Panafrican News Agency (Dakar)

October 26, 2000

Posted to the web October 26, 2000

Niamey, Niger

Le Niger s'est doté d'un observateur national de la promotion de la femme (ONPF), chargé notamment "d'organiser et de coordonner les activités susceptibles de contribuer d'une manière cohérente à la réalisation du plan d'action relatif à la politique Nationale de promotion de la femme".

L'ONPF a été officiellement installé, samedi dernier, à Niamey, par le Premier Ministre Nigérien, M. Hama Amadou.

Dans son discours de circonstance, il a souligné que l'Observatoire devait constituer une banque de données sur les femmes et les progrès en matière de promotion de la femme ainsi qu'établir un programme de renforcement et de formation des ressources humaines pour la promotion de la femme.

Les femmes représentent plus de 50 pour cent de la population du Niger, mais seulement 6 pour cent d'entre elles participent à la production économique nationale, indique-t-on.

En outre, l'inégale représentation des hommes et des femmes est criarde dans bien des instances de prise de décision comme l'Assemblée Nationale qui compte une seule femme sur 82 députés, et le gouvernement qui n'en compte que deux.

"Cela ne signifie pas que le pays n'a pas réalisé des avancées en matière de droits de la femme", a expliqué le chef du gouvernement nigérien.

Il a rappelé que le Niger avait adopté et ratifié, en 1999, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme, tandis que le gouvernement avait soumis au parlement une loi permettant aux femmes d'occuper 25 pour cent des postes électifs.

"Si les indicateurs sociaux de notre pays sont déprimants de façon générale, dans la réalité, ils ne rendent pas compte de l'extrême gravité de la pauvreté dans laquelle vivent les femmes, surtout en milieu rural", a-t-il déclaré.

"Si le monde rural est le sanctuaire de la pauvreté, les femmes de ce milieu sont encore plus pauvres que les hommes desquels elles dépendent", a-t-il affirmé.

En dépit des moyens importants mis à la disposition du Niger par les partenaires bilatéraux et multilatéraux et les ONG, les résultats sont loin des attentes au plan de l'avènement et du renforcement du rôle des femmes dans le développement, a encore dit le Premier ministre.

C'est pourquoi le gouvernement "attache du prix" à la bonne exécution de la mission de l'ONPF, a-t-il conclu.

Pour sa part, la présidente de l'ONPF, Mme Foumakoye Aïchatou, par ailleurs ministre de la Promotion de la Femme, a qualifié de "lourde tâche" la mission assignée par le gouvernement à l'Observatoire.

Elle a cependant ajouté que son département n'allait ménager aucun effort pour accompagner les actions de cet organe de consultation, d'impulsion, de concertation et de proposition, en matière de promotion de la femme.

Un département chargé des questions de la femme a été créé au Niger, en 1986, soit quatorze ans après la proclamation de la journée internationale de la femme, en 1989.

La "Journée de la Femme nigérienne" est célébrée chaque année au Niger, le 13 mai 1991, en commémoration de la marche historique organisée par les femmes nigériennes pour exiger une meilleure représentativité aux travaux de la Conférence nationale souveraine et marquer leur détermination à ne plus accepter leur marginalisation.

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