrétaires dans un bureau, cela ne pose de
problèmes à personne. Soudain la non-mixité semble normale, sauf pour les féministes, paradoxalement...
Pourtant... cette mixité se
parle au masculin, le masculin l'emporte sur le féminin, le féminin est systématiquement oublié.
Pourtant... dans cette mixité, les
femmes sont sous-payées, précarisées, héterosexualisées, régimisées, harcelées, consommées, culpabilisées, infériorisées.
Pourtant...
dans les lieux de luttes mixtes, la lutte des femmes, au mieux est secondaire, au pire invisible. Comme sont secondaires, "folklorisées",
les cultures, luttes des peuples qui ne s'inscrivent pas dans la culture blanche et occidentale, considérée comme universelle.
Trop souvent
on confond mixité et égalité. Il est donc nécessaire de réfléchir aux conditions de passage d'une mixité inégalitaire à une mixité égalitaire. Le
choix de la non-mixité est un choix politique. Cela nous permet de partager des expériences qui nous sont communes en tant que femmes, d'avoir
une réflexion plus approfondie car parlant de faits que nous vivons au quotidien, nous n'avons pas à nous justifier pour nous comprendre et
progresser. C'est une nécessité, une étape pour sortir de l'isolement, briser la rivalité, la division des femmes entre elles, apprendre à se
reconnaître de la même histoire collective, dévoiler les mécanismes de cette oppression et nous permettre de créer un réel rapport de force pour
les combattre. Ce n'est pas un combat dirigé contre les hommes mais contre leur domination et le patriarcat. Cette lutte rejoint bien évidemment
pour nous toute lutte contre l'oppression d'une classe sur une autre, contre ce système raciste, lesbo/homophobe, capitaliste... (SOURCE :
Maloka. http://www.chez.com/maloka/antipatriarkal!/prez.htm)
CHARME CHARME CHARME CHARME CHARME
Il existe une extension à cette lettre qui ne peut pas
être mise en toutes les mains