En orthographe, le
masculin l’emporte sur le féminin…
En politique, c’est la
même chose…
Pendant des siècles, ce
sont les hommes qui ont été chargés d’écrire les livres d’histoire. Alors, ils
se sont permis d’inventer des scénarios pour dénaturer l’action des femmes de
pouvoir et pour susciter de la méfiance à leur égard.
C’est ainsi que :
Cléopâtre, Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, la Reine Margot, Marie
Stuart, Marie-Antoinette, Jeanne d’Arc et bien d’autres ont été dépeintes
comme des femmes démoniaques, responsables de guerres ou de massacres,
obsédées par le sexe, capricieuses, vaniteuses, sournoises, perverses,
manipulatrices, vénales, frivoles, écervelées, incompétentes, ou possédées par
le diable, quand il fallait trouver des prétextes pour les brûler…
Heureusement, depuis, il y
a eu une bonne évolution et aujourd’hui beaucoup d’hommes respectent les
femmes en leur accordant leur confiance. Mais le système est en grande
majorité, dirigé par des machos qui continuent à nier les qualités des femmes.
Récemment j’ai lu dans la presse qu’Ingrid Betancourt et d’Aung San Suu Kyi,
actuellement retenues en otages, sont des bourgeoises futiles et entêtées qui,
sur un caprice, se sont lancées en politique !
De tels propos n’auraient
jamais été tenus, si elles avaient été des hommes…
Agathe Habyarimana, la
veuve du président rwandais est soupçonnée de la planification d’un génocide.
Angela Merkel a soi-disant géré la prostitution comme une affaire commerciale
pendant les jeux olympiques. Ces
informations choquent. Pourtant, nous savons bien que toutes les femmes ne
sont pas des saintes et qu’il serait stupide de penser l’inverse. En réalité,
ce qui nous choque vraiment, c’est la façon dont ces événements sont
présentés. Quand il s’agit de faits de femmes, les médias insistent plus
lourdement. Quel est leur but ? C’est simple : décourager les femmes, en leur
prouvant qu’elles font pire que les hommes…
Pourquoi font-ils cela ?
Pour notre bien, parce que ces hommes-là sont convaincus d’être plus efficaces
que les femmes. Ils se prétendent capables d’avoir un comportement asexué pour
gérer les affaires, alors que les femmes sont gérées par leurs hormones !
Elles auraient une espèce d’utérus à la place du cerveau… Et puis l’emploi du
temps d’une femme est trop surchargé : accouchement, allaitement, éducation,
repas… Tout cela ne leur laisse que bien trop peu de temps libre pour une
véritable activité professionnelle !
Alors, quand des femmes
parviennent à se hisser à des postes clefs ou à conquérir des sommets en
politique, s’ils ne parviennent pas à les critiquer, ils les désexualisent.
Elles deviennent alors des exceptions. Ce ne sont plus vraiment des femmes :
elles sont âgées, célibataires ou dames de fer !
Les femmes ont de tout
temps essayé de défendre leur cause, mais sans véritable résultat probant. Le
MLF a été efficace, puis ridiculisé, oublié… La loi sur la parité homme femme
n’a jamais été très motivante. Elle fait trop penser aux quotas de poissons
autorisés dans les filets de pêche. On supporte mal la notion de pourcentage
autorisé…
Cependant, depuis quelques
années, on peut constater que les femmes agissent d’une manière plus efficace.
Les mouvements comme : Ni putes ni soumises ont remis de l’énergie dans les
rangs des femmes. Dans les pays en voie de développement, les femmes, grâce
aux microcrédits, se mettent à gérer l’économie des familles. Aux Etats-Unis,
deux millions de femmes viennent de se regrouper pour attaquer en justice un
employeur. Elles ont évoqué un cas de discrimination sexuelle pour obtenir des
salaires équivalents à ceux des hommes, et la Cour d’Appel leur a donné
raison… Et sur toute la planète, de nombreuses femmes arrivent au pouvoir en
bousculant les esprits et en modifiant les codes ancestraux de la société.
Mais qui sont-elles ?
Parfois ce sont des inconnus. Parfois, elles sortent de l’ombre de leurs
hommes et de leurs fonctions de conseils et s’affichent en public. Dans tous
les cas, elles présentent leur différence d’avec les hommes comme une force,
et non plus comme une faiblesse.
Et ces hommes qui se
croyaient fort parce qu’on leur avait appris à cacher leur souffrance, leurs
émotions, leurs larmes, se retrouvent face à des adversaires qui utilisent des
armes qu’ils ne maîtrisent pas. En effet, elles profitent de leur beauté pour
charmer ! Elles parlent de sujets bizarres, totalement non conformes au
langage habituel : la douleur du peuple, ses souhaits, les problèmes
quotidiens, la famille, la vraie vie… Et elles en font des programmes ! Où ces
hommes utilisent habituellement des rapports de technocrates remplis de
chiffres, elles nous parlent d’actions, avec des mots simples.
L’échec de la politique
masculine mondiale, menée jusqu’à présent, est à son apogée. La planète,
polluée, menace de se venger. L’angoisse et la haine règne. Les guerres
éclatent. La mondialisation, le règne de l’argent, des affaires, ont conduit à
traiter les humains comme des outils, des matières premières pour faire des
gains. Et dans ce début d’apocalypse, un nombre grandissant de femmes sont
prostituées, rejetées, violées, enfermées, brûlées, avortées avant de naître…
Les habitants de la terre
souffrent. Ils ont besoin d’être écoutés, compris, consolés, rassurés,
maternés. Le nouveau féminisme leur parle parce que ce n’est pas une
idéologie, mais tout simplement de l’humanisme ! Et même si elles exagèrent,
lorsqu’elles nous promettent d’attaquer le grand ménage de printemps, à coups
de Monsieur Propre en action, et de nettoyer la planète ! On a envie d’y
croire, parce qu’on sait qu’elles sont capables de gérer la couche-culotte et
la couche d’ozone en même temps.
Des femmes comme :
Laurence Parisot, Angela Merkel, Ellen Johnson Sirleaf, Michèle Bachelet, Ségolène Royal et d’autres profitent de cette
conjoncture pour se mettre sur le devant de la scène. Mais il ne faut pas
rêver ! Il faut se méfier ! Les machos reprennent le pouvoir et tout sera fait
pour freiner l’avancé des femmes, pour tenter de les séparer.
Alors aujourd’hui,
unissons-nous, afin que la journée de la femme, du 8 mars 2007, soit le départ
d’un gigantesque marathon féminin et mondial pour accéder aux postes de
pouvoir, avant que les portes ne se referment, avant qu’il ne soit trop tard.
Claire EBELE