______________________________________ LA
LETTRE DE SHANA
du 26 Mai 2002 REVUE
DES PRESSE FEMININE & FEMINISTE
Avec Les Pénélopes (
www.penelopes.org ) Agence Internationale d'informations de Femmes
Avec Les Pénélopes (
www.penelopes.org ) Agence Internationale d'informations de Femmes
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RAJFIRE ou le
Droit au séjour pour des femmes étrangères DOSSIER : Immigration Clandestine : ASSEZ DE LANGUE DE BOIS! TÉMOIGNAGE -RÉAGISSEZ : Soutien à une famille de demandeurs d'asile, victime d'une
politique fasciste.
ALERTE femmes ! HELP women !
A - Ingrid Bétancourt et Clara Rojas
En Colombie
Il
y a maintenant 12 ans, Ingrid Betancourt met de côté sa vie tranquille de mère de famille expatriée pour revenir dans son pays et se battre pour
en changer l'avenir. Son pays, la Colombie, est au bord du gouffre, saigné par des années de guerre. Pris entre la guerilla marxiste, les
paramilitaires, les cartels de la drogue et les politiciens impuissants ou corrompus, peu de gens osent se lever pour offrir une autre vision au
peuple Colombien. Ingrid Betancourt décide de le faire.
Elle condamne la corruption, la violence, se bat pour le développement régional,
pour les plus démunis. (...) Mais, voilà, le 23 février en route vers San Vincente, Ingrid et sa directrice de campagne, Clara Rojas, sont enlevées
par les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie). (...)
Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt a pour objectif d'oeuvrer à la
libération d'Ingrid Betancourt et de Clara Rojas. Leur détention pourrait être longue. Il s'agit de s'assurer que le gouvernement colombien sache
que les Canadiens suivent l'affaire de très près. Il faut s'assurer que les médias continuent à parler d'Ingrid, que nos hommes politiques
prennent position et que la diplomatie canadienne s'implique dans la recherche d'une solution négociée. Oublier Ingrid et Clara, c'est les
condamner.
Ce message est un extrait du site des Comités de soutien du Canada que je vous invite à lire au www.4ingrid.com
et sur lequel vous pouvez signer la pétition demandant sa libération à l'adresse http://www.4ingrid.com/princ/petition.htm
Vous
pouvez aussi consulter le www.betancourt.info pour une information au jour le jour depuis son enlèvement.
Former member of the
Jordanian Parliament Toujan al-Faisal was arrested Saturday, March 16, 2002 following her public criticism of the Jordanian government. She began a
hunger strike on March 17th to protest her arrest, and was released from Jweidah prison in Amman for health reasons. The charges against her include
"publishing false materials deemed harmful to the country's reputation and that of its citizens", as well as seditious libel and slander,
misdemeanors punishable by three to six months of imprisonment and/or a fine of up to 5,000 Jordanian dinars ($7,060 US) under Article 150 of the
Jordanian Penal Code.
On May 15th, 2002, Ms. Faisal was sentenced to 18 months in jail and a 20 dinar fine. Thesentence was issued by the
Jordanian State Security court, and cannot be appealed. However, King Abdullah has the right to repeal it.
Please visit the new site created to
support Toujan al Faisal and add your name to the petition (initiated by the Arab Program for Human Rights Activists) or write your own letter and
send it to the addresses on the site and urge that the authorities release her as soon as possible. The site is at : http://toujan.virtualactivism.org
In solidarity,
From : Women Living Under Muslim Laws -
International Coordination Office Website: www.wluml.org
C - Amina Laval
(News: 27/5/2002 Affaire close selon Ambassade de
France du Nigéria)
Au Nigéria, vous le savez sans doute, Amina Lawal, 30 ans,
musulmane, a été condamnée à mort par lapidation pour avoir eu un enfant alors qu'elle était divorcée. Elle habite à Bakori dans l'état de
Katsina, un des 12 états du nord du Nigéria à appliquer la loi sur base de la Charia. L'homme qu'elle a désigné comme étant le père de sa
petite fille a nié avoir eu des relations sexuelles avec Amina. Aucune poursuite n'a donc été retenue contre lui. En première instance, Amina n'a
pas eu d'avocat pour la défendre et c'est un tribunal constitué d'un juge unique qui l'a condamnée. Ceci est contraire aux normes internationales.
Grâce à la mobilisation et au soutien de nombreuses associations féminines et de défense des droits humains au Nigéria et ailleurs, Amina
s'est vue attribué un avocat et a interjeté appel. (...)
Ecrire / Send an e-mail to : His
Excellency Olusegun Obasanjo, President of the Republic, The Presidency, Federal Secretariat, Phase II, Shehu Shagari Way, Abuja; NIGERIA Fax: 234
9 523 21 36 (press office) Email: president.obasanjo@nigeriagov.org
Your Excellency, I am deeply concerned
about the pernicious effects on human beings and on their rights of the introduction of the new Shari'ah based Penal Codes in Northern Nigeria.
These new codes establish the death penalty for crimes such as adultery and introduce cruel, inhuman and degrading punishments such as flogging
and amputation. All these punishments are in breach of international human rights instruments signed and ratified by your Government, for that
reason, I kindly call on your Government to take all necessary measures to secure respect for the rule of law in every part of Nigeria which
includes respect for the prohibition on torture and cruel, inhuman and degrading treatment and punishment, such as the practice of corporal
punishment. The Nigerian government should also make death penalty a thing of the past. The government of Nigeria must also ensure that
no-one is discriminated against before the law on grounds of his or her religion, sex or social status.
I also call on the Federal
Government of the Republic of Nigeria to ensure that Amina Lawal, who was sentenced to death by stoning for adultery in Bakori, Katsina State, is
not executed under any circumstance. Amina has also right to a fair trial, including theright of appeal. Yours sincerely,
Aux États-Unis , Lynda Block, 54 ans, risque d'être exécutée le 10 mai prochain par électrocution
dans l'État de l'Alabama. Elle a été condamnée à mort en 1994 pour le meurtre d'un policier commis en 1993, alors qu'elle était en état de légitime
défense.
Réagissez : - écrivez au Gouverneur, exprimez votre sympathie à la famille et aux amis du policier victime de ce meurtre,
dites-vous absolument opposé à la peine de mort, demandez au gouverneur de commuer la peine de mort à l'encontre de Lynda Block et appelez-le à
soutenir un moratoire dans l'état de l'Alabama.
RAJFIRE ou le droit au séjour pour des femmes étrangères
L'association RAJFIRE, lutte pour la liberté de circulation et
d'installation, la régularisation des sans papiers, le droit d'asile, l'égalité entre hommes et femmes, entre françaises et étrangères,
l'autonomie des femmes, la citoyenneté, la laïcité, la solidarité internationale et contre toutes discriminations.
Leurs revendications immédiates
: - que les femmes célibataires, séparées, divorcées, vivant maritalement, cessent de voir leurs demandes de titre de séjour systématiquement
repoussées sous prétexte qu'elles n'ont pas de liens familiaux en France et - - qu'elles ont conservé de la famille au pays, que le
concubinage et le PaCS soient effectivement reconnus dans les mêmes conditions que le mariage ;
- que les autorités examinant les dossiers de
demande de titre de séjour prennent en compte tous les liens personnels noués en France et tous les liens familiaux des femmes sans-papiers et
appliquent réellement l'article 12 bis 7 ;
- qu'elles prennent en considération les raisons qui ont fait venir ces femmes en France et
rendent impossible leur retour forcé dans leur pays d'origine, pour des raisons politiques, sociales, familiales ;
- qu'elles n'exigent pas
des preuves impossibles à fournir pour la durée du séjour (article 12 bis 3), notamment par des femmes ne pouvant disposer d'attestations de
la part de leurs employeurs, ou n'ayant jamais eu de logement à leur nom, ou n'ayant pas conserve de documents par peur ou par ignorance des
possibilités de régularisation, et que la durée de séjour exigée soit diminuée ;
- qu'en cas de séparation d'un couple, les femmes
ayant obtenu un titre de séjour en tant que conjointe de Français ou dans le cadre du regroupement familial ne perdent pas leur droit au séjour
;
- qu'elles tiennent compte du besoin des femmes de travailler, de vivre de leur travail, de soutenir financièrement leurs proches dans leur
pays, que les femmes soient reconnues comme travailleuses et non seulement épouse et mères ;
- que les femmes et les jeunes filles que les
pressions familiales ou sociales ont contraint à quitter la France et qui ont été retenues hors de France contre leur gré puissent retrouver
leur droit au séjour quand elles reviennent ;
- que les jeunes filles arrivées en France mineures mais après l'âge de 10 ans et sans
leurs parents puissent être régularisées à 18 ans ;
- que les épouses de polygames ne subissent pas les conséquences d'une situation
qu'elles n'ont pas choisie, et qu'elles obtiennent un droit personnel au séjour ;
- que la procédure de regroupement familial ne soit pas
obligatoirement fait à partir du pays d'origine, et notamment qu'une femme qui épouse en France un résident étranger obtienne un titre de séjour
sans devoir quitter la France ;
- que l'O.F.P.R.A (pour les demandes de statut de réfugié) et le Ministère de l'intérieur (pour les
demandes d'asile territorial) reconnaissent les violences, la répression et les persécutions subies par des femmes en raison de leur sexe ou de leur
sexualité comme donnant droit à l'asile en France et, conformément aux recommandations du H.C.R., tiennent compte des difficultés à apporter des
preuves écrites de ces violences ;
- que les accords bilatéraux signés entre la France et certains pays, et appliquant aux
ressortissantes de ces pays vivant en France des " codes de statut personnel " discriminatoires soient renégociés de façon à permettre
à ces femmes de bénéficier des lois civiles françaises et dans l'immédiat que les démarches soient facilitées par une meilleur information des
femmes, de la justice, des juristes.
L'association tient des permanences publiques d'accueil et d'information deux fois par mois (2eme et 4eme
mardi de chaque mois) et non chaque semaine. Les femmes qui désirent des informations, des conseils juridiques, des contacts et adresses, qui veulent
agir pour leurs droits, peuvent venir les voir lors de ces permanences, sans rendez-vous ou bien les contacter par courrier postal ou mail, pour des
infos ou un rendez-vous.
RAJFIRE Réseau pour l'autonomie des
femmes immigrées et réfugiées, c/o Maison des femmes, 163 rue de Charenton, 75012 Paris
Permanences : 2ème et 4ème
mardi 16h30-2Oh à la Maison des femmes tel : 01 43 43 41 13 ; mail : rajfire@wanadoo.fr
DOSSIER : Immigration
clandestine
ASSEZ DE LANGUE DE BOIS!
Toute personne dont la survie est en
danger, doit bénéficier de l'asile dans un lieu sûr. C'est un droit fondamental inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et
une obligation capitale du droit international. En vertu de la protection internationale, tout État se doit de porter assistance à quiconque ne peut
plus se prévaloir de la protection du gouvernement de leur pays d'origine.
Très souvent, c'est la terreur qui les pousse à fuir les
violences perpétrées par son État. Dans d'autres cas, ces personnes tentent d'échapper à une forme d'oppression que leur pays est incapable d'empêcher
parce qu'il ne contrôle plus le territoire ou a cessé, de l'une ou l'autre manière, de fonctionner efficacement.
La récente affaire des réfugiés
du centre de Sangatte, où s'entassent des réfugiés voulant aller en Grande-Bretagne, a relancé la polémique épineuse des migrants clandestins
sur le sol français et illustre les scandaleuses carences de la politique commune dans l'Union Européenne sur l'immigration clandestine.
Les Britanniques qui réclament
depuis des mois la fermeture du centre de la Croix-Rouge qui accueille quelque 1 300 demandeurs d'asile qui tentent quotidiennement de traverser la
Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne, parfois au péril de leur vie, ont de nouveau formulé leur requête après l'arrestation de onze immigrants
qui avaient réussi à gagner les côtes britanniques.
La France, elle, serait prête à accepter la fermeture du camp en échange de l'accueil
sur le sol britannique des réfugiés du centre. Le ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, a annoncé une rencontre à Londres avec
son homologue britannique David Blunkett, le 17 ou le 18 juin, au lendemain des élections législatives.
Vendredi 24 mai, l'opposition
conservatrice britannique est revenue à la charge, son chef, Iain Duncan Smith déclarant dans la presse qu' « aucun de ces 1.300 (réfugiés) ne
doit être autorisé à poser le pied en Grande-Bretagne".
Alors que la montée en Europe des courants populistes et d'extrême droite
lors des récentes élections, notamment en France et aux Pays-Bas, a spectaculairement relancé le débat sur l'immigration, le Premier ministre
britannique Tony Blair s'en était fait publiquement l'écho, et le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar a annoncé que le sujet serait un
des dossiers clés lors du prochain sommet européen, les 21 et 22 juin à Séville (Espagne).
Les Quinze ont déjà adopté en février un
vaste plan de lutte contre l'immigration clandestine prévoyant un renforcement des contrôles des frontières, l'amélioration de la sécurité des
visas et des documents de voyage, un développement des échanges d'information, la mise au point de normes communes de rapatriement des illégaux,
des mesures contre les employeurs de main d'oeuvre au noir, et une plus grande coopération avec les pays de départ.
L'Union européenne a également
entrepris d'harmoniser ses législations contre le trafic d'êtres humains et les filières d'immigration clandestine et envisage désormais la création
d'un corps européen de garde-frontières.
M. Blair propose d'aller plus loin en suggérant que l'UE puisse avoir recours à des moyens de
pression économiques ou financiers pour amener les pays tiers à réadmettre davantage de demandeurs d'asile déboutés. José Maria Aznar est allé
dans le même sens en évoquant un lien entre l'aide de l'UE aux pays tiers et les efforts de ces pays pour limiter l'immigration clandestine.
Face à ces mesures, quel avenir serait réservé
à ces milliers de personnes ? Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) distingue cinq qualification spécifiques :
- les demandeurs d'asile : Catégorie
qui désigne les personnes qui ont quitté leur pays d'origine et ont présenté une demande d'asile dans d'autres pays, et dont le dossier est
encore en cours d'examen Elles souhaitent être reconnues réfugiées et bénéficier de la protection juridique et de l'assistance matérielle que ce
statut implique.
Mais si l'on estime, à l'issue de l'examen du dossier, que ces personnes ne requièrent pas une protection internationale,
elles se retrouvent dans la même situation que les étrangers en situation irrégulière et peuvent être expulsées.
Actuellement, près
de 1,2 million de demandes d'asile sont en examen dans le monde entier. Face au nombre croissant des demandes, certains pays, notamment parmi les plus
industrialisés, ont renforcé leur législation en matière de réfugiés ainsi que les critères d'octroi de l'asile. Ce durcissement a entraîné
une diminution des réfugiés reconnus comme tels. En Europe, les Etats membres de l'Union européenne s'efforcent depuis des années d'harmoniser
leurs procédures d'asile.
- les réfugiés : Selon le droit international, un réfugié est une personne qui "craignant avec raison d'être
persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se
trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays..."
(Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, art 1 A 2).
Le HCR fournit une aide humanitaire non seulement aux réfugiés
mais aussi, de plus en plus souvent, et à la demande de l'ONU, à d'autres catégories de personnes déracinées ou dans le besoin. Parmi ces
personnes figurent les demandeurs d'asile, les réfugiés qui sont retournés dans leur pays (rapatriés) et qu'il faut continuer à aider à
reconstruire leur vie, ainsi que les populations locales durement affectées par les arrivées de réfugiés.
Elles incluent également, en
nombre toujours croissant, ceux qu'on appelle les «déplacés internes », contraints à s'enfuir de chez eux mais qui n'ont pas traversé de frontière
pour
se rendre dans un pays voisin, et les apatrides, auxquels aucun État ne veut reconnaître de nationalité
- les rapatriés : les réfugiés
n'ont abandonné leurs maisons et leurs biens que contraints et forcés, et la plupart veulent rentrer chez eux dès que les circonstances le
permettent, en général à la fin d'un conflit, lorsqu'une certaine stabilité semble garantie et que les infrastructures ont été reconstruites.
Le
HCR encourage ce rapatriement volontaire, qu'il considère comme la meilleure solution. Souvent, il met à disposition des moyens de transport et
procure un soutien matériel, comme par exemple une aide financière, des outils agricoles et des semences. En 1999, le HCR est ainsi venu en aide à
2,5 millions de rapatriés, surtout au Kosovo, en Afghanistan et au Timor.
- personnes déplacées : Contrairement aux réfugiés, les déplacés
internes ne sont pas protégés par le droit international et n'ont pas accès à diverses formes d'aide. Au cours des dernières décennies, la
nature des conflits, qui se déroulent de plus en plus souvent à l'intérieur d'un État plutôt qu'entre deux ou plusieurs pays, a entraîné
un accroissement considérable du nombre de ces déplacés internes.
Il y en aurait entre 20 et 25 millions dans le monde. La majorité d'entre
eux se trouve en Bosnie-Herzégovine, au Sri Lanka, dans les pays de l'ex-Union soviétique et en Afrique.
- les apatrides : Le problème des
apatrides, ou "citoyens sans État", est particulièrement aigu dans l'ancien bloc de l'Est : des milliers de ressortissants de l'exUnion
soviétique n'ont pu obtenir la nationalité d'aucun des nouveaux Etats créés après le démantèlement de l'URSS. Il en existe aussi ailleurs :
Bidouns du Koweit, minorité vietnamienne au Cambodge, ou Tsiganes dans toute l'Europe centrale. Il semble qu'il y ait des centaines de milliers
d'apatrides à travers le monde.
Aujourd'hui on compte quelque trois millions de migrants clandestins, «au bas mot», séjournent actuellement
dans l'Union européenne, contre un peu moins de 2 millions en 1991, malgré la régularisation d'un million et demi d'entre eux pendant la décennie,
selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).
Ces clandestins arrivent principalement des pays du bassin méditerranéen, d'Europe
orientale et des Balkans, de l'ex-URSS, mais aussi d'Asie et d'Afrique sub-saharienne.
Dans son rapport sur «L'état de la migration dans le
monde» (novembre 2000), l'OIM faisait déjà état de 3 millions de clandestins en Europe en 1998, dans ses estimations les plus élevées.
«Ce
chiffre de trois millions reste valable, mais c'est sans doute au bas mot et probablement plus», souligne Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l'OIM
à Genève. «Personne n'a vraiment de chiffres sur les clandestins. On a seulement des estimations sur les sans-papiers dans l'espace Schengen,
mais personne n'a une idée bien précise de la question», ajoute-t-il.
Paradoxalement, souligne l'OIM, «la mise en place de contrôles
plus stricts dans les aéroports et aux frontières semble avoir bénéficié aux réseaux du crime organisé», car il est de plus en plus
difficile pour les clandestins d'atteindre l'Europe occidentale sans l'aide de passeurs.
Les autorités espagnoles ont ainsi identifié des
réseaux de traite reliant le Mali, le Sénégal et d'autres pays subsahariens à l'Espagne via le Maroc.
«Sur la côte albanaise, il y a des
mafieux qui ont pignon sur rue. Par le détroit d'Otrante, entre l'Albanie et l'Italie, c'est un flot continu de zodiaques, équipés de puissants
moteurs, qui font la navette entre les côtes albanaises et la côte des Pouilles. Tout comme par Gibraltar (sud de l'Espagne)», ajoute le
porte-parole.
Des milliers de clandestins arrivent ainsi en Italie et en Espagne avec l'intention de se rendre ensuite en France, en Allemagne,
en Suisse ou dans d'autres pays du nord de l'Europe.
Face à cette migration clandestine, cinq pays de l'UE ont mis en place des programmes de
régularisation des sans-papiers. Pendant la décennie 1990-2000, ceux-ci ont concerné près d'un million et demi de clandestins, selon
l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l'OIM (chiffres 2001).
L'Italie a accepté 716.000 clandestins en
trois fois (1990, 96 et 97) et la Grèce 370.000 (1997-98), originaires des Balkans et d'Europe de l'est.
L'Espagne a régularisé 260.000
sans-papiers (1991, 96 et 2000), venus en grande majorité du Maghreb, d'Afrique sub-saharienne et d'Amérique du sud.
En France, 78.000 sans
papiers, essentiellement du Maghreb, ont vu leur situation régularisée en 1998, ainsi que 61.000 au Portugal (1992-93 et 96), venus d'Afrique
sub-saharienne, du Maghreb et d'Amérique latine. Mais ces régularisations ne se sont pas accompagnées de mesures communes de lutte contre le
travail clandestin dans les pays d'Europe occidentale où persiste une demande de main d'oeuvre bon marché et aisément exploitable dans de nombreux
secteurs de l'économie, et les flux de clandestins ne se sont pas réduits, note l'OIM.
«Quand on souhaite mettre en place des programmes de
gestion de la migration, cela veut dire aussi lutter contre le travail clandestin de manière uniforme», commente M. Chauzy.
L'OIM, une agence
intergouvernementale regroupant 91 Etats membres et 36 pays observateurs et oeuvrant pour une meilleure gestion des flux migratoires, préconise également
la mise en place généralisée par les Etats de programmes de travail pour les migrants, afin de les faire venir légalement en fonction des besoins
économiques des pays d'accueil.
La situation est d'autant plus préoccupante avec la vague d'extrême-droite qui se propage en Europe.
Notamment en France, depuis la montée en flèche de la popularité de Jean-Marie Le Pen (un des tortionnaires de la Guerre d'Algérie) dans l'électorat
français. Quel avenir pour le dossier « immigration » ?
Certaines sources prêteraient au nouveau gouvernement de Jean Pierre Raffarin,
l'intention de procéder notamment à l'expulsion de quelque 1 200 ressortissants algériens en situation irrégulière. Une mesure qui aurait pour
but de satisfaire les électeurs du Front Nationale, en vue d'acquérir leur adhésion aux moment des prochaines législatives.
Selon les mêmes
sources, cette mesure, qui sera étendue à des ressortissants de plusieurs autres pays, touchera les sans-papiers algériens ayant purgé leur
peine d'emprisonnement et qui sont frappés d'interdiction de séjour sur le territoire français ainsi que ceux se trouvant en rétention
administrative à qui il a été proposé de quitter la France afin d'éviter l'emprisonnement.
TÉMOIGNAGE - RÉAGISSEZ
Soutien à une famille de demandeurs d'asile, victime d'une politique fasciste
Afin d'illustrer l'irresponsabilité et
l'indigne bassesse, de cette politique de non assistance, voici l'histoire (une parmi tant d'autres), d'une famille en mal d'« hospitalité ».
Originaires de Bejaia, en Algérie, une
des régions fréquemment exposées aux attentats et au massacre quotidien de civils, la famille B. (on gardera l'anonymat, pour des questions évidentes
de sécurité) a fuit le régime politique algérien.
Fonctionnaire d'État, Madame est poursuivie pour avoir eu le courage de dénoncer les
contre-façons dont on a voulu faire d'elle une complice. Son mari, policier, a choisi démissionner plutôt que cautionner des dérapages de
l'autorité algérienne.
Considérés comme des « traîtres » de la nation, le couple vivait en permanence pourchassé par des intégristes.
Victimes de violences, persécutions, menaces de mort, la famille a vécu pendant des mois, cachée entre quatre murs, dans l'angoisse d'être retrouvée.
Le frère de Madame, sous les pressions des anciens « collègues » de travail de Monsieur B., a été a plusieurs reprises forcé d'avouer où
logeait le couple.
Ayant réussit à regagner la France avec des visas de court termes, le couple ne bénéficie toujours pas de la protection
de la France, malgré de statut de fille d'Harki de Madame.
Vient les tracas administratifs dont sont obligés de subir tout demandeur d'asile
pour se faire régulariser avec l'impossibilité de trouver un logement, un travail, un placement en centre d'accueil, de bénéficier de soins, d'une
couverture sociale, d'une aide financière, voire psychologique... un véritable cercle infernal. La difficulté majeure demeure néanmoins la
constitution du dossier de demander de titre de séjour. Par quel moyens pourraient-ils faire la preuve des pression subies ? démontrer que des
menaces réelles pèsent sur eux ?
En attendant d'être régularisés, les parents ont été placés dans divers centres d'accueil, contraints
de se séparer de leurs enfants, qui seront eux placés dans une autre ville de la région parisienne.
La femme, enceinte de cinq mois, présente
de multiples pathologies et sa grossesse est considérée à hauts risques.
Victimes une fois de plus du droit des puissants, exigeant des
attestations de toutes sortes, à des gens qui ne possèdent plus rien, qui sont incapables de démontrer quoique ce soit, le couple fini par être
mis à l'écart par leur propre assistance sociale, incapable de se positionner dans l'urgence de la situation.
Comble de l'absurde, elle les
met à la rue du centre d'accueil, sous prétexte que d'autres personnes attendent de pouvoir bénéficier de leur place, et faisant abstraction de l'état
de santé de Madame. Elle finit, par les alerter que s'ils ne régularisent pas leur situation au plus vite, le centre serait alors dans l'obligation
de les livrer aux autorités, et donc d'être expulsés.
En ce qui concerne leurs enfants, hébergés et scolarisés dans un autre centre
d'accueil en région parisienne, elle « propose » aux parents de les faire placer dans une famille d'accueil pendant une période de trois ans.
S'ils décident de les reprendre, et alors que le couple ne dispose pas de quoi subvenir à leurs besoins, une plainte pourrait être portée contre
les parents.
Pour réagir à cette affaire et faire
part de votre soutien à la famille B., contactez le Centre La Passerelle au 01 55 70 28 90 ou 01 46 83 81 53. Pour plus d'informations, 06 17
93 15 15
EXPULSER CETTE FAMILLE SERAIT LES LIVRER A LA MORT DISONS
NON !